Texte intégral
RAPHAËLLE DUCHEMIN Merci d'être avec nous, sur FRANCE INFO, ce matin. Il paraît que le chef de l'Etat s'est fâché, hier, en conseil des ministres, et a en quelque sorte recadrer ceux qui avaient pris des positions un petit peu trop personnelles pour le second tour des cantonales ?
THIERRY MARIANI Ecoutez, je n'ai pas ce souvenir-là. J'ai le souvenir, par contre qu'effectivement la position très claire, à savoir ni Front nationale, ni Front républicain, a été réaffirmée. C'est aujourd'hui, la position de l'UMP, et je pense que c'est la seule position tenable à la veille de ce second tour des cantonales.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Il y avait une certaine ambiguïté quand même, avec notamment les déclarations de François FILLON, qui avait dit qu'il fallait appeler à voter contre le Front national, c'est vrai qu'on s'y perd un peu. C'est quoi voter contre le Front national ?
THIERRY MARIANI C'est d'abord le choix qu'a toujours fait l'UMP depuis des années. Je veux dire, l'UMP n'a jamais passé d'alliance avec le Front national, quitte à perdre des élections plutôt que, selon la formule perdre son âme. Je crois qu'on n'a pas de leçon
RAPHAËLLE DUCHEMIN Mais voter contre le Front national, c'est mettre quel bulletin dimanche soir ?
THIERRY MARIANI Ecoutez, voter contre le Front national, c'est, je ne sais pas ce que feront certains. Moi, en tout cas, je reste sur la ligne ni Front national, ni Front républicain, parce que voter Parti socialiste, c'est accrédité aussi l'idée que finalement, UMP/PS c'est la même chose. Je vous rappelle quand même, que l'on vote pour des élections cantonales, ce n'est pas parce que dans le 4ème canton, tel ou tel candidat risque de passer, que la démocratie française est en danger.
RAPHAËLLE DUCHEMIN C'est embêtant d'avoir des ministres comme Valérie PECRESSE, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, qui disent, qu'en cas de duel FN/PS, elles appelleront à voter socialiste ?
THIERRY MARIANI Je pense que c'est très embêtant, pour certains qui sont candidats sur le terrain. Vous savez, j'étais à Marseille, lundi soir, aller expliquer à notre électorat par exemple, qu'il faut qu'ils soutiennent un candidat de la majorité de monsieur GUERINI, qui est même voué aux gémonies par monsieur MONTEBOURG, pour certaines pratiques. Non, je crois que ce qu'ont besoin les candidats, c'est qu'on les soutienne sur leur programme. C'est le conseil général, on a besoin de candidats qui nous donnent leur programme sur les compétences du conseil général, pas sur des états d'âme sur tel ou tel vote posture entre les deux tours.
RAPHAËLLE DUCHEMIN C'est-à-dire que l'on considère aujourd'hui, à l'UMP, que le Front national est un adversaire au même titre que le Parti socialiste ?
THIERRY MARIANI C'est-à-dire que pour les cantonales, on considère que c'est un scrutin local, qu'il ne s'agit pas, je le répète de jouer l'avenir de la France et que sur un scrutin local où chacun devrait se battre sur les compétences du conseil général, l'aide sociale, les pompiers, les routes départementales, les collèges etc. il ne s'agit pas de diaboliser un scrutin, et que nous n'avons rien en commun avec le Front national, nous l'avons toujours dit, nous l'avons toujours respecté, nous avons perdu des élections à cause de ça, mais nous n'avons aussi, rien en commun, avec certaines majorités socialistes.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Il faut voter républicain dimanche et voter républicain, ce n'est pas voter Front national ?
THIERRY MARIANI Ecoutez, si j'avais un candidat UMP, je voterai UMP. Si je n'avais pas candidat, je pense que je
RAPHAËLLE DUCHEMIN Vous feriez quoi ?
THIERRY MARIANI Oh ! Je resterai chez moi, ou je voterai blanc, je n'en sais. Mon canton n'est pas renouvelable. Mais je ne voterai en aucun cas PS
RAPHAËLLE DUCHEMIN C'est pratique !
