Texte intégral
JEAN-JACQUES BOURDIN Nadine MORANO est notre invitée ce matin. Bonjour.
NADINE MORANO Bonjour.
JEAN-JACQUES BOURDIN Ministre chargée de lApprentissage et de la Formation professionnelle. Nous allons parler apprentissage puisque les apprentis ont fait leur rentrée, ils font leur rentrée aussi. Nadine MORANO, vous êtes très proche de Nicolas SARKOZY, vous êtes lune des responsables de lUMP, parlons économie. Vous avez un compte en banque, jimagine, Nadine MORANO.
NADINE MORANO Comme vous, je pense !
JEAN-JACQUES BOURDIN Comme moi, oui ! Est-ce que vous êtes inquiète ?
NADINE MORANO Non.
JEAN-JACQUES BOURDIN Pour vos économies ?
NADINE MORANO Non, bien sûr que non, parce que je vous rappelle que pendant cette crise économique et financière aucune banque na fait faillite dans notre pays. Elles ont réussi ce quon appelle les stress tests. Donc, cest vrai que nous avons un système bancaire solide, et je vous rappelle que nous avons mis en place aussi à cette époque-là un plan pour soutenir nos banques qui a très bien fonctionné et qui na pas coûté un euro aux contribuables français, contrairement à dautres pays, puisque, nous, nous avons emprunté sur les marchés, nous avons prêté de largent aux banques, et à lissue de cet exercice lEtat a récupéré plus de 2,7 milliards deuros.
JEAN-JACQUES BOURDIN On a prêté de largent aux banques, cest heureux, parce quon les a maintenues
NADINE MORANO ça na pas été comme ça dans tous les autres pays.
JEAN-JACQUES BOURDIN On les a maintenues, espérons que les banques nous prêterons suffisamment aussi je pense aux chefs dentreprise. Mais, bon, Nadine MORANO, stress test, très bien, mais enfin les marchés boursiers, eux, sont stressés. Ils sont tellement stressés que les banques sont en train de plonger depuis une nouvelle fois, depuis quelques temps, depuis quelques semaines. Et là, ça a recommencé hier. Pourquoi ? Quest-ce qui se passe ?
NADINE MORANO Ben, on voit bien, évidemment, quil y a
JEAN-JACQUES BOURDIN pourquoi ? Parce que les politiques nont plus la possibilité dagir auprès des marchés ? Pourquoi ?
NADINE MORANO Bien sûr que oui nous agissons, mais sur tout le terrain politique et économique, monsieur BOURDIN, parce que ce qui est important dans cette situation de fébrilité des marchés cest de montrer aussi aux marchés que les politiques savent être responsables par rapport à leurs déficits publics.
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais ils ne vous croient plus les marchés, plus personne ne vous croit, cest tout le problème.
NADINE MORANO Monsieur BOURDIN, est-ce que je peux me permettre de vous rappeler que
JEAN-JACQUES BOURDIN allez-y ! Allez-y, allez-y !
NADINE MORANO que la France a conservé son niveau de notation à AAA. Pourquoi ?
JEAN-JACQUES BOURDIN Jusquà quand ?
NADINE MORANO Pourquoi, monsieur BOURDIN ? Parce que nous avons pris les réformes nécessaires qui démontrent que la France sest engagée sur un chemin de vraies réformes de ses déficits publics et de bonne gestion. Mais, ça, pas à partir daujourdhui où nous allons voter
JEAN-JACQUES BOURDIN oui, on va en parler.
NADINE MORANO la loi
JEAN-JACQUES BOURDIN la rigueur, laustérité, oui.
NADINE MORANO Non, non, notre loi de finances rectificative.
JEAN-JACQUES BOURDIN Non, non, ce nest pas de la rigueur ?
NADINE MORANO Non ! Cest de la bonne gestion, voilà. Cest de la bonne gestion.
JEAN-JACQUES BOURDIN Rigoureuse, quoi.
NADINE MORANO Rigoureuse, une gestion rigoureuse, ça cest clair.
JEAN-JACQUES BOURDIN Pas de la rigueur mais cest de la gestion rigoureuse.
NADINE MORANO Oui, mais parce que cest vrai quil y a une différence. Quand vous êtes dans la rigueur, vous baissez les salaires des fonctionnaires, comme cest arrivé dans dautres pays de lUnion, vous baissez le niveau des retraites, comme vous le voyez aussi aux Etats-Unis.
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui, cest-à-dire on baisse les dépenses.
