Interview de Mme Roselyne Bachelot, ministre des solidarités et de la cohésion sociale, à I-Télé le 31 mars 2011, sur le climat politique, l'UMP, le débat sur l'islam et la laïcité et la préparation de la campagne pour l'élection présidentielle 2012.

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Média : Itélé

Texte intégral

Roseline Bachelot
 
I Télé / Radio classique, En route vers la présidentielle – 8h45
 
Jeudi 31 mars 2011
 
 
MICHAEL DARMON Ministre des solidarités et de la dépendance. On parlera bien entendu de ces sujets mais avant cela, vous connaissez bien François FILLON ; vous êtes une de ses proches. Il a annoncé qu’il ne participerait pas à ce débat sur la laïcité, islam, qui fait tant parler, qui doit avoir lieu le 5 avril, débat à l’UMP. Est-ce qu’il a raison de ne pas y aller ?
 
ROSELYNE BACHELOT C’est son choix personnel. Je n’irai pas non plus à ce débat.
 
MICHAEL DARMON Vous n’irez pas à ce débat ?
 
ROSELYNE BACHELOT Non. Non, non. Mais on a plus ou moins d’appétence pour tel ou tel débat.
 
MICHAEL DARMON Pourquoi vous n’allez pas à ce débat ?
 
ROSELYNE BACHELOT François FILLON a dit qu’il n’y allait pas comme il n’est pas allé à d’autres débats. Je dois dire d’abord que c’est la responsabilité d’un parti politique d’organiser des débats. On s’y retrouve plus ou moins dans tel ou tel thème. Je dois dire qu’avec François FILLON, nous n’étions absolument pas d’accord pour que le débat tourne autour de l’islam. Je dois dire que Jean-François COPÉ l’a bien compris, il a recentré le débat sur le thème de la laïcité. Moi je dois dire, je préfère me concentrer à ce moment de la vie politique…
 
MICHAEL DARMON Ce n’est pas détourné, ce débat sur la laïcité, Roselyne BACHELOT ?
 
ROSELYNE BACHELOT Permettez-moi d’aller jusqu’au bout.
 
MICHAEL DARMON Oui.
 
ROSELYNE BACHELOT Je préfère me recentrer à ce niveau de notre vie politique sur des problèmes concrets des Français. Moi je crois avoir entendu ce que nous ont dit les Français à travers les élections cantonales.
 
MICHAEL DARMON On va l’évoquer.
 
ROSELYNE BACHELOT « Vous ne vous occupez pas assez de nos problèmes de vie quotidienne ». Alors je ne dis pas que le débat sur la laïcité n’est pas intéressant et qu’en tout cas, on redéfinisse la laïcité, la nouvelle laïcité républicaine parce qu’il y a plusieurs acceptions dans le terme. Est-ce que c’est une laïcité antireligieuse comme celle du début du XXème siècle ? Est-ce que c’est une laïcité in-religieuse qui envoie la religion hors de l’espace public ? Ou est-ce que c’est une laïcité rénovée qui admet même pour les agnostiques et les athées l’apport des religions dans notre culture ?
 
MICHAEL DARMON Ou une laïcité qui instrumentalise parce qu’on voit bien finalement que ce débat arrive aussi – parce que laïcité aussi ça cache en fait le problème de l’islam – arrive aussi à un moment donné où il y a un problème avec le Front National, avec la question de l’islam. C’est Nicolas SARKOZY qui a posé ce débat le premier.
 
ROSELYNE BACHELOT Je crois qu’il ne faut pas diminuer la valeur de ce débat. Ce débat, il a beaucoup d’importance dans l’espace public.
 
MICHAEL DARMON Alors pourquoi vous n’y allez pas ?
 
ROSELYNE BACHELOT Parce que la société est en train de changer, parce que justement je suis ministre des Solidarités et de la cohésion sociale et que je veux recentrer mon message politique sur d’autres secteurs de la vie politique.
 
MICHAEL DARMON Alors on évoquera bien sûr les sujets dont vous vous occupez tous les jours dans votre ministère mais quand même, la vie politique française en ce moment et à droite en particulier traverser une période de turbulence. On voudrait y voir plus clair avec vous. Est-ce que ce à quoi on a assisté ces jours derniers entre François FILLON et Jean-François COPÉ, ça n’est pas au fond une manière de lancer la machine à perdre à droite à treize mois de l’élection présidentielle ?
 
