Texte intégral
P. Cohen.- Le Président élu de Côte d'Ivoire, A. Ouattara, appelle ses partisans à descendre dans la rue demain, à marcher sur la télévision d'État gardée par une armée restée fidèle à L. Gbagbo. Que peut faire la France pour éviter l'épreuve de force et de nouvelles violences en Côte d'Ivoire ?
Rappeler ce qui est sa position et la position de la communauté internationale dans son ensemble. Il y a eu des élections, ces élections se sont déroulées de manière satisfaisante, sous le contrôle des Nations Unies. Il faut que la volonté du peuple ivoirien qui a élu, assez largement, A. Ouattara soit respectée. C'est le point de vue des Nations Unies, c'est le point de vue l'Union africaine, c'est le point de vue de tous les voisins de la Côte d'Ivoire - ce qu'on appelle la Cédéao, la Communauté des États de l'Afrique de l'Ouest - c'est le point de vue de la France, des États-Unis. Voilà, la légalité, la légitimité, elle est de ce côté-là.
Mais sur un plan militaire, rien du tout ?
Certainement pas.
Je rappelle que la France dispose de 900 soldats de l'opération Licorne sur place, qui appuient les forces de l'ONU
La France n'a évidemment aucune intention d'intervenir militairement. Nous avons un dispositif en alerte pour évacuer le cas échéant, si des violences apparaissaient, nos ressortissants qui sont nombreux vous savez. Nous en avons 15 000.
Et ils ne servent qu'à cela ? à ce dispositif ?
Absolument, uniquement à cela. C'est à la communauté internationale d'assumer ses responsabilités. Je voudrais aujourd'hui, parce que vous avez raison de le dire, c'est une journée à risques, en appeler de part et d'autre, au sang froid. Ca a été le cas depuis maintenant plusieurs jours d'un côté comme de l'autre. La légalité, elle est du côté de Ouattara et il faut que Gbagbo accepte le verdict des urnes et s'efface. Et c'est la position que la France réaffirme avec beaucoup de force.
Les soldats français en Côte d'Ivoire ne serviront pas de force d'interposition en cas de violences de rue.
Non.
C'est clair.
Sauf, je le répète, s'il s'agit d'évacuer nos ressortissants, bien sûr.
Pour lequel un plan est prêt et vous confirmez que ce dispositif est...
Nous sommes en alerte et mobilisés et nous avons la capacité de le faire.
Les otages, A. Juppé, avez-vous des nouvelles des Français détenus au Mali depuis trois mois maintenant ?
Pas de nouvelles récentes.
Et des contacts avec leurs ravisseurs d'Al Qaïda au Maghreb Islamique ?
Les contacts sont difficiles et comme c'est la tradition, vous le savez, je n'en dirai pas plus pour ne pas nuire précisément à toutes les chances de libération de nos otages. Nous y travaillons.
Fin novembre, vous disiez qu'un contact avait été établi.
Nous cherchons par tous les moyens à établir des contacts.
Et qu'en est-il de l'exigence de négocier directement avec Ben Laden ? C'est un message qui a été authentifié, confirmé ?
La France a très clairement indiqué qu'elle ne se laisserait pas dicter sa politique étrangère de l'extérieur par qui que ce soit. Vous savez que l'exigence de Ben Laden, c'est notre retrait d'Afghanistan ; ceci n'est évidemment pas négociable.
Alors l'Afghanistan justement, on n'oublie pas H. Ghesquière et S. Taponier, les deux journalistes de France 3 détenus depuis bientôt un an en Afghanistan. Là aussi, des nouvelles ?
Nous faisons tous les efforts possibles pour obtenir leur libération. Les contacts sont établis. Je ne veux pas donner de calendrier ni de faux espoirs mais nous y travaillons quotidiennement.
C'était imprudent de dire qu'on pourrait les voir libérés avant Noël ?
Écoutez, moi je ne veux pas donner de faux espoirs aux familles. Nous sommes en contacts permanents avec elles, nous les informons en temps réel de tout ce qui se passe, de tout ce qui peut apporter des nouvelles encourageantes et donc nous allons continuer sur cette ligne.
Tout autre chose. Le chef d'État major de l'armée russe vient d'annoncer comme imminente la signature du contrat avec la France pour la vente de navires de guerre Mistral. Est-ce que vous confirmez cette vente ou cet accord définitif pour une vente dont on parle depuis maintenant un an, un an et demi, A. Juppé ?
