Texte intégral
Monsieur le Ministre, Cher Charles Josselin,
Messieurs les Directeurs généraux, Chers Christian Masset et Cyrille Pierre,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Les «Rendez-vous de lexpertise» sont un temps fort pour les acteurs du développement.
Je men réjouis et voudrais saluer lensemble des personnalités et des institutions françaises, publiques et privées, qui concourent à la réussite de cet évènement.
Lexpertise internationale nest pas, comme on le croit parfois, seulement un sujet technique. Elle recouvre un enjeu politique.
Dans notre effort de solidarité et dAPD, lengagement financier est essentiel. Il représente près de 10 milliards deuros en 2011 dont une proportion importante, près de 40%, transite par les canaux multilatéraux.
Le corolaire obligé de cette implication financière massive réside dans la mobilisation de nos moyens humains. En dautres termes, laide au développement ne se résume pas à une question dargent !
Lexpertise cest donc cette dimension irremplaçable qui accompagne notre aide, promeut nos valeurs, nos techniques, notre vision des choses et parfois du monde. Elle est indissociable de leffort budgétaire.
Cest pourquoi la représentation nationale sest saisie de ce sujet dont elle a mesuré la portée.
Par la loi du 27 juillet 2010 sur laction extérieure de lÉtat et par les actions entreprises en faveur de la modernisation de notre dispositif dassistance technique à limage de la création de «France Expertise Internationale» (FEI), opérateur du ministère des Affaires étrangères en charge de lassistance technique et de lexpertise françaises à létranger, elle a profondément renouvelé notre dispositif public.
Nous avons aujourdhui avec FEI un établissement performant, autofinancé, capable de répondre à tous les types dappels doffres, de recruter lexpertise française, publique ou privée, européenne ou étrangère selon une gestion de droit privé. Cest un gage de souplesse et de réactivité.
Nous disposons désormais dun instrument adapté. Son action permet, avec celle des autres opérateurs, de proposer une offre française cohérente en répondant au plus près aux objectifs du millénaire.
Cette offre vaut aussi pour la préservation des biens publics mondiaux, la gouvernance démocratique et les droits de lHomme ou encore le soutien aux États fragiles.
La pleine synergie entre nos différents opérateurs est lautre condition du succès.
À ce titre, le conseil dorientation de lexpertise technique publique et privée, dont la présidence a été confiée à M. Thierry Courtaigne, Directeur général du MEDEF International, sera le lieu privilégié de la concertation entre tous les opérateurs français de lexpertise internationale. La complémentarité entre nos opérateurs est nécessaire. À cet égard, je ne doute pas que la structure animée par M. Courtaigne facilitera notre action densemble.
Lesprit de la réforme de 2010 est donc clair : renforcer la crédibilité de notre système dexpertise. Le rendre plus efficace et plus compétitif.
Il nous revient par conséquent dêtre présents sur deux terrains : celui de lassistance technique dans les pays bénéficiaires de laide, qui est votre «cur de métier», et celui de la concurrence à laquelle nos opérateurs nationaux sont confrontés.
Car lexpertise internationale est aussi un marché.
Nayons pas peur de le dire, nous y défendons des intérêts économiques et financiers. Nos partenaires, quils soient américains, allemands, britanniques ou espagnols lont bien compris.
Au moment où lon constate une tension sur nos moyens budgétaires il est essentiel de faire preuve de dynamisme et de participer, comme nous le faisons déjà, aux appels doffres multilatéraux, quils soient européens, onusiens ou autres.
Il nest pas illégitime à cet égard de rechercher un «retour sur investissement» ainsi quune meilleure visibilité de leffort que nous consentons par les canaux multilatéraux. Cest ce que nos partenaires font avec détermination.
Permettez-moi dillustrer mon propos :
Un appel doffres, adossé aux crédits européens du FED, est actuellement en cours en République centrafricaine. Il porte sur près de 2 millions deuros destinés à financer la modernisation de la justice et de la police de ce pays. Nous sommes sur les rangs pour proposer notre savoir faire. Il serait heureux que notre opérateur soit retenu, que nos experts soient choisis pour aider ce partenaire africain à progresser dans un secteur déterminant pour sa gouvernance. Je rappelle que la France contribue sur son budget à hauteur de 800 millions deuros par an au financement du FED, soit 20% du montant total de cet instrument européen.
