Texte intégral
JEAN-PIERRE ELKABBACH Celui qui va avoir des difficultés dès le début doctobre, avec le Parlement. Patrick OLLIER, bonjour.
PATRICK OLLIER Bonjour.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Le 25 septembre 2011 entre donc dans lhistoire avec fracas. Est-ce que ça sappelle lalternance ou une raclée ?
PATRICK OLLIER Nous avons été battus, la gauche va pouvoir effectivement conduire la destinée du Sénat, mais ça ne change rien, sur la gouvernance de la France, sur la possibilité du gouvernement de continuer à faire son travail.
JEAN-PIERRE ELKABBACH On va le voir, mais est-ce que vous avez le fair-play ce matin, de reconnaître la défaite, si ample, et le choc quelle provoque ce matin, encore, peut-être moins dans le pays que pour vous la majorité ?
PATRICK OLLIER Non, il y a un choc, une symbolique forte puisque effectivement le Sénat a une majorité de gauche, cest incontestable, mais à 2 voies près, je le rappelle. Premièrement. Deuxièmement, il faut limiter quand même les conséquences politiques de cette élection. 72 000 électeurs pour le Sénat, et nous avons subi des échecs en 2004, dabord avant lélection de Nicolas SARKOZY aux élections intermédiaires. En 2008 aux municipales, et en 2010. A partir de là, on connaissait les 72 000 électeurs et on savait que le Sénat allait évoluer. Nous pensions honnêtement nous pensions gagner la majorité, à 4 ou 5 sièges près. On la perd à 2 sièges près. Mais cétait une
JEAN-PIERRE ELKABBACH Donc cest une victoire quoi !
PATRICK OLLIER Non ! Ne me faites pas dire ce que je nai pas dit. Je reconnais
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais vous ne mavez pas répondu. Je veux dire, cest lalternance ou une défaite tellement importante que ça ressemble à une raclée ou à moins que ce soit les deux.
PATRICK OLLIER Non, mais ce sont des mots. Ce sont les mots que je naccepte pas. Ce nest pas une question de raclée, cétait prévu et je répète que nous avions pensé pouvoir gagner à 4-5 voix, on perd à 2 voix. Je signale que la gauche na que 2 voix de majorité, et effectivement ce nest pas ce qui va changer la vie des institutions.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais la majorité nouvelle, absolue, au Sénat, ce nest pas un avertissement et peut-être même une sanction ?
PATRICK OLLIER Non, non, cest une sanction, si vous le voulez en terme politique, puisquon perd la majorité du Sénat. Mais je répète que ces résultats étaient attendus. Je comprends les commentaires qui interviennent ce matin. Ce qui mintéresse cest de savoir, si le gouvernement de François FILLON va pouvoir continuer à gouverner ? La réponse est oui. Un exemple, monsieur JOSPIN de 97 à 2002, Premier ministre de gauche a gouverné avec un Sénat dopposition. Le Sénat était à droite. Ca ne la pas empêché de faire voter les 35 heures etc. avant monsieur MITTERRAND pendant 2 mandats, 2 mandats présidentiels, avait un Sénat à droite, ça ne la pas empêché de faire voter larticle 45 de la Constitution qui donne le dernier mot à lAssemblée prévoit ce genre dhypothèse. Donc sur le plan de la vie institutionnelle, ça na pas de grande signification.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais ça va être beaucoup plus dur pour Patrick OLLIER qui est là, à la conférence des présidents
PATRICK OLLIER Oui, mais jaccepte de souffrir, parce que certainement ça sera difficile pour moi. Mais je répète, ça retardera le vote des textes. Nous navons que 5 mois avant la fin de la législature. Et je doute que nous fassions voter néanmoins nos textes. Il ny a pas de relation entre les élections présidentielles, la conduite du gouvernement, et le résultat du Sénat.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Vous avez peut-être entendu Pierre MOSCOVICI, avec Bruce TOUSSAINT. Aujourdhui, le pouvoir na plus les mains libres a-t-il dit. Nicolas SARKOZY ne peut plus faire ce quil veut ?
PATRICK OLLIER Mais dabord Nicolas SARKOZY na jamais pu faire ce quil voulait, parce quil y a toujours des réticences dans les corps intermédiaires. Il y en a toujours eu également au Sénat. Je vous rappelle, il ne faut quand même pas exagérer. Nous navions pas la majorité absolue au Sénat. Nous avions une majorité relative. Et tout le monde saccordait à dire quau Sénat, cétait difficile et puis aujourdhui, tout le monde dit, ça y est, cest la gauche, donc ça va être impossible.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais vous entendez les commentaires
PATRICK OLLIER Ça sera plus difficile, cest tout !