NADINE MORANO Comme vous le voyez aussi aux Etats-Unis où vous avez des personnes de 75 ans qui sont en train de repartir au travail parce que leur retraite nest plus assurée. Donc, nous sommes, en France, avec une politique qui permet de préserver tous nos systèmes de solidarité, en même temps qui met en oeuvre un plan de réduction des déficits et qui ne casse pas les moteurs de la croissance. Donc, cest un exercice que nous faisons depuis 2007, parce que nous avons engagé avec le non remplacement dun fonctionnaire sur deux qui part à la retraite déjà une politique de gestion rigoureuse.
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui, sauf quune partie de largent est reversée aux fonctionnaires. Vous me parliez de personnes
NADINE MORANO la moitié.
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui, la moitié, bon.
NADINE MORANO Et lautre, lautre va dans la réduction des déficits publics.
JEAN-JACQUES BOURDIN Lautre, oui. Alors, Nadine MORANO, regardons NADINE MORANO cest bien pour les fonctionnaires, vous me direz.
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui, non, non, mais très bien.
NADINE MORANO Voilà !
JEAN-JACQUES BOURDIN Nadine MORANO, nous cherchons un milliard, là, pour boucler le budget avant la fin de lannée.
NADINE MORANO Un milliard et douze milliards en tout.
JEAN-JACQUES BOURDIN Et douze milliards, ça, cest en 2012, mais pour 2011 un milliard deuros. Alors, ça, cest le concours Lépine. Je suis en train dassister, nous assistions au concours Lépine des idées. Les idées fusent de tous les côtés, chez les parlementaires, les députés, les sénateurs, il faut un peu taxer là, il faut taxer ailleurs, il faut Nadine MORANO, où en est-on ? Dabord, cette histoire de taxe sur les chambres dhôtels, sur les hôtels de luxe, vous y êtes favorable ou pas ? Quelle est la position du gouvernement ? Vous avez dû appeler le ministre du Budget, Valérie PÉCRESSE, quest-ce quelle vous dit ?
NADINE MORANO Alors, vous voyez, quand vous me parlez de concours Lépine des bonnes idées.
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui, enfin des bonnes ou des moins bonnes.
NADINE MORANO Oui, enfin, des bonnes ou des moins bonnes, nous sommes là surtout dans un processus démocratique puisque il sagit du débat parlementaire.
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui, enfin, le débat a déjà eu lieu entre Jean-Pierre RAFFARIN et Nicolas SARKOZY. Il y avait une mesure présentée par le gouvernement, cinq jours de débats, ridicules dailleurs, pour savoir si on revenait ou pas sur cette taxe sur les parcs dattractions. Franchement ! Franchement, on aurait pu se passer de ça, non ?
NADINE MORANO Alors, justement, monsieur BOURDIN, je vous le dis, comme tous les projets de loi présentés par le gouvernement, ce projet de loi est évidemment présenté au Conseil des ministres, ensuite il est engagé dans le processus démocratique, cest-à-dire débat parlementaire, en commission, puis en séance publique à lintérieur du Parlement. Et il convient, comme tous les projets de loi, à ce quil soit amélioré, modifié, peaufiné, et cest vrai que cest tout le rôle des parlementaires que damender
JEAN-JACQUES BOURDIN bon, taxer les hôtels de luxe cest une bonne idée ou pas ?
NADINE MORANO Eh bien, nous verrons au cours de ce débat
JEAN-JACQUES BOURDIN daccord, vous verrez.
NADINE MORANO Mais oui !
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais vous, est-ce que vous pensez que cest une bonne idée ?
NADINE MORANO Mais, à la fois cest une bonne idée à partir
JEAN-JACQUES BOURDIN cest une bonne idée et cest une mauvaise idée, quoi.
NADINE MORANO A la fois, à partir de quel niveau est-ce que nous taxons les chambres dhôtels de luxe, est-ce que
JEAN-JACQUES BOURDIN mais vous êtes favorable à la taxation.
NADINE MORANO Est-ce que cest sur ce domaine quil faut aller, cest-à-dire sur le secteur du tourisme ? Moi, jentends à ce que les parlementaires enrichissent, modifient, proposent, mais en gardant en tête, monsieur BOURDIN
JEAN-JACQUES BOURDIN oui, quil faut trouver un milliard.
NADINE MORANO Voilà ! Quil faut trouver un milliard.
JEAN-JACQUES BOURDIN Donc, il faut taxer.
