Texte intégral
Madame la Présidente,
Monsieur le Secrétaire général,
Messieurs, Mesdames les Ministres,
En raison du Conseil Affaires étrangères qui sest tenu hier à Bruxelles, je nai malheureusement pas pu assister à louverture de vos travaux. Cest donc un grand plaisir pour moi de vous rejoindre ce matin.
Deux mois après la réunion de concertation que vous aviez organisée à New York en marge de lAssemblée générale des Nations unies, Madame la Présidente, cette conférence ministérielle est loccasion de faire un nouveau point détape sur les engagements du Sommet de Montreux doctobre 2010. Cest aussi loccasion de nous projeter vers lavenir, et notamment vers le prochain Sommet qui se tiendra à Kinshasa en octobre 2012. Ma conviction, cest que laction que nous menons ensemble est plus indispensable que jamais.
Notre action est indispensable pour encourager les progrès de la démocratie partout sur la planète.
Avec le «Printemps arabe», qui - faut-il le rappeler ? - a débuté dans un pays francophone, un vent despoir et de liberté sest levé en 2011 sur la Rive Sud de la Méditerranée. La Tunisie et le Maroc viennent de connaître des élections réussies et se dotent de nouveaux gouvernements auxquels nous souhaitons bonne chance. En Égypte, les opérations de vote sont en cours et se déroulent dans de bonnes conditions.
Mais nous le savons, le processus de transition sera long et incertain. Nous devons ensemble soutenir cette évolution historique, qui saccompagne de nombreux défis à relever. Nous devons agir dans un esprit de confiance, mais aussi de vigilance, pour que les aspirations des populations au respect des principes démocratiques et des droits de lHomme, et de la femme, ne soient pas déçues.
Notre organisation sest engagée très fortement en ce sens. Il y a 10 jours à Koweït, jai accueilli officiellement lOrganisation internationale de la Francophonie au sein du partenariat de Deauville. Je vous remercie, Monsieur le Secrétaire général, davoir pris linitiative de cette adhésion, fidèle à la vocation de la Francophonie de soutenir et daider concrètement les pays qui sengagent sur la voie de réformes économiques et politiques profondes. La Francophonie a toute sa place dans le Partenariat de Deauville. Elle peut y jouer un rôle essentiel grâce aux instruments dont elle dispose, notamment par la voie de ses programmes de coopération en matière dapprofondissement de lÉtat de droit. Nous avons pu à Koweït franchir un pas significatif en définissant des plans daction. Je souhaite que nous restions mobilisés et que nous fassions preuve de persévérance. Laction que nous menons est parfois peu visible. Mais cest une action de fond, qui portera tous ses fruits à moyen et long terme.
Au-delà du Printemps arabe, notre organisation aura encore beaucoup à faire sur le continent africain dans les mois qui viennent.
Je pense notamment à la Côte dIvoire et à la Guinée, où nous devons accompagner les autorités dans les processus de reconstruction et de réconciliation.
Je pense aussi à Madagascar, où la signature de la feuille de route et la constitution dun gouvernement inclusif ont constitué deux étapes majeures vers lorganisation des élections lannée prochaine. Je me réjouis de ladoption avant-hier par le Conseil permanent de la Francophonie dune résolution qui ouvre une perspective à légard des autorités de la transition. Il est essentiel que Madagascar et son peuple soient assurés de notre soutien dans cette phase délicate. Je remercie lOrganisation internationale de la Francophonie pour les actions quelle met en place dans ce pays afin daccompagner le processus électoral. Nous avons décidé de verser une contribution exceptionnelle de 300 000 euros pour vous aider dans cette tâche.
En République démocratique du Congo, la France est vivement préoccupée par les incidents et les nombreuses irrégularités qui ont émaillé le scrutin au début de cette semaine. Les missions dobservation électorale internationale ont commencé à rendre leurs conclusions et nous attendons les résultats provisoires des élections pour le début de la semaine prochaine. Quels que soient ces résultats, tout devra être mis en uvre pour éviter les violences et assurer la sécurité de la population. Cest la responsabilité première des autorités et des forces de lordre congolaises. Cest également celle de lensemble des responsables politiques. La communauté internationale doit rester vigilante. À cet égard, lOrganisation internationale de la Francophonie a une responsabilité particulière, notamment dans la perspective du prochain Sommet des chefs dÉtat, en octobre 2012, à Kinshasa.
Laction que nous menons est également indispensable pour contribuer à la construction dune gouvernance mondiale plus juste et plus efficace. Dans le cadre de la Présidence du G8 et du G20, la France a pris toute sa part à cet effort cours de lannée écoulée.
Jai eu loccasion de le dire à plusieurs dentre vous à New York en septembre dernier : dans un monde en plein bouleversement, la Francophonie ne doit pas se tenir à lécart de la réflexion sur lévolution de la gouvernance mondiale. Bien au contraire. Nous sommes riches de nos diversités. Nous transcendons les groupements et les organisations. Mobilisons-nous ensemble. Soyons force de proposition pour nourrir les débats. Agissons concrètement en faveur dune gouvernance mondiale renouvelée.