JEAN-PIERRE ELKABBACH Patrick OLLIER, vous entendez les commentaires, cest un signal pour mai 2012, annonciateur dune alternance plus haut au sommet de lEtat, vous, vous connaissez bien le président de la République, est-ce de nature, ses résultats à le dissuader de se représenter ? Ou à le galvaniser pour reconquérir les électeurs et pour repartir vers cette mer des batailles qui est lélection présidentielle ?
PATRICK OLLIER Je vais vous répondre, mais je vais vous dire, avant quand même, que sil ny avait pas eu autant de listes dissidentes à lUMP, nous aurions gardé la majorité au Sénat.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais la faute à qui, sil y a des divisions ?
PATRICK OLLIER Les divisions malheureusement, il y en avait à gauche, mais il y en a eu plus à droite. Malheureusement, ça fait partie de ces élections sénatoriales qui sont spécifiques.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Et on avait limpression que porter létiquette UMP, cétait une casaque maudite ?
PATRICK OLLIER Non ! Il ne faut pas exagérer. Il y a simplement des sénateurs sortants qui nont pas été reconduits, qui ont voulu faire leur liste, on peut le regretter aujourdhui, mais cest vrai que ça nous a fait perdre 4 ou 5 sièges. Je voulais répondre à votre question, en aucun cas ceci est de nature à changer la détermination du président de la République. Je vous répète, ça ne changera en rien la gouvernance de la France, puisque le gouvernement va pouvoir faire voter ses textes. Et la détermination du président et tous ceux qui lentourent est totale. Et ça ne changera en rien, par rapport au corps électoral de 43 millions délecteurs, qui a rendez-vous en mars prochain pour les élections présidentielles, par rapport à ce score intermédiaire de 72 000 électeurs, qui étaient captifs depuis les élections
JEAN-PIERRE ELKABBACH Autrement dit, vous êtes en train de nous dire, ça devrait vous doper. François FILLON, le premier soir, reconnaît la défaite, prend acte. Et il dit : la bataille commence ?
PATRICK OLLIER Oui, bien sûr ! Bien sûr, quand on entend les commentaires des élus de gauche, la bataille électorale présidentielle est lancée. Je répète que ce résultat a une valeur symbolique, cest certain, mais na pas de concrétisation par rapport à la bataille qui est engagée. Nous sommes nous aussi, déjà en campagne présidentielle, et cest vrai que les commentaires sont désagréables pour nous, mais ça ne change rien à notre détermination.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Patrick OLLIER, la majorité défunte, est-ce quelle paie pour sa manière de réformer le contenu des réformes de lexécutif, souvent mené au pas de charge, on le dit, sans concertation, ou sans assez de concertation par exemple la réforme des collectivités territoriales ?
PATRICK OLLIER Alors il y a, on na pas encore analysé le détail des résultats, on na pas eu le temps, mais il y a peut-être effectivement, des conséquences de certaines réformes qui nont pas été suffisamment expliquées, en tout cas, pas suffisamment comprises. Je pense que tout ceci, se mélange aux divisions et se mélange aux échecs des élections municipales
JEAN-PIERRE ELKABBACH Et les affaires, et les affaires est-ce quelles ont eu une influence sur les grands électeurs à votre avis ?
PATRICK OLLIER Je ne suis pas capable de répondre à cette question. Mais
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais votre flair, et votre expérience politique, Patrick OLLIER ?
PATRICK OLLIER Je ne pense pas, pour la simple raison, que je répète encore, quà la suite des élections de 2004, et de 2008, nous savions, nous savions que le corps électoral avait basculé à gauche.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais pas à ce point ! Pas à ce point ! Larithmétique a bon dos, mais il y a dautres raisons qui peuvent sadditionner. Malgré la majorité absolue obtenue par le PS et les Verts, est-ce que Gérard LARCHER peut être réélu au plateau, c'est-à-dire à la présidence du Sénat ?
