Texte intégral
Je voulais parler d'un sujet simple qu'on ne doit pas laisser passer. L'histoire qui a commencé à défrayer la chronique de ce petit agenda européen.
C'est un agenda qui a été diffusé à un grand nombre de lycéens en France et plus largement en Europe à plus de 3 millions d'élèves.
Il a été distribué et j'y ai été confronté chez moi, tout simplement parce que des élèves du Puy-en-Velay ont attiré mon attention et m'ont indiqué leur mécontentement.
Cet agenda est très représentatif d'une Europe dont je ne veux pas et d'une Europe qui ne s'assume pas.
Certains d'entre vous, avec lesquels j'ai déjà échangé, le savent : j'ai des convictions profondément européennes. Je suis convaincu de la substance et de la réalité d'une identité européenne et ce qu'il y a derrière cet agenda me gêne. Cela n'a l'air de rien mais c'est tellement représentatif de ce que l'on ne doit pas laisser passer !
C'est un agenda qui est très bien fait, sympathique, dans lequel on trouve un tas de petites anecdotes et, au bas de chaque page, des illustrations qui sont, normalement, des points d'illustrations par rapport aux dates.
Je trouve que les points qui sont mis en avant reflètent le sentiment d'une Europe en creux.
On vous parle de l'introduction de la tomate au Pérou ou au Mexique, on vous donne une grande phrase du Mahatma Gandhi, on évoque le premier argentin né en antarctique, des citations de Roosevelt ou autres...
Quel est le rapport avec l'Europe ?
N'avons-nous pas une Histoire suffisamment forte ? N'avons-nous pas une culture suffisamment forte ?
N'avons-nous pas des souvenirs communs y compris des épreuves ? Qui sont suffisamment forts pour que, lorsque l'on prend la peine d'adresser un agenda européen à 3 millions d'élèves en Europe, on essaie au passage d'en profiter pour mettre en avant ce qui est notre identité commune européenne !
C'est la première chose qui m'a choqué. Et puis la deuxième chose et dans le contexte actuel, elle prend vraiment une épaisseur toute particulière, c'est qu'il y figure un certain nombre de dates religieuses. Rien n'obligeait à inscrire dans un agenda européen destiné aux élèves, un certain nombre de dates ou de fêtes religieuses.
Ils ont souhaité le faire, c'est très bien, ce n'est pas un problème par rapport à l'exercice de la laïcité à condition que ce soit bien fait.
Ainsi, vous allez vous retrouvez avec des points tout à fait sympathiques, par exemple, le 11 août 2010, c'est le début du ramadan avec, pour être très précis, la date de la fin du ramadan le 9 septembre.
Ensuite, les 9 et 10 septembre, c'est le nouvel an juif qui est souligné également dans cet agenda.
Je continue : le 31 octobre Halloween, fameuse fête très importante de l'héritage celte.
Les 5 et 10 novembre, Deepawali, la fête des Lumières fêtés par les Sikhs et les Hindous.
Le 7 décembre, c'est le nouvel an musulman qui est souligné.
Puis, Noël, il y a juste un arbre de Noël où l'on indique que le premier sapin de Noël cubique a été érigé sur la place centrale de Tallinn !
L'Europe a quand même des racines chrétiennes, sa civilisation et son identité sont en partie constituées par ses origines chrétiennes. Or, cet agenda c'est le reflet que l'Europe a atteint ce stade de négation de sa propre identité qu'elle va évoquer toutes les fêtes religieuses sauf les fêtes chrétiennes !
Je n'aurais été en rien choqué qu'ils prennent la décision de n'évoquer aucune fête religieuse mais ce que je ne peux pas accepter, c'est que l'Europe nie son identité.
Ce que je ne peux pas accepter, c'est qu'elle avance en jetant une sorte de mouchoir pudique sur ce qu'elle est et sur ce qui a constitué l'Europe. Ce que je ne peux pas admettre, c'est que l'Europe n'assume pas l'Europe «des clochers» qui est constitutive de notre identité. La civilisation chrétienne est l'un des éléments très forts de cette identité européenne. Alors, on peut faire le choix de ne pas particulièrement le mettre en avant, mais lorsque l'on prend la peine d'évoquer les fêtes hindoues et sikh, le nouvel an chinois et les fêtes musulmanes, il est évident que quand on a une approche assumée de ce qu'est l'identité européenne, on inscrit aussi les fêtes chrétiennes.