Je ne travaille pas dans l'imminence.
Ah bon ?
Je m'exprimerai le jour où le contrat sera signé.
Vous vous exprimerez le jour où... Donc, vous ne confirmez pas que ce contrat est en cours ? Pourtant F. Fillon en a parlé récemment.
Je n'ai pas dit cela ! Les négociations sont en cours, elles avancent de manière satisfaisante, mais je ne peux pas vous dire aujourd'hui, ce matin, que c'est signé.
F. Fillon en a pourtant parlé publiquement récemment à Moscou avec V. Poutine
Il a dit ce que j'ai dit. Il a dit que les choses avançaient, voilà.
Bon. Sur le fond, c'est raisonnable de vendre des armes de guerre aux Russes ? Ce serait une première pour un pays de l'OTAN.
Je pense que c'est raisonnable, que nous vendons une coque, et que rien ne s'y oppose. Je voudrais aussi rappeler quand même qu'à Lisbonne nous avons accueilli le Président Medvedev en ami. Je me souviens très bien des propos du Président Obama - c'était assez impressionnant d'ailleurs dans cette grande salle de réunion - s'adressant au Président Medvedev et lui disant : « vous n'êtes pas simplement un partenaire, vous êtes un ami ». La Russie est notre partenaire et un ami. Nous allons essayer de développer d'ailleurs les liens entre l'Alliance Atlantique et la Russie, alors sortons peut-être de l'ère de la méfiance pour rentrer dans celle de la confiance
C'est un ami qui a envahi la Géorgie il y a deux ans seulement.
Oui. Bien nous nous sommes employés à faire en sorte que cette invasion s'arrête, vous le savez.
Les Américains considèrent les Russes comme des amis mais ils sont très réticents, et là aussi je parle de déclarations publiques sans aller chercher dans les télégrammes Wikileaks, à l'idée de cette vente de navires de guerre ou d'armes de guerre à la Russie.
De façon générale, vous l'avez observé, les Américains ne sont jamais enthousiastes à l'idée de voir la France vendre des armements. Ça ne vaut pas simplement pour les bateaux, ça vaut aussi pour les avions.
Encore plus quand le pays s'agite sur le plan militaire. Je rappelle cette phrase qui était celle du chef d'État major de la marine russe il y a deux ans : « avec un navire Mistral, on aurait pu mener l'opération militaire en Géorgie en 40 minutes au lieu de le faire en 26 heures ».
Il faut se méfier des déclarations des militaires, russes notamment. Les Français, je leur fais confiance.
Alors comme vous ne travaillez pas dans l'imminence, vous n'allez pas nous dire non plus que la vente de Rafale au Brésil est imminente.
Non, je ne vous le dirai pas.
Voilà !
Vous avez déjà anticipé sur ma réponse. Là encore c'est la même chose. Nous avons de bons espoirs. Cet avion est un avion excellent. C'est un avion qui peut tout faire : de la dissuasion, de la défense aérienne, de l'attaque au sol. Il n'est pas plus cher que les autres, contrairement à ce que l'on dit, et là aussi il y a une bagarre entre les pays exportateurs. Et j'espère que les chances de la France se confirmeront dans les semaines qui viennent mais je ne vous en dirai pas plus. J'aime bien observer un peu de prudence dans ce domaine.
Et vous êtes toujours confiant. De la prudence, on va voir si vous en manifestez à l'égard du climat au sein du Gouvernement ou autour du président. Depuis 2007, vous avez souvent exprimé publiquement quelques disons réserves sur le style du Président de la République, sa familiarité, son impétuosité, sa prolixité aussi. Maintenant que vous le côtoyez dans des...
Non, pas vraiment. Non, je n'ai jamais dit cela.
Ah ! Eh bien écoutez, j'ai quelques citations sous la main.
Je me suis exprimé sur des questions de fond. J'ai dit par exemple que certaines réformes n'avaient peut-être pas été étudiées autant qu'elles auraient dû l'être - je pense à la réforme de la taxe professionnelle. Je n'avais pas tout à fait tort. Mais j'ai toujours porté globalement un jugement positif sur ce qui a été fait. Quand vous regardez le chemin parcouru depuis 2007, c'est assez impressionnant. La France a bien réagi face à la crise ; la Présidence française de l'Union européenne a été une bonne présidence ; notre université est en pleine mutation ; le Grenelle de l'environnement, même s'il n'a pas été jusqu'au bout, a marqué des avancées considérables. Moi je trouve que le bilan est extrêmement positif. La réforme des retraites a été faite malgré les difficultés de l'entreprise.