Autre exemple, en République démocratique du Congo, plus grand pays francophone du monde, notre expertise a été sélectionnée conjointement par les coopérations britannique et suédoise pour conduire, sur leurs financements, une réforme visant au pluralisme des médias.
De manière plus générale, FEI est maintenant la deuxième agence française, aux côtés de lAFD, accréditée par lUnion européenne pour gérer des fonds communautaires qui lui sont transférés. Il y a là un champ dactivité considérable à développer pour démultiplier nos moyens dintervention.
Je note aussi que FEI a été désigné par le ministère des Affaires étrangères pour gérer le dispositif «5% Fonds mondial», soit 18 millions deuros, destinés aux ONG. Ceci, afin daider les pays africains notamment francophones, à mieux lutter, et parfois de façon plus rigoureuse, contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme.
Lexpertise internationale est un instrument majeur de diffusion de notre influence.
Ainsi, aider à la modernisation dun système administratif ou juridique et en favoriser le rapprochement avec nos schémas cest uvrer à long terme au développement dun pays partenaire et établir une plus grande proximité bilatérale avec lui. Ce type daction, souvent patiente et minutieuse, est porteur de retombées significatives pour nos entreprises, nos opérateurs, tous nos acteurs de la solidarité internationale.
Naturellement, il ne sagit pas de calquer et encore moins dimposer un modèle, mais dintégrer des principes de bonne gestion et defficacité de laide universellement promus par la communauté internationale.
Respecter la prééminence du bénéficiaire dans lorganisation de laide est lélément clé de notre approche.
Cette édition des «Rendez-vous de lexpertise française à linternational» aura une fois de plus constitué un temps déchanges féconds entre opérateurs et acteurs de la coopération internationale, français et européens, publics et privés.
Je men félicite et vous engage à agir, tous ensemble, comme une «équipe France» unie et consciente de son rôle dans la mondialisation et dans lespace de solidarité européen.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 novembre 2011
Messieurs les Directeurs généraux, Chers Christian Masset et Cyrille Pierre,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Les «Rendez-vous de lexpertise» sont un temps fort pour les acteurs du développement.
Je men réjouis et voudrais saluer lensemble des personnalités et des institutions françaises, publiques et privées, qui concourent à la réussite de cet évènement.
Lexpertise internationale nest pas, comme on le croit parfois, seulement un sujet technique. Elle recouvre un enjeu politique.
Dans notre effort de solidarité et dAPD, lengagement financier est essentiel. Il représente près de 10 milliards deuros en 2011 dont une proportion importante, près de 40%, transite par les canaux multilatéraux.
Le corolaire obligé de cette implication financière massive réside dans la mobilisation de nos moyens humains. En dautres termes, laide au développement ne se résume pas à une question dargent !
Lexpertise cest donc cette dimension irremplaçable qui accompagne notre aide, promeut nos valeurs, nos techniques, notre vision des choses et parfois du monde. Elle est indissociable de leffort budgétaire.
Cest pourquoi la représentation nationale sest saisie de ce sujet dont elle a mesuré la portée.
Par la loi du 27 juillet 2010 sur laction extérieure de lÉtat et par les actions entreprises en faveur de la modernisation de notre dispositif dassistance technique à limage de la création de «France Expertise Internationale» (FEI), opérateur du ministère des Affaires étrangères en charge de lassistance technique et de lexpertise françaises à létranger, elle a profondément renouvelé notre dispositif public.
Nous avons aujourdhui avec FEI un établissement performant, autofinancé, capable de répondre à tous les types dappels doffres, de recruter lexpertise française, publique ou privée, européenne ou étrangère selon une gestion de droit privé. Cest un gage de souplesse et de réactivité.
Nous disposons désormais dun instrument adapté. Son action permet, avec celle des autres opérateurs, de proposer une offre française cohérente en répondant au plus près aux objectifs du millénaire.
Cette offre vaut aussi pour la préservation des biens publics mondiaux, la gouvernance démocratique et les droits de lHomme ou encore le soutien aux États fragiles.
