Déclaration de Mme Christine Lagarde, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, sur les objectifs du pacte pour l'euro présenté au Conseil européen du 24 mars 2011, à l'Assemblée nationale le 23 mars 2011.

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Circonstance : Séance de questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le 23 mars 2011

Texte intégral

Monsieur le Député, je vous invite vivement à lire avec attention le document qui sera soumis au Conseil européen de demain. Intitulé Le pacte pour l’euro, il a été négocié entre les pays membres de la zone euro qui y ont travaillé ensemble pour le soumettre à l’adhésion des autres pays européens, non membres de la zone euro.
Si je vous incite à le lire, c’est qu’il ne ressemble en rien à ce que vous venez d’indiquer.
Quels sont ses objectifs ? Il vise à favoriser, premièrement, l’emploi, deuxièmement, la compétitivité, troisièmement, la soutenabilité des finances publiques et, quatrièmement, la stabilité financière.
Par ailleurs, il ne s’agit pas d’un document qui nous serait imposé d’en haut. Il donnera lieu à d’autres textes qui seront discutés, négociés puis votés par le Parlement européen.
J’appelle par ailleurs votre attention sur le fait que pour sa mise en œuvre le pacte prévoit deux choses.
Premièrement, un dialogue sera engagé avec toutes les organisations syndicales dans le cadre national, selon les traditions de chacun des États membres.
Deuxièmement, c’est à travers des mesures nationales que sera appréciée la mise en œuvre de cet engagement dont l’Europe monétaire ressort plus forte car elle est non seulement économique mais aussi fiscale. Le président de la République a en effet demandé, dans le cadre de la réunion du 11 mars, que soit évoquée la coordination fiscale, pour éviter les arbitrages et les impasses et pour faire en sorte que l’assiette qui sert au calcul de l’impôt sur les sociétés, notamment, fasse l’objet d’une coordination.
Il existe enfin un dernier volet, un volet financier, qui, je le précise, sort renforcé, notamment sur le plan des volumes avec 440 milliards d’euros de facilités de prêt mis à la disposition des autres États et 500 milliards pour le nouveau mécanisme qui sera mis en place.
Plutôt que de parler de manière irresponsable de l’Europe comme certains le font - je ne vous vise pas, Monsieur Dolez -, le gouvernement, lui, s’engage et l’Europe avance.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 mars 2011