Déclaration de M. Eric Besson, ministre de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique, sur le rôle des instituts de recherche technologique dans la politique industrielle, Paris le 9 mai 2011.

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Circonstance : Annonce des Instituts de recherche technologique retenus dans le cadre des Investissement d'avenir, à Paris le 9 mai 2011.

Texte intégral

Mesdames les Ministres,
Monsieur le Commissaire général à l’investissement,
Monsieur le Président du jury de sélection,
Mesdames et Messieurs,
Je suis ravi d’être parmi vous pour annoncer, aux côtés de mes collègues Ministres, et du Commissaire général à l’investissement, les résultats de l’appel à projets « Instituts de Recherche Technologique » (IRT).
Ces IRT vont en effet dans le sens de la politique industrielle ambitieuse que nous menons depuis quatre ans pour rendre notre industrie plus compétitive et plus innovante.
Cette politique, c’est notamment la réforme du Crédit Impôt Recherche intervenue en 2008, qui a permis d’en tripler le montant. Aujourd’hui, le CIR représente une dépense fiscale – et un investissement d’avenir ! - de plus de 4 Mds € par an.
Cette politique, c’est également le soutien apporté aux 71 pôles de compétitivité, qui a permis de financer à ce jour près de 6 Mds€ de projets collaboratifs de R&D. Dans le cadre de l’appel à projets IRT, les pôles de compétitivité ont d’ailleurs confirmé leur rôle de partenaire stratégique de l''Etat, en contribuant activement au montage des projets, en mobilisant les industriels et en fédérant les PME. Ils resteront bien sûr des acteurs importants pendant la vie des IRT, pour renforcer le lien étroit des instituts avec le tissu industriel local.
Notre politique en faveur de la compétitivité, ce sont également nos efforts pour structurer notre industrie autour de 12 filières stratégiques, allant de l’automobile aux biens de consommation, en passant par la chimie et les nouvelles technologies.
Les Instituts de Recherche Technologique sélectionnés aujourd’hui s’inscrivent dans cette dynamique de compétitivité et de renforcement de notre industrie. Je souhaite qu’ils aillent plus loin encore, que ce soit en matière de regroupement des efforts publics et privés de R&D, de concentration des efforts sur certains secteurs industriels stratégiques, et de renforcement ses compétences de nos territoires.
1- Rapprocher acteurs publics et acteurs privés de la recherche
Le rapport qui m’a été remis en janvier dernier par Michel DIDIER sur l’écart de compétitivité entre la France et l’Allemagne, identifie la faiblesse des liens entre les sphères publique et privée comme l’un des facteurs de notre écart de compétitivité. Les 6 IRT sélectionnés – et les deux autres qui pourront être amenés à l’être après un certain nombre de modifications – sont tous fondés sur ce partenariat public/privé. Un exemple avec le projet Lyon BioTech, sur lequel je me rendrai d’ailleurs ce vendredi. Cet IRT réunit cinq grands industriels, cinq organismes de recherche et une cinquantaine de PME. Le budget de cet IRT est estimé à 700 M€ sur neuf ans, avec une répartition 50 % public, 50 % privé.
2- Faire émerger des projets dans des secteurs industriels stratégiques ensuite
Les IRT retenus correspondent tous à des filières identifiées comme stratégiques lors des Etats généraux de l’industrie, qu’il s’agisse des biotechs, des infrastructures ferroviaires ou des composites. Un mot à cet égard sur le projet M2P, qui porte sur les matériaux, la métallurgie et les procédés. Les matériaux sont un domaine où la France a pris un certain retard depuis une vingtaine d’années, notamment en raison de la concurrence Annonce des Instituts de Recherche Technologique retenus dans le cadre des Investissements d’Avenir des pays émergents. Avec cet IRT, la France disposera d’un centre de R&D de taille mondiale (plus de 300 chercheurs), qui nous permettra de regagner des parts de marché dans le domaine des matériaux.
3- Des Instituts de Recherche centrés sur des territoires spécifiques, dont ils permettront de renforcer les compétences
Les IRT, rattachés à un pôle de compétitivité, permettent de tirer parti de la spécialisation de nos territoires, et d’en renforcer encore la cohérence. Ainsi, concernant l’IRT Jules Verne, 85 % des investissements seront réalisés dans une zone de 60 hectares située au sud de Nantes. Quant à l’IRT Railenium, il est situé dans le Nord-Pas de Calais, territoire historiquement connu pour sa spécialisation ferroviaire. Cet ancrage territorial a favorisé la mobilisation des collectivités locales qui ont souvent participé à la réussite des projets retenus. Dans le cas de Lyon BioTech par exemple, elles ont apporté des réponses décisives en matière immobilière. Elles doivent en être remerciées.
Ces quelques mots pour vous dire le plaisir que j’ai à féliciter aujourd’hui les porteurs de projets retenus, car j’ai la conviction qu’avec les IRT, nous allons dans le bon sens.
Ces projets ont en effet été sélectionnés à l’issue d’un processus très strict, et uniquement sur des critères d’excellence, comme le Président du jury pourra en témoigner. Ils ont tous un potentiel avéré d’impact économique, en lien avec leur pertinence industrielle et le niveau d’engagement des acteurs privés. Le Jury a également souligné leur qualité scientifique et technologique.
Maintenant que ces six IRT ont été sélectionnés, il convient de mener de façon rigoureuse et active la phase de conventionnement à venir. Le ministère de l’industrie sera vigilant sur la réalité des partenariats industriels tout au long de la vie des IRT et nous attendons que la forte mobilisation des entreprises se confirme dans la durée car elle est une condition essentielle du plein succès de ces projets et la garantie de leur utilité.
Les IRT constituent le poste avancé de nos pôles de compétitivité pour le 21ème siècle : je leur souhaite un excellent démarrage.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.minefe.gouv.fr, le 11 mai 2011