ROSELYNE BACHELOT Que la désunion soit une machine à perdre, je suis entièrement d’accord avec vous. Il n’y a pas besoin, excusez-moi, d’être un grand expert de la vie politique…
 
MICHAEL DARMON Non mais je vous en prie. Ce n’était pas une question d’expert, c’était une question pour vous.
 
ROSELYNE BACHELOT Voilà. Que la désunion soit une machine à perdre, ça c’est tout à fait évident et c’est justement la vocation de l’UMP que de vouloir couvrir l’ensemble du champ politique de la droite et du centre, et que si nous abandonnons par de fausses manoeuvres, si nous abandonnons l’ensemble du champ politique de la droite et du centre, effectivement nous irons vers des échecs.
 
MICHAEL DARMON C’est le risque que vous pointez donc en ce moment. En ce moment, vous avez le sentiment que l’UMP abandonne une partie…
 
ROSELYNE BACHELOT Non, justement. Justement il ne faut pas qu’elle abandonne l’ensemble du champ politique, je pense en particulier au champ politique du centre où il y a des personnalités politiques à l’UMP tout à fait remarquables qui pourraient avoir évidemment des velléités centrifuges…
 
MICHAEL DARMON Et autonomes.
 
ROSELYNE BACHELOT Et autonomes s’ils ne se reconnaissaient plus dans l’UMP. Mais je note en tout cas que pour l’instant ce n’est pas le cas et que – excusez-moi de revenir sur mes sujets – mais que la politique sociale que nous menons, qui est une politique sociale ambitieuse et d’autant plus ambitieuse qu’elle se déroule au moment d’une crise économique et financière particulièrement grave, permet à ses acteurs de la vie politique de se retrouver dans ce que nous faisons.
 
MICHAEL DARMON Jean-François COPÉ a reproché à François FILLON son silence. Il lui a reproché de ne pas finalement être solidaire de sa stratégie, notamment celle entre les deux tours qui consistait à dire : « On ne vote pas pour la gauche en cas de duel avec le Front National ». Est-ce que vous partagez, vous, cette approche ?
 
ROSELYNE BACHELOT Je crois que les reproches qui ont été faits par Jean-François COPÉ à François FILLON ont été des reproches qu’il a lui-même jugés excessifs et François FILLON a dit…
 
MICHAEL DARMON Oui mais ce n’est pas ça, vous le savez bien. Vous connaissez la vie politique parfaitement.
 
ROSELYNE BACHELOT Non mais enfin, je ne veux pas… Et François FILLON a dit que l’incident était clos. Moi je ne vais pas commenter des commentaires. Je veux passer à une autre phase de la vie politique, j’en ai assez de commenter des petites phrases des uns et des autres. Qu’est-ce qu’on me demande à moi, responsable politique ? On me demande de résoudre des problèmes très concrets et je regrette que la campagne électorale des cantonales n’ait pas permis d’en parler. Il y a 1,2 millions de personnes dépendantes dans notre pays, il y a des familles qui ne savent pas où faire héberger un père atteint d’une maladie d’Alzheimer.
 
MICHAEL DARMON On va en parler, Roselyne BACHELOT.
 
ROSELYNE BACHELOT Qu’est-ce qu’on fait avec des titulaires du RSA ? Moi, c’est ça dont j’ai envie de parler.
 
MICHAEL DARMON Tout cela, Roselyne BACHELOT, il est question qu’on en parle. On va en parler dans quelques minutes mais je voudrais d’abord…
 
ROSELYNE BACHELOT Si on en avait un peu plus parlé, Michael DARMON, pendant les élections cantonales, on aurait été – on n’aurait pas ce résultat avec le Front National. Parce que excusez-moi de dire que quand on voit un Front National qui a des candidats qui ne mettent même pas leur photo sur leurs affiches, qui ne tiennent aucune réunion électorale, qui n’habitent même pas ce canton et qui nous disent qu’ils vont s’occuper des problèmes de vie quotidienne des Français – parce que, vous savez, les histoires du débat sur la laïcité, pas la laïcité, c’est un débat intéressant intellectuellement ; il faut qu’on le mène, mais ce n’est pas ça la vie quotidienne des gens.
 