Je pense en particulier à la gouvernance de lenvironnement, aujourdhui fragmentée, insuffisante, peu efficace. Jusquau 9 décembre se tient la Conférence de Durban. Dans quelques mois se tiendra la conférence de «Rio + 20». Pourquoi ne déciderions-nous pas de promouvoir ensemble la création dune organisation mondiale de lenvironnement, basée à Nairobi, capable dagir au bénéfice des pays en développement ? Voilà une ambition politique que nous pourrions porter dans les prochains mois. Cela nous permettrait de jouer un rôle pilote et de contribuer pleinement au succès de «Rio+20».
Enfin, notre action est bien évidemment indispensable pour promouvoir la langue française dans le monde. Promouvoir la langue française, cest porter nos valeurs et notre vision du monde, cest défendre la diversité culturelle, cest encourager le dialogue entre les peuples et les cultures.
Vous connaissez lengagement de la France dans ce domaine. En octobre dernier, jai souhaité lorganisation au ministère des Affaires étrangères et européennes dÉtats généraux de la promotion de la langue française dans le monde. Cette rencontre a réuni 500 participants, acteurs de lenseignement et de la diffusion de la langue française, et leurs partenaires locaux, provenant de 95 pays.
Au cours de cette réunion, jai proposé cinq grandes priorités à nos efforts en faveur de la langue française :
- Dabord les institutions européennes et multilatérales, dabord, où se décide lavenir du monde et où notre langue est lune des rares langues de travail reconnues à condition que nous en défendions lusage ;
- Les pays francophones, et notamment les pays dAfrique et de Méditerranée, où nous devons renforcer notre action et améliorer la qualité de nos enseignements ;
- Les pays non francophones, au premier rang desquels lEurope et les pays émergents, en particulier nos partenaires au sein du G20 ;
- La vie des affaires aussi, où nous devons faire du français un atout pour les jeunes qui entrent sur le marché du travail ;
- Enfin, Internet et les médias, enfin, où nous devons donner au français la place qui lui revient.
Je voudrais donc saluer lorganisation, en juillet 2012, à Québec, du Forum de la langue française, qui sera tourné en priorité vers la jeunesse et auquel la France apporte toute sa contribution. Lavenir de la langue française, ce sont évidemment les jeunes. Donnons-nous les moyens de les convaincre que le français est une langue universelle, une langue moderne, une langue qui est vivante, une langue davenir.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 décembre 2011
Monsieur le Secrétaire général,
Messieurs, Mesdames les Ministres,
En raison du Conseil Affaires étrangères qui sest tenu hier à Bruxelles, je nai malheureusement pas pu assister à louverture de vos travaux. Cest donc un grand plaisir pour moi de vous rejoindre ce matin.
Deux mois après la réunion de concertation que vous aviez organisée à New York en marge de lAssemblée générale des Nations unies, Madame la Présidente, cette conférence ministérielle est loccasion de faire un nouveau point détape sur les engagements du Sommet de Montreux doctobre 2010. Cest aussi loccasion de nous projeter vers lavenir, et notamment vers le prochain Sommet qui se tiendra à Kinshasa en octobre 2012. Ma conviction, cest que laction que nous menons ensemble est plus indispensable que jamais.
Notre action est indispensable pour encourager les progrès de la démocratie partout sur la planète.
Avec le «Printemps arabe», qui - faut-il le rappeler ? - a débuté dans un pays francophone, un vent despoir et de liberté sest levé en 2011 sur la Rive Sud de la Méditerranée. La Tunisie et le Maroc viennent de connaître des élections réussies et se dotent de nouveaux gouvernements auxquels nous souhaitons bonne chance. En Égypte, les opérations de vote sont en cours et se déroulent dans de bonnes conditions.
Mais nous le savons, le processus de transition sera long et incertain. Nous devons ensemble soutenir cette évolution historique, qui saccompagne de nombreux défis à relever. Nous devons agir dans un esprit de confiance, mais aussi de vigilance, pour que les aspirations des populations au respect des principes démocratiques et des droits de lHomme, et de la femme, ne soient pas déçues.
Notre organisation sest engagée très fortement en ce sens. Il y a 10 jours à Koweït, jai accueilli officiellement lOrganisation internationale de la Francophonie au sein du partenariat de Deauville. Je vous remercie, Monsieur le Secrétaire général, davoir pris linitiative de cette adhésion, fidèle à la vocation de la Francophonie de soutenir et daider concrètement les pays qui sengagent sur la voie de réformes économiques et politiques profondes. La Francophonie a toute sa place dans le Partenariat de Deauville. Elle peut y jouer un rôle essentiel grâce aux instruments dont elle dispose, notamment par la voie de ses programmes de coopération en matière dapprofondissement de lÉtat de droit. Nous avons pu à Koweït franchir un pas significatif en définissant des plans daction. Je souhaite que nous restions mobilisés et que nous fassions preuve de persévérance. Laction que nous menons est parfois peu visible. Mais cest une action de fond, qui portera tous ses fruits à moyen et long terme.
