Interviews de M. Pierre Moscovici, ministre délégué aux affaires européennes dans "La Tribune" le 15 avril 1999 et à RMC et Canal Plus le 16, sur le conflit du Kosovo et l'élection présidentielle en Algérie.

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Circonstance : Conseil européen informel des chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Union européenne à Bruxelles (Belgique) le 14 avril 1999

Média : Canal Plus - Emission Forum RMC FR3 - La Tribune - RMC

Texte intégral

ENTRETIEN AVEC LE QUOTIDIEN "LA TRIBUNE" le 15 avril 1999
Q - Dans le conflit du Kosovo, les Européens pèsent-ils de façon plus significative que par le passé dans les décisions de lOTAN ?
R - Je vous rappelle que ce sont les Européens - en loccurrence la France et lAllemagne - qui ont été les premiers à tirer le signal dalarme sur le Kosovo, avec des propositions dHubert Védrine et de son homologue allemand dalors, Klaus Kinkel, dès novembre 1997. Et ce sont aussi les Européens qui, depuis le début des affrontements entre Serbes et Kosovars, lan dernier, ont multiplié les initiatives qui ont conduit au processus de Rambouillet. Ensuite, lorsque Belgrade a refusé toute solution négociée, lengagement militaire est devenu inévitable. Nous avons largement pris toute notre part à cette décision politique. Mais il est clair que, pour la mise en oeuvre de la force militaire dans lAlliance, il ny a pas que les Européens...
Q - Lévolution des événements du Kosovo, est-elle de nature à accélérer lintégration européenne en matière de défense ?
R - LEurope, je lai dit, a joué un rôle diplomatique central dans laffaire du Kosovo, et elle continue, on le voit, à prendre des initiatives. Depuis le déclenchement des frappes, on ne peut que constater aussi le déséquilibre entre les moyens dont disposent les Etats-Unis et ceux des Européens. Ce nest une surprise que pour ceux qui découvrent aujourdhui quil y a une réelle urgence à construire une Europe de la défense.
Q - Quelle option en matière de défense européenne vous paraît la plus praticable ? La constitution dun « pilier » européen au sein de lOTAN ? Ou une coopération renforcée sur une défense commune européenne ?
R - Nous réfléchissons, à Paris et avec nos partenaires de lUnion - principalement les Anglais et les Allemands - à la façon de mettre en oeuvre la déclaration franco-britannique de Saint-Malo qui vise à doter lUnion dune « capacité autonome daction, appuyée sur des forces militaires crédibles ». Je ne vois pas de contradiction entre les différentes hypothèses que vous venez de citer et je ne vois donc pas pourquoi il faudrait choisir. Nous souhaitons ainsi que lUnion de lEurope occidentale puisse sintégrer à lUnion européenne. Nous voulons lémergence, à terme, dune défense européenne autonome. Et nous souhaitons naturellement que tout ceci se fasse dans le cadre de la Politique étrangère et de sécurité commune. Ce schéma me paraît parfaitement compatible avec le fait que les Européens - du moins onze dentre eux - existent collectivement à lintérieur de lAlliance. Notre approche est fondamentalement pragmatique. Nous voulons avancer, mais il ne faut pas se dissimuler les efforts que cela nécessitera, pour produire des armements communs ou, au moins compatibles, et dabord pour réorganiser les industries européennes de défense.
Q - Doit-on envisager la mise en oeuvre rapide dun « plan Marshall » pour les Balkans et, si oui, par quels moyens et de quelle ampleur ?
