Texte intégral
C. Barbier.- T. Mariani, bonjour.
Bonjour.
M. Alliot-Marie doit-elle démissionner pour soulager le Président et le Gouvernement ?
Je crois que M. Alliot-Marie n'a rien à se reprocher. Je veux dire, le Gouvernement soutient M. Alliot-Marie. M. Alliot-Marie l'a dit et répété, je crois qu'elle a tiré un peu la conséquence, j'allais dire de peut-être d'un avion qu'elle n'aurait pas dû prendre, mais est-ce qu'elle est responsable de l'action de ses parents ?
Elle est responsable d'autre chose, elle a parlé au téléphone avec Ben Ali, et elle a dit « je n'ai pas eu de contact avec Ben Ali ». Il y a un mensonge quelque part ?
Mais vous avez l'impression que, par exemple, le Parti socialiste qui réclame sa démission n'a pas parlé, entre guillemets, avec Ben Ali ? Je vous rappelle que le parti de Ben Ali était membre il y a encore quelques jours de l'Internationale socialiste.
Mais là, le fait que comme ministre elle ait dit : « je n'ai pas parlé », qu'elle ait téléphoné, elle le reconnaît maintenant, c'est un peu compliqué.
Ecoutez, ce qui est sûr dans cette affaire c'est que visiblement... ça me rappelle un peu ce qui s'est passé sur E. Woerth : on s'acharne sur une personne et jusqu'à essayer d'arriver effectivement au travers d'elle à toucher le gouvernement. Regardez le parallèle E. Woerth, depuis qu'il a quitté le gouvernement plus personne n'en parle, la gauche n'en parle plus, comme par hasard toutes les rumeurs se sont éteintes. Je crois que M. Alliot-Marie à ce jour n'a rien à se reprocher. Ses parents ont leur existence. Et moi, pour ce qui me concerne, je trouve vraiment lamentable cet acharnement sur elle.
Mais la diplomatie française est affaiblie.
En quoi la diplomatie française est affaiblie ? Je veux dire, la voix de la France reste la même, N. Sarkozy et la ministre le rappellent sur de nombreux dossiers. Je ne vois pas en quoi la voix de la France est affaiblie par cette affaire.
L'ambassadeur du Mexique a quitté le Sénat, hier, de manière ostentatoire quand M. Alliot-Marie a évoqué F. Cassez. Est-ce que vous êtes choqué par cette attitude de l'ambassadeur ?
Oui, parce que je crois que chacun doit comprendre, j'allais dire les sentiments de l'autre, nous devons respecter les Mexicains, nous devons comprendre que... je veux dire, ils attachent une importance à leur décision de justice, mais ils doivent comprendre aussi que côté français il y a des choses qui nous semblent surprenantes : par exemple, pourquoi l'accord de transfèrement n'est pas appliqué ; pourquoi aujourd'hui F. Cassez n'est pas dans une prison française ?
N. Sarkozy a peut-être eu tort de choisir le bras de fer avec le Mexique ?
N. Sarkozy, j'allais dire a dit ce que ressentaient une bonne partie des Français dans leurs tripes. On a l'impression que c'est un peu injuste, voilà. Quand on voit la manipulation qui a été mise en scène pour l'arrestation de F. Cassez, on se dit quand même qu'il y a eu des choses qui mériteraient peut-être qu'on réexamine cette affaire.
Alors, vous gérez le compliqué dossier des dockers. Menace de grève, les négociations continuent aujourd'hui autour de l'âge de la retraite. Allez- vous céder ?
Non, il y a une loi sur les retraites qui s'applique à tout le monde. Quelle est la situation ? La France, on l'oublie, a un formidable atout parce qu'on a certainement les façades maritimes quasiment les plus importantes d'Europe, avec des ports à la fois sur l'Atlantique et sur la Méditerranée. Ces ports devraient être un atout. Aujourd'hui, en réalité, ces ports sont périodiquement paralysés par des grèves. Pourquoi cette grève ? Aujourd'hui, on est en train de négocier ce qu'on appelle la pénibilité pour les dockers. Ca veut dire en clair à partir de quand ils peuvent partir en retraite. Qu'est-ce qu'ils demandent ? Ils demandent à partir quatre années avant l'âge légal.
