Interview de Mme Nadine Morano, ministre de l'apprentissage et de la formation professionnelle, à RMC le 29 mars 2011, sur les résultats du deuxième tour de l'élection cantonale 2011, le climat politique, la stratégie de l'UMP et le débat sur la laïcité.

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Texte intégral


 
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Alors, que se passe-t-il à l’UMP ? Moi, je ne comprends plus rien. Je ne comprends plus rien, Nadine MORANO. Expliquez-moi parce que voilà un secrétaire général de l’UMP, Jean-François COPÉ, qui prend à partie le Premier ministre, qui est aussi membre de l’UMP.
 
NADINE MORANO Eh bien, quand vous gagnez des élections, il y a une sorte d’exaltation et de joie, disons-le. Quand vous n’avez pas de victoire, il y a une forme de fébrilité. Et je crois qu’aujourd’hui il faut que ça cesse immédiatement, je le dis, j’appelle ma famille politique à la sérénité et à retrouver le sens de l’unité et de l’intérêt général, voilà. Cet état de fébrilité doit disparaître dès aujourd’hui, c’est essentiel, c’est important, parce que nous avons une année utile à travailler au service des Français, et je crois que rien ne serait plus désastreux que de montrer l’image de la désunion ou des phrases assassines qui ne servent que nos adversaires.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Etienne PINTE, député UMP des Yvelines, proche de François FILLON, demande la démission de Jean-François COPÉ. Que lui répondez-vous ?
 
NADINE MORANO Mais, je luis réponds que, autant à Etienne PINTE qu’aux autres personnes qui s’expriment sur le terrain de la désunion…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …à Etienne PINTE qu’à Jean-François COPÉ, si j’ai bien compris.
 
NADINE MORANO … ne font que le jeu de la désunion. Lorsqu’on a quelque chose à se dire dans une famille politique, autant se le dire en face et dans une pièce plutôt que d’aller se répandre sur les plateaux télé. Voilà mon opinion. Surtout que, très honnêtement, quand je regarde les résultats…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …COPÉ a eu tort hier soir de dire ce qu’il a dit ?
 
NADINE MORANO Mais écoutez, je pense que…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …d’attaquer le Premier ministre ?
 
NADINE MORANO Mais, je pense que toutes les phrases assassines ne servent que le camp adverse, voilà. Si j’ai quelque chose à dire à Jean-François COPÉ ou à a quelqu’un d’autre, je lui dirai en face, je décrocherai mon téléphone. Nous avons des réunions très régulièrement, nous étions hier chez le président de la République. Je crois que c’est à ces moments-là que nous devons dire à la fois nos analyses, nos critiques, nos propositions, mais certainement pas, je pense, sur un plateau télé. Chacun dans son rôle doit se donner les moyens de rassembler et de travailler ensemble, sinon nous ne formons pas une famille politique digne de ce nom.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais lorsque le Premier ministre exprime un désaccord avec le président de la République sur ce fameux débat sur la laïcité.
 
NADINE MORANO Mais, il ne l’a pas exprimé, pardon…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …comment, il ne l’a pas exprimé !
 
NADINE MORANO Pardon, Jean-Jacques BOURDIN.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN  A aucun moment ?
 
NADINE MORANO Non ! Parce que moi j’ai…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN … il est totalement sur la même ligne que le président de la République ?
 
NADINE MORANO En tous les cas, pas en ma présence. Et dans les réunions décisionnelles auxquelles je participe je n’ai pas entendu le Premier ministre dire qu’il n’était pas d’accord…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …pas un mot ?
 
NADINE MORANO …avec le débat que nous avions engagé sur la laïcité. Par définition, un mouvement politique se doit de réfléchir, de proposer, sinon ça ne sert à rien d’avoir un mouvement politique. Donc, on ne doit pas avoir de tabou, on doit débattre de tout. Enfin, encore une fois, ne pas débattre ça voudrait dire que l’UMP ne sert à rien.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais alors, il y en a u qui a un avis, c’est François BAROIN. Il est ministre du Budget, et il est porte-parole du gouvernement. Ce n’est pas rien ! Et il porte la parole du gouvernement. Qu’est-ce qu’il a dit hier ? « Il faut mettre un terme à tous ces débats puisque nous avons en partage des valeurs républicaines. Il faut en revenir à des valeurs profondément républicaines ». Il a répété ça, je n’ai pas, toute la phrase, mais je peux vous la donner.
 
