Déclaration de M. Edouard Courtial, secrétaire d'Etat aux Français de l'étranger, sur les efforts en faveur des Français résidants à l'étranger, à Houston (Etats-Unis) le 18 novembre 2011.

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Circonstance : Déplacement aux Etats-Unis d'Amérique, du 14 au 20 novembre 2011

Texte intégral

Mes Chers Compatriotes,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Au lendemain de ma nomination j’annonçais, devant l’assemblée des Français de l’étranger, que je voulais aller à la rencontre de nos compatriotes expatriés, à votre rencontre.
Il me paraissait essentiel de vous assurer de l’attachement de la Nation et ce non pas seulement au moyen de messages venus d’au-delà des mers, mais sur place, en personne, en engageant sans tarder un dialogue direct avec vous.
Me voici parmi vous aujourd’hui à Houston. Comme vous pouvez le constater, j’ai eu à cœur de rapidement faire de ma volonté de dialogue un programme concret.
Mon expérience d’élu local et de député m’a en effet appris qu’une connaissance fine des réalités vécues se forge de près, que seul l’échange direct permet de prendre la mesure de la variété des situations et d’en reconnaître les constantes et les spécificités.
En ma qualité de Secrétaire d’État aux Français de l’Étranger, le nombre de mes interlocuteurs privilégiés est compris entre deux millions et deux millions et demi, ils sont répartis sur tous les continents, exercent toutes les professions et doivent composer avec tous les environnements imaginables. Pas moins !
En vous rencontrant ce soir, je sais que je fais la connaissance d’une communauté active qui évolue dans un contexte stimulant et sûr.
Tel n’est malheureusement pas le cas partout.
Je pense à nos concitoyens qui ont été retenus en otage et dont le seul crime était d’être Français.
Je me réjouis comme vous de la libération, il y a quelques jours, de nos trois compatriotes qui étaient retenus au Yémen et j’ai une pensée pour ceux qui sont encore otages de par le monde.
Je peux vous assurer que nous sommes mobilisés pour obtenir, pour eux aussi, un retour auprès des leurs, auprès de nous, aussi vite que possible.
Je veux également rendre hommage à nos armées, à nos soldats engagés dans des opérations extérieures pour assurer la sécurité de nos compatriotes et qui payent parfois de leur vie leur sens du devoir.
Je pense à nos 76 officiers, sous-officiers, officiers-mariniers et soldats morts en Afghanistan.
Comprenons-nous bien, ces réalités dures, parfois dramatiques, n’atténuent en rien l’importance de vos préoccupations, de vos attentes.
Afin d’agir opportunément pour tous les Français de l’étranger, il importe d’être soucieux du sort de chacun.
A ceux qui ont pu s’interroger sur la création de ce Secrétariat d’État, je souhaite rappeler qu’elle s’inscrit dans la continuité des initiatives majeures mises en œuvre depuis le début des années 1980 pour assurer aux Français de l’étranger leur place dans le débat national.
La représentation parlementaire était une priorité.
Vous disposez de conseillers, de représentants au Sénat et vous aurez dès l’an prochain des élus à l’Assemblée Nationale.
En regard de ce dispositif, le Secrétariat d’État chargé des Français de l’étranger apparaît pour ce qu’il est à part entière : un outil à votre service au cœur de l’exécutif, pendant naturel d’une représentation consistante au Parlement.
Sous l’autorité du Ministre d’État, mon action se veut interministérielle, tant il est vrai que les questions relatives aux Français de l’étranger ne sont pas du seul ressort du ministère des Affaires étrangères et européennes.
Ainsi, au-delà de l’action remarquable de la direction des Français à l’étranger et de l’administration consulaire et de l’ensemble du réseau consulaire à l’étranger, j’entends agir dans les trois domaines prioritaires pour vous et pour l’ensemble de nos compatriotes expatriés : l’éducation, la sécurité et la protection sociale.
Vous le savez, le réseau de nos établissements d’enseignement à l’étranger est un des fleurons de notre action extérieure.
Awty International School à Houston, Dallas international School et Austin International School sont au Texas trois établissements d’excellence qui font honneur à ce réseau.
L’annonce en Conseil des ministres du plan de développement de l’enseignement français à l’étranger, le 15 juin dernier, témoigne de l’attention que le gouvernement porte à ce puissant instrument de rayonnement de la France, avec, notamment le maintien d’une dotation budgétaire de 420 millions d’euros pour la période 2011-2013.
Plus concrètement, comme vous le savez, depuis 2007, l’effort de la collectivité nationale en matière d’aide à la scolarité à l’étranger est considérable.
Le dispositif de prise en charge de la scolarité voulue par le président de la République et celui des bourses scolaires permettent de soutenir un nombre croissant de familles et d’élèves : 120 millions d’euros pour 31.000 bénéficiaires.
Le rapport de Mmes Geneviève Colot, députée de l’Essonne, et Sophie Joissains, sénateur des Bouches-du-Rhône, remis au président de la République le 3 novembre 2010, a conforté le bienfondé de la prise en charge tout en proposant son plafonnement au niveau des droits d’écolage de l’année scolaire 2007-2008, et ce à compter de la rentrée de septembre 2011.