Je le dis, je pense qu'une identité refoulée est une identité qui se venge ; l'Europe doit assumer son identité.
Je l'ai tout de suite fait savoir à la Commission, nous l'avons saisie de ce sujet. Je tiens d'ailleurs à souligner que le président Barroso a vraiment réagi de façon très constructive et ce n'est d'ailleurs pas son état d'esprit personnel puisque l'on peut quand même relever qu'en tant que président de la Commission, il est le premier à avoir installé et de façon régulière un dialogue avec les différentes religions sur la scène européenne. Ils ont reconnu qu'ils avaient fait une erreur et ce que j'attends, c'est qu'un correctif soit fait et qu'au-delà de l'anecdote, cela nous serve de leçon.
L'Europe n'est pas une coquille creuse, l'Europe a une Histoire commune, elle a une culture commune des grands personnages qui ont marqué l'Histoire de l'Europe et elle a également une identité en partie construite par la religion chrétienne qu'elle peut parfaitement assumer sans avoir besoin de marcher la tête baissée.
Au moment où le président de la République et Michèle Alliot-Marie ont rappelé aussi la nécessité que l'Europe défende la diversité religieuse dans le monde et notamment la place des chrétiens en Orient, il est bon aussi que l'on soit capable de l'assumer sur notre propre territoire et sur ce que l'on fait nous-mêmes.
La Commission a reconnu qu'elle avait fait une erreur, j'attends un correctif de cet agenda comme je viens de le souligner pour que cela nous serve de leçon. Assumons notre identité, assumons cette Europe «des clochers», assumer son identité ne veut pas dire nier la diversité.
Je crois que l'on est d'autant plus fort pour s'ouvrir à l'autre lorsque l'on est conscient de ce que l'on est et de ce qui nous a construits.
Q - Selon vous, est-ce une erreur volontaire ?
R - Je ne considère pas que cette erreur soit volontaire. L'attitude du président Barroso montre qu'il n'y a, en aucun cas, dans son comportement et dans sa volonté, une démarche qui consisterait à nier cette identité ou la place des religions sur la scène européenne. Pour autant, qu'est-ce qui me gêne ?
C'est que cela traduit malgré tout quelque chose, c'est cette difficulté de l'Europe précisément à assumer son identité. Quand vous en êtes au stade où vous prenez l'excellente décision d'envoyer un agenda à tout le monde, et c'est quand même l'occasion d'avoir une prise de conscience de ce que nous avons en commun, je ne sais pas, les grandes figures de 1948, les grandes figures littéraires que l'on peut avoir partout en Europe, des figures de référence comme Rousseau, Kant, Shakespeare, des grands personnages qui sont constitutifs de notre patrimoine européen commun et que vous avez à ce point-là, ce sentiment qu'il n'y a pas de sujet et que l'identité serait creuse au stade où vous devez faire la promotion de la découverte de la tomate au Pérou, je me dis qu'il y a quelque chose qui ne «tourne par rond».
C'est important que l'on soit capable, même sur quelque chose d'anecdotique comme cela de dire attention, on ne peut pas laisser «filer» une telle chose. On ne peut pas laisser faire parce que cela révèle une absence de prise de conscience que nous avons quelque chose de plus riche à promouvoir que cela.
Sur ce que l'on demande, c'est à la Commission elle-même de voir comment elle veut corriger les choses, ensuite si un correctif peut être envoyé qui permette de remettre les choses au clair, tant mieux.
C'est à la Commission de choisir les moyens de corriger cette erreur, c'est déjà très bien de leur part d'avoir reconnu qu'il existait une erreur.
Q - Pourquoi cet agenda a-t-il été réalisé ? Est-ce pour faire un cadeau aux jeunes européens ou pour leur ouvrir l'esprit sur le reste du monde ?
