Déclaration de Mme Christine Lagarde, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, sur la stratégie nucléaire française, à l'Assemblée nationale le 21 décembre 2010.

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Circonstance : Séance de questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le 21 décembre 2010

Texte intégral

Monsieur le Député, vous posez la question de la stratégie nucléaire française, sachant pertinemment qu'il s'agit d'un savoir-faire tout à fait particulier dans lequel la France a investi depuis longtemps et qui bénéficie à tous les consommateurs français puisqu'ils perçoivent le dividende nucléaire.
Une stratégie repose sur des objectifs, un financement et une gouvernance.
Les objectifs d'Areva sont très clairs. Premièrement, il s'agit d'être irréprochable sur le plan de la sécurité, du maintien et du développement du parc français. Deuxièmement, il faut être conquérant à l'étranger. C'est avec le savoir-faire d'autres acteurs du nucléaire français, comme EDF, GDF-Suez et le CEA, que nous pourrons développer nos compétences à l'international. Enfin, il est nécessaire de se trouver toujours à la pointe de la technologie. A cet égard, je regrette personnellement que le Premier ministre Lionel Jospin ait, en son temps, décidé d'abandonner le Superphénix, alors que, sous l'autorité du Premier ministre, nous sommes autour d'Astrid, en véritable investissement stratégique.
Outre la stratégie, il faut des financements.
Je vous rappelle que, depuis deux ans, sous l'autorité du Premier ministre, nous avons ainsi mobilisé plus de 6 milliards d'euros au service d'Areva, grâce à la cession de T & D - filiale non stratégique - et de participations - non stratégiques elles aussi - dans Safran, Total et quelques autres, et grâce à une toute récente augmentation de capital à laquelle nous avons invité un grand investisseur financier de long terme, Kuweit Investment Authority, avec lequel j'ai personnellement négocié les accords d'augmentation de capital auxquels l'Etat français participe.
En matière de gouvernance, il est nécessaire d'examiner le renouvellement des instances dirigeantes. C'est ce que j'ai demandé à toutes les entreprises dans lesquelles le président en est à son troisième renouvellement.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 janvier 2011