NADINE MORANO Non, mais, quil faut trouver, monsieur BOURDIN
JEAN-JACQUES BOURDIN ben, où, je ne sais pas, mais il faut augmenter les impôts.
NADINE MORANO Il faut trouver un milliard, ce qui nous permet et encore une fois, vous savez, monsieur BOURDIN, cest courageux.
JEAN-JACQUES BOURDIN Non, non, mais je
NADINE MORANO Je ne suis pas sûre que la famille den face nait pas mis la poussière sous le tapis en disant
JEAN-JACQUES BOURDIN non, non, mais attendez, pour linstant cest vous qui êtes au pouvoir.
NADINE MORANO « on est à quelques mois des élections présidentielles et on laissera ça à ceux qui arrivent ».
JEAN-JACQUES BOURDIN Cest vous qui êtes au pouvoir pour linstant, donc il faut prendre des décisions.
NADINE MORANO Nous prenons nos responsabilités à trouver un milliard, comme vous lavez dit, sur la fin de lexercice 2011, et en tout il nous faut trouver douze milliards dici à 2012 pour que justement nous allions vers notre objectif de réduction des déficits publics.
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais alors, vous avez envie quon trouve où cet argent, vous, Nadine vous avez des idées ?
NADINE MORANO Mais, écoutez, premièrement, je ne suis pas ministre du Budget.
JEAN-JACQUES BOURDIN Bon !
NADINE MORANO Dans ces cas-là, vous invitez le ministre du Budget sur lensemble des lignes budgétaires.
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui, je nhésiterai pas !
NADINE MORANO En revanche, ce que je veux vous dire en tant que membre du gouvernement
JEAN-JACQUES BOURDIN je nhésiterai pas.
NADINE MORANO et aussi membre de cette majorité parlementaire, de cette équipe de la majorité, en fait, cest que nous trouvions ces douze milliards deuros avec les sens des responsabilités.
JEAN-JACQUES BOURDIN Non, mais là je parle dun milliard, là, immédiatement.
NADINE MORANO Oui, ben, il faut les trouver. Immédiatement, nous les trouverons.
JEAN-JACQUES BOURDIN Bon.
NADINE MORANO Et les parlementaires, vous savez, ne nous y trompons pas, sont tous unis sur cet objectif.
JEAN-JACQUES BOURDIN Alors, déjà les mesures FILLON ont été écornées, déjà, déjà. La taxe spéciale sur les conventions dassurance solidaire et responsable, sur les mutuelles quoi, qui ferait augmenter les mutuelles, cest une bonne idée ça de taxer les mutuelles ou pas ?
NADINE MORANO Ecoutez, monsieur BOURDIN, vous nallez pas comme ça ménoncer toutes les mesures puisque je vous répondrai la même réponse que je viens de vous faire, cest que ce plan gouvernemental de réduction des déficits publics qui a été annoncé, et publiquement annoncé
JEAN-JACQUES BOURDIN il est bien ce plan.
NADINE MORANO Bon, il est bien, mais il méritera, et il mérite, heureusement, de pouvoir recevoir les amendements
JEAN-JACQUES BOURDIN dêtre modifié, quoi.
NADINE MORANO des parlementaires de la majorité, sinon cest pas la peine davoir des projets de loi de passés devant le Parlement.
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais, vous, quen pensez-vous, taxer les mutuelles cest bien ou pas ?
NADINE MORANO Ce quil nous faut, monsieur BOURDIN, cest que notre pays reste dans une situation économique
JEAN-JACQUES BOURDIN et trouve de largent.
NADINE MORANO où nous puissions à la fois assurer notre politique familiale qui est lune des plus généreuses de lUnion européenne.
JEAN-JACQUES BOURDIN Tiens, on va en parler.
NADINE MORANO Qui puisse être à la fois garante aussi de nos systèmes de solidarité, qui puisse permettre à nos entreprises de garder leur compétitivité. Cest un exercice déquilibre extrêmement difficile, je vous le dis, mais qui mérite le sens des responsabilités. Et nous prenons nos responsabilités.
JEAN-JACQUES BOURDIN Alors, puisque vous prenez vos responsabilités, vous prenez vos responsabilités aussi face à la Grèce.
NADINE MORANO Oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN Et les députés vont voter le deuxième plan daide à la Grèce. Et dans ce deuxième plan, il y a un engagement de la France qui apporte sa caution.
NADINE MORANO Voilà, cest ça.