R - L'esprit était forcément bon ; c'était promouvoir l'Union européenne. Il y a quand même une première partie qui explique ce qu'est l'Europe, comment elle fonctionne et quelles sont ses institutions.
C'est donc un bon état d'esprit mais ce qui me gêne, c'est que si vous voulez promouvoir une construction et une identité commune, il ne faut pas oublier ses racines, les racines de l'Histoire, les racines de vos affrontements, vos racines culturelles, religieuses et spirituelles. Ce qui m'ennuie, c'est que je ne voudrais pas que l'Europe, dans notre état d'esprit, soit uniquement une construction institutionnelle moderne qui soit faite dans l'après-guerre. C'est beaucoup plus riche que cela.
Lorsque l'on a des débats sur notre identité européenne et ce qui existe derrière, c'est beaucoup plus riche, la construction européenne est évidemment le point d'aboutissement de siècles d'Histoire et si nous ne sommes pas capables d'assumer cela, nous n'avons aucune chance de parvenir à créer cette adhésion et cette affectio-societatis européenne.
L'Union européenne, ce n'est pas juste la Commission, les compétences ERASMUS ou le service volontaire européen, c'est autre chose. C'est une civilisation qui s'est faite dans la douleur, les affrontements, les guerres, les Lumières, des mouvements culturels qui ont été partagés à travers les mouvements religieux.
Q - N'avez-vous pas peur d'un discours d'exclusion pour les gens qui utilisent les fêtes qui sont dans cet agenda et qui peuvent éventuellement prendre votre coup de colère comme quelque chose contre eux ?
R - Expliquons-nous bien, je ne demande pas que l'on retire le nouvel an chinois ou la fête hindoue. La seule chose, c'est que si on inscrit ces fêtes-là, il n'est peut-être pas totalement illégitime non plus de mettre Noël ou Pâques.
C'est tout, c'est la seule chose que je dis, c'est ni plus ni moins. Mais il faut faire attention, parce que ceux qui auront le sentiment d'être exclus, en fait pour le moment, les seuls exclus, ce sont les chrétiens et cela n'est pas bon.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 janvier 2011
C'est un agenda qui a été diffusé à un grand nombre de lycéens en France et plus largement en Europe à plus de 3 millions d'élèves.
Il a été distribué et j'y ai été confronté chez moi, tout simplement parce que des élèves du Puy-en-Velay ont attiré mon attention et m'ont indiqué leur mécontentement.
Cet agenda est très représentatif d'une Europe dont je ne veux pas et d'une Europe qui ne s'assume pas.
Certains d'entre vous, avec lesquels j'ai déjà échangé, le savent : j'ai des convictions profondément européennes. Je suis convaincu de la substance et de la réalité d'une identité européenne et ce qu'il y a derrière cet agenda me gêne. Cela n'a l'air de rien mais c'est tellement représentatif de ce que l'on ne doit pas laisser passer !
C'est un agenda qui est très bien fait, sympathique, dans lequel on trouve un tas de petites anecdotes et, au bas de chaque page, des illustrations qui sont, normalement, des points d'illustrations par rapport aux dates.
Je trouve que les points qui sont mis en avant reflètent le sentiment d'une Europe en creux.
On vous parle de l'introduction de la tomate au Pérou ou au Mexique, on vous donne une grande phrase du Mahatma Gandhi, on évoque le premier argentin né en antarctique, des citations de Roosevelt ou autres...
Quel est le rapport avec l'Europe ?
N'avons-nous pas une Histoire suffisamment forte ? N'avons-nous pas une culture suffisamment forte ?
N'avons-nous pas des souvenirs communs y compris des épreuves ? Qui sont suffisamment forts pour que, lorsque l'on prend la peine d'adresser un agenda européen à 3 millions d'élèves en Europe, on essaie au passage d'en profiter pour mettre en avant ce qui est notre identité commune européenne !
C'est la première chose qui m'a choqué. Et puis la deuxième chose et dans le contexte actuel, elle prend vraiment une épaisseur toute particulière, c'est qu'il y figure un certain nombre de dates religieuses. Rien n'obligeait à inscrire dans un agenda européen destiné aux élèves, un certain nombre de dates ou de fêtes religieuses.
