Déclaration de Mme Nadine Morano, ministre de l'apprentissage et de la formation professionnelle, sur le développement de l'apprentissage dans le secteur de l'artisanat, Paris le 23 mai 2011.

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Circonstance : Signature de la convention d'objectifs pour le développement de l'apprentissage à Paris le 23 mai 2011

Texte intégral


La Convention d’objectifs, que nous allons signer ensemble aujourd’hui, constitue une nouvelle étape dans l’engagement exemplaire du réseau des chambres des métiers et de l’artisanat en faveur du développement de l’apprentissage.
Ce n’est naturellement pas un hasard si cette signature se déroule au Palais du Luxembourg. Le Sénat se caractérise en effet par une tradition ancienne et solidement ancrée de promotion des formations en alternance et de l’apprentissage. Monsieur le Président, cher Gérard (LARCHER), vous êtes vous-même, permettez mois de le rappeler, un ancien apprenti maréchal ferrant. Mais surtout, vous avez été et êtes toujours l’un des plus ardents défenseurs de l’alternance comme levier principal de la lutte contre le chômage des jeunes.
L’engagement du réseau des chambres des métiers et de l’artisanat va permettre d’accroitre la mobilisation des entreprises artisanales, des centres de formation ainsi que des développeurs de l’apprentissage et ainsi atteindre l’objectif ambitieux de former 10 000 jeunes apprentis supplémentaires par an, soit 50 000 apprentis d’ici 2015.
Cela fait longtemps que les chambres des métiers et de l’artisanat et leur représentation nationale, l’Assemblée Permanente des Chambres des Métiers et de l’Artisanat (APCMA), œuvrent avec force et conviction pour valoriser les parcours en apprentissage.
Je voudrais rapidement rappeler quelques chiffres : en France l’artisanat, c’est plus de 250 métiers. C’est aussi 920 000 entreprises qui réalisent un chiffre d’affaires de 270 milliards d’Euros et qui représentent 3 millions d’actifs (dont 2,5 millions emplois salariés). De son côté, le réseau des chambres de métiers et de l’artisanat, c’est 112 CFA, 180 000 apprentis soit 30% des apprentis formés en France, et 139 500 stagiaires de la formation continue.
Mais l’important, au-delà de ces chiffres, c’est que nous partageons avec le Président GRISET et ses équipes la même conviction : l’apprentissage est une filière de formation d’excellence vers un emploi durable. Il faut développer ces formations, parce qu’elles sont accessibles à tous, quels que soient les parcours scolaires ou professionnels, parce qu’elles peuvent permettre à des milliers de jeunes de développer des compétences reconnues et de s’insérer sur le marché du travail.
Au Gouvernement, comme au Sénat, nous avons un véritable attachement pour les entreprises de l’artisanat. Elles sont une source irremplaçable de créativité pour l’économie française et elles jouent un rôle économique et social majeur dans les territoires. C’est pourquoi, nous pensons qu’il faut davantage reconnaitre leur fonction de formateur.
L’apprentissage peut et doit justement être l’une des voies à suivre. L’apprentissage permet en effet de valoriser et de perpétuer les métiers traditionnels tout en offrant une visibilité aux nouveaux métiers. Il est également un symbole de persévérance, de patience et d’engagement au service de la valorisation des métiers « manuels » et des savoir-faire qui font la richesse de notre pays.
Il faut également renouer avec une tradition européenne ancienne et qui a connu son apogée à la Renaissance et à l’époque des Grandes Découvertes, d’où les noms des programmes Erasmus et Léonardo.
« Faire son Erasmus » est devenu une expression courante et soude une génération. Mais les jeunes apprentis n’ont pas suffisamment accès à ces opportunités de parcours européens. L’une des raisons tient à la mauvaise circulation de l’information qui ne touche pas encore suffisamment les jeunes, leurs parents et les maîtres d’apprentissage.
Ensemble, nous devons donc faire savoir que si les jeunes peuvent se préparer à devenir cadres commerciaux, juristes ou professeurs de lettres en étudiant à Berlin ou à Dublin, c’est aussi possible pour les cuisiniers, les ébénistes, les ferronniers ou les selliers.
Je vous remercie.
Source http://www.travail-emploi-sante.gouv.fr, le 24 mai 2011