R - Je ne suis pas convaincu par cette comparaison historique. Il ne sagit pas aujourdhui de reconstruire un continent dévasté par une guerre mondiale, mais de mettre en place le processus de stabilisation dune région. Ce qui est vrai, en revanche, cest que lensemble des dimensions du problème devra être pris en compte : laide économique, bien entendu, mais aussi le soutien à la stabilisation politique, y compris pour la coexistence des minorités, qui est au coeur de la question balkanique. La présidence allemande de lUnion européenne a émis des idées en ce sens, sous la forme dun Pacte de stabilité pour lEurope du Sud-Est, de même que Romano Prodi, le prochain président de la Commission européenne, qui a proposé la réunion dune conférence balkanique. Nous y travaillons aussi, comme le président de la République et le Premier ministre lont rappelé hier, à loccasion de la réunion informelle du Conseil européen, à Bruxelles, avec lidée que lensemble des acteurs devront être associés à ce plan densemble. Dores et déjà, au-delà de laide humanitaire mobilisée pour répondre à lurgence, la France a proposé que les institutions financières internationales, FMI et Banque mondiale, prennent en compte les problèmes de cette région dEurope../.
(Source http ://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 avril 1999)
ENTRETIEN AVEC 'RMC" le 16 avril 1999
Q - LAlgérie : après cette élection présidentielle controversée, est-ce que le président élu, M. Bouteflika, disposera des pouvoirs suffisants ? Est-ce que lAlgérie nest pas passée à côté de la chance de la démocratie ?
R - Les élections viennent de se dérouler. Nous navons pas encore tous les éléments. Je reste prudent, surtout sagissant dune nation vis-à-vis de laquelle les Français doivent toujours éviter dêtre trop donneurs de leçon. Nous attendons donc les enseignements que M. Bouteflika dune part, et les Algériens dautre part, tireront eux-mêmes du scrutin.
Je ferai quand même une constatation dévidence : avec le retrait de six candidats sur sept, cette consultation na pas pu se dérouler dans des conditions pluralistes. Cela me conduit, en toute hypothèse, à formuler un espoir : quels que soient les résultats, quelle que soit la décision de M. Bouteflika, le processus démocratique doit se poursuivre en Algérie - je ne dirais pas quil reprenne -, mais quil se poursuive.
Q - Le Kosovo : le drame des Kosovars civils déplacés qui ont été tués par les bombes de lOTAN. Nest-ce pas un gros problème pour lOTAN, pour la France aussi, quune intervention décidée pour protéger les Kosovars aboutisse à une erreur qui a eu pour conséquence que les populations, que lon est supposé protéger, meurent ?
R - Quand on assiste à ce genre daccident très grave, on doit exprimer des regrets, de lémotion ; cela appelle aussi, sans doute, à la vigilance. Vigilance que, de toute façon, lOTAN a, parce quil faut savoir quil y a eu presque 6000 opérations jusquà maintenant. Mais en même temps, il ne faut pas se tromper : la seule personne qui, jusquà maintenant, a conduit des opérations contre les Kosovars de sang-froid, cest Milosevic. Le seul appareil militaire répressif qui mène une politique systématique de purification ethnique, cest lappareil de Milosevic. Je suis surtout très inquiet par rapport à ce qui se passe au Kosovo où lon voit bien que les populations ont été déplacées. On ne sait pas exactement où elles sont allées. On a, de ce point de vue-là, des inquiétudes. Et je ne parle pas du problème massif des réfugiés. Donc, regret, émotion, vigilance ; mais, en même temps, on ne doit pas remettre en cause le motif de cette opération, ni ses modalités.
Q - Ni ses modalités ! Ne peut-on tirer comme conclusion que lon na pas été assez vite, quen rentrant dans une guerre dusure, on multiplie les risques daccident ? Ne faut-il pas modifier la stratégie ?
R - Par pour le moment. Mais il est vrai quon est frappé de voir comme certains - dans les médias, par exemple - réagissent à cet accident, encore une fois très grave. Daucuns disent quil ne fallait pas y aller, et dautres au contraire quil faut y aller beaucoup plus vite. Ce qui prouve quil ny a pas de leçons claires à tirer de tout cela. Il faut savoir - et Alain Richard le disait hier - que lorsquon se lance dans une opération de ce type-là, cest pensé, cest mûri, cest réfléchi. On sait que cela prend du temps, que cest difficile, que cela ne produit pas de résultats immédiats, mais en même temps, cétait la solution à la fois la plus adaptée et la plus rapide. Il faut savoir que si on avait fait une opération terrestre, il y aurait eu des milliers de morts, y compris parmi les civils. Je dirais - et excusez ce propos qui peut paraître déplacé dans un contexte qui est dramatique - que cest aussi la façon la plus sûre par rapport aux populations civiles. Mais on sait bien, en même temps, quaujourdhui on a un appareil serbe qui est disséminé au milieu de la population. Je rappelle que ce que veut faire lOTAN, cest dessayer déviter au maximum les dommages causés aux civils - cette expression peu élégante de « dommages collatéraux ».