THIERRY MARIANI Oui, mais je vous dis déjà ce que je ferais, voilà ! Je veux dire, je crois que, je le répète, ni Front républicain, ni Front national, il n'y a pas de compromission à avoir, ni avec l'un, ni avec l'autre. Et puis, si vous me permettez, j'observe
RAPHAËLLE DUCHEMIN Vous les mettez donc sur le même pied d'égalité, pour ces élections-là en tout cas ?
THIERRY MARIANI Ecoutez, j'observe que le Parti socialiste est de plus en plus tiré sur sa gauche. L'un des enseignements aussi de ces élections cantonales, c'est quoi ? C'est que monsieur MELENCHON avec ses amis approchent désormais les 10 %. C'est que les Verts approchent un score relativement important, et dans de très nombreux cas, le parti écologiste c'est en réalité, la lessiveuse des anciens gauchistes qui se sont reconvertis. Donc je dis simplement, que le Parti socialiste va avoir de plus en plus de problème pour présenter un programme, parce que désormais, la gauche de la gauche, ça pèse entre 15 et 17 %.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Oui, mais quand justement, le Parti socialiste a dû prendre position et choisir entre Jacques CHIRAC à l'époque et Jean-Marie LE PEN
THIERRY MARIANI C'est de l'élection présidentielle ?
RAPHAËLLE DUCHEMIN Ce n'est pas pareil donc ?
THIERRY MARIANI Non, c'est une élection présidentielle, c'est ce que j'ai dit tout à l'heure, il ne s'agit pas du sort de la France. Le jour où il y aura une élection présidentielle, s'il y a des choix à faire, on les fera. Mais le temps venu
RAPHAËLLE DUCHEMIN Et ils seront différents donc ?
THIERRY MARIANI Mais le temps venu, mais le temps venu, dans un contexte particulier, il s'agit d'élections cantonales. Si dans mon département, l'un des 24 cantons passe au Front national, je le regretterai, je le condamnerai, mais c'est la démocratie. Je crois que ce qui est important et ce qu'attendent les électeurs qui ont voté Front national, c'est quoi ? Ce n'est pas un débat byzantin sur savoir si on vote tel ou tel. C'est d'avoir des propositions.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Mais cette cacophonie, justement, elle ne profite pas aujourd'hui au Front national ?
THIERRY MARIANI Je crois que c'est une cacophonie surtout entretenue par la gauche, qui veut montrer certaines divergences
RAPHAËLLE DUCHEMIN Elle est chez vous, la cacophonie, elle n'est pas à gauche ?
THIERRY MARIANI Oui, mais franchement, j'ai reçu, je n'ai pas croisé le moindre Français qui m'a interrogé, pour savoir ce qu'on allait voter au deuxième tour. Par contre, j'ai croisé des gens, dans le Vaucluse, qui me demandaient quel était notre programme ?
RAPHAËLLE DUCHEMIN Le ministre de l'Intérieur, Claude GUEANT, a fait des débuts assez remarqués. Il est arrivé Place Beauvau, il a multiplié les déclarations, il a provoqué à chaque fois, un début de polémique, c'est la troisième. Vous auriez, vous, Thierry MARIANI, par exemple, parlé de croisades, comme il l'a fait, quand KADHAFI lui-même dit être en guerre contre les croisés ?
THIERRY MARIANI Ecoutez, la gauche est experte pour diaboliser la moindre déclaration de quelqu'un de droite. Claude GUEANT a tenu des propos qui sincèrement ne m'ont jamais
RAPHAËLLE DUCHEMIN François BAYROU n'est pas à gauche, et il a réagi également.
THIERRY MARIANI Oui, mais ses propos ne m'ont jamais scandalisé. Et puis j'en ai assez d'une gauche qui en permanence, veut nous donner des leçons de morale. Quand je vois qu'une association
RAPHAËLLE DUCHEMIN Mais c'était une maladresse ou pas ?
THIERRY MARIANI Comment ?
RAPHAËLLE DUCHEMIN C'était maladroit ou pas, d'employer ce mot-là ?