Et vous aviez dit oui !
Non, nous n'avions jamais dit oui, il y avait eu des négociations qui avaient été engagées entre le patronat et les syndicats, il manquait simplement une personne qui signe, c'était entre autres la parole de l'Etat, et je vous rappelle que c'est l'Etat qui payait la note, 140 millions).
Alors, vous allez donner quoi, deux ans ?
On va donner ce qui est dans la loi, c'est-à-dire que certains métiers peuvent avoir droit à deux ans, et le Gouvernement a dit très clairement qu'on était prêt à reconnaître la pénibilité pour les travailleurs portuaires, deux ans conformément à la loi, mais il n'est pas question que quatre ans soient... ce serait une profonde injustice vis-à-vis de l'ensemble des travailleurs.
Vous avez jusqu'à ce soir pour négocier. Vous avez bon espoir d'aboutir ?
Les négociations ne sont jamais finies. Je crois que tout le monde revient un peu à la raison. Je constate qu'après quatre semaines de grève, après quatre semaines de blocage qui coûtent très cher à nos entreprises, qui j'allais dire plombent l'image de nos ports à l'étranger, j'apprécie le fait que les syndicats soient revenus à la table des négociations. Je pense qu'ils comprennent que massacrer les ports c'est aussi à terme massacrer l'emploi dans les ports.
Si c'est la grève demain, est-ce que vous prononcerez des réquisitions ?
Est-ce que les réquisitions seraient efficaces ? Je n'en suis pas convaincu. En plus, c'est des travaux, j'allais dire très techniques. Moi, j'espère que, j'allais dire l'intelligence l'emportera aujourd'hui et demain dans les derniers jours des négociations.
Vous dites que vous négociez avec les syndicats, mais en interne on dit, « mais non, il n'y a que la CGT qui a droit à la parole ». Est-ce que vous êtes pris en otages par la CGT ?
Non, tous les syndicats seront reçus. Il y a simplement un syndicat qui est reçu effectivement en premier, il y a un syndicat qui est majoritaire dans la quasi-totalité des ports, mais par exemple Dunkerque ce n'est pas la CGT qui est majoritaire, et ce syndicat-là bien sûr sera reçu, on négocie avec.
Est-ce que vous avez une idée de tout ce que ces grèves ont coûté à l'économie française ?
Je crains que ça ait coûté plus d'une centaine de millions parce que c'est des escales qui sont détournées vers d'autres ports. Et puis, il y a quelque chose qu'on ne peut pas chiffrer, mais qui est peut-être le plus lourd, c'est la confiance qu'on perd dans les ports français. Quand on est un armateur et que de Shanghai on envoie un bateau et qu'on n'est pas sûr qu'il pourra accoster, eh ben on se dit : « dans ce cas-là, envoyons-le peut-être à Anvers, envoyons-le peut-être à Rotterdam ou à Barcelone », ça c'est plus grave.
Est-ce que ce n'est pas déjà fichu l'économie portuaire en France ? 900 000 containers débarqués en un an à Marseille, 11 millions à Rotterdam. On est déclassés !
Non, parce que dans ce secteur-là aussi, N. Sarkozy a voulu adapter les ports français. Nous achevons, et c'est la dernière étape, la réforme portuaire. Après, nous aurons des ports qui seront au niveau de compétitivité des grands ports européens, et j'espère aussi qu'après chacun comprendra que les tensions sociales sont en réalité le meilleur moyen de, j'allais dire de plomber nos ports.
Un rapport de la Cour Des Comptes sort sur le port de Marseille. Alors, on apprend que les dockers travaillent 12 heures par semaine pour un salaire allant de 3 500 à 4 500 mensuels. Quels privilèges !