La pleine synergie entre nos différents opérateurs est lautre condition du succès.
À ce titre, le conseil dorientation de lexpertise technique publique et privée, dont la présidence a été confiée à M. Thierry Courtaigne, Directeur général du MEDEF International, sera le lieu privilégié de la concertation entre tous les opérateurs français de lexpertise internationale. La complémentarité entre nos opérateurs est nécessaire. À cet égard, je ne doute pas que la structure animée par M. Courtaigne facilitera notre action densemble.
Lesprit de la réforme de 2010 est donc clair : renforcer la crédibilité de notre système dexpertise. Le rendre plus efficace et plus compétitif.
Il nous revient par conséquent dêtre présents sur deux terrains : celui de lassistance technique dans les pays bénéficiaires de laide, qui est votre «cur de métier», et celui de la concurrence à laquelle nos opérateurs nationaux sont confrontés.
Car lexpertise internationale est aussi un marché.
Nayons pas peur de le dire, nous y défendons des intérêts économiques et financiers. Nos partenaires, quils soient américains, allemands, britanniques ou espagnols lont bien compris.
Au moment où lon constate une tension sur nos moyens budgétaires il est essentiel de faire preuve de dynamisme et de participer, comme nous le faisons déjà, aux appels doffres multilatéraux, quils soient européens, onusiens ou autres.
Il nest pas illégitime à cet égard de rechercher un «retour sur investissement» ainsi quune meilleure visibilité de leffort que nous consentons par les canaux multilatéraux. Cest ce que nos partenaires font avec détermination.
Permettez-moi dillustrer mon propos :
Un appel doffres, adossé aux crédits européens du FED, est actuellement en cours en République centrafricaine. Il porte sur près de 2 millions deuros destinés à financer la modernisation de la justice et de la police de ce pays. Nous sommes sur les rangs pour proposer notre savoir faire. Il serait heureux que notre opérateur soit retenu, que nos experts soient choisis pour aider ce partenaire africain à progresser dans un secteur déterminant pour sa gouvernance. Je rappelle que la France contribue sur son budget à hauteur de 800 millions deuros par an au financement du FED, soit 20% du montant total de cet instrument européen.
Autre exemple, en République démocratique du Congo, plus grand pays francophone du monde, notre expertise a été sélectionnée conjointement par les coopérations britannique et suédoise pour conduire, sur leurs financements, une réforme visant au pluralisme des médias.
De manière plus générale, FEI est maintenant la deuxième agence française, aux côtés de lAFD, accréditée par lUnion européenne pour gérer des fonds communautaires qui lui sont transférés. Il y a là un champ dactivité considérable à développer pour démultiplier nos moyens dintervention.
Je note aussi que FEI a été désigné par le ministère des Affaires étrangères pour gérer le dispositif «5% Fonds mondial», soit 18 millions deuros, destinés aux ONG. Ceci, afin daider les pays africains notamment francophones, à mieux lutter, et parfois de façon plus rigoureuse, contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme.
Lexpertise internationale est un instrument majeur de diffusion de notre influence.
Ainsi, aider à la modernisation dun système administratif ou juridique et en favoriser le rapprochement avec nos schémas cest uvrer à long terme au développement dun pays partenaire et établir une plus grande proximité bilatérale avec lui. Ce type daction, souvent patiente et minutieuse, est porteur de retombées significatives pour nos entreprises, nos opérateurs, tous nos acteurs de la solidarité internationale.
Naturellement, il ne sagit pas de calquer et encore moins dimposer un modèle, mais dintégrer des principes de bonne gestion et defficacité de laide universellement promus par la communauté internationale.
Respecter la prééminence du bénéficiaire dans lorganisation de laide est lélément clé de notre approche.
Cette édition des «Rendez-vous de lexpertise française à linternational» aura une fois de plus constitué un temps déchanges féconds entre opérateurs et acteurs de la coopération internationale, français et européens, publics et privés.
Je men félicite et vous engage à agir, tous ensemble, comme une «équipe France» unie et consciente de son rôle dans la mondialisation et dans lespace de solidarité européen.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 novembre 2011