Je vous parlais du style et de la façon d'être du Président Sarkozy et je voulais vous interroger sur le fait que, puisque maintenant vous le côtoyez dans des sommets internationaux, auprès de chefs d'État, je voulais savoir si votre impression avait évolué.
D'abord à chacun son métier. Moi, mon métier ce n'est pas de commenter les attitudes, les façons de s'exprimer. Voilà, cela est fait très abondamment par toutes sortes d'observateurs, c'est leur problème. Moi ce que je peux vous dire, c'est que quand le Président de la République prend la parole dans un certain nombre d'enceintes internationales, je l'ai vu notamment à Lisbonne, eh bien on l'écoute. Il a sa façon de s'exprimer, c'est son tempérament, cela lui appartient, il est écouté.
C'est un chef gaullien ? Vous êtes un grand lecteur de De Gaulle, A. Juppé
Je me suis fixé une règle de vie depuis longtemps : 'est que je ne fais pas parler les morts. C'est un exercice extrêmement répandu.
Mais vous les lisez.
Je les lis, mais je ne les fais pas parler. J'étais au Sénat il n'y a pas très longtemps dans un débat sur la défense antimissile et j'ai entendu évidemment un membre du Parti socialiste, c'est-à-dire la partie qui a toujours combattu le Général De Gaulle, invoquer les mânes du général De Gaulle pour dire de lui : « il n'aurait pas fait ça ». Qui le sait ? Soyons un petit peu modeste.
A. Juppé, invité de France Inter jusqu'à 9 heures moins cinq. Beaucoup de questions d'auditeurs pour vous, A. Juppé
Je serais heureux d'y répondre.
Sur la Côte d'Ivoire, sur la fusion - on ne va pas parler de fusion entre forces de gendarmerie et forces de police.
Ce n'est pas tout à fait une fusion. Les gendarmes restent des militaires.
C'est perçu comme ça souvent.
Source : Service de l'Information du Gouvernement, le 21 décembre 2010
Rappeler ce qui est sa position et la position de la communauté internationale dans son ensemble. Il y a eu des élections, ces élections se sont déroulées de manière satisfaisante, sous le contrôle des Nations Unies. Il faut que la volonté du peuple ivoirien qui a élu, assez largement, A. Ouattara soit respectée. C'est le point de vue des Nations Unies, c'est le point de vue l'Union africaine, c'est le point de vue de tous les voisins de la Côte d'Ivoire - ce qu'on appelle la Cédéao, la Communauté des États de l'Afrique de l'Ouest - c'est le point de vue de la France, des États-Unis. Voilà, la légalité, la légitimité, elle est de ce côté-là.
Mais sur un plan militaire, rien du tout ?
Certainement pas.
Je rappelle que la France dispose de 900 soldats de l'opération Licorne sur place, qui appuient les forces de l'ONU
La France n'a évidemment aucune intention d'intervenir militairement. Nous avons un dispositif en alerte pour évacuer le cas échéant, si des violences apparaissaient, nos ressortissants qui sont nombreux vous savez. Nous en avons 15 000.
Et ils ne servent qu'à cela ? à ce dispositif ?
Absolument, uniquement à cela. C'est à la communauté internationale d'assumer ses responsabilités. Je voudrais aujourd'hui, parce que vous avez raison de le dire, c'est une journée à risques, en appeler de part et d'autre, au sang froid. Ca a été le cas depuis maintenant plusieurs jours d'un côté comme de l'autre. La légalité, elle est du côté de Ouattara et il faut que Gbagbo accepte le verdict des urnes et s'efface. Et c'est la position que la France réaffirme avec beaucoup de force.
Les soldats français en Côte d'Ivoire ne serviront pas de force d'interposition en cas de violences de rue.
Non.
C'est clair.
Sauf, je le répète, s'il s'agit d'évacuer nos ressortissants, bien sûr.
Pour lequel un plan est prêt et vous confirmez que ce dispositif est...