Quelle situation ! Et effectivement, est-ce que ça nécessite quatre ans de départ en retraite anticipée ? Je ne le pense pas.
Ce n'est pas pénible docker ?
Il y a des points qui sont pénibles, il faut être là, j'allais dire dès que le bateau arrive, travailler nuit et jour. Quand on est grutier, on travaille dans des positions inconfortables. Je crois que deux ans c'est une bonne reconnaissance, quatre ans seraient excessifs. Et je le répète, la réforme des retraites doit être juste, elle doit s'appliquer de la même manière à tous les Français.
Eurostar pourra-t-elle acheter et faire rouler dans son tunnel sous la Manche des trains Siemens, ou est-ce que seuls les trains Alstom circuleront ? Alors, « Siemens, oui », a dit votre homologue allemand. Et vous ?
La simple question c'est est-ce que les trains Siemens seront conformes aux normes de sécurité ?
Vous rusez un peu pour favoriser les trains français.
Non, on ne ruse pas ! Je ne vais pas rentrer dans les détails techniques, mais il y a des normes de sécurité. Aujourd'hui, les nouveaux trains Siemens ne sont pas adaptés à ces normes de sécurité. La Commission est en train de se réunir et dira fin mars si les trains Siemens respectent les normes de sécurité. Si ils les respectent, oui, bien sûr, ils pourront circuler ; s'il y a le moindre danger pour les passagers, je pense qu'il faudra éventuellement rediscuter du marché.
63 % des Français, selon Ipsos pour Le Point, ne souhaitent pas que N. Sarkozy se représente en 2012. Est-ce que le Président ne doit pas réfléchir vraiment avant de se représenter face à un tel chiffre ?
Non, je ne pense pas. Moi, je souhaite que N. Sarkozy se représente parce que je pense que notre [pays se trouve] dans un tournant et que dans ce 21e siècle où on fait des réformes décisives, et N. Sarkozy a le courage de les entamer jusqu'au bout, regardez, nous sommes à treize ou à quinze mois des élections, les réformes continuent. Se retirer, je pense que ce serait, j'allais dire une grave erreur pour la France. Et moi, j'espère qu'il se représentera et j'espère surtout que les Français comprendront qu'entre la démagogie des uns ou j'allais dire le courage politique de N. Sarkozy, le choix est simple.
C'est du courage politique ou c'est une facilité électorale de lancer un débat sur l'islam pour rattraper les voix au Front national ?
Non, c'est une nécessité. Vous savez, moi, je suis issu du sud de la France où effectivement c'est une inquiétude de la population, où les gens, il n'est pas question de racisme, il n'est pas question de rejet de l'autre, mais qui se disent, « les chose évoluent », ils sont un peu inquiets, les gens ont envie de savoir quelles sont nos nouvelles règles.
D. Strauss-Kahn est à Paris ce week-end. Est-ce que vous lui demandez de dire oui ou non s'il est candidat à la présidentielle ?
Ce qui serait plus intéressant c'est qu'il nous dise qu'est-ce qu'il veut faire parce qu'on est enchantés de savoir qu'il est en France, moi je préfèrerais qu'il nous dise très clairement par exemple quelles idées il a de différentes au niveau économique avec N. Sarkozy. Je constate qu'en tant que patron du FMI, il a plutôt salué la gestion du Gouvernement de la France.
Est-ce qu'on ne va pas vers une alternance naturelle avec la gauche ? OpinionWay pour LCI : 34 % des Français souhaitent que leur département passe à gauche ; c'est 23 % seulement qui souhaitent que ça soit à droite. Ca fait douze ans de Chirac, cinq ans de Sarkozy, c'est le tour de la gauche.
Moi, ce que je souhaite c'est que les réformes de notre pays fassent que la France reste l'un des premiers pays, et je pense que N. Sarkozy est mieux adapté et en tout cas c'est celui qui a la plus ferme volonté de les achever.