PATRICK OLLIER Dabord Gérard LARCHER est un excellent président du Sénat. Il a changé linstitution, il a réformé, il a impliqué des règles morales très fortes et très nouvelles, et quil soit candidat à sa succession est tout à fait légitime. Je voulais dire que jentends des commentaires ce matin, sur le fait que cest mécaniquement à gauche que la présidence doit aller. Le Sénat est particulier. Il y a des groupes charnières, dont on ne sait pas encore, à 2 ou 3 sénateurs près, ce quils vont représenter. Donc Gérard LARCHER a raison de se présenter et sil a une chance de gagner, il faut quil la tente, on fera tout pour laider.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais Jean-Pierre BEL, qui est le président du groupe socialiste au Sénat et qui a été très actif, qui aujourdhui est très courtisé alors quil était assez seul ces dernières semaines. Il met en garde, ce matin, contre un hold-up sur le Sénat ?
PATRICK OLLIER Il faut savoir ! La démocratie doit sexprimer, si cest une élection qui donne monsieur LARCHER président, ça sera lui le président. Ca sera très difficile pour Gérard LARCHER, mais il a raison de se représenter. Et je répète, les groupes charnières, peuvent peut-être créer la surprise. Attendons samedi prochain.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Les 2 ministres élus hier, Gérard LONGUET et madame JOUANNO, est-ce quils doivent rester ministre ou se préparer à voter samedi, pour Gérard LARCHER, c'est-à-dire démissionner ?
PATRICK OLLIER Ah ! Moi, je préfèrerai quils se préparent à voter pour Gérard LARCHER. Comme ça va se faire à 2 ou 3 voix près, il faut mieux quils soient présents au Sénat. Je pense, dans lintérêt de la majorité présidentielle.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Donc il faut quils démissionnent ?
PATRICK OLLIER Cest leur responsabilité, et cest au président de la République de décider le choix stratégique qui doit être fait.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Dernière question le président de la République hésitait à convoquer le Parlement en congrès à Versailles, pour adopter comme en Allemagne ou Espagne la règle dor de léquilibre des finances publiques dans la Constitution. Après ce qui sest passé, le projet, il est enterré ?
PATRICK OLLIER Le projet dintérêt général, cest lintérêt de la France. Ce nest pas lintérêt de Nicolas SARKOZY et ça serait regrettable que les socialistes qui prennent maintenant le Sénat, fassent, tournent le dos à leurs responsabilités par rapport à lavenir de la France et des Français. Je le regrette. Mais cest vrai que ça va rendre les choses plus difficiles.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Voilà, et dire que pendant tout ce temps, la crise samplifie et les menaces sur la zone aussi. Bonne journée quand même monsieur OLLIER !
PATRICK OLLIER Merci.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 26 septembre 2011
PATRICK OLLIER Bonjour.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Le 25 septembre 2011 entre donc dans lhistoire avec fracas. Est-ce que ça sappelle lalternance ou une raclée ?
PATRICK OLLIER Nous avons été battus, la gauche va pouvoir effectivement conduire la destinée du Sénat, mais ça ne change rien, sur la gouvernance de la France, sur la possibilité du gouvernement de continuer à faire son travail.
JEAN-PIERRE ELKABBACH On va le voir, mais est-ce que vous avez le fair-play ce matin, de reconnaître la défaite, si ample, et le choc quelle provoque ce matin, encore, peut-être moins dans le pays que pour vous la majorité ?
PATRICK OLLIER Non, il y a un choc, une symbolique forte puisque effectivement le Sénat a une majorité de gauche, cest incontestable, mais à 2 voies près, je le rappelle. Premièrement. Deuxièmement, il faut limiter quand même les conséquences politiques de cette élection. 72 000 électeurs pour le Sénat, et nous avons subi des échecs en 2004, dabord avant lélection de Nicolas SARKOZY aux élections intermédiaires. En 2008 aux municipales, et en 2010. A partir de là, on connaissait les 72 000 électeurs et on savait que le Sénat allait évoluer. Nous pensions honnêtement nous pensions gagner la majorité, à 4 ou 5 sièges près. On la perd à 2 sièges près. Mais cétait une
JEAN-PIERRE ELKABBACH Donc cest une victoire quoi !
PATRICK OLLIER Non ! Ne me faites pas dire ce que je nai pas dit. Je reconnais
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais vous ne mavez pas répondu. Je veux dire, cest lalternance ou une défaite tellement importante que ça ressemble à une raclée ou à moins que ce soit les deux.
PATRICK OLLIER Non, mais ce sont des mots. Ce sont les mots que je naccepte pas. Ce nest pas une question de raclée, cétait prévu et je répète que nous avions pensé pouvoir gagner à 4-5 voix, on perd à 2 voix. Je signale que la gauche na que 2 voix de majorité, et effectivement ce nest pas ce qui va changer la vie des institutions.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais la majorité nouvelle, absolue, au Sénat, ce nest pas un avertissement et peut-être même une sanction ?