Nous sommes en alerte et mobilisés et nous avons la capacité de le faire.
Les otages, A. Juppé, avez-vous des nouvelles des Français détenus au Mali depuis trois mois maintenant ?
Pas de nouvelles récentes.
Et des contacts avec leurs ravisseurs d'Al Qaïda au Maghreb Islamique ?
Les contacts sont difficiles et comme c'est la tradition, vous le savez, je n'en dirai pas plus pour ne pas nuire précisément à toutes les chances de libération de nos otages. Nous y travaillons.
Fin novembre, vous disiez qu'un contact avait été établi.
Nous cherchons par tous les moyens à établir des contacts.
Et qu'en est-il de l'exigence de négocier directement avec Ben Laden ? C'est un message qui a été authentifié, confirmé ?
La France a très clairement indiqué qu'elle ne se laisserait pas dicter sa politique étrangère de l'extérieur par qui que ce soit. Vous savez que l'exigence de Ben Laden, c'est notre retrait d'Afghanistan ; ceci n'est évidemment pas négociable.
Alors l'Afghanistan justement, on n'oublie pas H. Ghesquière et S. Taponier, les deux journalistes de France 3 détenus depuis bientôt un an en Afghanistan. Là aussi, des nouvelles ?
Nous faisons tous les efforts possibles pour obtenir leur libération. Les contacts sont établis. Je ne veux pas donner de calendrier ni de faux espoirs mais nous y travaillons quotidiennement.
C'était imprudent de dire qu'on pourrait les voir libérés avant Noël ?
Écoutez, moi je ne veux pas donner de faux espoirs aux familles. Nous sommes en contacts permanents avec elles, nous les informons en temps réel de tout ce qui se passe, de tout ce qui peut apporter des nouvelles encourageantes et donc nous allons continuer sur cette ligne.
Tout autre chose. Le chef d'État major de l'armée russe vient d'annoncer comme imminente la signature du contrat avec la France pour la vente de navires de guerre Mistral. Est-ce que vous confirmez cette vente ou cet accord définitif pour une vente dont on parle depuis maintenant un an, un an et demi, A. Juppé ?
Je ne travaille pas dans l'imminence.
Ah bon ?
Je m'exprimerai le jour où le contrat sera signé.
Vous vous exprimerez le jour où... Donc, vous ne confirmez pas que ce contrat est en cours ? Pourtant F. Fillon en a parlé récemment.
Je n'ai pas dit cela ! Les négociations sont en cours, elles avancent de manière satisfaisante, mais je ne peux pas vous dire aujourd'hui, ce matin, que c'est signé.
F. Fillon en a pourtant parlé publiquement récemment à Moscou avec V. Poutine
Il a dit ce que j'ai dit. Il a dit que les choses avançaient, voilà.
Bon. Sur le fond, c'est raisonnable de vendre des armes de guerre aux Russes ? Ce serait une première pour un pays de l'OTAN.
Je pense que c'est raisonnable, que nous vendons une coque, et que rien ne s'y oppose. Je voudrais aussi rappeler quand même qu'à Lisbonne nous avons accueilli le Président Medvedev en ami. Je me souviens très bien des propos du Président Obama - c'était assez impressionnant d'ailleurs dans cette grande salle de réunion - s'adressant au Président Medvedev et lui disant : « vous n'êtes pas simplement un partenaire, vous êtes un ami ». La Russie est notre partenaire et un ami. Nous allons essayer de développer d'ailleurs les liens entre l'Alliance Atlantique et la Russie, alors sortons peut-être de l'ère de la méfiance pour rentrer dans celle de la confiance
C'est un ami qui a envahi la Géorgie il y a deux ans seulement.
Oui. Bien nous nous sommes employés à faire en sorte que cette invasion s'arrête, vous le savez.
Les Américains considèrent les Russes comme des amis mais ils sont très réticents, et là aussi je parle de déclarations publiques sans aller chercher dans les télégrammes Wikileaks, à l'idée de cette vente de navires de guerre ou d'armes de guerre à la Russie.
De façon générale, vous l'avez observé, les Américains ne sont jamais enthousiastes à l'idée de voir la France vendre des armements. Ça ne vaut pas simplement pour les bateaux, ça vaut aussi pour les avions.