Ils ont souhaité le faire, c'est très bien, ce n'est pas un problème par rapport à l'exercice de la laïcité à condition que ce soit bien fait.
Ainsi, vous allez vous retrouvez avec des points tout à fait sympathiques, par exemple, le 11 août 2010, c'est le début du ramadan avec, pour être très précis, la date de la fin du ramadan le 9 septembre.
Ensuite, les 9 et 10 septembre, c'est le nouvel an juif qui est souligné également dans cet agenda.
Je continue : le 31 octobre Halloween, fameuse fête très importante de l'héritage celte.
Les 5 et 10 novembre, Deepawali, la fête des Lumières fêtés par les Sikhs et les Hindous.
Le 7 décembre, c'est le nouvel an musulman qui est souligné.
Puis, Noël, il y a juste un arbre de Noël où l'on indique que le premier sapin de Noël cubique a été érigé sur la place centrale de Tallinn !
L'Europe a quand même des racines chrétiennes, sa civilisation et son identité sont en partie constituées par ses origines chrétiennes. Or, cet agenda c'est le reflet que l'Europe a atteint ce stade de négation de sa propre identité qu'elle va évoquer toutes les fêtes religieuses sauf les fêtes chrétiennes !
Je n'aurais été en rien choqué qu'ils prennent la décision de n'évoquer aucune fête religieuse mais ce que je ne peux pas accepter, c'est que l'Europe nie son identité.
Ce que je ne peux pas accepter, c'est qu'elle avance en jetant une sorte de mouchoir pudique sur ce qu'elle est et sur ce qui a constitué l'Europe. Ce que je ne peux pas admettre, c'est que l'Europe n'assume pas l'Europe «des clochers» qui est constitutive de notre identité. La civilisation chrétienne est l'un des éléments très forts de cette identité européenne. Alors, on peut faire le choix de ne pas particulièrement le mettre en avant, mais lorsque l'on prend la peine d'évoquer les fêtes hindoues et sikh, le nouvel an chinois et les fêtes musulmanes, il est évident que quand on a une approche assumée de ce qu'est l'identité européenne, on inscrit aussi les fêtes chrétiennes.
Je le dis, je pense qu'une identité refoulée est une identité qui se venge ; l'Europe doit assumer son identité.
Je l'ai tout de suite fait savoir à la Commission, nous l'avons saisie de ce sujet. Je tiens d'ailleurs à souligner que le président Barroso a vraiment réagi de façon très constructive et ce n'est d'ailleurs pas son état d'esprit personnel puisque l'on peut quand même relever qu'en tant que président de la Commission, il est le premier à avoir installé et de façon régulière un dialogue avec les différentes religions sur la scène européenne. Ils ont reconnu qu'ils avaient fait une erreur et ce que j'attends, c'est qu'un correctif soit fait et qu'au-delà de l'anecdote, cela nous serve de leçon.
L'Europe n'est pas une coquille creuse, l'Europe a une Histoire commune, elle a une culture commune des grands personnages qui ont marqué l'Histoire de l'Europe et elle a également une identité en partie construite par la religion chrétienne qu'elle peut parfaitement assumer sans avoir besoin de marcher la tête baissée.
Au moment où le président de la République et Michèle Alliot-Marie ont rappelé aussi la nécessité que l'Europe défende la diversité religieuse dans le monde et notamment la place des chrétiens en Orient, il est bon aussi que l'on soit capable de l'assumer sur notre propre territoire et sur ce que l'on fait nous-mêmes.
La Commission a reconnu qu'elle avait fait une erreur, j'attends un correctif de cet agenda comme je viens de le souligner pour que cela nous serve de leçon. Assumons notre identité, assumons cette Europe «des clochers», assumer son identité ne veut pas dire nier la diversité.
Je crois que l'on est d'autant plus fort pour s'ouvrir à l'autre lorsque l'on est conscient de ce que l'on est et de ce qui nous a construits.
Q - Selon vous, est-ce une erreur volontaire ?