PATRICK OLLIER Non, non, cest une sanction, si vous le voulez en terme politique, puisquon perd la majorité du Sénat. Mais je répète que ces résultats étaient attendus. Je comprends les commentaires qui interviennent ce matin. Ce qui mintéresse cest de savoir, si le gouvernement de François FILLON va pouvoir continuer à gouverner ? La réponse est oui. Un exemple, monsieur JOSPIN de 97 à 2002, Premier ministre de gauche a gouverné avec un Sénat dopposition. Le Sénat était à droite. Ca ne la pas empêché de faire voter les 35 heures etc. avant monsieur MITTERRAND pendant 2 mandats, 2 mandats présidentiels, avait un Sénat à droite, ça ne la pas empêché de faire voter larticle 45 de la Constitution qui donne le dernier mot à lAssemblée prévoit ce genre dhypothèse. Donc sur le plan de la vie institutionnelle, ça na pas de grande signification.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais ça va être beaucoup plus dur pour Patrick OLLIER qui est là, à la conférence des présidents
PATRICK OLLIER Oui, mais jaccepte de souffrir, parce que certainement ça sera difficile pour moi. Mais je répète, ça retardera le vote des textes. Nous navons que 5 mois avant la fin de la législature. Et je doute que nous fassions voter néanmoins nos textes. Il ny a pas de relation entre les élections présidentielles, la conduite du gouvernement, et le résultat du Sénat.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Vous avez peut-être entendu Pierre MOSCOVICI, avec Bruce TOUSSAINT. Aujourdhui, le pouvoir na plus les mains libres a-t-il dit. Nicolas SARKOZY ne peut plus faire ce quil veut ?
PATRICK OLLIER Mais dabord Nicolas SARKOZY na jamais pu faire ce quil voulait, parce quil y a toujours des réticences dans les corps intermédiaires. Il y en a toujours eu également au Sénat. Je vous rappelle, il ne faut quand même pas exagérer. Nous navions pas la majorité absolue au Sénat. Nous avions une majorité relative. Et tout le monde saccordait à dire quau Sénat, cétait difficile et puis aujourdhui, tout le monde dit, ça y est, cest la gauche, donc ça va être impossible.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais vous entendez les commentaires
PATRICK OLLIER Ça sera plus difficile, cest tout !
JEAN-PIERRE ELKABBACH Patrick OLLIER, vous entendez les commentaires, cest un signal pour mai 2012, annonciateur dune alternance plus haut au sommet de lEtat, vous, vous connaissez bien le président de la République, est-ce de nature, ses résultats à le dissuader de se représenter ? Ou à le galvaniser pour reconquérir les électeurs et pour repartir vers cette mer des batailles qui est lélection présidentielle ?
PATRICK OLLIER Je vais vous répondre, mais je vais vous dire, avant quand même, que sil ny avait pas eu autant de listes dissidentes à lUMP, nous aurions gardé la majorité au Sénat.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais la faute à qui, sil y a des divisions ?
PATRICK OLLIER Les divisions malheureusement, il y en avait à gauche, mais il y en a eu plus à droite. Malheureusement, ça fait partie de ces élections sénatoriales qui sont spécifiques.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Et on avait limpression que porter létiquette UMP, cétait une casaque maudite ?
PATRICK OLLIER Non ! Il ne faut pas exagérer. Il y a simplement des sénateurs sortants qui nont pas été reconduits, qui ont voulu faire leur liste, on peut le regretter aujourdhui, mais cest vrai que ça nous a fait perdre 4 ou 5 sièges. Je voulais répondre à votre question, en aucun cas ceci est de nature à changer la détermination du président de la République. Je vous répète, ça ne changera en rien la gouvernance de la France, puisque le gouvernement va pouvoir faire voter ses textes. Et la détermination du président et tous ceux qui lentourent est totale. Et ça ne changera en rien, par rapport au corps électoral de 43 millions délecteurs, qui a rendez-vous en mars prochain pour les élections présidentielles, par rapport à ce score intermédiaire de 72 000 électeurs, qui étaient captifs depuis les élections
JEAN-PIERRE ELKABBACH Autrement dit, vous êtes en train de nous dire, ça devrait vous doper. François FILLON, le premier soir, reconnaît la défaite, prend acte. Et il dit : la bataille commence ?