Q - Jusquà quand ?
R - Nous verrons. Dans cette affaire, il faut sarmer de beaucoup de ténacité, de patience, et il faut attendre des résultats dans la durée. Nous savions, dès le départ, que ce nétait pas une question de quelques heures, mais de semaines. Et, ce que je dis vaut aussi bien pour la solution militaire que pour la solution diplomatique que lon commence à chercher avec beaucoup dintensité, que ce soit dans le cadre de lONU ou dans le cadre de lEurope - je pense à la réunion des chefs dEtat et de gouvernement avant-hier soir. Mais cela prend du temps parce que cest extraordinairement complexe. Cela dit, je veux rappeler que cette opération militaire commence à porter ses fruits, quelle atteint son objectif. Et son objectif est de démanteler lappareil militaire et répressif mis en place par Milosevic, pour faire en sorte que, le moment venu, le Kosovo retrouve son autonomie, que ce soit une société multi-ethnique - jinsiste beaucoup -, démocratique, pluraliste.
Q - Je profite de votre présence pour éclaircir un point. Y compris, à gauche, dans votre majorité, les gens se sont élevés dès le début contre lopération, pour dénoncer ce quils appellent « la suprématie des Etats-Unis ». Les yeux dans les yeux, diriez-vous que lEurope a gagné des galons dans cette affaire, ou bien est-ce quelle a abandonné aux Etats-Unis le conflit du Kosovo ?
R - La question américaine est une question très complexe. Je voudrais rappeler que les Européens ont joué un rôle absolument majeur dans toute la phase diplomatique qui a précédé lopération. Cest Hubert Védrine et Klaus Kinkel, dès novembre 1997, qui ont posé le problème. Ce sont les Européens qui, dans le cadre du Groupe de contact, ont posé les problèmes...
Q - Mme Albright venait de temps en temps !
R - Oui, mais pour les coups durs, ce nest pas anormal ! Mais cétait des Européens, Robin Cook et Hubert Védrine, qui coprésidaient la Conférence de Rambouillet qui a permis laccord avec les Kosovars, et qui a montré aussi que les Serbes préparaient la purification ethnique et refusaient un accord. Dans lopération elle-même, les Européens sont présents, ils le sont aux côtés des Américains. Ce nest pas illogique dans la mesure où dune part, il y a le problème de moyens que lon connaît dans une opération aérienne, et où dautre part, nous agissons dans le cadre dun mandat - certes lointain - qui est un mandat de lONU. Et puis, lOTAN est une alliance régionale, elle-même reliée au système général dans la Charte des Nations unies. Je nai pas de malaise là-dedans, mais en même temps, ce que je me dis - et cest aussi ma responsabilité de ministre des Affaires européennes - cest que nous ne pouvons pas rester pour léternité condamnés à un choix absurde : ou ne rien faire, ou tout faire dans le cadre de lOTAN, avec les Américains avec les avantages que cela comporte, je ne fais pas de lanti-américanisme de principe, surtout dans la situation présente -, mais aussi avec des inconvénients que lon ne peut pas nier. Ce nest pas forcément le cas dans cette situation, mais cela pourrait être le cas dans dautres situations. Cela mamène donc à dire que lEurope doit jouer son rôle sur plusieurs terrains...
Q - En est-elle capable ?
