Texte intégral
C. Roux.- Le secrétaire d'Etat chargé de l'Emploi, chargé par ailleurs du projet de l'UMP pour 2012, L. Wauquiez, est notre invité. L'emploi c'est bien entendu le pilier, le cap de l'acte 2 de la présidence Sarkozy, mais comment faire sans croissance et sans marge de manoeuvre budgétaire ? Alors que la droite attend le remaniement avec un brin d'impatience, eh bien l'UMP planche sur la question de l'éduction. Alors, je vais faire du F. Fillon ce matin : « je crois à la continuité de notre politique réformiste parce qu'on ne gagne rien à changer de cap au milieu de l'action ». La question qui se pose, ce matin...
... Oh, vous le faites bien !
Est-ce qu'avec cette phrase, F. Fillon dit qu'il veut rester à Matignon ?
Qu'est-ce qui s'est passé au cours des dernières semaines, et moi personnellement ça me laissait songeur ? Tout le monde expliquait que F. Fillon avait tourné la page, qu'il avait la tête ailleurs, qu'il commençait à réfléchir à autre chose. Personnellement, ne n'y ai jamais cru, et surtout c'est absolument pas ce que j'ai ressenti. Moi, j'ai trouvé un Premier ministre qui était sur le pont, qui est concentré sur son action et pour lequel il n'y a pas de pause dans l'action du gouvernement et dans son action de Premier ministre. Donc, mon sentiment, c'est que son état d'esprit aujourd'hui c'est « tant que j'y suis, j'y suis vraiment », et je trouve ça bien.
Donc, j'y suis, j'y reste ?
Non, justement, ce n'est pas ce que j'ai dit. C'est pas « tant que j'y suis, j'y reste », c'est « tant que j'y suis, j'y suis vraiment », pas de pause dans l'action de mon gouvernement, pas de pause dans mon action de Premier ministre. Et hier, qu'est-ce qu'il fallait ? Finalement, il a expliqué ce qu'était pour lui le sens de son action, et notamment sur un sujet, la question du tournant social.
Alors, justement, est-ce que vous dites, ce matin, donc ça veut dire qu'il ne faut pas de changement de cap, comme certains membres de la majorité l'ont exprimé ? J.-P. Raffarin l'a dit sur son blog, « il faut aller vers plus de social, un tournant social », il faut continuer à garder le même cap ?
Sur cette question du tournant social, je vais dire en brut de décoffrage : je trouve ça absurde. Qu'est-ce que ça veut dire ? On faisait du social avant, on fera du social après. On a fait le RSA ; quand on s'est occupés de la réforme des retraites, c'est un sujet social. Je ne sais pas ce qu'il y a de plus social que la question des retraites. Quand on fait la lutte contre le chômage depuis maintenant deux ans dans la crise, c'est du social. Et après le remaniement, on a comme sujets à travailler, je pense, la question de la dépendance pour le futur gouvernement, la question de l'emploi des jeunes. Donc, on fera du social avant et après. Et, je n'aime pas ces idées que, tout d'un coup, il faut un changement absolu, il faut renier tout ce qu'on a fait avant, passer à quelque chose de radicalement différent. Je crois que là-dessus, en tout cas sur ce cap du social, on a adopté des grandes lois en matière sociale. Il reste beaucoup de travail à faire, voilà.
Donc pas besoin d'un ministre qui aurait la fibre sociale, comme l'ont dit C. Guéant et R. Soubie ? Donc, J.-L. Borloo, un Premier ministre...
Bien sûr qu'on a besoin de ministres qui ont la fibre sociale.
Non, pardonnez-moi, pas besoin...je reformule ma question, pas besoin d'un Premier ministre, donc de J.-L. Borloo, qui a la fibre sociale, comme l'ont dit le secrétaire général de l'Elysée et le conseiller social de N. Sarkozy ?
Je crois juste que ce n'est pas le sujet.
Oh si !
C'est-à-dire qu'il y a plusieurs Premiers ministres possibles, ils incarnent chacun des choses qui sont différentes, et tant mieux. Le président a le choix, il choisira, mais, voilà, enfin c'est... En revanche, je ne crois pas à cette idée de il y aurait un avant qui aurait été autre chose, un après qui serait tout d'un coup un tournant social radicalement différent. Je ne crois pas à ce type de coup de barre.
