Déclaration de M. David Douillet, secrétaire d'Etat aux Français de l'étranger, sur les Alsaciens vivant à l'étranger et sur la politique gouvernementale en faveur des Français de l'étranger, à Wintzenheim (Haut-Rhin) le 27 août 2011.

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Circonstance : 30ème Journée annuelle des Alsaciens de l'étranger, à Wintzenheim (Haut-Rhin) le 27 août 2011

Texte intégral

Monsieur le Préfet,
Messieurs les Députés,
Monsieur le Président du Conseil général,
Monsieur le Maire,
Monsieur le Maire de Mulhouse,
Mesdames et Messieurs les Conseillers régionaux, généraux et municipaux,
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Liewi Frend (Chers Amis),
Je voudrais tout d’abord vous dire combien je suis heureux d’être parmi vous aujourd’hui et de revenir en Alsace où je compte beaucoup d’amis, dont bien sûr mon collègue Philippe Richert.
Son expérience de terrain, acquise ici, en Alsace, est particulièrement précieuse au sein du gouvernement, où il mène une des grandes réformes du quinquennat, la réforme territoriale.
Cette visite me permet aussi de découvrir une très belle ville, Wintzenheim. Je dois vous dire, Monsieur le Maire, que je regrette déjà d’avoir un agenda aussi chargé, qui ne me permettra malheureusement pas de découvrir le patrimoine d’une commune merveilleusement située au cœur du vignoble alsacien ! Mais j’espère bien avoir d’autres occasions…
Vous avez bien eu raison, Monsieur le Président, d’organiser le trentième anniversaire de l’Union internationale des Alsaciens à Wintzenheim. Un anniversaire, c’est naturellement d’abord un regard sur le passé, sur le chemin parcouru.
Car les Alsaciens sont partout dans le monde, et depuis longtemps.
On trouve par exemple leur trace en Amérique depuis le début du 19ème siècle, à Castroville - ça ne s’invente pas ! -, au Texas, ou à Cincinnati.
Il leur fallait s’organiser et se structurer.
C’est ici-même, comme vous l’avez dit, à Wintzenheim, qu’a commencé le chemin de l’UIA, lorsque, à l’été 1981, Albert Ley et François Brunagel avaient pour la première fois évoqué avec Pierre Netter, le président de la Chambre de commerce de Colmar, la création d’un réseau des associations d’Alsaciens expatriés.
Albert Ley venait de fonder, à Abidjan, l’Association des Alsaciens et des amis de l’Alsace en Côte d’Ivoire. De son côté, François Brunagel avait mis en place en Belgique et au Luxembourg l’Association pour la Promotion de l’Alsace.
François Brunagel le rappelle bien dans son article publié dans le dernier numéro de votre revue «L’Alsace dans le monde» : l’objectif premier de la création de ce réseau d’associations, c’était avant tout de servir l’Alsace, de devenir un réseau de compétences.
Cet objectif, l’UIA le poursuit depuis trente ans en faisant d’abord en sorte que les Alsaciens de l’étranger se connaissent mieux et qu’ils communiquent davantage entre eux. C’est la raison d’être de vos publications et de votre Journée annuelle.
C’est aussi ce qui anime toutes les associations qui composent l’UIA. Partout dans le monde, elles permettent aux Alsaciens de se retrouver et de porter haut les couleurs de l’Alsace. C’est par exemple, la Semaine alsacienne organisée à Francfort chaque année depuis 1994 ou bien les «Alsatian Wenesdays» qui, depuis 2004, rassemblent chaque mois les Alsaciens de New York.
Ces rassemblements créent du lien entre les Alsaciens expatriés autant qu’ils montrent une Alsace dynamique et industrieuse. Ils montrent que les Alsaciens ont l’esprit d’entreprise, qu’ils savent prendre des risques, qu’ils n’ont pas peur de tenter leur chance et de mettre en valeur leurs talents, qui sont grands, loin de leur clocher.
Ces rassemblements reflètent aussi une autre qualité des Alsaciens : la fidélité. Où qu’ils se trouvent, les Alsaciens se souviennent de la terre de leurs ancêtres, du terroir où ils ont leurs racines. Le dynamisme de l’UIA en est une parfaite illustration.
C’est sans doute pour cela que, très tôt, l’UIA a attiré l’attention des collectivités locales alsaciennes. Des collectivités qui ont eu l’intelligence de voir dans ce réseau un véritable atout pour le rayonnement international de l’Alsace.
Peu de régions françaises peuvent s’enorgueillir de disposer d’un si bel instrument de promotion internationale, à la fois présent dans le monde entier et parfaitement reliée à sa terre d’origine et à ses responsables politiques et économiques.
L’UIA est aujourd’hui présente dans plus d’une centaine de pays, et, déjouant l’adage «Loin des yeux, loin du cœur», vous êtes un partenaire naturel des collectivités alsaciennes comme l’illustre votre projet de création d’une marque «Alsace».