NADINE MORANO Non mais, je l’ai vue cette phrase.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Donc, il n’est pas d’accord avec ce débat sur la laïcité. Il est porte-parole du gouvernement.
 
NADINE MORANO Pardon, là, il y aurait une contradiction parce que, monsieur BOURDIN…enfin, BAROIN, François BAROIN a participé aux deux réunions préparatoires du débat sur la laïcité qui va se tenir le 5 avril, en ma présence, là aussi également.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Et il n’a rien dit non plus.
 
NADINE MORANO Bien sûr que oui ! Non seulement il a pris la parole à plusieurs reprises pour expliquer le fond de sa pensée…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN … et il a dit que c’était très bien.
 
NADINE MORANO … et puis, je vous rappelle que en 2004 il a porté un rapport justement parlementaire sur la loi que nous avons faite sur l’interdiction de port religieux ostentatoire à l’école. Donc, évidemment, il sera co-animateur de ce débat qui va avoir lieu le 5 avril à l’UMP. C’est pas un débat national organisé par les préfectures, c’est un débat de notre mouvement politique. Donc, non seulement il est en accord, il est un des acteurs et il sera un des animateurs. Donc, voilà.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Alors, qu’est-ce qui lui a pris hier matin ?
 
NADINE MORANO Je pense qu’il faut faire tomber…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …qu’est-ce qui lui a pris, hier matin, Nadine MORANO ?
 
NADINE MORANO Il faut faire tomber cette période de tension.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Chez nos confrères de FRANCE INFO, il a perdu la tête ou quoi ?
 
NADINE MORANO Il faut faire tomber cette période de tension. Les résultats de dimanche ne sont pas bons mais ne sont pas catastrophiques non plus. Ecoutez, la gauche prévoyait de reconquérir six départements supplémentaires.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Non mais, on ne va pas revenir sur les résultats de dimanche, Nadine MORANO.
 
NADINE MORANO Mais oui, mais enfin c’est une réalité.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui !
 
NADINE MORANO Donc, nous n’avons perdu qu’un département, voilà.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Oh, enfin, non, pas qu’un, non.
 
NADINE MORANO Si ! Eh ben si, mais écoutez, monsieur BOURDIN, c’est le seul que nous avons perdu, un département.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Et dites-moi, et la Réunion, , et Mayotte, c’est quoi ?
 
NADINE MORANO Mais, Mayotte…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN C’est la France ou pas ?
 
NADINE MORANO Mais, pardon, mais Mayotte n’est pas passé encore à gauche, monsieur BOURDIN.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui, enfin, ça va !
 
NADINE MORANO Donc, je vous dis très concrètement…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …Mayotte ne passera pas à gauche ?
 
NADINE MORANO J’ai dit « n’est pas encore passé à gauche », voilà.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui, on attendra jeudi, quoi.
 
NADINE MORANO Voilà ! Donc, pour l’instant, vous faites des supputations.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui, enfin…
 
NADINE MORANO Je voudrais dire tout simplement que concrètement le solde aujourd’hui…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN … et la Réunion ?
 
NADINE MORANO …nous sommes à un département qui a basculé à gauche seulement.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Lequel ? Lequel, parce que…
 
NADINE MORANO Eh bien, le Jura.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui, et pas les Pyrénées Atlantiques non plus ?
 
NADINE MORANO Si les Pyrénées Atlantiques, mais nous avons gagné le Val d’Oise.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Ca fait déjà deux.
 
NADINE MORANO Donc, ce qui fait qu’en solde nous avons perdu un…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …plus la Réunion, , plus Mayotte, plus… la Savoie, nous verrons ce que ça va donner.
 
NADINE MORANO Mais bien sûr ! Donc, attendez, pour l’instant, vous faites des supputations.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Je suis d’accord, c’est pour ça que je ne veux pas vous parler des résultats du dimanche.
 
NADINE MORANO Non mais, si, moi je vous en parle parce que je vous dis tout simplement que ces résultats ne méritent pas une situation de fébrilité. Donc, nous avons à travailler, je ne parle de votre côté, je parle dans ma famille politique, ne me regardez pas comme ça.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Ah non, non, non, mais moi je ne me sens pas fébrile.
 
NADINE MORANO Donc, moi j’appelle chacun à l’unité tout simplement pourquoi ? Ecoutez, quand je regarde ce qui se passe en face, au Parti socialiste, à l’UMP, dans notre majorité parlementaire, nous avons un chef, un leader incontesté.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Enfin, il n’a pas l’air de…
 
NADINE MORANO C’est le président de la République qui est sortant.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Dites-moi, n’a-t-il pas perdu son autorité votre chef ?
 