PATRICK OLLIER Oui, bien sûr ! Bien sûr, quand on entend les commentaires des élus de gauche, la bataille électorale présidentielle est lancée. Je répète que ce résultat a une valeur symbolique, cest certain, mais na pas de concrétisation par rapport à la bataille qui est engagée. Nous sommes nous aussi, déjà en campagne présidentielle, et cest vrai que les commentaires sont désagréables pour nous, mais ça ne change rien à notre détermination.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Patrick OLLIER, la majorité défunte, est-ce quelle paie pour sa manière de réformer le contenu des réformes de lexécutif, souvent mené au pas de charge, on le dit, sans concertation, ou sans assez de concertation par exemple la réforme des collectivités territoriales ?
PATRICK OLLIER Alors il y a, on na pas encore analysé le détail des résultats, on na pas eu le temps, mais il y a peut-être effectivement, des conséquences de certaines réformes qui nont pas été suffisamment expliquées, en tout cas, pas suffisamment comprises. Je pense que tout ceci, se mélange aux divisions et se mélange aux échecs des élections municipales
JEAN-PIERRE ELKABBACH Et les affaires, et les affaires est-ce quelles ont eu une influence sur les grands électeurs à votre avis ?
PATRICK OLLIER Je ne suis pas capable de répondre à cette question. Mais
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais votre flair, et votre expérience politique, Patrick OLLIER ?
PATRICK OLLIER Je ne pense pas, pour la simple raison, que je répète encore, quà la suite des élections de 2004, et de 2008, nous savions, nous savions que le corps électoral avait basculé à gauche.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais pas à ce point ! Pas à ce point ! Larithmétique a bon dos, mais il y a dautres raisons qui peuvent sadditionner. Malgré la majorité absolue obtenue par le PS et les Verts, est-ce que Gérard LARCHER peut être réélu au plateau, c'est-à-dire à la présidence du Sénat ?
PATRICK OLLIER Dabord Gérard LARCHER est un excellent président du Sénat. Il a changé linstitution, il a réformé, il a impliqué des règles morales très fortes et très nouvelles, et quil soit candidat à sa succession est tout à fait légitime. Je voulais dire que jentends des commentaires ce matin, sur le fait que cest mécaniquement à gauche que la présidence doit aller. Le Sénat est particulier. Il y a des groupes charnières, dont on ne sait pas encore, à 2 ou 3 sénateurs près, ce quils vont représenter. Donc Gérard LARCHER a raison de se présenter et sil a une chance de gagner, il faut quil la tente, on fera tout pour laider.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais Jean-Pierre BEL, qui est le président du groupe socialiste au Sénat et qui a été très actif, qui aujourdhui est très courtisé alors quil était assez seul ces dernières semaines. Il met en garde, ce matin, contre un hold-up sur le Sénat ?
PATRICK OLLIER Il faut savoir ! La démocratie doit sexprimer, si cest une élection qui donne monsieur LARCHER président, ça sera lui le président. Ca sera très difficile pour Gérard LARCHER, mais il a raison de se représenter. Et je répète, les groupes charnières, peuvent peut-être créer la surprise. Attendons samedi prochain.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Les 2 ministres élus hier, Gérard LONGUET et madame JOUANNO, est-ce quils doivent rester ministre ou se préparer à voter samedi, pour Gérard LARCHER, c'est-à-dire démissionner ?
PATRICK OLLIER Ah ! Moi, je préfèrerai quils se préparent à voter pour Gérard LARCHER. Comme ça va se faire à 2 ou 3 voix près, il faut mieux quils soient présents au Sénat. Je pense, dans lintérêt de la majorité présidentielle.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Donc il faut quils démissionnent ?
PATRICK OLLIER Cest leur responsabilité, et cest au président de la République de décider le choix stratégique qui doit être fait.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Dernière question le président de la République hésitait à convoquer le Parlement en congrès à Versailles, pour adopter comme en Allemagne ou Espagne la règle dor de léquilibre des finances publiques dans la Constitution. Après ce qui sest passé, le projet, il est enterré ?
PATRICK OLLIER Le projet dintérêt général, cest lintérêt de la France. Ce nest pas lintérêt de Nicolas SARKOZY et ça serait regrettable que les socialistes qui prennent maintenant le Sénat, fassent, tournent le dos à leurs responsabilités par rapport à lavenir de la France et des Français. Je le regrette. Mais cest vrai que ça va rendre les choses plus difficiles.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Voilà, et dire que pendant tout ce temps, la crise samplifie et les menaces sur la zone aussi. Bonne journée quand même monsieur OLLIER !
PATRICK OLLIER Merci.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 26 septembre 2011