MICHAEL DARMON Alors justement, pour prolonger ce que vous dites…
 
ROSELYNE BACHELOT Excusez-moi, je m’emporte un peu mais je suis confrontée à des gens qui souffrent et j’ai envie de résoudre leurs problèmes.
 
MICHAEL DARMON On va évoquer ça justement mais juste une dernière question làdessus. Pour évoquer et prolonger ce que vous dites, Jean-François COPÉ dimanche soir dit : « On a reçu cinq sur cinq le message des électeurs » mais le lendemain il va au Grand Journal sur Canal+ pour dire : « François FILLON ne m’a pas soutenu ». Quand on est électeur qui a été un peu en colère, on regarde ça et on dit : « Eh bien vraiment, ils n’ont rien compris ! ».
 
ROSELYNE BACHELOT Bon, Jean-François COPÉ s’est excusé, il a regretté. Dont acte. On va parler d’autre chose et on va parler des Français.
 
MICHAEL DARMON Les Chiraquiens aussi se disent mal à l’aise parce que la stratégie qu’ils voient se développer pour Nicolas SARKOZY en 2012, c’est de dire : « On fait monter le Front National parce que c’est la seule solution pour gagner en 2012 ». C’est ce qui se dit dans les couloirs du gouvernement de la part des ministres qui viennent un petit peu de la famille de Jacques CHIRAC. Une dernière question là-dessus.
 
ROSELYNE BACHELOT Je n’ai pas envie, Michael DARMON, de commenter des propos de couloirs, des énervements des uns et des autres.
 
MICHAEL DARMON Oui, mais ce sont des propos qui intègrent la crise au sein de la droite actuellement. Vous êtes une responsable politique.
 
ROSELYNE BACHELOT J’en appelle à arrêter les petites phrases et à se dire sur un certain nombre de débats comment est-ce qu’on va résoudre ces problèmes. Je suis en train de préparer une conférence nationale du handicap le 8 juin. Je suis en consultation avec toutes les grandes associations de personnes en situation de handicap. Écoutez, le président de la République a voulu que pendant cette mandature, on augmente l’allocation adulte handicapé de 25 % : ça, c’est du concret. Jamais on avait augmenté autant cette allocation. On a permis de concilier des allocations de subsistance avec des revenus du travail et on a majoré cette possibilité de concilier les deux choses. Ça, c’est du concret. On a augmenté les auxiliaires de vie scolaire d’une manière très importante. Moi, je veux que les enfants handicapés puissent être reçus à l’école de la République. Ça, c’est des vraies questions.
 
MICHAEL DARMON Roselyne BACHELOT, j’ai une question justement maintenant pour essayer de passer du grand déballage au grand décalage avec les Français tel que vous le pointez. Vous vous occupez de la grande réforme de la dépendance. Elle était placée sous l’enseigne de l’année utile dont on ne parle plus puisqu’on ne parle maintenant que de laïcité et débat.
 
ROSELYNE BACHELOT Mais moi j’en parle.
 
MICHAEL DARMON Voilà. Alors où est la cohérence de l’année utile ? Cette réforme de la dépendance, est-ce qu’elle peut exister à la fin d’un quinquennat alors qu’elle est comme ça, si importante ? On a l’impression dans la cacophonie ambiante que plus personne vraiment n’en parle. Quelle est la difficulté à la mettre sur pied ?
 
ROSELYNE BACHELOT Alors est-ce qu’on allait décider, alors que nous avions encore au début de l’année encore un an et demi de gouvernement, est-ce que nous allions décider de dire : « Eh bien finalement, on ne va rien faire » alors que des problèmes très importants se posent aux Français ? On peut dire qu’on a mené des réformes extrêmement importantes. Moi-même j’ai été dans la responsabilité de mener la réorganisation totale du système de santé, nous allons fêter demain la création d’un an des agences régionales de santé. Et on a rapproché l’organisation du système de santé des Français : ils sont maintenant dans une stratégie de démocratie sanitaire.
 
MICHAEL DARMON Alors question concrète sur la dépendance, Roselyne BACHELOT.
 
ROSELYNE BACHELOT Maintenant on me confie une grande réforme sociale : la dépendance des personnes âgées.
 
