Texte intégral
PATRICK COHEN La perte du triple A pour la France à moins de cent jours du premier tour, cest un tournant de la campagne ?
GERARD LONGUET Ce nest pas une bonne nouvelle mais cest un approfondissement de cette campagne. La France a un exercice de vérité sur elle-même. La campagne électorale, cest regarder ce que nous sommes, ce que nous pouvons, ce que nous avons fait et peut-être aussi les chances que nous avons gâchées depuis trente ans. Je dis bien depuis trente ans.
PATRICK COHEN Mais pourquoi depuis trente ans ? Parce que ça englobe les législatures socialistes ?
GERARD LONGUET Non. Cest parce que cest la dernière date du dernier budget en équilibre. Je crois que cétait en 74 ou en 75. Et peut-être aussi parce que la comparaison de notre productivité qui se traduit par le déficit du commerce extérieur est un rappel à lordre extrêmement fort. Voilà. Donc nous avons une épreuve de vérité française.
PATRICK COHEN Enfin, cest quand même sur ces cinq dernières années que lendettement sest accru de 600 milliards deuros.
GERARD LONGUET Lendettement sest accru de 600 milliards deuros ces cinq dernières années parce quil y a eu un effort de résister à la crise en tablant sur une croissance plus forte. Aujourd'hui la crise financière ne permet pas cette croissance et donc toute la question est de savoir au fond comment vont réagir les marchés qui avaient en partie anticipé cette situation et vont-ils sur-réagir ? Je crois que le premier devoir, cest un devoir de sang-froid. Sur trois agences, deux nous conservent le triple A ; les marchés ont anticipé je le pense profondément cette évolution. Si lÉtat nest pas confronté à un renchérissement de sa dette, nous sommes en mesure dapporter des réponses à condition naturellement et je reviens sur lessentiel de nous poser la double question : trop de dette, donc trop de dépenses publiques ; et dautre part pas assez de productivité ; ça se traduit par un déficit du commerce extérieur.
PATRICK COHEN On va revenir dans un instant sur les réponses mais je voudrais quon reste quelques instants encore, Gérard LONGUET, sur le constat politique. Je vous parlais de tournant tout à l'heure parce que Nicolas SARKOZY va rester comme le président qui a perdu le triple A après avoir proclamé quil en était le gardien. Quand vous parlez dun devoir de vérité, il y aurait de quoi faire une forme de mea culpa même si vous faites porter la responsabilité aussi aux socialistes qui ont géré il y a plus de dix ans.
GERARD LONGUET Le devoir de vérité simpose à tous et tout le temps. Ce qui est formidable dans cette campagne présidentielle, cest que nous sommes obligés de nous mesurer pour ce que nous sommes, nous Français, avec de formidables atouts et de vraies faiblesses. Cest une campagne qui est placée sous le jugement ça peut paraître surprenant, en effet dun regard extérieur. Dhabitude, la campagne présidentielle cest une affaire franco-française ; aujourd'hui, cest le jugement que le monde porte (et lEurope), porte sur la France qui nous rappelle à lordre et dune certaine façon, je trouve que la démarche de Nicolas SARKOZY, qui est une démarche dacceptation de lEurope, douverture sur lEurope, dacceptation de la réforme, de devoir de réforme, le met dans une position de réactivité forte, là où nous avons au fond deux types de concurrents : ceux qui récusent louverture. Ils sont minoritaires mais ça représente, additionné de MÉLENCHON à LE PEN, des voix ; et dautre part, une forme dignorance de la pression de lactualité, ce quexprime François HOLLANDE. François HOLLANDE connaît lEurope, je ne lui fais pas le procès dêtre fermé sur lui-même. En revanche il se tait et ce silence devient extraordinairement préoccupant. Parce que son silence est au fond laveu que son programme est décalé.
PATRICK COHEN Eh bien attendez dimanche, dimanche prochain.
GERARD LONGUET Attendons, vous avez tout à fait raison : attendons.
PATRICK COHEN Enfin sur le PS
ERARD LONGUET Mais on attend beaucoup depuis On attend, on attend. En attendant Hollande, pour paraphraser la pièce de BECKETT.
PATRICK COHEN Enfin admettez, Gérard LONGUET, cest plus compliqué aujourd'hui de prétendre quavec le programme du PS le pays est menacé de faillite.
