Déclaration de M. Maurice Leroy, ministre de la ville, sur l'emploi des jeunes dans les quartiers populaires et la politique urbaine dans les banlieues, Paris le 14 décembre 2011.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Clôture du Forum "nos quartiers ont du talent" à Paris le 14 décembre 2011

Texte intégral


Nous sommes dans une période qui est une période très difficile. Et la crise nous place, responsables politiques, dirigeants d’entreprises et acteurs sociaux, devant nos responsabilités.
Notre pays, a besoin de l'engagement de tous, et le lancement aujourd’hui de la promotion 2011-2012 de « Nos quartiers ont des Talents », montre à quel point nous sommes mobilisés pour l’emploi des jeunes, et notamment l’emploi des jeunes des quartiers populaires.
Je tiens à remercier d’abord celui qui est à l’origine de cette formidable initiative, celle de mettre en relation des jeunes diplômés des quartiers populaires et des dirigeants d’entreprises, je veux parler de Yazid Chir, a qui je veux rendre hommage aujourd’hui.
Je veux aussi saluer l’engagement des présidents d’honneurs de l’association : Laurence Parisot, présidente du MEDEF, Claude Bébéar, président du conseil de surveillance du groupe AXA, qui ont toujours soutenu ce concept de parrainage comme outil concret et efficace en faveur de la diversité dans l’entreprise.
Et aussi Michel Pébereau qui plus récemment a souhaité s’engager aux côtés de l’association pour valoriser son action envers les universités.
« Nos quartiers ont des Talents », une association que mon ministère soutient activement, oeuvre pour favoriser l’insertion des jeunes diplômés bac + 4 issus des quartiers prioritaires dans les entreprises de leurs départements. Cette passerelle est un outil essentiel pour rapprocher les jeunes qualifiés et les entrepreneurs.
« Nos quartiers ont des Talents » ne concernait au départ que les jeunes de Seine-Saint-Denis. Cette initiative concerne maintenant la région Rhône-Alpes, Midi Pyrénées et demain les régions Aquitaine, Nord Pas de Calais et PACA !
On parle de la jeunesse aujourd’hui et de sa peur de l’avenir. Dissiper cette peur, c’est d’abord, vous l’avez dit, assurer un avenir à notre jeunesse, lui permettre d’accéder à un emploi durable. Or, nous constatons aujourd’hui une inégalité dans l’accès à l’emploi entre les jeunes notamment les jeunes diplômés des quartiers en difficulté.
Je sais que pour l’essentiel, il n’y a pas de rejet à priori de l’entreprise. La difficulté réside dans l’absence de réseau professionnel, dans l’absence de codes sociaux.
D’où l’intérêt du parrainage, qui permet à tous les filleuls d’acquérir les savoirs fondamentaux nécessaires en entreprise, de peaufiner sa recherche d’emploi et de se construire un réseau professionnel.
C’est pourquoi je remercie l’ensemble des parrains des entreprises partenaires de donner de leur temps pour rencontrer régulièrement leur filleul, répondre à leurs attentes et guider leurs choix. Je sais que devenir parrain est un acte fort.
En 5 ans ce sont 10 000 jeunes qui ont pu bénéficier d’une prise en charge individualisée en recherche d’emploi avec un taux de 63% de sorties positives. Et vous vous êtes fixés un objectif de 20 000 jeunes d’ici 2015 !
Le Conseil interministériel des villes du 18 février dernier réuni sous la présidence du Premier ministre François Fillon, a décidé que la part des jeunes issus de ZUS parmi les bénéficiaires du parrainage devrait progresser de 20 % en 3 ans. Cet objectif sera atteint j’en suis sûr.
Vous avez montré aujourd’hui, à travers vos différents témoignages, que les habitants des quartiers sont des ressources essentielles à notre pays, qu’ils sont un vivier des compétences de demain.
Les jeunes diplômés n’échappent pas à la crise et le risque est grand qu’ils renvoient comme image que les diplômes ne servent à rien. Combien doutent de l’utilité d’apprendre et d’aller à l’école quand ils voient leurs aînés diplômés rester au chômage !
L’exemple de parcours de réussites visibles, au coeur même d’un quartier, est très important, car c’est un moteur très puissant d’encouragement pour la population.
Mesdames et messieurs, vous êtes la preuve que le fatalisme ne s’est pas installé dans les quartiers.
Je veux vous remercier tous ici, votre présence atteste qu’une élite existe dans nos quartiers pour dynamiser notre économie et booster notre compétitivité, tellement nécessaire aujourd’hui.
Cette mobilisation pour l'emploi à laquelle j'appelle, est l'affaire de tous. Nous sommes tous appelés à joindre nos efforts, parce que cette bataille se gagnera, sur les territoires, sur tous les territoires de notre République.
Je vous remercie.
Source http://www.ville.gouv.fr, le 15 décembre 2011