J.-L. Borloo n'est pas un sujet pour la majorité et pour la succession au poste de Premier ministre à la place de F. Fillon ?
Si !
Ah ?!
Parce que c'est une très bonne... enfin, c'est un excellent politique, il a oeuvré dans des domaines qui ont été majeurs, que ce soit la réhabilitation urbaine, que ce soit le Grenelle de l'environnement, que ce soit le plan de cohésion sociale, notamment en matière d'emploi. Mais est-ce que F. Fillon n'est pas quelqu'un de social ? Il a été ministre des Affaires sociales, il s'est occupé de l'Education nationale. Donc, voilà, je crois juste qu'il y a plusieurs tempéraments, plusieurs choix, et surtout, ma conviction profonde, c'est que plus que les questions de personnes, ce qui comptera c'est la feuille de route qui sera fixée par le président.
Derrière les questions de personnes, c'est ce que vous nous expliquez ce matin, il y a quand même aussi une question de ligne politique. J.-M. Bockel, qui était à votre place il y a quelques minutes, nous a parlé d'une opération de « dénigrement » à l'encontre de J.-L. Borloo. Est-ce que vous êtes d'accord avec lui ? Est-ce qu'il faut que ces petits commentaires désagréables sur la personnalité de J.-L. Borloo cessent ?
Ces commentaires n'ont pas de place. Il y a un côté, dès que quelqu'un devient potentiellement un Premier ministre, on ouvre la chasse aux canards. C'est ridicule, voilà. Autant on peut avoir un débat sur le fond, on peut avoir un débat sur les propositions, personnellement. J'ai tendance à penser que ce n'est pas franchement... C'est en tout cas évidemment pas à nous de dire « est-ce que je préfère tel ou tel Premier ministre », tout ça n'a pas de sens.
Et puis, tout ça, ça serait très désagréable et très difficile à assumer par la suite, non ?
Non, c'est surtout que ça n'a pas de sens. Ce n'est pas vous qui choisissez, ce n'est pas moi qui choisis. Donc après, ce que je pense, c'est restons zen et occupons-nous de sujet comme l'emploi, peut-être.
Alors, restons zen, mais non, avant l'emploi il y a un autre sujet, ce n'est pas de notre faute...
Je vous en prie !
Hier, sur RTL, (inaud.) a annoncé qu'il est possible que J.-F. Copé lui succède à la tête de l'UMP. Vous qui est en charge du projet à l'UMP, donc très investi...
...avec N. Kosciusko-Morizet.
...avec N. Kosciusko-Morizet. Est-ce que vous pensez que J.-F. Copé peut apporter quelque chose de supplémentaire à l'UMP ?
Que Jean-François ait envie de contribuer à l'UMP et qu'il ait envie de s'impliquer dans l'UMP, je trouve ça très bien. Il a fait un très gros boulot au groupe à l'Assemblée nationale, il avait peut-être un peu plus de distance par rapport à l'UMP, qu'aujourd'hui il ait envie de s'impliquer pleinement dans l'UMP, c'est une très bonne nouvelle. Après, je vais aussi vous livrer ma conviction, c'est que le choix n'est pas fait et que la décision n'est pas prise.
Et qu'elle appartient au président de la République ?
Vous le faites aussi bien que moi !
On va rappeler que ce matin, dans la presse, V. Pécresse dit, « ce serait un très bon choix ». Vous iriez jusque-là ?
Non.
Ah ?!
Parce que je considère, encore une fois, que ce n'est pas mon job, voilà.
Alors, on va passer à la question de l'emploi, évidemment. C'est un des éléments qui a fait chuter Obama dans ses élections de mi-mandat. Est-ce que vous considérez que c'est un sujet sur lequel va se jouer la présidentielle de 2012, en France, cette fois ?
C'est juste le sujet de préoccupation majeure des Français. Nous, on parle beaucoup, d'ailleurs c'est ce qu'on a fait d'un certain nombre de personnes, les Français quand on les interroge, ils nous disent emploi, emploi, emploi. Cela fait maintenant deux ans que je me bats sur ce front, souvent d'ailleurs avec les partenaires sociaux - on parlait de social -, souvent avec des accords qui ont été faits avec les partenaires sociaux. La crise a tapé très dure, pour autant, ce qu'il faut qu'on voie par rapport aux Etats-Unis, aux Etats-Unis le chômage a augmenté de 120 %, en France il a augmenté de 30 %. Et donc, on a réussi à préserver beaucoup plus notre pays dans cette période que ce qui s'est passé aux Etats-Unis. Pour autant, et vous avez raison, la crise, elle, est bien là, on a bien des jeunes qui cherchent un emploi, on a bien des personnes de plus de 55 ans qui se heurtent à des plafonds de verre, on a bien des quadras qui étaient dans des secteurs comme l'automobile et qui aujourd'hui cherchent à se reconvertir. Donc il reste beaucoup à faire en la matière.
