Texte intégral
Q - Bonsoir, je voulais évoquer avec vous la mort de Mme Marie Dedieu, cette Française tétraplégique qui est décédée. Elle était atteinte dun cancer et elle avait été enlevée en Somalie. La nouvelle a bouleversé le gouvernement. Avez-vous des informations supplémentaires ?
R - Je voudrais vous dire que le gouvernement exprime sa profonde émotion après lannonce ou les informations qui laissent à penser que Marie Dedieu est décédée.
Comme vous le savez, elle a été enlevée le 1er octobre dernier. Le gouvernement exprime sa profonde émotion et toute son attention envers sa famille et exige, sans condition le retour de sa dépouille mortelle. Cest vraiment ce à quoi nous nous attachons aujourdhui.
Q - La France a-t-elle tout fait pour la sauver ?
R - La France a tout fait pour la sauver. Il semblerait en létat actuel de nos informations que cest le défaut de soin qui soit à lorigine de ce décès. Vous savez que Marie Dedieu était tétraplégique et que, par ailleurs, elle était atteinte dun cancer. Cest vous dire la cruauté et la barbarie de ceux qui lont enlevée et qui nont pas permis la poursuite des soins que nos filières essayaient de mettre en place à travers les contacts que le gouvernement français avait établis.
Q - Est-ce, dune certaine façon, un assassinat ?
R - Cest, dune certaine façon, un assassinat et, en tout cas, un acte de cruauté et de barbarie hors du commun.
Q - Comment la France va-t-elle réagir à cela ?
R - Pour linstant, nous nous attachons à récupérer, comme je vous lai dit, sans condition et sans délai, la dépouille mortelle de Marie Dedieu.
En tout état de cause, nous nous concentrons également sur les autres français qui sont retenus à travers le monde. Ils sont huit aujourdhui, au Sahel, au Yémen, en Somalie et nous négocions sans relâche leur libération.
Q - Y a-t-il aujourdhui, pour les Français de létranger, des craintes particulières ou en tout cas le sentiment quils sont suffisamment protégés. Existe-t-il les moyens quil faut pour être protégé ?
R - La première source de protection, cest de ne pas aller dans les endroits que le gouvernement français et le ministère des Affaires étrangères leur indiquent comme étant des endroits dangereux.
Cest le cas aujourdhui de cette zone du Kenya, de la Somalie, des États limitrophes. Je voudrais en particulier leur signaler le logiciel Ariane avec son site qui leur permet en temps réel de repérer les zones qui sont dites à risque. Celle-ci en est une ; nous avons donc demandé à nos compatriotes de ne pas y aller.
Plus de 13 millions de nos compatriotes voyagent à travers le monde chaque année. Il est bien évident quils doivent éviter les zones dites dangereuses.
Q - Secrétaire dÉtat chargé de létranger, cest un poste nouveau dans le gouvernement. Vous avez succédé à David Douillet, quelle est votre mission réelle ? On a parfois accusé David Douillet de dire quil sagit dinciter les Français de létranger à bien voter puisquil y a maintenant 10 députés de létranger qui vont être désignés. Est-ce la fonction du secrétaire dÉtat chargé des Français de létranger ?
R - Le secrétaire dÉtat chargé des Français de létranger doit soccuper de nos plus de deux millions de compatriotes qui vivent en dehors de nos frontières. Il faut mettre ce chiffre au regard de ce quil était en lan 2000, de 900.000 à 1 million de compatriotes inscrits sur les listes et un million et demi aujourdhui. Ce chiffre a donc augmenté de plus de 50 %. Pour ces compatriotes qui résident en dehors de nos frontières se posent des problématiques spécifiques en matière de scolarisation, de protection sociale, de sécurité.
Cest donc tout lenjeu qui est le mien. En même temps, je dois prendre en main lorganisation des futures élections des onze députés des Français de létranger, comme vous lavez rappelé. Il sagit pour moi de sensibiliser nos compatriotes.
Q - Et non pas de les sensibiliser à voter UMP par exemple.