JEAN-JACQUES BOURDIN A hauteur de quinze milliards deuros sur trois années, sur trois années, Nadine MORANO, à condition que la Grèce rembourse, parce que si la Grèce ne rembourse pas cest nous qui paierons, forcément puisque nous sommes caution, cest comme ça que ça marche, on est bien daccord. Mais vous êtes certaine que la Grèce va rembourser, vous, Nadine MORANO, parce que quand je regarde le chômage, 16,6 % en Grèce au mois daoût, quand je regarde la récession, 5 % à la fin de lannée, quand je regarde les déficits publics qui augmentent malgré toutes les aides apportées jusque-là à la Grèce, jai des doutes, pas vous ?
NADINE MORANO Eh bien, vous avez des doutes. Moi, ce que je pense
JEAN-JACQUES BOURDIN vous navez pas de doutes, vous ?
NADINE MORANO Ce que je pense cest que la Grèce a présenté comme vous lavez vu, est en train de mettre en oeuvre, là, pour le coup, un plan daustérité extrêmement drastique, nous devons dans la zone euro être solidaires, nous le sommes, et en même temps en contrepartie chacun doit être responsable de sa dette souveraine. Et il revient au regard de chacun des Etats
JEAN-JACQUES BOURDIN mais pourquoi ne pas sortir la Grèce de la zone euro, de leuro ?
NADINE MORANO Mais attendez, ça cest une solution de facilité, Jean-Jacques BOURDIN. Nous, nous sommes dans un dispositif de la zone euro, si nous fragilisons la Grèce en la sortant de la zone euro, nous fragilisons toute la zone
JEAN-JACQUES BOURDIN mais elle est déjà fragile la Grèce, elle est déjà très fragile.
NADINE MORANO Non, non, mais non seulement alors, parce quelle est fragile il faudrait la sortir de la zone euro et sa dette qui serait quoi, qui ne serait plus comptabilisée en euros ? Non mais, tout ça nest pas crédible, ni responsable. Nous aiderons la Grèce tel que prévu puisque ça passe
JEAN-JACQUES BOURDIN nous avons les moyens daider la Grèce ? Est-ce que nous avons les moyens ?
NADINE MORANO Non mais, comme vous lavez dit, on nest pas là en train de donner quinze milliards deuros.
JEAN-JACQUES BOURDIN Non, on apporte notre caution.
NADINE MORANO Nous sommes caution, donc ça veut dire que nous ne versons pas de largent, bon. Alors, très concrètement, cest un dispositif daide majeure pour la Grèce, de responsabilité pour lensemble de la zone euro, et il convient vraiment de rester dans cette démarche. Donc, la France est la première dailleurs à mettre en place ce dispositif. Cest tout à son honneur parce que je vous rappelle encore que la France montre lexemple sur beaucoup de sujets, que ça soit sur la Libye, que ça soit sur la Côte dIvoire, que ce soit aussi sur la réduction de ses déficits publics, que ce soit sur la règle dor où malheureusement jai entendu sur votre antenne Ségolène ROYAL faire encore une fois preuve dégoïsme, dirresponsabilité, parce que quand vous voyez quen Espagne à linitiative du socialiste premier ministre ZAPATERO le dispositif de la règle dor a été adopté avec le Parti populaire de droite en Espagne, et que madame ROYAL dise sur votre antenne quelle est favorable à la règle dor mais si jamais ils arrivent au pouvoir, eh bien je vous le dis, au regard de la fébrilité des marchés dont vous avez parlé au début de notre propos, il est responsable, urgent et utile que les sénateurs qui seront prochainement renouvelés, et donc je crois que cest un élément de campagne majeur pour le sénatoriales le vote de la règle dor.
JEAN-JACQUES BOURDIN Tiens, un mot sur la règle dor, est-ce quil faut réunir le Congrès ? Est-ce que le président de la République quelle est votre opinion làdessus ?
NADINE MORANO Oui, moi je pense quil faut réunir le Congrès, je le pense, mais sans mettre une pression excessive en disant « demain, demain, réunissons le Congrès ». Non !
JEAN-JACQUES BOURDIN Ah bon ?
NADINE MORANO Le Premier ministre va recevoir lensemble des partis politiques, je crois, sur ce sujet pour en discuter. Il convient au regard de notre responsabilité vis-à-vis de tous les Français nous, nous prenons nos responsabilités, nous avons mené depuis 2007 une politique qui met en place les engagements du candidat SARKOZY devenu président, et qui par ailleurs a su sadapter au regard
JEAN-JACQUES BOURDIN enfin, vous êtes revenus dessus, on ne va pas revenir là-dessus.