Cet anniversaire est donc l’occasion de faire un remarquable bilan. Je suis certain qu’Albert Ley, qui nous a quittés depuis un peu plus de six ans maintenant, en serait très fier.
Ma présence ce matin, c’est d’abord un hommage à votre engagement depuis 30 ans, au service de l’Alsace.
Et servant l’Alsace, vous avez aussi servi la France tout entière.
En disant cela, vous me permettrez d’avoir une pensée toute particulière, émue, pour le lieutenant Camille Levrel, mort au combat en Afghanistan le 14 août dernier. Comme tous ses camarades du 152ème Régiment d’infanterie de Colmar engagé au sein des forces internationales, il se battait pour la paix.
Il a donné sa vie au service de la France et de ses valeurs, nous ne l’oublierons pas. Il repose désormais dans cette terre alsacienne qui l’a adopté pour l’éternité.
Au travers de vos manifestations multiples, vous donnez au monde le visage d’une France riche de ses régions et de ses terroirs. Une France à l’histoire plusieurs fois millénaire et résolument tournée vers l’avenir. Une France solidaire et ambitieuse.
C’est pourquoi, ce réseau que vous avez construit constitue un exemple pour tous nos compatriotes expatriés. Depuis 30 ans, votre démarche repose sur une intime conviction, que partageaient tous ceux qui ont créé vos associations et votre Union.
Cette conviction, c’est tout simplement que les Alsaciens expatriés sont une chance pour l’Alsace. Une chance qu’il faut organiser, pour qu’elle soit réellement utile à l’Alsace et aux Alsaciens, où qu’ils se trouvent, à Québec, Madrid ou Bangkok mais aussi à Strasbourg, Mulhouse ou Colmar.
Vous comprendrez que ma présence à vos côtés ce matin était donc naturelle. Le message que porte votre Union depuis 30 ans, c’est aussi celui que j’incarne au sein du gouvernement pour l’ensemble de nos compatriotes expatriés.
Les Français de l’étranger sont une chance pour la France. Vous êtes les «sentinelles» de la France, une richesse pour notre pays.
Une richesse qui devait être davantage présente encore dans les institutions de la République. C’est tout le sens de la réforme constitutionnelle du 23 juillet 2008 qui a introduit dans notre Constitution la représentation à l’Assemblée nationale des Français établis hors de France.
A partir de l’an prochain, 11 députés élus au suffrage universel direct viendront donc renforcer les 12 sénateurs existants. 12 Sénateurs qui font un travail formidable, en s’appuyant aussi sur le relais irremplaçable des 155 conseillers de l’Assemblée des Français de l’étranger.
Le président de la République et le Premier ministre ont voulu aller encore plus loin en créant un secrétariat d’État chargé des Français de l’étranger, placé auprès du ministre des Affaires étrangères et européennes, Alain Juppé.
Depuis mon entrée en fonction, il y a moins de deux mois, j’ai effectué 9 déplacements à l’étranger sur trois continents.
Je veux exercer ma responsabilité en proximité avec la communauté des Français de l’étranger.
Chaque déplacement me permet d’identifier les problèmes ou les tracasseries auxquels vous pouvez être confrontés.
Tant pour les questions de scolarisation des enfants, de fiscalité, de protection sociale, de sécurité, je suis votre relais au sein du gouvernement, pour exprimer vos préoccupations et leur apporter des réponses. Je suis aussi ici pour vous dire que, sur tous ces sujets, et les autres, vous pouvez compter sur moi.
Je compte aussi sur vous, sur vos associations pour relayer les messages de nos consuls et de nos consuls généraux pour que tous nos compatriotes veillent à s’inscrire sur les listes électorales consulaires et à voter en 2012. Le sens civique et le patriotisme des Alsaciens est bien connu. C’est pourquoi, j’espère que de nombreux Alsaciens se porteront candidats pour présider des bureaux de vote l’an prochain.
Mesdames, Messieurs,
Vous rencontrer ce matin était pour moi un plaisir, je l’ai dit tout à l’heure. Et une première en quelque sorte, car c’est mon premier vrai déplacement en France…
Ce matin, je souhaitais avant tout vous remercier pour toute l’œuvre qu’au sein de votre Union vous avez accompli depuis 30 ans.
À bien des égards, avec l’ensemble de vos associations, vous avez été des précurseurs.
Il me reste maintenant à souhaiter que cet anniversaire soit aussi un regard vers l’avenir.
J’ai compris au travers de vos projets que l’Union internationale des Alsaciens avait de très belles années devant elle.
Alors, qu’il me soit permis tout simplement de vous souhaiter à toutes et à tous un très bel avenir, au service de l’Alsace, au service de la France.
Je vous remercie.
Alles güete (tous mes vœux de succès)
Salü Bisàmme (salut à tous).
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er septembre 2011