GERARD LONGUET Il nest Non, mais je veux dire le programme du Parti socialiste, cest de la dépense publique. Ça a toujours été de la dépense publique et si on rajoute 97-2002, cest de la perte de productivité. Pour lavoir vécu en Franco-allemand, je puis vous dire que les années 97-2002 ont plombé notre productivité relative et en 2002 nous avions encore un petit excédent commercial de 3 milliards : aujourd'hui nous avons 70 milliards de déficit là où les Allemands ont 140 milliards dexcédent.
PATRICK COHEN Linvestissement dans léducation, dans la recherche, cest aussi ce que propose François HOLLANDE et cest ce que recommandent les agences de notation.
GERARD LONGUET Non mais ça cest très bien. Linvestissement dans léducation, dans la recherche, dans le développement durable, dans les infrastructures, dans la qualité de la vie, cest formidable linvestissement, à une seule condition : cest de pouvoir le financer. Et pour financer de linvestissement, il faut dégager de la marge et ne pas payer des dettes de fonctionnement. Or, de quoi parlons-nous ? Nous parlons de dettes de fonctionnement et ce que nous propose François HOLLANDE, cest daccentuer ces dettes de fonctionnement à court terme. Quand on sendette pour investir, okay. On sendette pour le TGV, parfait. On sendette pour un programme industriel, excellent. Mais quand on sendette pour le déficit de la sécurité sociale, le déficit du chômage ou pour la dépense publique de fonctionnement parce quon a embauché trop de fonctionnaires à une certaine période de notre vie, eh bien cela paralyse lavenir même du pays.
PATRICK COHEN Bon. Ça cest pour François HOLLANDE que vous venez de comparer au capitaine du Costa Concordia qui sest vautré sur les cotes italiennes.
GERARD LONGUET Non ! Non, non ! Je ne lai pas comparé Non, ça ce serait un procès dintention. Je dis simplement quil faut être extraordinairement prudent
PATRICK COHEN Eh bien attendez ! Il y a des capitaines qui frôlent trop les cotes et qui conduisent leurs bateaux sur les récifs et : « Je trouve que François HOLLANDE côtoie et tutoie les déficits publics avec beaucoup de complaisance. »
GERARD LONGUET Il ne faut pas Il côtoie les déficits publics jusquà présent.
PATRICK COHEN Sauf que lhomme qui est à la barre aujourd'hui, cest Nicolas SARKOZY et pas François HOLLANDE.
GERARD LONGUET Oui. Bon. La formule nétait peut-être pas la meilleure : il côtoie les déficits.
PATRICK COHEN Bon ! Donc vous revenez sur la formule que vous avez tenue sur une autre antenne il y a quelques minutes.
GERARD LONGUET Non, parce quil y a la gravité de laccident, je le concède. Il y a la gravité de laccident mais annoncer tranquillement que 60 000 emplois supplémentaires dans lenseignement, ça ne crée pas ça peut se faire par redéploiement, cest une plaisanterie.
PATRICK COHEN Alors, compétitivité disiez-vous dans la période 97-2002, même si vous navez pas cité la mesure je pense que vous faisiez allusion aux 35 heures.
GERARD LONGUET Je faisais allusion aux 35 heures, mais absolument. Et cest globalement la durée du travail parce que
PATRICK COHEN Alors le temps de travail, 35 heures, et même cinquième semaine de congés payés puisque Luc CHATEL, votre collègue, y a fait allusion ce week-end ; est-ce que ça fait partie de vos réflexions aujourd'hui, à deux jours dun sommet social ?
GERARD LONGUET Si vous voulez, les chiffres parlent deux-mêmes. Le pays qui a des excédents travaille chaque année en moyenne par salarié 225 heures de plus que nous par an.
PATRICK COHEN Pour les temps pleins.
GERARD LONGUET Pour les temps pleins, absolument. Ce qui veut dire dailleurs quil faut différentes formules de travail. Moi je ne suis pas pour le Je pense que cest dans le débat professionnel, dans le débat par branche, dans le débat dans lentreprise que lon sadapte et que lon sorganise. Il y a des métiers qui exigent plus de présence, dautres métiers dont la mécanisation permet un certain allègement : cest dans le débat par branche que lon peut trouver des solutions. Aujourd'hui, dans le sommet du 18 janvier qui vient
PATRICK COHEN Mercredi.
GERARD LONGUET Mercredi, moi ce que jattends personnellement, ce sont les analyses et les diagnostics des partenaires sociaux, des syndicats et du patronat. Ils ont les mêmes informations que nous, ils connaissent lentreprise, ils connaissent léconomie, ils savent quelle est la situation de notre pays. On ne peut pas se mentir : ont-ils des choses à dire à cet instant qui puissent faire bouger la France dans une bonne direction autrement que dire faire payer les riches ?