NADINE MORANO au regard de la situation économique actuelle avec la réforme des retraites que nous avons mise en oeuvre, que les socialistes nous annoncent, en fait, de revenir sur la réforme de la retraite.
JEAN-JACQUES BOURDIN On ne va pas parler des socialistes parce quil y a une actualité qui vous concerne.
NADINE MORANO Non mais sur la règle dor, monsieur BOURDIN.
JEAN-JACQUES BOURDIN Eh ben, vous lavez dit sur la règle dor.
NADINE MORANO Sur la règle dor.
JEAN-JACQUES BOURDIN Donc, vous êtes favorable à la réunion du Congrès. Vous pensez que le président de la République doit réunir le Congrès.
NADINE MORANO Je suis favorable à ce que les socialistes mettent de côté
JEAN-JACQUES BOURDIN non mais, vous êtes favorable à la réunion du Congrès.
NADINE MORANO Oui, parce que je suis favorable à ce que chacun prenne sa responsabilité vis-à-vis de notre pays.
JEAN-JACQUES BOURDIN Bien, Nadine MORANO est notre invitée. Je vais vous parler de politique familiale, tiens, parce que je sais que vous êtes très attachée à cela, dans deux minutes.
JEAN-JACQUES BOURDIN Nadine MORANO, je voudrais revenir quand même sur la TVA sur les parcs dattractions, est-ce que vous pensez que cest fini ça, on nen parlera plus ou ça va revenir ?
NADINE MORANO Rien nest jamais fini tant que
JEAN-JACQUES BOURDIN Rien nest jamais fini ?
NADINE MORANO Tant que le débat parlementaire nest pas passé, monsieur BOURDIN. On sait très bien que si un sénateur est contre une mesure, un député peut être favorable à une mesure, et entraîner avec lui des parlementaires, donc
JEAN-JACQUES BOURDIN Est-ce que vous regrettez que le président de la République ait cédé ? Franchement.
NADINE MORANO Ecoutez, je ne rentrerai pas dans ce genre de débat dune conversation privée, téléphonique, donc personne na parlé de protagonisme
JEAN-JACQUES BOURDIN Attendez, je ne parle pas vous avez regretté cette séquence.
NADINE MORANO Jai regretté très fortement cette séquence, oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN Pourquoi ?
NADINE MORANO Pourquoi, parce que, petit-déjeuner de la majorité, donc discussion privée, au cours de laquelle, dailleurs, Jean-Pierre RAFFARIN na pas participé, qui aurait entendu que, enfin bon bref, et aurait mieux fait, ensuite, de donner une suite aussi privée à cette discussion et avoir une discussion téléphonique.
JEAN-JACQUES BOURDIN Non, mais le chef de lEtat a cédé à la pression de Jean-Pierre RAFFARIN et des lobbys.
NADINE MORANO Ecoutez, ce qui ma paru passionnant au cours de ce campus, cest cette table ronde extraordinaire qui sest tenue entre 2500 jeunes de lUMP, et des jeunes venus de Libye, de Tunisie, des jeunes venus de Syrie, des jeunes venus de Côte-Divoire, exprimer
JEAN-JACQUES BOURDIN Non, mais cest ça formidable.
NADINE MORANO Oui, cest formidable, et cest pour ça que jai trouvé assez minable, en contrepartie, daller polluer cette table ronde
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais qui la polluée ?
NADINE MORANO Mais vous-même
JEAN-JACQUES BOURDIN Jean-Pierre RAFFARIN la polluée ?
NADINE MORANO Mais écoutez, vous savez très bien quun petit incident
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais dites-le, si vous le pensez.
NADINE MORANO Un petit incident de cette nature, devient un incident majeur pour les médias, ce qui fait que ce qui
JEAN-JACQUES BOURDIN Les médias, ça y est, cest la faute des médias.
NADINE MORANO Je nai pas dit que cétait la faute des médias.
JEAN-JACQUES BOURDIN Ah bon ! Ça va alors.
NADINE MORANO Je dis simplement cest cet incident a pris, a totalement occulté le reste de cette première journée
JEAN-JACQUES BOURDIN Cest la faute de Jean-Pierre RAFFARIN qui
NADINE MORANO Et donc je trouve cela dommage. Chacun
JEAN-JACQUES BOURDIN Qui a fait passer ses intérêts régionaux avant les intérêts nationaux ?
