Déclaration de M. Alain Juppé, ministre des affaires étrangères et européennes, en réponse à une question d'actualité à l'Assemblée nationale sur la libération de trois otages français retenus au Yémen, Paris le 15 novembre 2011.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Alain Juppé - Ministre des affaires étrangères et européennes

Circonstance : Question d'actualité à l'Assemblée nationale le 15 novembre 2011

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,

J'ai été heureux d'accueillir hier soir à Villacoublay, au nom du président de la République et du Premier ministre, les trois jeunes membres de l'Organisation Triangle qui ont été pris en otages pendant près de six mois au Yémen.
Cette libération, nous la devons en grande partie au Sultanat d'Oman dont l'aide à été précieuse et je tiens à remercier ici le sultan et les autorités d'Oman.
Nous la devons aussi à l'efficacité de nos services et je voudrais saluer tout particulièrement, même si cette institution appartient à mon ministère, le centre de crise du Quai d'Orsay qui fait preuve d'une mobilisation de tous les instants.
Ce travail, nous continuons à le faire pour obtenir la libération de nos quatre otages détenus depuis plus d'un an au Mali et de notre otage en Somalie, ne l'oublions pas, détenu depuis plus de deux ans.
M. Salah Hamouri n'est pas otage, ne confondons pas tout, il n'est pas otage, il est prisonnier de la justice israélienne et il n'y a pas de jour où nous n'intervenions pour demander sa libération anticipée. Alors qu'on ne nous fasse pas de mauvaises querelles sur ce plan-là.
Vous me parlez de la menace terroriste ; elle est grandissante notamment dans toute la zone qui va du Yémen jusqu'au Nigeria, et notre politique se déploie selon trois axes :
D'abord, renforcer nos capacités de renseignements et d'informations en liaison avec les services américains, européens, africains et asiatiques. Je peux citer, en exemple, ce qui s'est passé en Mauritanie récemment où, grâce à une information fournie par nos services, un attentat a été déjoué.
Deuxièmement, former les forces de sécurité partout où on nous le demande ; c'est le cas en Somalie et au Kenya contre les Shebab, en Mauritanie et au Niger contre l'Aqmi. C'est le cas également au Nigeria - j'étais d'ailleurs à Kano il y a peu de temps - contre Boko Haram.
Enfin, un troisième axe, encourager la coopération régionale, notamment au Sahel. Je voudrais simplement souligner que la meilleure arme contre le terrorisme, c'est aussi la lutte pour la démocratie et pour le développement, qui est l'un des points forts de la diplomatie française.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 novembre 2011