R - Je ne considère pas que cette erreur soit volontaire. L'attitude du président Barroso montre qu'il n'y a, en aucun cas, dans son comportement et dans sa volonté, une démarche qui consisterait à nier cette identité ou la place des religions sur la scène européenne. Pour autant, qu'est-ce qui me gêne ?
C'est que cela traduit malgré tout quelque chose, c'est cette difficulté de l'Europe précisément à assumer son identité. Quand vous en êtes au stade où vous prenez l'excellente décision d'envoyer un agenda à tout le monde, et c'est quand même l'occasion d'avoir une prise de conscience de ce que nous avons en commun, je ne sais pas, les grandes figures de 1948, les grandes figures littéraires que l'on peut avoir partout en Europe, des figures de référence comme Rousseau, Kant, Shakespeare, des grands personnages qui sont constitutifs de notre patrimoine européen commun et que vous avez à ce point-là, ce sentiment qu'il n'y a pas de sujet et que l'identité serait creuse au stade où vous devez faire la promotion de la découverte de la tomate au Pérou, je me dis qu'il y a quelque chose qui ne «tourne par rond».
C'est important que l'on soit capable, même sur quelque chose d'anecdotique comme cela de dire attention, on ne peut pas laisser «filer» une telle chose. On ne peut pas laisser faire parce que cela révèle une absence de prise de conscience que nous avons quelque chose de plus riche à promouvoir que cela.
Sur ce que l'on demande, c'est à la Commission elle-même de voir comment elle veut corriger les choses, ensuite si un correctif peut être envoyé qui permette de remettre les choses au clair, tant mieux.
C'est à la Commission de choisir les moyens de corriger cette erreur, c'est déjà très bien de leur part d'avoir reconnu qu'il existait une erreur.
Q - Pourquoi cet agenda a-t-il été réalisé ? Est-ce pour faire un cadeau aux jeunes européens ou pour leur ouvrir l'esprit sur le reste du monde ?
R - L'esprit était forcément bon ; c'était promouvoir l'Union européenne. Il y a quand même une première partie qui explique ce qu'est l'Europe, comment elle fonctionne et quelles sont ses institutions.
C'est donc un bon état d'esprit mais ce qui me gêne, c'est que si vous voulez promouvoir une construction et une identité commune, il ne faut pas oublier ses racines, les racines de l'Histoire, les racines de vos affrontements, vos racines culturelles, religieuses et spirituelles. Ce qui m'ennuie, c'est que je ne voudrais pas que l'Europe, dans notre état d'esprit, soit uniquement une construction institutionnelle moderne qui soit faite dans l'après-guerre. C'est beaucoup plus riche que cela.
Lorsque l'on a des débats sur notre identité européenne et ce qui existe derrière, c'est beaucoup plus riche, la construction européenne est évidemment le point d'aboutissement de siècles d'Histoire et si nous ne sommes pas capables d'assumer cela, nous n'avons aucune chance de parvenir à créer cette adhésion et cette affectio-societatis européenne.
L'Union européenne, ce n'est pas juste la Commission, les compétences ERASMUS ou le service volontaire européen, c'est autre chose. C'est une civilisation qui s'est faite dans la douleur, les affrontements, les guerres, les Lumières, des mouvements culturels qui ont été partagés à travers les mouvements religieux.
Q - N'avez-vous pas peur d'un discours d'exclusion pour les gens qui utilisent les fêtes qui sont dans cet agenda et qui peuvent éventuellement prendre votre coup de colère comme quelque chose contre eux ?
R - Expliquons-nous bien, je ne demande pas que l'on retire le nouvel an chinois ou la fête hindoue. La seule chose, c'est que si on inscrit ces fêtes-là, il n'est peut-être pas totalement illégitime non plus de mettre Noël ou Pâques.
C'est tout, c'est la seule chose que je dis, c'est ni plus ni moins. Mais il faut faire attention, parce que ceux qui auront le sentiment d'être exclus, en fait pour le moment, les seuls exclus, ce sont les chrétiens et cela n'est pas bon.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 janvier 2011