T. Mariani, merci et bonne journée.
Merci.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 1er mars 2011
Bonjour.
M. Alliot-Marie doit-elle démissionner pour soulager le Président et le Gouvernement ?
Je crois que M. Alliot-Marie n'a rien à se reprocher. Je veux dire, le Gouvernement soutient M. Alliot-Marie. M. Alliot-Marie l'a dit et répété, je crois qu'elle a tiré un peu la conséquence, j'allais dire de peut-être d'un avion qu'elle n'aurait pas dû prendre, mais est-ce qu'elle est responsable de l'action de ses parents ?
Elle est responsable d'autre chose, elle a parlé au téléphone avec Ben Ali, et elle a dit « je n'ai pas eu de contact avec Ben Ali ». Il y a un mensonge quelque part ?
Mais vous avez l'impression que, par exemple, le Parti socialiste qui réclame sa démission n'a pas parlé, entre guillemets, avec Ben Ali ? Je vous rappelle que le parti de Ben Ali était membre il y a encore quelques jours de l'Internationale socialiste.
Mais là, le fait que comme ministre elle ait dit : « je n'ai pas parlé », qu'elle ait téléphoné, elle le reconnaît maintenant, c'est un peu compliqué.
Ecoutez, ce qui est sûr dans cette affaire c'est que visiblement... ça me rappelle un peu ce qui s'est passé sur E. Woerth : on s'acharne sur une personne et jusqu'à essayer d'arriver effectivement au travers d'elle à toucher le gouvernement. Regardez le parallèle E. Woerth, depuis qu'il a quitté le gouvernement plus personne n'en parle, la gauche n'en parle plus, comme par hasard toutes les rumeurs se sont éteintes. Je crois que M. Alliot-Marie à ce jour n'a rien à se reprocher. Ses parents ont leur existence. Et moi, pour ce qui me concerne, je trouve vraiment lamentable cet acharnement sur elle.
Mais la diplomatie française est affaiblie.
En quoi la diplomatie française est affaiblie ? Je veux dire, la voix de la France reste la même, N. Sarkozy et la ministre le rappellent sur de nombreux dossiers. Je ne vois pas en quoi la voix de la France est affaiblie par cette affaire.
L'ambassadeur du Mexique a quitté le Sénat, hier, de manière ostentatoire quand M. Alliot-Marie a évoqué F. Cassez. Est-ce que vous êtes choqué par cette attitude de l'ambassadeur ?
Oui, parce que je crois que chacun doit comprendre, j'allais dire les sentiments de l'autre, nous devons respecter les Mexicains, nous devons comprendre que... je veux dire, ils attachent une importance à leur décision de justice, mais ils doivent comprendre aussi que côté français il y a des choses qui nous semblent surprenantes : par exemple, pourquoi l'accord de transfèrement n'est pas appliqué ; pourquoi aujourd'hui F. Cassez n'est pas dans une prison française ?
N. Sarkozy a peut-être eu tort de choisir le bras de fer avec le Mexique ?
N. Sarkozy, j'allais dire a dit ce que ressentaient une bonne partie des Français dans leurs tripes. On a l'impression que c'est un peu injuste, voilà. Quand on voit la manipulation qui a été mise en scène pour l'arrestation de F. Cassez, on se dit quand même qu'il y a eu des choses qui mériteraient peut-être qu'on réexamine cette affaire.
Alors, vous gérez le compliqué dossier des dockers. Menace de grève, les négociations continuent aujourd'hui autour de l'âge de la retraite. Allez- vous céder ?
Non, il y a une loi sur les retraites qui s'applique à tout le monde. Quelle est la situation ? La France, on l'oublie, a un formidable atout parce qu'on a certainement les façades maritimes quasiment les plus importantes d'Europe, avec des ports à la fois sur l'Atlantique et sur la Méditerranée. Ces ports devraient être un atout. Aujourd'hui, en réalité, ces ports sont périodiquement paralysés par des grèves. Pourquoi cette grève ? Aujourd'hui, on est en train de négocier ce qu'on appelle la pénibilité pour les dockers. Ca veut dire en clair à partir de quand ils peuvent partir en retraite. Qu'est-ce qu'ils demandent ? Ils demandent à partir quatre années avant l'âge légal.