THIERRY MARIANI Je ne pense pas. Je pense que, attendez, le mot « croisade » on peut l'interpréter dans beaucoup de sens. Voilà ! Et puis moi, je pense surtout que grâce à Nicolas SARKOZY, la France a une attitude qui fait honneur à notre pays en Libye. Si Nicolas SARKOZY n'avait pas entrepris cette opération, alors appelez-la comme vous voulez ! Qu'est-ce qu'on aurait aujourd'hui ? Vous seriez en train de nous expliquer, comme ça a été le cas, il y a une dizaine d'années, que face à ces Srebrenica, on est resté spectateur. Si aujourd'hui à Benghazi, il y a encore une opposition qui existe, qu'il n'y a pas de massacre, c'est peut-être grâce à l'attitude française, et peut-être grâce à Nicolas SARKOZY.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Donc l'intervention française était la bonne décision à prendre ?
THIERRY MARIANI C'est une décision morale, parce que je pense que jamais au moins Nicolas SARKOZY n'aura la tâche dans l'histoire, que certains ont en ayant laissé perpétrer certains massacres. Et puis aussi, c'est une décision politique, c'est dire clairement au peuple arabe, on est aux côtés du peuple. Pendant des années, la France a trop été longtemps pour la stabilité. Eh bien, Nicolas SARKOZY envoie ce message aussi en disant : « La France, nous sommes vos voisins, nous sommes aux côtés des peuples. »
RAPHAËLLE DUCHEMIN Je voudrais que l'on revienne un instant, à ce que l'on disait précédemment, c'est-à-dire au débat qui sont lancés en ce moment, aux polémiques avec Claude GUEANT. Est-ce que vous croyez précisément, que dans le contexte actuel, avec notamment la montée du Front national, avec pas mal d'électeurs qui se sont abstenus pour le premier tour des cantonales, c'est une bonne idée, par exemple de relancer des débats, comme celui de la laïcité, au lieu de parler avant tout d'emploi, par exemple, de chômage, d'énergie ?
THIERRY MARIANI Il faut en parler avant tout. D'ailleurs j'observe que madame LE PEN n'a aucune proposition économique, ni sur le chômage, ni l'énergie, ni sur quoi que ce soit. Mais je pense qu'il faut aussi parler des problèmes qui préoccupent les Français. Vous savez, en 2007, Nicolas SARKOZY a à mon avis gagné les élections et jamais le Front national, vous vous en souvenez n'avait été aussi bas, parce qu'il avait su parler aux Français des problèmes des Français. Oui, il faut parler d'économie. Oui, il faut parler d'emploi. Mais il faut aussi en 2011, que les Français par moment, aient des sujets qui, j'allais dire, qui les questionnent dans leur vie quotidienne, et le vivre ensemble, c'est une vraie question.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Alors une des questions les Français se posent peut-être, c'est quel transport pour demain ? Vous êtes secrétaire d'Etat aux Transports, Thierry MARIANI. Il y a des élections qui vont démarrer aujourd'hui, élections syndicales à la SNCF. Et ce matin, Guillaume PEPY, dans une interview donnée à un quotidien allemand, plaide en faveur d'une mise en commun des réseaux. Idée stratégique dit-il entre donc la France et l'Allemagne. Vous y êtes favorable ?
THIERRY MARIANI Ecoutez, je n'ai pas encore eu le temps de discuter avec lui, de ce qu'il entendait par ça. Mais ce qui est sûr, c'est que sur ces deux réseaux français et allemand, il y a des règles différentes. Je vous rappelle
RAPHAËLLE DUCHEMIN Donc à première vue, ce n'est pas forcément possible ?