Au-delà du Printemps arabe, notre organisation aura encore beaucoup à faire sur le continent africain dans les mois qui viennent.
Je pense notamment à la Côte dIvoire et à la Guinée, où nous devons accompagner les autorités dans les processus de reconstruction et de réconciliation.
Je pense aussi à Madagascar, où la signature de la feuille de route et la constitution dun gouvernement inclusif ont constitué deux étapes majeures vers lorganisation des élections lannée prochaine. Je me réjouis de ladoption avant-hier par le Conseil permanent de la Francophonie dune résolution qui ouvre une perspective à légard des autorités de la transition. Il est essentiel que Madagascar et son peuple soient assurés de notre soutien dans cette phase délicate. Je remercie lOrganisation internationale de la Francophonie pour les actions quelle met en place dans ce pays afin daccompagner le processus électoral. Nous avons décidé de verser une contribution exceptionnelle de 300 000 euros pour vous aider dans cette tâche.
En République démocratique du Congo, la France est vivement préoccupée par les incidents et les nombreuses irrégularités qui ont émaillé le scrutin au début de cette semaine. Les missions dobservation électorale internationale ont commencé à rendre leurs conclusions et nous attendons les résultats provisoires des élections pour le début de la semaine prochaine. Quels que soient ces résultats, tout devra être mis en uvre pour éviter les violences et assurer la sécurité de la population. Cest la responsabilité première des autorités et des forces de lordre congolaises. Cest également celle de lensemble des responsables politiques. La communauté internationale doit rester vigilante. À cet égard, lOrganisation internationale de la Francophonie a une responsabilité particulière, notamment dans la perspective du prochain Sommet des chefs dÉtat, en octobre 2012, à Kinshasa.
Laction que nous menons est également indispensable pour contribuer à la construction dune gouvernance mondiale plus juste et plus efficace. Dans le cadre de la Présidence du G8 et du G20, la France a pris toute sa part à cet effort cours de lannée écoulée.
Jai eu loccasion de le dire à plusieurs dentre vous à New York en septembre dernier : dans un monde en plein bouleversement, la Francophonie ne doit pas se tenir à lécart de la réflexion sur lévolution de la gouvernance mondiale. Bien au contraire. Nous sommes riches de nos diversités. Nous transcendons les groupements et les organisations. Mobilisons-nous ensemble. Soyons force de proposition pour nourrir les débats. Agissons concrètement en faveur dune gouvernance mondiale renouvelée.
Je pense en particulier à la gouvernance de lenvironnement, aujourdhui fragmentée, insuffisante, peu efficace. Jusquau 9 décembre se tient la Conférence de Durban. Dans quelques mois se tiendra la conférence de «Rio + 20». Pourquoi ne déciderions-nous pas de promouvoir ensemble la création dune organisation mondiale de lenvironnement, basée à Nairobi, capable dagir au bénéfice des pays en développement ? Voilà une ambition politique que nous pourrions porter dans les prochains mois. Cela nous permettrait de jouer un rôle pilote et de contribuer pleinement au succès de «Rio+20».
Enfin, notre action est bien évidemment indispensable pour promouvoir la langue française dans le monde. Promouvoir la langue française, cest porter nos valeurs et notre vision du monde, cest défendre la diversité culturelle, cest encourager le dialogue entre les peuples et les cultures.
Vous connaissez lengagement de la France dans ce domaine. En octobre dernier, jai souhaité lorganisation au ministère des Affaires étrangères et européennes dÉtats généraux de la promotion de la langue française dans le monde. Cette rencontre a réuni 500 participants, acteurs de lenseignement et de la diffusion de la langue française, et leurs partenaires locaux, provenant de 95 pays.
Au cours de cette réunion, jai proposé cinq grandes priorités à nos efforts en faveur de la langue française :
- Dabord les institutions européennes et multilatérales, dabord, où se décide lavenir du monde et où notre langue est lune des rares langues de travail reconnues à condition que nous en défendions lusage ;
- Les pays francophones, et notamment les pays dAfrique et de Méditerranée, où nous devons renforcer notre action et améliorer la qualité de nos enseignements ;
- Les pays non francophones, au premier rang desquels lEurope et les pays émergents, en particulier nos partenaires au sein du G20 ;
- La vie des affaires aussi, où nous devons faire du français un atout pour les jeunes qui entrent sur le marché du travail ;
- Enfin, Internet et les médias, enfin, où nous devons donner au français la place qui lui revient.
Je voudrais donc saluer lorganisation, en juillet 2012, à Québec, du Forum de la langue française, qui sera tourné en priorité vers la jeunesse et auquel la France apporte toute sa contribution. Lavenir de la langue française, ce sont évidemment les jeunes. Donnons-nous les moyens de les convaincre que le français est une langue universelle, une langue moderne, une langue qui est vivante, une langue davenir.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 décembre 2011