Et vous aviez dit oui !
Non, nous n'avions jamais dit oui, il y avait eu des négociations qui avaient été engagées entre le patronat et les syndicats, il manquait simplement une personne qui signe, c'était entre autres la parole de l'Etat, et je vous rappelle que c'est l'Etat qui payait la note, 140 millions).
Alors, vous allez donner quoi, deux ans ?
On va donner ce qui est dans la loi, c'est-à-dire que certains métiers peuvent avoir droit à deux ans, et le Gouvernement a dit très clairement qu'on était prêt à reconnaître la pénibilité pour les travailleurs portuaires, deux ans conformément à la loi, mais il n'est pas question que quatre ans soient... ce serait une profonde injustice vis-à-vis de l'ensemble des travailleurs.
Vous avez jusqu'à ce soir pour négocier. Vous avez bon espoir d'aboutir ?
Les négociations ne sont jamais finies. Je crois que tout le monde revient un peu à la raison. Je constate qu'après quatre semaines de grève, après quatre semaines de blocage qui coûtent très cher à nos entreprises, qui j'allais dire plombent l'image de nos ports à l'étranger, j'apprécie le fait que les syndicats soient revenus à la table des négociations. Je pense qu'ils comprennent que massacrer les ports c'est aussi à terme massacrer l'emploi dans les ports.
Si c'est la grève demain, est-ce que vous prononcerez des réquisitions ?
Est-ce que les réquisitions seraient efficaces ? Je n'en suis pas convaincu. En plus, c'est des travaux, j'allais dire très techniques. Moi, j'espère que, j'allais dire l'intelligence l'emportera aujourd'hui et demain dans les derniers jours des négociations.
Vous dites que vous négociez avec les syndicats, mais en interne on dit, « mais non, il n'y a que la CGT qui a droit à la parole ». Est-ce que vous êtes pris en otages par la CGT ?
Non, tous les syndicats seront reçus. Il y a simplement un syndicat qui est reçu effectivement en premier, il y a un syndicat qui est majoritaire dans la quasi-totalité des ports, mais par exemple Dunkerque ce n'est pas la CGT qui est majoritaire, et ce syndicat-là bien sûr sera reçu, on négocie avec.
Est-ce que vous avez une idée de tout ce que ces grèves ont coûté à l'économie française ?
Je crains que ça ait coûté plus d'une centaine de millions parce que c'est des escales qui sont détournées vers d'autres ports. Et puis, il y a quelque chose qu'on ne peut pas chiffrer, mais qui est peut-être le plus lourd, c'est la confiance qu'on perd dans les ports français. Quand on est un armateur et que de Shanghai on envoie un bateau et qu'on n'est pas sûr qu'il pourra accoster, eh ben on se dit : « dans ce cas-là, envoyons-le peut-être à Anvers, envoyons-le peut-être à Rotterdam ou à Barcelone », ça c'est plus grave.
Est-ce que ce n'est pas déjà fichu l'économie portuaire en France ? 900 000 containers débarqués en un an à Marseille, 11 millions à Rotterdam. On est déclassés !
Non, parce que dans ce secteur-là aussi, N. Sarkozy a voulu adapter les ports français. Nous achevons, et c'est la dernière étape, la réforme portuaire. Après, nous aurons des ports qui seront au niveau de compétitivité des grands ports européens, et j'espère aussi qu'après chacun comprendra que les tensions sociales sont en réalité le meilleur moyen de, j'allais dire de plomber nos ports.
Un rapport de la Cour Des Comptes sort sur le port de Marseille. Alors, on apprend que les dockers travaillent 12 heures par semaine pour un salaire allant de 3 500 à 4 500 mensuels. Quels privilèges !