THIERRY MARIANI Je rappelle qu'en Allemagne, par exemple, le transport de voyageurs est ouvert à la concurrence. En Bavière, ce sont les trains VEOLIA français qui sont des TER. Dans d'autres parties, c'est une filiale de la SNCF qui sont des TER. Donc avant de faire un grand réseau commun, ça voudrait dire qu'il faudrait ouvrir tout le réseau à la concurrence, c'est un choix, c'est une orientation possible, je ne sais pas si c'est ce que Guillaume PEPY a voulu dire.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 25 mars 2011
THIERRY MARIANI Ecoutez, je n'ai pas ce souvenir-là. J'ai le souvenir, par contre qu'effectivement la position très claire, à savoir ni Front nationale, ni Front républicain, a été réaffirmée. C'est aujourd'hui, la position de l'UMP, et je pense que c'est la seule position tenable à la veille de ce second tour des cantonales.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Il y avait une certaine ambiguïté quand même, avec notamment les déclarations de François FILLON, qui avait dit qu'il fallait appeler à voter contre le Front national, c'est vrai qu'on s'y perd un peu. C'est quoi voter contre le Front national ?
THIERRY MARIANI C'est d'abord le choix qu'a toujours fait l'UMP depuis des années. Je veux dire, l'UMP n'a jamais passé d'alliance avec le Front national, quitte à perdre des élections plutôt que, selon la formule perdre son âme. Je crois qu'on n'a pas de leçon
RAPHAËLLE DUCHEMIN Mais voter contre le Front national, c'est mettre quel bulletin dimanche soir ?
THIERRY MARIANI Ecoutez, voter contre le Front national, c'est, je ne sais pas ce que feront certains. Moi, en tout cas, je reste sur la ligne ni Front national, ni Front républicain, parce que voter Parti socialiste, c'est accrédité aussi l'idée que finalement, UMP/PS c'est la même chose. Je vous rappelle quand même, que l'on vote pour des élections cantonales, ce n'est pas parce que dans le 4ème canton, tel ou tel candidat risque de passer, que la démocratie française est en danger.
RAPHAËLLE DUCHEMIN C'est embêtant d'avoir des ministres comme Valérie PECRESSE, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, qui disent, qu'en cas de duel FN/PS, elles appelleront à voter socialiste ?
THIERRY MARIANI Je pense que c'est très embêtant, pour certains qui sont candidats sur le terrain. Vous savez, j'étais à Marseille, lundi soir, aller expliquer à notre électorat par exemple, qu'il faut qu'ils soutiennent un candidat de la majorité de monsieur GUERINI, qui est même voué aux gémonies par monsieur MONTEBOURG, pour certaines pratiques. Non, je crois que ce qu'ont besoin les candidats, c'est qu'on les soutienne sur leur programme. C'est le conseil général, on a besoin de candidats qui nous donnent leur programme sur les compétences du conseil général, pas sur des états d'âme sur tel ou tel vote posture entre les deux tours.
RAPHAËLLE DUCHEMIN C'est-à-dire que l'on considère aujourd'hui, à l'UMP, que le Front national est un adversaire au même titre que le Parti socialiste ?
THIERRY MARIANI C'est-à-dire que pour les cantonales, on considère que c'est un scrutin local, qu'il ne s'agit pas, je le répète de jouer l'avenir de la France et que sur un scrutin local où chacun devrait se battre sur les compétences du conseil général, l'aide sociale, les pompiers, les routes départementales, les collèges etc. il ne s'agit pas de diaboliser un scrutin, et que nous n'avons rien en commun avec le Front national, nous l'avons toujours dit, nous l'avons toujours respecté, nous avons perdu des élections à cause de ça, mais nous n'avons aussi, rien en commun, avec certaines majorités socialistes.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Il faut voter républicain dimanche et voter républicain, ce n'est pas voter Front national ?
THIERRY MARIANI Ecoutez, si j'avais un candidat UMP, je voterai UMP. Si je n'avais pas candidat, je pense que je
RAPHAËLLE DUCHEMIN Vous feriez quoi ?
THIERRY MARIANI Oh ! Je resterai chez moi, ou je voterai blanc, je n'en sais. Mon canton n'est pas renouvelable. Mais je ne voterai en aucun cas PS
RAPHAËLLE DUCHEMIN C'est pratique !