R - Vous pouvez reprendre toutes les déclarations publiques que jai déjà faites à travers les voyages que jai effectués depuis ma nomination, il ny a pas un mot de travers. Le seul message que je délivre, qui est un message déjà reçu par nos compatriotes, cest que ces députés des Français de létranger vont permettre de faire entendre leur voix aussi dans lhémicycle à lAssemblée nationale, de manière à assurer une sorte de veille juridique qui permettra déviter que des propositions de loi qui pourraient leur créer des torts puissent être discutées. De la même manière aussi, pousser en avant des textes qui continuent à assurer leur protection sociale, leur sécurité et à faciliter la scolarisation de leurs enfants.
Cest tout lenjeu de ce secrétariat dÉtat, en même temps quil cherche à coordonner laction qui est interministérielle. Comme vous le savez, comme vous lavez compris, nos compatriotes à létranger relèvent de nombreux secteurs ministériels.
Jai donc cette mission de protection, de pédagogie et certainement pas idéologique.
Q - Avant dêtre ministre, vous aviez souhaité que les Français établis à létranger qui ne paient pas dimpôt en France soient déchus de la nationalité française et cela avait suscité un certain émoi, notamment dans votre propre camp dailleurs.
R - Je vous prends au mot, je nai absolument pas participé à cela. La réalité, cest quil y a eu une proposition de loi rédigée par un député de la Loire. Elle cherche à viser uniquement nos compatriotes qui résident à létranger pour des raisons purement fiscales. Il ne sagissait en aucun cas de pointer du doigt ceux qui font la richesse économique de la France en dehors de nos frontières, qui participent pleinement à son rayonnement culturel et qui peuvent, dans le cadre de conventions fiscales, être exonéré dimpôt. Ce nest absolument pas lobjet et cela démontre justement à quel point il fallait quil y ait des députés des Français de létranger parce que je peux vous garantir quune telle proposition de loi, sil y avait eu des députés des Français de létranger à lAssemblée nationale, naurait même pas passé le barrage de la rédaction.
De la même façon que les sénateurs des Français de létranger le font au Sénat, je crois quil est important que les députés des Français de létranger puissent assurer une veille. De la même façon que moi, en tant que secrétaire dÉtat, je suis là pour les protéger et éviter ce genre danomalie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 octobre 2011
R - Je voudrais vous dire que le gouvernement exprime sa profonde émotion après lannonce ou les informations qui laissent à penser que Marie Dedieu est décédée.
Comme vous le savez, elle a été enlevée le 1er octobre dernier. Le gouvernement exprime sa profonde émotion et toute son attention envers sa famille et exige, sans condition le retour de sa dépouille mortelle. Cest vraiment ce à quoi nous nous attachons aujourdhui.
Q - La France a-t-elle tout fait pour la sauver ?
R - La France a tout fait pour la sauver. Il semblerait en létat actuel de nos informations que cest le défaut de soin qui soit à lorigine de ce décès. Vous savez que Marie Dedieu était tétraplégique et que, par ailleurs, elle était atteinte dun cancer. Cest vous dire la cruauté et la barbarie de ceux qui lont enlevée et qui nont pas permis la poursuite des soins que nos filières essayaient de mettre en place à travers les contacts que le gouvernement français avait établis.
Q - Est-ce, dune certaine façon, un assassinat ?
R - Cest, dune certaine façon, un assassinat et, en tout cas, un acte de cruauté et de barbarie hors du commun.
Q - Comment la France va-t-elle réagir à cela ?
R - Pour linstant, nous nous attachons à récupérer, comme je vous lai dit, sans condition et sans délai, la dépouille mortelle de Marie Dedieu.
En tout état de cause, nous nous concentrons également sur les autres français qui sont retenus à travers le monde. Ils sont huit aujourdhui, au Sahel, au Yémen, en Somalie et nous négocions sans relâche leur libération.
Q - Y a-t-il aujourdhui, pour les Français de létranger, des craintes particulières ou en tout cas le sentiment quils sont suffisamment protégés. Existe-t-il les moyens quil faut pour être protégé ?
R - La première source de protection, cest de ne pas aller dans les endroits que le gouvernement français et le ministère des Affaires étrangères leur indiquent comme étant des endroits dangereux.