R - Elle en est capable. Je vais citer trois exemples. Je dis : lEurope, lEurope, lEurope ! LEurope sur le terrain, le moment venu, quand il sagira par exemple de mettre en place une administration provisoire du Kosovo. Quand il sagira aussi de mettre sur le terrain les forces terrestres nécessaires à la préservation de la paix, il faut que lEurope soit là. Deuxième dimension de lEurope : lEurope, dans la reconstruction économique des Balkans. Parce quil faut déjà penser à cela ! Il faut penser à la reconstruction économique et politique. Il faudra faire, le moment venu, le même effort pour les Balkans que nous avons fait en 89 pour les pays dEurope centrale et orientale. Et le troisième terrain, cest lEurope de la défense. Ce qui se passe en ce moment doit être pour nous loccasion de penser à une Europe de la défense, une Europe qui ait une identité autonome de défense, ce qui veut dire articulée avec lUEO, articulée avec lOTAN, mais capable de penser éventuellement dagir par elle-même./.
(Source http ://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 avril 1999)
ENTRETIEN AVEC "CANAL PLUS" - EXTRAITS - le 16 avril 1999
Q - Pierre Moscovici, dans un instant, pour savoir ce qui se prépare éventuellement sur le plan militaire et sur le plan humanitaire puisquon évoquait tout à lheure les déclarations de Jacques Chirac. (...) Pierre Moscovici, on va essayer non pas de clarifier mais de savoir en gros et même relativement précisément ce qui se passe. Dabord est-ce vrai que sur ce dossier depuis le début, le président de la République et le Premier ministre travaillent la main dans la main, cest-à-dire quil y a une unité de vue et daction totale entre les deux ?
R - Forcément. Vous savez, nous sommes en cohabitation et en cohabitation dans notre Constitution, le président de la République est le chef des armées et le Premier ministre est le responsable de la défense nationale. Cela veut dire quils doivent forcément travailler ensemble et il y a pour cela des procédures, des comités de ministres qui se réunissent autour du Premier ministre, qui précédent en général les conseils restreints qui réunissent un certain nombre de ministres autour du président de la République et du Premier ministre avec les chefs militaires. Pour avoir participé à certaines de ces réunions, je peux dire que, effectivement, ils ont une communauté de vues sur ce problème qui est fait à la fois de détermination et de préoccupation humanitaire et politique. Donc, ils ont fait un choix commun et ils le mènent en commun et cela se passe bien.
Q - On va essayer de séparer les problèmes. Actuellement, il y a donc des frappes de lOTAN. Les frappes vont continuer sur lappareil militaro-industriel de la Serbie, on la compris. Puisquil y a des troupes sur place, tout le monde se demande sil y aura une intervention militaire terrestre pour ramener, entre autres, les réfugiés chez eux.
R - Je voudrais rappeler quand même que lobjectif dans cette affaire, cest effectivement de casser lappareil militaire et répressif - industriel, cest autre chose - qui est lappareil de Milosevic et pour se faire, on a mis en place une stratégie, qui est une stratégie aérienne. Cest cette stratégie qui est actuellement en cours, cest à cette stratégie quon se tient. Moi, jentends parler, ici ou là, dintervention terrestre, jai entendu parler de lintervention...
Q - Vous êtes dans le bureau du président de la République avec le Premier ministre, donc vous devez être un peu plus au courant que nous...
R -... Pas seulement là. Je lis des choses sur lintervention terrestre, par exemple après ce qui sest passé, ce très grave accident dhier qui doit susciter, bien sûr, encore davantage de vigilance et qui rappelle, effectivement, que la guerre, cest dur et cest long. Mais il faut savoir ce que cela veut dire aussi une intervention terrestre. Ca voudrait dire que cette fois-ci, il y aurait, non pas quelques morts, mais des dizaines de morts, ça voudrait dire que ça irait plus lentement. Donc pour le moment, la stratégie en cours, cest de continuer à affaiblir lappareil militaire et répressif de Milosevic et nous nous y tenons. Quant à la stratégie terrestre, ce qui est clair, cest que le moment venu dans le cadre dun règlement politique, il y aura une force internationale de sécurité ; et je vous rappelle aussi quil y a des militaires français qui jouent un rôle de sécurisation qui sont à la fois en Albanie et en Macédoine. En Macédoine, par exemple, il y en a 3 000 et ce sont pour lessentiel des troupes de combat.