NADINE MORANO On a dabord une responsabilité collective, et je déplore ceux qui, à travers leur responsabilité individuelle, nuisent à la responsabilité collective.
JEAN-JACQUES BOURDIN Donc il nuit à la responsabilité collective. Disons les choses. Cest ce que vous pensez.
NADINE MORANO Moi jai dit très clairement que ce relèvement de TVA sur les parcs à thèmes doit
JEAN-JACQUES BOURDIN Cétait une bonne idée.
NADINE MORANO Oui, je pense que cétait
JEAN-JACQUES BOURDIN Et ça va revenir à lAssemblée.
NADINE MORANO Ça devait rapporter 90 millions deuros, à moins que les uns et les autres nous apportent une idée, comme vous le dites
JEAN-JACQUES BOURDIN Nouvelle.
NADINE MORANO Nouvelle, qui permettrait, sans nuire à la croissance, de rapporter 90 millions deuros, en même temps je pense quil y avait aussi une nécessité à harmoniser le taux de TVA entre chaque
JEAN-JACQUES BOURDIN Ça va revenir ? Probablement.
NADINE MORANO Nous verrons les initiatives des parlementaires.
JEAN-JACQUES BOURDIN Nadine MORANO, je voudrais vous parler de politique familiale un petit peu, Allocations Familiales, jai vu dans le pré, lavant-projet présenté par Bruno LE MAIRE, lidée de, pourquoi pas, fiscaliser les Allocations Familiales. Vous êtes pour ou contre ?
NADINE MORANO Mais moi je pense dabord quil ne doit pas y avoir de sujet tabou quand on travaille au projet présidentiel, donc que chacun puisse sexprimer et mettre toutes les idées sur la table, à partir du moment où ces idées font lobjet dune analyse budgétaire, combien est-ce que ça rapporte, voilà.
JEAN-JACQUES BOURDIN Et combien est-ce que ça coûte.
NADINE MORANO Et combien est-ce que ça coûte. En même temps nous avons prévu que notre budget coûterait zéro, euro, donc nous serions vraiment dans un programme qui ne grèverait pas, encore une fois, nos déficits publics. Sagissant de la politique familiale, je dis quil faut faire extrêmement attention, parce que cest ce qui nous permet davoir la natalité la plus importante de lUnion Européenne, que nous avons, avec les Allocations Familiales, une politique dite universelle, pour les enfants, donc, fiscalité ou plafonnement des Allocations Familiales, le débat est sur la table, ou pas plafonnement du tout, ou pas fiscalisation du tout.
JEAN-JACQUES BOURDIN En fonction des revenus ?
NADINE MORANO En fonction des revenus.
JEAN-JACQUES BOURDIN Vous êtes favorable à un versement dAllocations Familiales en fonction des revenus ?
NADINE MORANO Moi je serai plus favorable, évidemment, à un plafonnement, quà une fiscalisation.
JEAN-JACQUES BOURDIN Et les allocations dès le premier enfant ?
NADINE MORANO Ça coûte cher, et surtout, en même temps, quand on parle de ce débat sur lallocation du premier enfant, il faut savoir que nous avons la PAJE, la Prestation dAccueil du Jeune Enfant, qui est déjà un accompagnement financier très généreux, donc au moment de la grossesse, pour laccueil du jeune enfant. Et que toutes les études nous démontrent que plutôt que davoir 30 euros par mois dallocation pour le premier enfant, nous sont demandé par les familles, vraiment ce qui leur semble important et qui coûte là, pour le coup, cher, et sur lequel le gouvernement sest engagé, puisque javais signé en son temps, avec la CNAF, un engagement de 1,3 milliard deuros pour le développement de 100 000 offres de garde. Donc, nous sommes là dans la création des places daccueil, les gens ont besoin de places daccueil pour accueillir leur enfant, cest ce qui leur paraît, à 70% dentre eux dans les enquêtes du CREDOC, plus essentiel que lallocation premier enfant. Mais, en situation dabondance budgétaire, pourquoi pas.
JEAN-JACQUES BOURDIN Dernière question politique. Est-ce que vous pensez toujours que Jean-Louis BORLOO ne sera pas candidat ?
NADINE MORANO Je ne vois pas comment est-ce quon a pu soutenir et incarner pendant plusieurs années une politique gouvernementale et ensuite vouloir incarner une autre politique gouvernementale.
JEAN-JACQUES BOURDIN Merci Nadine MORANO dêtre venue nous voir ce matin.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 9 septembre 2011