THIERRY MARIANI Oui, mais je vous dis déjà ce que je ferais, voilà ! Je veux dire, je crois que, je le répète, ni Front républicain, ni Front national, il n'y a pas de compromission à avoir, ni avec l'un, ni avec l'autre. Et puis, si vous me permettez, j'observe
RAPHAËLLE DUCHEMIN Vous les mettez donc sur le même pied d'égalité, pour ces élections-là en tout cas ?
THIERRY MARIANI Ecoutez, j'observe que le Parti socialiste est de plus en plus tiré sur sa gauche. L'un des enseignements aussi de ces élections cantonales, c'est quoi ? C'est que monsieur MELENCHON avec ses amis approchent désormais les 10 %. C'est que les Verts approchent un score relativement important, et dans de très nombreux cas, le parti écologiste c'est en réalité, la lessiveuse des anciens gauchistes qui se sont reconvertis. Donc je dis simplement, que le Parti socialiste va avoir de plus en plus de problème pour présenter un programme, parce que désormais, la gauche de la gauche, ça pèse entre 15 et 17 %.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Oui, mais quand justement, le Parti socialiste a dû prendre position et choisir entre Jacques CHIRAC à l'époque et Jean-Marie LE PEN
THIERRY MARIANI C'est de l'élection présidentielle ?
RAPHAËLLE DUCHEMIN Ce n'est pas pareil donc ?
THIERRY MARIANI Non, c'est une élection présidentielle, c'est ce que j'ai dit tout à l'heure, il ne s'agit pas du sort de la France. Le jour où il y aura une élection présidentielle, s'il y a des choix à faire, on les fera. Mais le temps venu
RAPHAËLLE DUCHEMIN Et ils seront différents donc ?
THIERRY MARIANI Mais le temps venu, mais le temps venu, dans un contexte particulier, il s'agit d'élections cantonales. Si dans mon département, l'un des 24 cantons passe au Front national, je le regretterai, je le condamnerai, mais c'est la démocratie. Je crois que ce qui est important et ce qu'attendent les électeurs qui ont voté Front national, c'est quoi ? Ce n'est pas un débat byzantin sur savoir si on vote tel ou tel. C'est d'avoir des propositions.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Mais cette cacophonie, justement, elle ne profite pas aujourd'hui au Front national ?
THIERRY MARIANI Je crois que c'est une cacophonie surtout entretenue par la gauche, qui veut montrer certaines divergences
RAPHAËLLE DUCHEMIN Elle est chez vous, la cacophonie, elle n'est pas à gauche ?
THIERRY MARIANI Oui, mais franchement, j'ai reçu, je n'ai pas croisé le moindre Français qui m'a interrogé, pour savoir ce qu'on allait voter au deuxième tour. Par contre, j'ai croisé des gens, dans le Vaucluse, qui me demandaient quel était notre programme ?
RAPHAËLLE DUCHEMIN Le ministre de l'Intérieur, Claude GUEANT, a fait des débuts assez remarqués. Il est arrivé Place Beauvau, il a multiplié les déclarations, il a provoqué à chaque fois, un début de polémique, c'est la troisième. Vous auriez, vous, Thierry MARIANI, par exemple, parlé de croisades, comme il l'a fait, quand KADHAFI lui-même dit être en guerre contre les croisés ?
THIERRY MARIANI Ecoutez, la gauche est experte pour diaboliser la moindre déclaration de quelqu'un de droite. Claude GUEANT a tenu des propos qui sincèrement ne m'ont jamais
RAPHAËLLE DUCHEMIN François BAYROU n'est pas à gauche, et il a réagi également.
THIERRY MARIANI Oui, mais ses propos ne m'ont jamais scandalisé. Et puis j'en ai assez d'une gauche qui en permanence, veut nous donner des leçons de morale. Quand je vois qu'une association
RAPHAËLLE DUCHEMIN Mais c'était une maladresse ou pas ?
THIERRY MARIANI Comment ?
RAPHAËLLE DUCHEMIN C'était maladroit ou pas, d'employer ce mot-là ?