Q - Lorsque les militaires de lOTAN prennent une décision, est-ce que les ministres français sont, par exemple sur les cibles, informés ? Ont-ils le droit de dire puisquon est dans une stratégie dalliance « Cela, il nen est pas question, ça oui ou non ». Vous êtes au courant ou font-ils ce quils veulent ?
R - Il y a mise au courant. LOTAN travaille en liaison avec les chefs détat-major de chaque armée, notamment avec le chef détat-major de larmée française. Nous navons pas à nous plaindre... bien sûr, nous sommes dans la chaîne de commandement OTAN, il y a une information assez transparente.
Q - Jean-François Kahn lévoquait tout à lheure : lidée quand même politique, cest que Milosevic, pour linstant, na pas bougé. Il na pas donné un signe et limpression quon a, cest quà lintérieur du pays, il est de plus en plus soutenu par un nationalisme serbe qui est derrière lui. Avez-vous le moindre signe quil fléchit ou quil va fléchir ?
R - Il peut y en avoir. Dabord, il y a une certaine efficacité des frappes, quand même. Il faut le dire : tout cela nest pas fait pour rien, jinsiste, même si on sait, encore une fois, que ce sera long et dur. Dautre part, il donne des signes, - par exemple, quand il avait proposé un cessez-le-feu la semaine dernière - daffaiblissement éventuel, mais cest vrai que pour lheure, il na pas donné le signe quil voulait se rendre à la table des négociations et quil souhaitait une solution politique, solution politique à laquelle nous travaillons, par ailleurs, dans le cadre des Nations Unies et dans le cadre européen parce que lEurope sen mêle. Il y a eu une réunion spéciale de chefs dEtat et de gouvernement avant-hier sur ce sujet.
Q - Serait-il possible, par exemple, que la force militaire sur place soit contrôlée non plus par lOTAN ou par les différents pays mais par lONU, cest-à-dire que tout le monde devienne casque bleu un beau matin, y compris les Russes, y compris les Français, y compris les Américains, est-ce que cest ça, lidée ?
R - Cest ce que nous souhaitons. Nous souhaitons que la solution politique se fasse dans le cadre de lONU, mais je veux rappeler que pour que lONU soit efficace, il faut que les Russes sy concentrent et il faut que Milosevic, lui-même, accepte dentrer dans une certaine logique puisque les Russes ne veulent pas aller contre lui. Donc, lONU reste le cadre pertinent, je ne peux pas dire quil est discrédité, je ne veux pas le dire mais en même temps, aujourdhui il nest pas en capacité dagir et cest pour cela que cest lOTAN qui agit. Je rappelle, quand même, que lOTAN est une organisation régionale au sens de la Charte des Nations unies, donc rattachée à lONU, et je rappelle aussi quil y a eu des résolutions de lONU qui ont expliqué que ce qui se passait au Kosovo était une menace contre la sécurité internationale.
Q - Dernière question, cela veut-il dire que ce soir, à partir du moment où Milosevic ne bouge pas, lopération « Force Alliée » peut encore durer des semaines, voire des mois ?
R - Ecoutez, cest - je le répète - long...
Q - Enfin disons, un long terme...
R - ... Cest long, cest difficile. On savait, dès le départ, que cette opération militaire, avec la voie aérienne choisie qui, encore une fois, était la plus adaptée à la situation, serait une voie longue, et on voit aussi que la situation politique est longue mais il faut quand même continuer à faire le triple effort politique, diplomatique et aussi militaire pour faire fléchir Milosevic, pour faire en sorte que la situation politique se débloque et pour faire en sorte, bien sûr, que les réfugiés aient le droit au retour chez eux, puisque cest loption que tous reconnaissent. Cest notamment loption que les Européens souhaitent./.
(Source http ://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 avril 1999)