Déclaration de M. Alain Juppé, ministre des affaires étrangères et européennes, en réponse à une question sur la planification et la conduite des opérations militaires en Libye, Assemblée nationale, 23 mars 2011.

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Circonstance : Réponse d'Alain Juppé à une question d'actualité à l'Assemblée nationale à Paris le 23 mars 2011

Texte intégral

Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les Députés, Monsieur Vauzelle, j'aurais aimé que vous ajoutiez, lorsque vous avez parlé du retard désastreux pris par la mobilisation de la communauté internationale, que ce retard n'est pas dû à la France, qu'il est imputable aux réticences de nos partenaires, et qu'il n'a été surmonté que grâce à l'action du président de la République et de notre diplomatie.
Depuis le début, et comme je l'ai redit hier ici même après M. le Premier ministre, nous concevons cette opération comme une opération des Nations unies, sous mandat des Nations unies. Elle est mise en œuvre par une coalition de pays européens, nord-américains et arabes.
Cette coalition de pays a besoin d'un bras séculier. Ce fut d'abord, dans la première phase de l'intervention, le commandement américain, en étroite liaison avec les Français et les Britanniques. Aujourd'hui, nous sommes convenus que ce bras séculier serait à la fois l'OTAN et l'Union européenne. L'OTAN pour ce qui est de la planification et la conduite opérationnelle des opérations, et l'Union européenne, au terme des décisions prises lundi, pour tout ce qui concerne l'action humanitaire, y compris par la voie maritime.
De façon à bien clarifier les choses, nous venons de prendre l'initiative avec mon collègue britannique d'inviter, mardi prochain à Londres, un groupe de contact composé de l'ensemble des pays participant à l'ensemble de l'opération plus l'Union africaine, la Ligue arabe, et tous les pays européens qui voudront s'y associer, de façon à bien marquer que le pilotage politique de l'opération, ce n'est pas l'OTAN, c'est ce groupe de contact.
Il faudra penser ensuite à la poursuite de l'opération, et le président de la République prendra très rapidement des initiatives pour parler de la paix, du retour à la paix. La France a été à l'initiative pour l'opération militaire ; je peux vous assurer qu'elle sera à l'initiative pour le retour à un dialogue démocratique au sein du peuple libyen.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 mars 2011