MICHAEL DARMON C’est le parcours du combattant, ça, pour les gens, les familles qui ont des personnes dépendantes. Une question concrète : est-ce que déjà vous avez une idée de la manière dont vous pouvez rendre ce parcours plus simplifié lorsqu’on a dans sa famille quelqu'un de dépendant ?
 
ROSELYNE BACHELOT Effectivement, toutes les personnes me disent : « C’est extrêmement difficile de savoir quelle structure doit se développer et de quoi on a besoin ». Donc je veux véritablement que la question de concept du guichet unique qui a commencé à être mis en place par certaines structures, que le concept du guichet unique soit vraiment au coeur de la proposition de coordination des structures et des soins autour de la personne. Je veux aussi qu’il n’y ait pas seulement une démarche quantitative mais aussi une démarche qualitative. Avec l’ensemble des acteurs du secteur, nous allons mettre en place des indicateurs de qualité dans les maisons de retraite et dans les services à domicile pour les personnes âgées pour qu’à travers un site Internet, les personnes puissent avoir les renseignements qui conviennent. Et puis, évidemment la réforme de la dépendance est une réforme très importante, mais le président de la République a dit que des mesures financières seraient contenues dès les lois de finances de la fin 2011 pour 2012, et je vois deux sujets prioritaires : la situation des personnes gravement dépendantes qui ont quelquefois des restes à charge en maison de retraite très importants. Le reste à charge en moyenne est d’à peu près 1 500 euros par mois. Vous réalisez su une petite retraite ce que ça peut représenter. Et puis la situation de quelques départements qui sont en graves difficultés financières parce qu’ils ont beaucoup de personnes âgées et peu de potentiel fiscal. Moi je veux répondre à ces questions concrètement et nous allons y répondre.  
 
MICHAEL DARMON Alors, on aura bien entendu d’autres occasions d’en parler, Roselyne BACHELOT, mais également vous dites préoccupations concrètes. Vouloir pénaliser les clients des prostituées, c’est concret ça pour la vie quotidienne des Français ?
 
ROSELYNE BACHELOT Ah mais c’est concret parce que, vous savez, dans notre pays au début du XXIème les femmes sont encore massivement discriminées. Discriminées dans leur image, dans leur dignité, ça s’exprime de toutes sortes de façons. Ça s’exprime dans la vie familiale, ça s’exprime dans la vie professionnelle, ça s’exprime dans la vie politique et le combat pour la dignité des femmes, c’est un seul combat. Chaque fois qu’on altère l’image de la dignité des femmes, et la prostitution est sans doute le stade ultime de cette discrimination, de cette altération de la dignité des femmes…
 
MICHAEL DARMON Pourquoi maintenant ? Pourquoi maintenant alors que justement vous dites que vous portez une réforme de la dépendance tellement importante ?
 
ROSELYNE BACHELOT Et donc ce combat, je veux le mener de façon globale.
 
MICHAEL DARMON Roselyne BACHELOT, pourquoi maintenant vous sortez ce sujet alors que justement vous dites : « Je n’ai même pas le temps de pouvoir m’exprimer sur la grande réforme de la dépendance que je dois porter » ?
 
ROSELYNE BACHELOT Parce qu’il y a une mission parlementaire extrêmement intéressante qui réunit la gauche et la droite, qui sont d’accord pour combattre pour la dignité des femmes et qui vont sans doute proposer à l’initiative parlementaire une proposition de loi sur la pénalisation, ce qu’on appelle la pénalisation du client, sur le modèle de ce qui se passe en Suède, en Norvège, en Islande. Et j’ai exprimé, comme je l’ai fait d’ailleurs depuis très longtemps, mon intérêt pour cette démarche et mon appui à cette démarche.
 
MICHAEL DARMON Les acteurs du secteur si je puis dire, et en particulier on entend sur les radios des prostituées qui appellent depuis ce matin en disant : « Mais de toute façon, il y a Internet, comment on va pouvoir nous empêcher ? ».
 
ROSELYNE BACHELOT Ça c’est tout à fait évident, et je l’ai dit hier en audition devant la mission parlementaire, les nouvelles formes de la prostitution doivent recevoir des solutions appropriées : Internet bien entendu, la prostitution dans les milieux jeunes qui se développe, dans les milieux étudiants, mais ce n’est pas parce qu’on contourne la loi qu’il ne faut pas s’en occuper, au contraire.
 