La sécurité des Français, qu’ils soient résidents ou de passage, est un devoir de l’État, où qu’ils soient.
Dans un pays comme les États-Unis, dans un État comme le Texas, le risque est certes bien différent de celui qui peut prévaloir dans le voisinage de grands volcans par exemple.
Toutefois, comme vous le savez, Houston a été touchée violemment à plusieurs reprises par des ouragans.
Le plan de crise du Consulat général de France à Houston vise précisément à permettre au Centre de crise de disposer d’un relai sur place en toutes circonstances.
Vous l’aurez compris, ce vaste travail en réseau est permanent et peut vous être d’un grand secours, ici et ailleurs.
Si excellent soit-il, il demeure perfectible et, là encore, votre expérience nous est précieuse au quotidien.
Essentielle dans de nombreuses circonscriptions, la protection sociale n’est pas un sujet majeur à Houston, et il y a lieu de s’en réjouir.
Je souhaite donc évoquer cette question en me limitant à deux points : les retraites et la vie associative.
Un nombre croissant de retraités français s’installent à l’étranger.
Dans le même temps, un nombre croissant d’expatriés atteignent l’âge de la retraite et font le choix de demeurer dans leur pays de résidence.
Il nous appartient donc de faire face à un besoin de protection nouveau, tant sur le plan médical que des intérêts patrimoniaux.
Ce défi, nous entendons le relever en relation étroite avec vous.
Que vous connaissiez déjà cette situation ou que vous y prépariez, le Consulat général de France à Houston est votre premier interlocuteur.
Il a vocation à vous orienter et à me faire connaître les difficultés particulières rencontrées.
Je voudrais aussi rendre hommage aux associations locales.
Je pense bien sûr à Houston Accueil qui forte de plusieurs centaines d’adhérents et de l’implication bénévole de son bureau, accomplit un travail remarquable tant par sa générosité et sa variété que par son efficacité.
Je pense aussi à EFGH, cette association qui développe depuis un peu plus d’un an le programme FLAM à Houston.
Le travail impressionnant qui a été accompli leur permet de préserver et développer les compétences en français de nos jeunes compatriotes scolarisés dans des établissements américains.
J’assure également de mon soutien et exprime ma reconnaissance aux associations d’anciens combattants qui entretiennent avec fidélité et dévouement la flamme de la mémoire de nos soldats qui reposent hors de France.
Mesdames et Messieurs,
Aux priorités que je viens d’énoncer, j’ajoute les échéances électorales de 2012.
L’année prochaine, les Français de l’étranger pourront élire le président de la République pour la 6ème fois.
Et pour la première fois, onze députés seront élus par les Français établis hors de France.
L’élection de ces onze députés est issue de la réforme constitutionnelle de 2008.
Résultant d’un engagement du président de la République durant la campagne électorale de 2007, elle renforce et complète la représentation des Français de l’étranger au Parlement, aux côtés de leurs douze collègues du Sénat, en l’alignant dans son principe sur le droit commun.
Un des enjeux de ces nouvelles élections réside dans la participation et donc sur l’information des électeurs des possibilités de vote prévues par la loi.
Pour faire simple, on vote au même endroit pour les deux élections, soit en France soit à l’étranger.
Il faut donc éviter que, faute d’avoir été informés ou de ne pas avoir compris le nouveau cadre juridique, des électeurs soient privés de l’exercice matériel de leur droit de vote.
Pour favoriser la participation, il est essentiel de «rapprocher l’urne de l’électeur».
Dans cette circonscription, cinq bureaux seront ouverts dans trois villes à cette fin.
Je mesure ce que cela implique d’efforts et d’organisation pour une structure polyvalente comme le consulat, je souhaite également saluer l’implication citoyenne de ceux d’entre vous qui se sont déjà portés volontaires pour participer aux opérations électorales au sein de ces bureaux à Houston, Dallas et Austin.
Le vote électronique n’est pas un gadget.
J’y attache la plus grande importance.
Nous faisons œuvre de précurseurs dans un champ encore expérimental.
De son succès dépendra son extension à d’autres types de scrutins. C’est pourquoi nous avons une obligation de résultats et nous sommes contraints au zéro défaut.
Afin de mettre toutes les chances de réussite de notre côté, un test grandeur nature sera effectué au début du mois de décembre, pour lequel nos consuls et consuls généraux ont identifié de nombreux volontaires.
Houston n’a évidemment pas fait exception, et je remercie ceux d’entre vous qui ont accepté de participer à cet exercice.
Le vote électronique s’inscrit dans le cadre de la modernisation des procédures qu’il nous faut poursuivre.
J’aurais bien d’autres sujets à aborder, mais je ne puis faire durer davantage ce discours alors que j’indiquais en introduction que je suis venu dialoguer avec vous.
Ce dialogue, je suis prêt à l’engager, je suis venu pour cela, alors n’hésitez pas à venir vers moi.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 novembre 2011