PATRICK COHEN Non, mais ils niront sûrement pas dans le sens des pistes quévoque lUMP depuis plusieurs semaines, c'est-à-dire TVA sociale ou temps de travail/
GERARD LONGUET En tous les cas, alors sur la TVA sociale, ce nest absolument pas le problème du coût du travail est directement posé. La TVA sociale est une chance qui est dalléger le coût du travail et donc de redonner plus despérance demploi à plus de salariés. Ce nest pas immédiatement évidemment une amélioration du pouvoir dachat pour chacun, ce nétait pas à lordre du jour. Cest une amélioration du pouvoir dachat collectif puisquil y aurait plus de Français au travail dans la mesure où le travail français se vendrait mieux parce quil serait simplement un peu plus productif.
PATRICK COHEN Sur le temps de travail, jy reviens pardon. Ça fait partie de vos réflexions ?
GERARD LONGUET Ah oui, totalement. Mais totalement, le temps de travail global c'est-à-dire la capacité des Français à produire de la richesse depuis le départ, c'est-à-dire lorsquils commencent à travailler jusquau moment où ils arrêtent en passant par la durée hebdomadaire.
PATRICK COHEN Faut-il modifier la durée légale du travail ?
GERARD LONGUET Le débat est il est absolument indispensable davoir un débat dadaptation de la durée du travail par branche et par entreprise. Toutes les entreprises qui lont fait, il y a eu des expériences en France, il y a eu des votes de salariés. Lorsquil y a engagement demploi, lorsquil y a engagement dinvestissement de la part de lentreprise, les salariés acceptent de sadapter pour donner plus de chance à lentreprise.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 16 janvier 2012
GERARD LONGUET Ce nest pas une bonne nouvelle mais cest un approfondissement de cette campagne. La France a un exercice de vérité sur elle-même. La campagne électorale, cest regarder ce que nous sommes, ce que nous pouvons, ce que nous avons fait et peut-être aussi les chances que nous avons gâchées depuis trente ans. Je dis bien depuis trente ans.
PATRICK COHEN Mais pourquoi depuis trente ans ? Parce que ça englobe les législatures socialistes ?
GERARD LONGUET Non. Cest parce que cest la dernière date du dernier budget en équilibre. Je crois que cétait en 74 ou en 75. Et peut-être aussi parce que la comparaison de notre productivité qui se traduit par le déficit du commerce extérieur est un rappel à lordre extrêmement fort. Voilà. Donc nous avons une épreuve de vérité française.
PATRICK COHEN Enfin, cest quand même sur ces cinq dernières années que lendettement sest accru de 600 milliards deuros.
GERARD LONGUET Lendettement sest accru de 600 milliards deuros ces cinq dernières années parce quil y a eu un effort de résister à la crise en tablant sur une croissance plus forte. Aujourd'hui la crise financière ne permet pas cette croissance et donc toute la question est de savoir au fond comment vont réagir les marchés qui avaient en partie anticipé cette situation et vont-ils sur-réagir ? Je crois que le premier devoir, cest un devoir de sang-froid. Sur trois agences, deux nous conservent le triple A ; les marchés ont anticipé je le pense profondément cette évolution. Si lÉtat nest pas confronté à un renchérissement de sa dette, nous sommes en mesure dapporter des réponses à condition naturellement et je reviens sur lessentiel de nous poser la double question : trop de dette, donc trop de dépenses publiques ; et dautre part pas assez de productivité ; ça se traduit par un déficit du commerce extérieur.
PATRICK COHEN On va revenir dans un instant sur les réponses mais je voudrais quon reste quelques instants encore, Gérard LONGUET, sur le constat politique. Je vous parlais de tournant tout à l'heure parce que Nicolas SARKOZY va rester comme le président qui a perdu le triple A après avoir proclamé quil en était le gardien. Quand vous parlez dun devoir de vérité, il y aurait de quoi faire une forme de mea culpa même si vous faites porter la responsabilité aussi aux socialistes qui ont géré il y a plus de dix ans.
