Texte intégral
Monsieur le Député, tout d'abord, permettez-moi de vous dire que je suis extrêmement surpris par la position qui est la vôtre et celle du groupe socialiste. Si je vous comprends bien, vous prônez la sortie du nucléaire, mais vous tenez à ce qu'Anne Lauvergeon soit à la tête d'AREVA pour opérer cette sortie : il y a là un paradoxe. Vous voulez couler le paquebot tout en laissant en place le chef d'orchestre pour qu'il continue à jouer.
Pour notre part, nous allons, non pas couler le paquebot, mais lui faire emprunter une trajectoire simple, celle de la politique énergétique de la France, dont le président de la République et le Premier ministre ont suffisamment rappelé les principes : économies d'énergie, efficacité énergétique, développement des énergies renouvelables avec, depuis 2007, une multiplication par quatre de la production d'énergie éolienne et par cent pour l'énergie photovoltaïque, et, dans le même temps, efforts pour un nucléaire plus sûr, qui assure notre indépendance énergétique, contribue à une moindre diffusion de gaz à effet de serre et fait bénéficier les Français d'une énergie de 35 % à 40 % moins chère que la moyenne des autres pays européens.
Le choix de Luc Oursel, le nouveau pilote, est parfaitement adapté. Il a toute l'expérience requise : haut fonctionnaire, industriel, il est passé - accessoirement, si je puis dire - par le cabinet de Pierre Joxe du temps de François Mitterrand. Vous le voyez, les remarques politiciennes n'ont pas lieu d'être.
Quant aux autorités de sûreté nucléaire, loin d'avoir accouché d'une souris, elles ont donné naissance à une importante avancée, sur une base volontaire : un audit, proposé dès le départ par la France, auquel elles participeront toutes et dont la mise en œuvre sera transparente. Le président de la République a d'ores et déjà indiqué qu'il serait prêt, le cas échéant, si cela était nécessaire, à fermer une centrale nucléaire.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 juin 2011