« Il reste beaucoup à faire en la matière », je retiens cette phrase. L'emploi est prioritaire, on est d'accord, pourtant, dans le budget 2011, le nombre d'emplois aidés passe de 400.000 à 340.000 pour faire des économies. On ne comprend pas bien la logique...
Non, 390 000.
D'accord.
390.000, première chose. Deuxième chose, le budget de l'emploi est un des seuls budgets qui est maintenu.
On se met d'accord sur le fait que le nombre d'emplois aidés baisse à une période où l'emploi est la priorité ?
Est-ce qu'on est d'accord pour se mettre sur un autre sujet ? il n'y pas que les contrats aidés dans la politique de l'emploi, il y a les mesures de formation pour aider les gens à se reconvertir ; il y a les aides à la création d'entreprise ; il y a le fait d'accompagner les demandeurs d'emploi pour essayer de rebondir sur des sujets qui embauchent ; il y a les partenariats, et j'en signerai un aujourd'hui, avec des secteurs comme par exemple les professions libérales qui ont du mal à trouver des salariés et des personnes pour être embauchées dans leur cabinet, sur lesquelles on va passer des partenariats. Donc, ma politique de l'emploi, c'est un ensemble. Et si votre question c'est « est-ce que mon budget baisse ? », non. Le budget 2011 sera le même que le budget 2010. Donc on a un budget emploi qui est tout à fait, et qui reste totalement armé pour répondre aux défis de 2011.
Ma question est est-ce que le secrétaire d'Etat à l'Emploi regrette que le nombre d'emplois aidés baisse dans le budget 2011, alors que la priorité reste l'emploi pour les mois à venir ?
Non, je ne le regrette pas, je l'assume, parce que sur 2011, on aura un cycle économique qui sera plus favorable que 2010. Il faut savoir que le nombre de demandeurs d'emploi a commencé à baisser depuis juillet, mais surtout, je ne m'appuie pas que sur une seule jambe, on n'a pas que cet outil-là. Le but c'est d'utiliser toute notre palette, c'est ça notre travail.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 5 novembre 2010
... Oh, vous le faites bien !
Est-ce qu'avec cette phrase, F. Fillon dit qu'il veut rester à Matignon ?
Qu'est-ce qui s'est passé au cours des dernières semaines, et moi personnellement ça me laissait songeur ? Tout le monde expliquait que F. Fillon avait tourné la page, qu'il avait la tête ailleurs, qu'il commençait à réfléchir à autre chose. Personnellement, ne n'y ai jamais cru, et surtout c'est absolument pas ce que j'ai ressenti. Moi, j'ai trouvé un Premier ministre qui était sur le pont, qui est concentré sur son action et pour lequel il n'y a pas de pause dans l'action du gouvernement et dans son action de Premier ministre. Donc, mon sentiment, c'est que son état d'esprit aujourd'hui c'est « tant que j'y suis, j'y suis vraiment », et je trouve ça bien.
Donc, j'y suis, j'y reste ?
Non, justement, ce n'est pas ce que j'ai dit. C'est pas « tant que j'y suis, j'y reste », c'est « tant que j'y suis, j'y suis vraiment », pas de pause dans l'action de mon gouvernement, pas de pause dans mon action de Premier ministre. Et hier, qu'est-ce qu'il fallait ? Finalement, il a expliqué ce qu'était pour lui le sens de son action, et notamment sur un sujet, la question du tournant social.
Alors, justement, est-ce que vous dites, ce matin, donc ça veut dire qu'il ne faut pas de changement de cap, comme certains membres de la majorité l'ont exprimé ? J.-P. Raffarin l'a dit sur son blog, « il faut aller vers plus de social, un tournant social », il faut continuer à garder le même cap ?