NADINE MORANO Non, parce que par nature…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …il rappelle à l’ordre ses troupes tous les huit jours.
 
NADINE MORANO Ecoutez, par nature, le candidat à l’élection présidentielle sera le président sortant. Ca c’est un fait incontestable. Donc, on n’a pas à se poser la question de savoir qui sera candidat pour notre famille politique, contrairement aux socialistes qui sont embarqués dans leur histoire de primaires.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Dons, si on a des états d’âme on démission.
 
NADINE MORANO Eh ben, si on a des états d’âme, déjà on essaie de ne pas les faire partager aux médias, et on essaie de l’expliquer à celui envers qui on a des états d’âme. Enfin, moi, c’est ma conception du fonctionnement d’une famille politique.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Ce que ne fait pas le Premier ministre.
 
NADINE MORANO Alors, moi, je vous dis très concrètement, nous avons un chef, un candidat, c’est le président de la République, Nicolas SARKOZY, dont nous espérons qu’il sera le candidat après dans un an, mais pour l’instant il est aux affaires, il a beaucoup de travail à faire.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN En fait, il sera candidat. Il y a beaucoup de travail, mais il consacre beaucoup de temps à l’UMP.
 
NADINE MORANO Attendez, attendez, non, non.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Non, Nadine MORANO ?
 
NADINE MORANO Non, parce que, moi, quand je l’ai vu hier, et il était légitime et que nous fassions une réunion de débriefing des élections, j’ai vu un président de la République totalement serein, déterminé, et en même temps totalement concentré sur à la fois l’activité internationale et les dossiers nationaux dont nous avons à gérer. Ecoutez, moi, j’ai en charge un ministère où je porte aujourd’hui une grande journée de lutte contre l’illettrisme, c’est important, et voilà.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN On va en parler, là.
 
NADINE MORANO Donc, moi, je suis au travail comme tous les membres du gouvernement.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Bon, alors, Nadine MORANO, c’était hier matin, donc ce rendez-vous à l’Elysée.
 
NADINE MORANO Oui.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN On est bien d’accord, hein.
 
NADINE MORANO Oui.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Petit salon juste à côté de son bureau.
 
NADINE MORANO Oui.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Du bureau du président. Il parait qu’il était d’humeur massacrante.
 
NADINE MORANO Enfin, moi…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …c’est quelqu’un qui y était qui nous l’a dit, je ne veux pas dire le nom.
 
NADINE MORANO Oui, ben j’y étais aussi, écoutez qu’est-ce que c’est une humeur massacrante ?
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Non, il n’était pas de mauvaise humeur ?
 
NADINE MORANO Non, j’ai trouvé quelqu’un de très concentré, déterminé, et voilà.
JEAN-JACQUES BOURDIN Il paraît qu’il était à côté de vous.
 
NADINE MORANO Qui ?
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Ben, le président, non ?
 
NADINE MORANO Ah non, il est en face de moi.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Non, face à vous. C’était Jean-François COPÉ qui était à vos côtés.
 
NADINE MORANO Jean-François COPÉ était à ma gauche, et le Premier ministre à ma droite.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui, François FILLON n’a rien dit ? Il n’a rien dit François FILLON, non ? Il paraît qu’il n’a pas dit grand-chose, hier.
 
NADINE MORANO Ecoutez, d’abord, je n’ai pas pour habitude d’aller dire les réunions qui se passe à huis clos dans ma famille politique.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Bon !
 
NADINE MORANO Voilà, point.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN D’accord. Vous ne voulez rien dire de plus.
 
NADINE MORANO Ben non, écoutez, ce sont des réunions dans lesquelles nous débattons et je pense que c’est à ces moments-là que doivent se dire des propos lorsqu’on n’est pas d’accord.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais, vous voulez que je vous dise, vous stigmatisez, à juste raison, le Parti socialiste qui n’arrête pas de se déchirer, et vous faites exactement la même chose à l’UMP, exactement.
 
NADINE MORANO Non, aujourd’hui, je dirais que nous avons une poussée de fièvre, pardon. Et moi, j’en appelle chacun à casser le thermomètre et à revenir à la raison, voilà, parce que très concrètement ce qui s’est passé dimanche au regard de ce qui se passe dans les autres pays européens, nous n’avons pas essuyé une défaite cinglante, voilà. Nous avons essuyé une défaite, elle n’a pas été celle qui avait été annoncée par les médias. Nous avons perdu un département, sur 2 026 cantons renouvelables nous en avons perdu une trentaine. Le Parti socialiste en a conquis à peu près vingt-quatre. Bon ben, tout cela est très bien, voilà. Nous n’avons pas gagné…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …bon, alors un dernier mot sur ce fameux débat.
 
