Texte intégral
La Convention dobjectifs, que nous allons signer ensemble aujourdhui, constitue une nouvelle étape dans lengagement exemplaire du réseau des chambres des métiers et de lartisanat en faveur du développement de lapprentissage.
Ce nest naturellement pas un hasard si cette signature se déroule au Palais du Luxembourg. Le Sénat se caractérise en effet par une tradition ancienne et solidement ancrée de promotion des formations en alternance et de lapprentissage. Monsieur le Président, cher Gérard (LARCHER), vous êtes vous-même, permettez mois de le rappeler, un ancien apprenti maréchal ferrant. Mais surtout, vous avez été et êtes toujours lun des plus ardents défenseurs de lalternance comme levier principal de la lutte contre le chômage des jeunes.
Lengagement du réseau des chambres des métiers et de lartisanat va permettre daccroitre la mobilisation des entreprises artisanales, des centres de formation ainsi que des développeurs de lapprentissage et ainsi atteindre lobjectif ambitieux de former 10 000 jeunes apprentis supplémentaires par an, soit 50 000 apprentis dici 2015.
Cela fait longtemps que les chambres des métiers et de lartisanat et leur représentation nationale, lAssemblée Permanente des Chambres des Métiers et de lArtisanat (APCMA), uvrent avec force et conviction pour valoriser les parcours en apprentissage.
Je voudrais rapidement rappeler quelques chiffres : en France lartisanat, cest plus de 250 métiers. Cest aussi 920 000 entreprises qui réalisent un chiffre daffaires de 270 milliards dEuros et qui représentent 3 millions dactifs (dont 2,5 millions emplois salariés). De son côté, le réseau des chambres de métiers et de lartisanat, cest 112 CFA, 180 000 apprentis soit 30% des apprentis formés en France, et 139 500 stagiaires de la formation continue.
Mais limportant, au-delà de ces chiffres, cest que nous partageons avec le Président GRISET et ses équipes la même conviction : lapprentissage est une filière de formation dexcellence vers un emploi durable. Il faut développer ces formations, parce quelles sont accessibles à tous, quels que soient les parcours scolaires ou professionnels, parce quelles peuvent permettre à des milliers de jeunes de développer des compétences reconnues et de sinsérer sur le marché du travail.
Au Gouvernement, comme au Sénat, nous avons un véritable attachement pour les entreprises de lartisanat. Elles sont une source irremplaçable de créativité pour léconomie française et elles jouent un rôle économique et social majeur dans les territoires. Cest pourquoi, nous pensons quil faut davantage reconnaitre leur fonction de formateur.
Lapprentissage peut et doit justement être lune des voies à suivre. Lapprentissage permet en effet de valoriser et de perpétuer les métiers traditionnels tout en offrant une visibilité aux nouveaux métiers. Il est également un symbole de persévérance, de patience et dengagement au service de la valorisation des métiers « manuels » et des savoir-faire qui font la richesse de notre pays.
Il faut également renouer avec une tradition européenne ancienne et qui a connu son apogée à la Renaissance et à lépoque des Grandes Découvertes, doù les noms des programmes Erasmus et Léonardo.
« Faire son Erasmus » est devenu une expression courante et soude une génération. Mais les jeunes apprentis nont pas suffisamment accès à ces opportunités de parcours européens. Lune des raisons tient à la mauvaise circulation de linformation qui ne touche pas encore suffisamment les jeunes, leurs parents et les maîtres dapprentissage.
Ensemble, nous devons donc faire savoir que si les jeunes peuvent se préparer à devenir cadres commerciaux, juristes ou professeurs de lettres en étudiant à Berlin ou à Dublin, cest aussi possible pour les cuisiniers, les ébénistes, les ferronniers ou les selliers.
Je vous remercie.
Source http://www.travail-emploi-sante.gouv.fr, le 24 mai 2011