Encore plus quand le pays s'agite sur le plan militaire. Je rappelle cette phrase qui était celle du chef d'État major de la marine russe il y a deux ans : « avec un navire Mistral, on aurait pu mener l'opération militaire en Géorgie en 40 minutes au lieu de le faire en 26 heures ».
Il faut se méfier des déclarations des militaires, russes notamment. Les Français, je leur fais confiance.
Alors comme vous ne travaillez pas dans l'imminence, vous n'allez pas nous dire non plus que la vente de Rafale au Brésil est imminente.
Non, je ne vous le dirai pas.
Voilà !
Vous avez déjà anticipé sur ma réponse. Là encore c'est la même chose. Nous avons de bons espoirs. Cet avion est un avion excellent. C'est un avion qui peut tout faire : de la dissuasion, de la défense aérienne, de l'attaque au sol. Il n'est pas plus cher que les autres, contrairement à ce que l'on dit, et là aussi il y a une bagarre entre les pays exportateurs. Et j'espère que les chances de la France se confirmeront dans les semaines qui viennent mais je ne vous en dirai pas plus. J'aime bien observer un peu de prudence dans ce domaine.
Et vous êtes toujours confiant. De la prudence, on va voir si vous en manifestez à l'égard du climat au sein du Gouvernement ou autour du président. Depuis 2007, vous avez souvent exprimé publiquement quelques disons réserves sur le style du Président de la République, sa familiarité, son impétuosité, sa prolixité aussi. Maintenant que vous le côtoyez dans des...
Non, pas vraiment. Non, je n'ai jamais dit cela.
Ah ! Eh bien écoutez, j'ai quelques citations sous la main.
Je me suis exprimé sur des questions de fond. J'ai dit par exemple que certaines réformes n'avaient peut-être pas été étudiées autant qu'elles auraient dû l'être - je pense à la réforme de la taxe professionnelle. Je n'avais pas tout à fait tort. Mais j'ai toujours porté globalement un jugement positif sur ce qui a été fait. Quand vous regardez le chemin parcouru depuis 2007, c'est assez impressionnant. La France a bien réagi face à la crise ; la Présidence française de l'Union européenne a été une bonne présidence ; notre université est en pleine mutation ; le Grenelle de l'environnement, même s'il n'a pas été jusqu'au bout, a marqué des avancées considérables. Moi je trouve que le bilan est extrêmement positif. La réforme des retraites a été faite malgré les difficultés de l'entreprise.
Je vous parlais du style et de la façon d'être du Président Sarkozy et je voulais vous interroger sur le fait que, puisque maintenant vous le côtoyez dans des sommets internationaux, auprès de chefs d'État, je voulais savoir si votre impression avait évolué.
D'abord à chacun son métier. Moi, mon métier ce n'est pas de commenter les attitudes, les façons de s'exprimer. Voilà, cela est fait très abondamment par toutes sortes d'observateurs, c'est leur problème. Moi ce que je peux vous dire, c'est que quand le Président de la République prend la parole dans un certain nombre d'enceintes internationales, je l'ai vu notamment à Lisbonne, eh bien on l'écoute. Il a sa façon de s'exprimer, c'est son tempérament, cela lui appartient, il est écouté.
C'est un chef gaullien ? Vous êtes un grand lecteur de De Gaulle, A. Juppé
Je me suis fixé une règle de vie depuis longtemps : 'est que je ne fais pas parler les morts. C'est un exercice extrêmement répandu.
Mais vous les lisez.
Je les lis, mais je ne les fais pas parler. J'étais au Sénat il n'y a pas très longtemps dans un débat sur la défense antimissile et j'ai entendu évidemment un membre du Parti socialiste, c'est-à-dire la partie qui a toujours combattu le Général De Gaulle, invoquer les mânes du général De Gaulle pour dire de lui : « il n'aurait pas fait ça ». Qui le sait ? Soyons un petit peu modeste.
A. Juppé, invité de France Inter jusqu'à 9 heures moins cinq. Beaucoup de questions d'auditeurs pour vous, A. Juppé
Je serais heureux d'y répondre.
Sur la Côte d'Ivoire, sur la fusion - on ne va pas parler de fusion entre forces de gendarmerie et forces de police.
Ce n'est pas tout à fait une fusion. Les gendarmes restent des militaires.
C'est perçu comme ça souvent.
Source : Service de l'Information du Gouvernement, le 21 décembre 2010