Déclaration de M. Alain Juppé, ministre des affaires étrangères et européennes, en réponse à une question sur l'Union pour la Méditerranée (UPM), à l'Assemblée nationale le 14 juin 2011.

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Circonstance : Réponse d'Alain Juppé à une question d'actualité à l'Assemblée nationale à Paris le 14 juin 2011

Texte intégral

Monsieur le Député, ainsi que j'ai déjà eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises devant cette assemblée, l'Union pour la Méditerranée était une idée prémonitoire et elle est d'actualité. Elle est, du reste, sympathique aux Français - peut-être pas sur tous ces bancs - puisque 80 % d'entre eux estiment qu'il s'agit d'une bonne idée et l'associent à des valeurs positives. Il faut donc la faire fonctionner, et notre ambition est de la relancer, en agissant à trois ou quatre niveaux.

Tout d'abord, il s'agit d'améliorer sa gouvernance. À cet égard, comme vous, je me réjouis de la nomination d'un nouveau secrétaire général, M. Amrani, qui est un diplomate marocain de grande expérience.

Ensuite, il faut revenir à la philosophie initiale de l'Union pour la Méditerranée, qui était de mettre en œuvre des projets concrets. Ces projets, vous les connaissez : l'Office méditerranéen de la jeunesse, le plan solaire, la Méditerranée propre. Il est vrai que nous n'avions peut-être pas pensé, à l'époque, à la culture, et votre mérite, Monsieur le Député, a été de lancer ce Conseil culturel de l'Union pour la Méditerranée, que vous présidez et qui développe les échanges et les partenariats culturels. La dimension humaine, dans les relations entre le Nord et le Sud, est absolument essentielle.

Par ailleurs, il faut mieux impliquer l'Union européenne dans la relance du processus de l'Union pour la Méditerranée. C'est ce que nous avons obtenu de la Haute représentante et de la Commission, et c'est ce que nous sommes en train de faire.

Enfin, et vous avez raison de l'évoquer, même si l'Union pour la Méditerranée n'est pas le cadre politique de cette démarche, rien ne fonctionnera si nous ne parvenons pas à sortir le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens du blocage où il se trouve aujourd'hui. J'aurai peut-être l'occasion d'y revenir en répondant à une autre question, mais je voudrais simplement souligner que la France est aujourd'hui le pays qui prend tous les risques pour relancer une initiative afin de convier à nouveau autour de la table Israéliens et Palestiniens, en leur disant que le statu quo est intenable et qu'il faut se remettre à négocier pour trouver le chemin de la paix.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 juin 2011