NADINE MORANO Nous n’avons pas gagné, mais nous n’avons pas eu cette défaite cinglante. Quand vous regardez les autres pays de l’Union européenne, alors que, nous, nous arrivons maintenant à stabiliser le chômage… c’est là-dessus que nous sommes concentrés. Les gens ils s’intéressent à l’emploi, à leur pouvoir d’achat, à l’éducation.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN C’est bien ce que dit Christian ESTROSI, il dit, « mais attendez, arrêtons ».
 
NADINE MORANO Mais il a raison.
 
 JEAN-JACQUES BOURDIN Il a raison ?
 
NADINE MORANO Mais moi, je le dis aussi. Je le dis aussi et on seulement je le dis aussi mais je travaille pour. Donc, concrètement, le gouvernement est mobilisé sur les sujets.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN « Ce n’est pas en organisant des débats sur la laïcité et l’islam qu’on gagne des élections », dit Christian ESTROSI. Il a raison ?
 
NADINE MORANO Mais là-dessus, je pense qu’un mouvement se doit de pose toutes les questions. Regardez, monsieur BOURDIN, un simple exemple.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui, allez-y !
 
NADINE MORANO Entre 1997 et 2002, Lionel JOSPIN était aux affaires. Il refusait de parler de la thématique de sécurité, à tel point qu’il a reconnu la naïveté sur ce sujet. il ne parlait pas de sécurité. Sauf que il s’est fait éliminer de la course à l’élection présidentielle au deuxième tour, et le Front national n’a jamais été aussi haut puisqu’il a été au deuxième tour de l’élection présidentielle. Est-ce que vous croyez que de ne pas parler des sujets ça permet au Front national de rester très bas ? Moi, je pense que non.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Alors, il fait une proposition, alors parlons des sujets, tiens, puisqu’il y a le sujet, le prix du gaz. Est-ce que vous vous chauffez au gaz, Nadine MORANO ?
 
NADINE MORANO Non, je me chauffe au fioul.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Au fioul, bon.
 
NADINE MORANO Oui, ce qui n’est pas mieux, je vous le dis.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Ben oui !
 
NADINE MORANO Oui !
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Invités du 29/03/2011 Département Veille et Ressources d’informations – 01.42.75.54.58 27 Christian ESTROSI fait une proposition : la création d’une taxe exceptionnelle sur les profits des groupes pétroliers.
 
NADINE MORANO Oui, alors, moi je vous dis…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …vous êtes d’accord ou pas avec ça.
 
NADINE MORANO Je vous dis très concrètement que par rapport à ce sujet qu’il convient d’aborder, évidemment, sur le coût de l’énergie dans les ménages.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais oui, pouvoir d’achat.
 
NADINE MORANO Le pouvoir d’achat. Vous savez que nous avons augmenté pour faire face à cette situation l’aide à travers le tarif social du gaz qui existe dans notre pays de plus de 20 %. 800 000 familles sont concernées. Voilà ! Donc, nous avons apporté une réponse concrète sur ce sujet. Faudra-t-il aller…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …c’est la seule.
 
NADINE MORANO Non, ça n’est pas la seule, évidemment.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Suffisante.
 
NADINE MORANO Non ! Ca n’est jamais suffisant quand il faut aider nos concitoyens à avoir plus de pouvoir d’achat. Mais je vous le dis très concrètement, comme vous le savez, le cours du gaz est indexé sur celui du coût du baril de pétrole, et ce qui est important de dire c’est que nous sommes aussi contributaires de ce qui se passe dans le monde. Donc, nous avons besoin de cette stabilité aussi dans les pays arabes parce que tout, en fait, se tient. Quand le président de la République fait acter par le Conseil européen que sera discuté à l’ordre du jour du G20 la volatilité des matières premières, c’est que là aussi il y a bien un véritable problème qui se répercute sur le prix d’achat des produits dans le panier de la ménagère. Et ça n’est pas un problème franco-français, c’est un problème mondial. Donc, il faut prendre le taureau par les cornes. Le président de la République est en initiative sur ces sujets, et encore une fois la réponse ne peut pas venir uniquement de la France.
 
Source : Premier ministre, Service d’Information du Gouvernement, le 29 mars 2011