Sur cette question du tournant social, je vais dire en brut de décoffrage : je trouve ça absurde. Qu'est-ce que ça veut dire ? On faisait du social avant, on fera du social après. On a fait le RSA ; quand on s'est occupés de la réforme des retraites, c'est un sujet social. Je ne sais pas ce qu'il y a de plus social que la question des retraites. Quand on fait la lutte contre le chômage depuis maintenant deux ans dans la crise, c'est du social. Et après le remaniement, on a comme sujets à travailler, je pense, la question de la dépendance pour le futur gouvernement, la question de l'emploi des jeunes. Donc, on fera du social avant et après. Et, je n'aime pas ces idées que, tout d'un coup, il faut un changement absolu, il faut renier tout ce qu'on a fait avant, passer à quelque chose de radicalement différent. Je crois que là-dessus, en tout cas sur ce cap du social, on a adopté des grandes lois en matière sociale. Il reste beaucoup de travail à faire, voilà.
Donc pas besoin d'un ministre qui aurait la fibre sociale, comme l'ont dit C. Guéant et R. Soubie ? Donc, J.-L. Borloo, un Premier ministre...
Bien sûr qu'on a besoin de ministres qui ont la fibre sociale.
Non, pardonnez-moi, pas besoin...je reformule ma question, pas besoin d'un Premier ministre, donc de J.-L. Borloo, qui a la fibre sociale, comme l'ont dit le secrétaire général de l'Elysée et le conseiller social de N. Sarkozy ?
Je crois juste que ce n'est pas le sujet.
Oh si !
C'est-à-dire qu'il y a plusieurs Premiers ministres possibles, ils incarnent chacun des choses qui sont différentes, et tant mieux. Le président a le choix, il choisira, mais, voilà, enfin c'est... En revanche, je ne crois pas à cette idée de il y aurait un avant qui aurait été autre chose, un après qui serait tout d'un coup un tournant social radicalement différent. Je ne crois pas à ce type de coup de barre.
J.-L. Borloo n'est pas un sujet pour la majorité et pour la succession au poste de Premier ministre à la place de F. Fillon ?
Si !
Ah ?!
Parce que c'est une très bonne... enfin, c'est un excellent politique, il a oeuvré dans des domaines qui ont été majeurs, que ce soit la réhabilitation urbaine, que ce soit le Grenelle de l'environnement, que ce soit le plan de cohésion sociale, notamment en matière d'emploi. Mais est-ce que F. Fillon n'est pas quelqu'un de social ? Il a été ministre des Affaires sociales, il s'est occupé de l'Education nationale. Donc, voilà, je crois juste qu'il y a plusieurs tempéraments, plusieurs choix, et surtout, ma conviction profonde, c'est que plus que les questions de personnes, ce qui comptera c'est la feuille de route qui sera fixée par le président.
Derrière les questions de personnes, c'est ce que vous nous expliquez ce matin, il y a quand même aussi une question de ligne politique. J.-M. Bockel, qui était à votre place il y a quelques minutes, nous a parlé d'une opération de « dénigrement » à l'encontre de J.-L. Borloo. Est-ce que vous êtes d'accord avec lui ? Est-ce qu'il faut que ces petits commentaires désagréables sur la personnalité de J.-L. Borloo cessent ?
Ces commentaires n'ont pas de place. Il y a un côté, dès que quelqu'un devient potentiellement un Premier ministre, on ouvre la chasse aux canards. C'est ridicule, voilà. Autant on peut avoir un débat sur le fond, on peut avoir un débat sur les propositions, personnellement. J'ai tendance à penser que ce n'est pas franchement... C'est en tout cas évidemment pas à nous de dire « est-ce que je préfère tel ou tel Premier ministre », tout ça n'a pas de sens.
Et puis, tout ça, ça serait très désagréable et très difficile à assumer par la suite, non ?
Non, c'est surtout que ça n'a pas de sens. Ce n'est pas vous qui choisissez, ce n'est pas moi qui choisis. Donc après, ce que je pense, c'est restons zen et occupons-nous de sujet comme l'emploi, peut-être.
Alors, restons zen, mais non, avant l'emploi il y a un autre sujet, ce n'est pas de notre faute...
Je vous en prie !
Hier, sur RTL, (inaud.) a annoncé qu'il est possible que J.-F. Copé lui succède à la tête de l'UMP. Vous qui est en charge du projet à l'UMP, donc très investi...
...avec N. Kosciusko-Morizet.
...avec N. Kosciusko-Morizet. Est-ce que vous pensez que J.-F. Copé peut apporter quelque chose de supplémentaire à l'UMP ?