Quelle situation ! Et effectivement, est-ce que ça nécessite quatre ans de départ en retraite anticipée ? Je ne le pense pas.
Ce n'est pas pénible docker ?
Il y a des points qui sont pénibles, il faut être là, j'allais dire dès que le bateau arrive, travailler nuit et jour. Quand on est grutier, on travaille dans des positions inconfortables. Je crois que deux ans c'est une bonne reconnaissance, quatre ans seraient excessifs. Et je le répète, la réforme des retraites doit être juste, elle doit s'appliquer de la même manière à tous les Français.
Eurostar pourra-t-elle acheter et faire rouler dans son tunnel sous la Manche des trains Siemens, ou est-ce que seuls les trains Alstom circuleront ? Alors, « Siemens, oui », a dit votre homologue allemand. Et vous ?
La simple question c'est est-ce que les trains Siemens seront conformes aux normes de sécurité ?
Vous rusez un peu pour favoriser les trains français.
Non, on ne ruse pas ! Je ne vais pas rentrer dans les détails techniques, mais il y a des normes de sécurité. Aujourd'hui, les nouveaux trains Siemens ne sont pas adaptés à ces normes de sécurité. La Commission est en train de se réunir et dira fin mars si les trains Siemens respectent les normes de sécurité. Si ils les respectent, oui, bien sûr, ils pourront circuler ; s'il y a le moindre danger pour les passagers, je pense qu'il faudra éventuellement rediscuter du marché.
63 % des Français, selon Ipsos pour Le Point, ne souhaitent pas que N. Sarkozy se représente en 2012. Est-ce que le Président ne doit pas réfléchir vraiment avant de se représenter face à un tel chiffre ?
Non, je ne pense pas. Moi, je souhaite que N. Sarkozy se représente parce que je pense que notre [pays se trouve] dans un tournant et que dans ce 21e siècle où on fait des réformes décisives, et N. Sarkozy a le courage de les entamer jusqu'au bout, regardez, nous sommes à treize ou à quinze mois des élections, les réformes continuent. Se retirer, je pense que ce serait, j'allais dire une grave erreur pour la France. Et moi, j'espère qu'il se représentera et j'espère surtout que les Français comprendront qu'entre la démagogie des uns ou j'allais dire le courage politique de N. Sarkozy, le choix est simple.
C'est du courage politique ou c'est une facilité électorale de lancer un débat sur l'islam pour rattraper les voix au Front national ?
Non, c'est une nécessité. Vous savez, moi, je suis issu du sud de la France où effectivement c'est une inquiétude de la population, où les gens, il n'est pas question de racisme, il n'est pas question de rejet de l'autre, mais qui se disent, « les chose évoluent », ils sont un peu inquiets, les gens ont envie de savoir quelles sont nos nouvelles règles.
D. Strauss-Kahn est à Paris ce week-end. Est-ce que vous lui demandez de dire oui ou non s'il est candidat à la présidentielle ?
Ce qui serait plus intéressant c'est qu'il nous dise qu'est-ce qu'il veut faire parce qu'on est enchantés de savoir qu'il est en France, moi je préfèrerais qu'il nous dise très clairement par exemple quelles idées il a de différentes au niveau économique avec N. Sarkozy. Je constate qu'en tant que patron du FMI, il a plutôt salué la gestion du Gouvernement de la France.
Est-ce qu'on ne va pas vers une alternance naturelle avec la gauche ? OpinionWay pour LCI : 34 % des Français souhaitent que leur département passe à gauche ; c'est 23 % seulement qui souhaitent que ça soit à droite. Ca fait douze ans de Chirac, cinq ans de Sarkozy, c'est le tour de la gauche.
Moi, ce que je souhaite c'est que les réformes de notre pays fassent que la France reste l'un des premiers pays, et je pense que N. Sarkozy est mieux adapté et en tout cas c'est celui qui a la plus ferme volonté de les achever.
T. Mariani, merci et bonne journée.
Merci.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 1er mars 2011