THIERRY MARIANI Je ne pense pas. Je pense que, attendez, le mot « croisade » on peut l'interpréter dans beaucoup de sens. Voilà ! Et puis moi, je pense surtout que grâce à Nicolas SARKOZY, la France a une attitude qui fait honneur à notre pays en Libye. Si Nicolas SARKOZY n'avait pas entrepris cette opération, alors appelez-la comme vous voulez ! Qu'est-ce qu'on aurait aujourd'hui ? Vous seriez en train de nous expliquer, comme ça a été le cas, il y a une dizaine d'années, que face à ces Srebrenica, on est resté spectateur. Si aujourd'hui à Benghazi, il y a encore une opposition qui existe, qu'il n'y a pas de massacre, c'est peut-être grâce à l'attitude française, et peut-être grâce à Nicolas SARKOZY.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Donc l'intervention française était la bonne décision à prendre ?
THIERRY MARIANI C'est une décision morale, parce que je pense que jamais au moins Nicolas SARKOZY n'aura la tâche dans l'histoire, que certains ont en ayant laissé perpétrer certains massacres. Et puis aussi, c'est une décision politique, c'est dire clairement au peuple arabe, on est aux côtés du peuple. Pendant des années, la France a trop été longtemps pour la stabilité. Eh bien, Nicolas SARKOZY envoie ce message aussi en disant : « La France, nous sommes vos voisins, nous sommes aux côtés des peuples. »
RAPHAËLLE DUCHEMIN Je voudrais que l'on revienne un instant, à ce que l'on disait précédemment, c'est-à-dire au débat qui sont lancés en ce moment, aux polémiques avec Claude GUEANT. Est-ce que vous croyez précisément, que dans le contexte actuel, avec notamment la montée du Front national, avec pas mal d'électeurs qui se sont abstenus pour le premier tour des cantonales, c'est une bonne idée, par exemple de relancer des débats, comme celui de la laïcité, au lieu de parler avant tout d'emploi, par exemple, de chômage, d'énergie ?
THIERRY MARIANI Il faut en parler avant tout. D'ailleurs j'observe que madame LE PEN n'a aucune proposition économique, ni sur le chômage, ni l'énergie, ni sur quoi que ce soit. Mais je pense qu'il faut aussi parler des problèmes qui préoccupent les Français. Vous savez, en 2007, Nicolas SARKOZY a à mon avis gagné les élections et jamais le Front national, vous vous en souvenez n'avait été aussi bas, parce qu'il avait su parler aux Français des problèmes des Français. Oui, il faut parler d'économie. Oui, il faut parler d'emploi. Mais il faut aussi en 2011, que les Français par moment, aient des sujets qui, j'allais dire, qui les questionnent dans leur vie quotidienne, et le vivre ensemble, c'est une vraie question.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Alors une des questions les Français se posent peut-être, c'est quel transport pour demain ? Vous êtes secrétaire d'Etat aux Transports, Thierry MARIANI. Il y a des élections qui vont démarrer aujourd'hui, élections syndicales à la SNCF. Et ce matin, Guillaume PEPY, dans une interview donnée à un quotidien allemand, plaide en faveur d'une mise en commun des réseaux. Idée stratégique dit-il entre donc la France et l'Allemagne. Vous y êtes favorable ?
THIERRY MARIANI Ecoutez, je n'ai pas encore eu le temps de discuter avec lui, de ce qu'il entendait par ça. Mais ce qui est sûr, c'est que sur ces deux réseaux français et allemand, il y a des règles différentes. Je vous rappelle
RAPHAËLLE DUCHEMIN Donc à première vue, ce n'est pas forcément possible ?
THIERRY MARIANI Je rappelle qu'en Allemagne, par exemple, le transport de voyageurs est ouvert à la concurrence. En Bavière, ce sont les trains VEOLIA français qui sont des TER. Dans d'autres parties, c'est une filiale de la SNCF qui sont des TER. Donc avant de faire un grand réseau commun, ça voudrait dire qu'il faudrait ouvrir tout le réseau à la concurrence, c'est un choix, c'est une orientation possible, je ne sais pas si c'est ce que Guillaume PEPY a voulu dire.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 25 mars 2011