Que Jean-François ait envie de contribuer à l'UMP et qu'il ait envie de s'impliquer dans l'UMP, je trouve ça très bien. Il a fait un très gros boulot au groupe à l'Assemblée nationale, il avait peut-être un peu plus de distance par rapport à l'UMP, qu'aujourd'hui il ait envie de s'impliquer pleinement dans l'UMP, c'est une très bonne nouvelle. Après, je vais aussi vous livrer ma conviction, c'est que le choix n'est pas fait et que la décision n'est pas prise.
Et qu'elle appartient au président de la République ?
Vous le faites aussi bien que moi !
On va rappeler que ce matin, dans la presse, V. Pécresse dit, « ce serait un très bon choix ». Vous iriez jusque-là ?
Non.
Ah ?!
Parce que je considère, encore une fois, que ce n'est pas mon job, voilà.
Alors, on va passer à la question de l'emploi, évidemment. C'est un des éléments qui a fait chuter Obama dans ses élections de mi-mandat. Est-ce que vous considérez que c'est un sujet sur lequel va se jouer la présidentielle de 2012, en France, cette fois ?
C'est juste le sujet de préoccupation majeure des Français. Nous, on parle beaucoup, d'ailleurs c'est ce qu'on a fait d'un certain nombre de personnes, les Français quand on les interroge, ils nous disent emploi, emploi, emploi. Cela fait maintenant deux ans que je me bats sur ce front, souvent d'ailleurs avec les partenaires sociaux - on parlait de social -, souvent avec des accords qui ont été faits avec les partenaires sociaux. La crise a tapé très dure, pour autant, ce qu'il faut qu'on voie par rapport aux Etats-Unis, aux Etats-Unis le chômage a augmenté de 120 %, en France il a augmenté de 30 %. Et donc, on a réussi à préserver beaucoup plus notre pays dans cette période que ce qui s'est passé aux Etats-Unis. Pour autant, et vous avez raison, la crise, elle, est bien là, on a bien des jeunes qui cherchent un emploi, on a bien des personnes de plus de 55 ans qui se heurtent à des plafonds de verre, on a bien des quadras qui étaient dans des secteurs comme l'automobile et qui aujourd'hui cherchent à se reconvertir. Donc il reste beaucoup à faire en la matière.
« Il reste beaucoup à faire en la matière », je retiens cette phrase. L'emploi est prioritaire, on est d'accord, pourtant, dans le budget 2011, le nombre d'emplois aidés passe de 400.000 à 340.000 pour faire des économies. On ne comprend pas bien la logique...
Non, 390 000.
D'accord.
390.000, première chose. Deuxième chose, le budget de l'emploi est un des seuls budgets qui est maintenu.
On se met d'accord sur le fait que le nombre d'emplois aidés baisse à une période où l'emploi est la priorité ?
Est-ce qu'on est d'accord pour se mettre sur un autre sujet ? il n'y pas que les contrats aidés dans la politique de l'emploi, il y a les mesures de formation pour aider les gens à se reconvertir ; il y a les aides à la création d'entreprise ; il y a le fait d'accompagner les demandeurs d'emploi pour essayer de rebondir sur des sujets qui embauchent ; il y a les partenariats, et j'en signerai un aujourd'hui, avec des secteurs comme par exemple les professions libérales qui ont du mal à trouver des salariés et des personnes pour être embauchées dans leur cabinet, sur lesquelles on va passer des partenariats. Donc, ma politique de l'emploi, c'est un ensemble. Et si votre question c'est « est-ce que mon budget baisse ? », non. Le budget 2011 sera le même que le budget 2010. Donc on a un budget emploi qui est tout à fait, et qui reste totalement armé pour répondre aux défis de 2011.
Ma question est est-ce que le secrétaire d'Etat à l'Emploi regrette que le nombre d'emplois aidés baisse dans le budget 2011, alors que la priorité reste l'emploi pour les mois à venir ?
Non, je ne le regrette pas, je l'assume, parce que sur 2011, on aura un cycle économique qui sera plus favorable que 2010. Il faut savoir que le nombre de demandeurs d'emploi a commencé à baisser depuis juillet, mais surtout, je ne m'appuie pas que sur une seule jambe, on n'a pas que cet outil-là. Le but c'est d'utiliser toute notre palette, c'est ça notre travail.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 5 novembre 2010