MICHAEL DARMON Vous vous occupez également de la famille, Roselyne BACHELOT, et justement sur la fin de quinquennat, je voulais avoir un peu votre sentiment là-dessus. Pourquoi la France est-elle déprimée de cette manière-là ? Comme on le voit à travers les élections, comme on le voit à travers pleins de prises de position ? En cette fin de quinquennat, la France est déprimée.
 
ROSELYNE BACHELOT La France est déprimée non pas précisément en cette fin de quinquennat, mais un peu tout le temps et le médiateur de la République, Jean-Paul DELEVOYE, a bien pointé cela. Je crois qu’il y a des raisons de fond. C’est sans doute la France qui a reçu le choc des changements de la mondialisation de la façon la plus violente. C’est la France qui a vu son modèle le plus bousculé. Elle était au début du XXème siècle une grande puissance et elle est devenue une puissance moyenne importante, le fossé est important. Nous avons vu nos valeurs bouger, nous avions un modèle unique qui était le modèle des valeurs républicaines que nous estimions devoir exporter vers le monde entier. Ce système de valeurs, il est mis en pièces. Et puis nous avions construit un État central très fort alors que la plupart des pays européens étaient sur des modèles décentralisés et que maintenant, il nous faut inventer une démocratie de proximité qui n’est pas très conforme au modèle français. Ce choc culturel, il est important.
 
MICHAEL DARMON Donc il faut totalement changer le modèle français ?
 
ROSELYNE BACHELOT En tout cas sur les modèle qui sont les miens, enfin sur les sujets qui sont les miens, les sujets de politique sociale, oui c’est évident : il faut décranter le modèle. Nous avons un État trop centralisé et sur les – c’est ce que j’ai voulu faire avec la création des agences régionales de santé et je vais continuer à le faire dans la prise en charge de la dépendance.
 
MICHAEL DARMON Rapidement, Dominique de VILLEPIN disait hier, il rappelait les conseils qu’il donnait à Nicolas SARKOZY la veille de son élection : justice sociale, justice sociale avant tout. Est-ce qu’au fond il n’avait pas raison selon vous ?
 
ROSELYNE BACHELOT Je dis que non seulement il a raison mais que nous l’avons fait. Quand vous imaginez, Michael DARMON, que nous avons porté la politique familiale de 4,7 % du produit intérieur brut à 5,1 % pendant ce quinquennat, que nous avons augmenté de 25 % l’allocation d’adulte handicapé et le minimum vieillesse, que nous avons construit près de 150 000 logements sociaux par an là où la gauche en construisait moins de 50 000, que nous avons crée une allocation pour des personnes qui souhaitent assister leurs proches à la fin de leur vie, que nous avons crée le revenu du solidarité et de solidarité active qui permet à des personnes qui quittent l’assistanat pour aller vers une activité de toucher en moyenne 170 euros par mois, c'est-à-dire deux mois de smic supplémentaires par an ; voilà c’est ça que nous avons fait, et véritablement nous avons un quinquennat qui a un bilan social extrêmement important.
 
MICHAEL DARMON Dernière question : François HOLLANDE se déclare aujourd'hui candidat aux primaires socialistes depuis la Corrèze. Il récupère le Chiraquisme ?
 
ROSELYNE BACHELOT Chacun parle de sa province, Michael DARMON. Monsieur STRAUSS-KAHN parle de Washington et monsieur HOLLANDE parle de Corrèze.
 
MICHAEL DARMON Vous trouvez que c’est le candidat le plus dangereux, François HOLLANDE, pour Nicolas SARKOZY en 2012 ?
 
ROSELYNE BACHELOT Oh, tous les candidats socialistes sont dangereux. En tout cas, François HOLLANDE est un homme que j’aime bien. Il a un sens de l’humour dévastateur et c’est un homme sympathique et normal.
 
MICHAEL DARMON Ce n’est pas un portrait – un anti-portrait en creux, ça.
 
ROSELYNE BACHELOT [rires] Un anti-portrait par rapport à Dominique STRAUSS-KAHN ? Ah, qui sait ?
 
Source : Premier ministre, Service d’Information du Gouvernement, le 1er avril 2011