Cest le cas aujourdhui de cette zone du Kenya, de la Somalie, des États limitrophes. Je voudrais en particulier leur signaler le logiciel Ariane avec son site qui leur permet en temps réel de repérer les zones qui sont dites à risque. Celle-ci en est une ; nous avons donc demandé à nos compatriotes de ne pas y aller.
Plus de 13 millions de nos compatriotes voyagent à travers le monde chaque année. Il est bien évident quils doivent éviter les zones dites dangereuses.
Q - Secrétaire dÉtat chargé de létranger, cest un poste nouveau dans le gouvernement. Vous avez succédé à David Douillet, quelle est votre mission réelle ? On a parfois accusé David Douillet de dire quil sagit dinciter les Français de létranger à bien voter puisquil y a maintenant 10 députés de létranger qui vont être désignés. Est-ce la fonction du secrétaire dÉtat chargé des Français de létranger ?
R - Le secrétaire dÉtat chargé des Français de létranger doit soccuper de nos plus de deux millions de compatriotes qui vivent en dehors de nos frontières. Il faut mettre ce chiffre au regard de ce quil était en lan 2000, de 900.000 à 1 million de compatriotes inscrits sur les listes et un million et demi aujourdhui. Ce chiffre a donc augmenté de plus de 50 %. Pour ces compatriotes qui résident en dehors de nos frontières se posent des problématiques spécifiques en matière de scolarisation, de protection sociale, de sécurité.
Cest donc tout lenjeu qui est le mien. En même temps, je dois prendre en main lorganisation des futures élections des onze députés des Français de létranger, comme vous lavez rappelé. Il sagit pour moi de sensibiliser nos compatriotes.
Q - Et non pas de les sensibiliser à voter UMP par exemple.
R - Vous pouvez reprendre toutes les déclarations publiques que jai déjà faites à travers les voyages que jai effectués depuis ma nomination, il ny a pas un mot de travers. Le seul message que je délivre, qui est un message déjà reçu par nos compatriotes, cest que ces députés des Français de létranger vont permettre de faire entendre leur voix aussi dans lhémicycle à lAssemblée nationale, de manière à assurer une sorte de veille juridique qui permettra déviter que des propositions de loi qui pourraient leur créer des torts puissent être discutées. De la même manière aussi, pousser en avant des textes qui continuent à assurer leur protection sociale, leur sécurité et à faciliter la scolarisation de leurs enfants.
Cest tout lenjeu de ce secrétariat dÉtat, en même temps quil cherche à coordonner laction qui est interministérielle. Comme vous le savez, comme vous lavez compris, nos compatriotes à létranger relèvent de nombreux secteurs ministériels.
Jai donc cette mission de protection, de pédagogie et certainement pas idéologique.
Q - Avant dêtre ministre, vous aviez souhaité que les Français établis à létranger qui ne paient pas dimpôt en France soient déchus de la nationalité française et cela avait suscité un certain émoi, notamment dans votre propre camp dailleurs.
R - Je vous prends au mot, je nai absolument pas participé à cela. La réalité, cest quil y a eu une proposition de loi rédigée par un député de la Loire. Elle cherche à viser uniquement nos compatriotes qui résident à létranger pour des raisons purement fiscales. Il ne sagissait en aucun cas de pointer du doigt ceux qui font la richesse économique de la France en dehors de nos frontières, qui participent pleinement à son rayonnement culturel et qui peuvent, dans le cadre de conventions fiscales, être exonéré dimpôt. Ce nest absolument pas lobjet et cela démontre justement à quel point il fallait quil y ait des députés des Français de létranger parce que je peux vous garantir quune telle proposition de loi, sil y avait eu des députés des Français de létranger à lAssemblée nationale, naurait même pas passé le barrage de la rédaction.
De la même façon que les sénateurs des Français de létranger le font au Sénat, je crois quil est important que les députés des Français de létranger puissent assurer une veille. De la même façon que moi, en tant que secrétaire dÉtat, je suis là pour les protéger et éviter ce genre danomalie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 octobre 2011