GERARD LONGUET Le devoir de vérité simpose à tous et tout le temps. Ce qui est formidable dans cette campagne présidentielle, cest que nous sommes obligés de nous mesurer pour ce que nous sommes, nous Français, avec de formidables atouts et de vraies faiblesses. Cest une campagne qui est placée sous le jugement ça peut paraître surprenant, en effet dun regard extérieur. Dhabitude, la campagne présidentielle cest une affaire franco-française ; aujourd'hui, cest le jugement que le monde porte (et lEurope), porte sur la France qui nous rappelle à lordre et dune certaine façon, je trouve que la démarche de Nicolas SARKOZY, qui est une démarche dacceptation de lEurope, douverture sur lEurope, dacceptation de la réforme, de devoir de réforme, le met dans une position de réactivité forte, là où nous avons au fond deux types de concurrents : ceux qui récusent louverture. Ils sont minoritaires mais ça représente, additionné de MÉLENCHON à LE PEN, des voix ; et dautre part, une forme dignorance de la pression de lactualité, ce quexprime François HOLLANDE. François HOLLANDE connaît lEurope, je ne lui fais pas le procès dêtre fermé sur lui-même. En revanche il se tait et ce silence devient extraordinairement préoccupant. Parce que son silence est au fond laveu que son programme est décalé.
PATRICK COHEN Eh bien attendez dimanche, dimanche prochain.
GERARD LONGUET Attendons, vous avez tout à fait raison : attendons.
PATRICK COHEN Enfin sur le PS
ERARD LONGUET Mais on attend beaucoup depuis On attend, on attend. En attendant Hollande, pour paraphraser la pièce de BECKETT.
PATRICK COHEN Enfin admettez, Gérard LONGUET, cest plus compliqué aujourd'hui de prétendre quavec le programme du PS le pays est menacé de faillite.
GERARD LONGUET Il nest Non, mais je veux dire le programme du Parti socialiste, cest de la dépense publique. Ça a toujours été de la dépense publique et si on rajoute 97-2002, cest de la perte de productivité. Pour lavoir vécu en Franco-allemand, je puis vous dire que les années 97-2002 ont plombé notre productivité relative et en 2002 nous avions encore un petit excédent commercial de 3 milliards : aujourd'hui nous avons 70 milliards de déficit là où les Allemands ont 140 milliards dexcédent.
PATRICK COHEN Linvestissement dans léducation, dans la recherche, cest aussi ce que propose François HOLLANDE et cest ce que recommandent les agences de notation.
GERARD LONGUET Non mais ça cest très bien. Linvestissement dans léducation, dans la recherche, dans le développement durable, dans les infrastructures, dans la qualité de la vie, cest formidable linvestissement, à une seule condition : cest de pouvoir le financer. Et pour financer de linvestissement, il faut dégager de la marge et ne pas payer des dettes de fonctionnement. Or, de quoi parlons-nous ? Nous parlons de dettes de fonctionnement et ce que nous propose François HOLLANDE, cest daccentuer ces dettes de fonctionnement à court terme. Quand on sendette pour investir, okay. On sendette pour le TGV, parfait. On sendette pour un programme industriel, excellent. Mais quand on sendette pour le déficit de la sécurité sociale, le déficit du chômage ou pour la dépense publique de fonctionnement parce quon a embauché trop de fonctionnaires à une certaine période de notre vie, eh bien cela paralyse lavenir même du pays.
PATRICK COHEN Bon. Ça cest pour François HOLLANDE que vous venez de comparer au capitaine du Costa Concordia qui sest vautré sur les cotes italiennes.
GERARD LONGUET Non ! Non, non ! Je ne lai pas comparé Non, ça ce serait un procès dintention. Je dis simplement quil faut être extraordinairement prudent
PATRICK COHEN Eh bien attendez ! Il y a des capitaines qui frôlent trop les cotes et qui conduisent leurs bateaux sur les récifs et : « Je trouve que François HOLLANDE côtoie et tutoie les déficits publics avec beaucoup de complaisance. »
GERARD LONGUET Il ne faut pas Il côtoie les déficits publics jusquà présent.
PATRICK COHEN Sauf que lhomme qui est à la barre aujourd'hui, cest Nicolas SARKOZY et pas François HOLLANDE.
GERARD LONGUET Oui. Bon. La formule nétait peut-être pas la meilleure : il côtoie les déficits.
PATRICK COHEN Bon ! Donc vous revenez sur la formule que vous avez tenue sur une autre antenne il y a quelques minutes.
GERARD LONGUET Non, parce quil y a la gravité de laccident, je le concède. Il y a la gravité de laccident mais annoncer tranquillement que 60 000 emplois supplémentaires dans lenseignement, ça ne crée pas ça peut se faire par redéploiement, cest une plaisanterie.
PATRICK COHEN Alors, compétitivité disiez-vous dans la période 97-2002, même si vous navez pas cité la mesure je pense que vous faisiez allusion aux 35 heures.
GERARD LONGUET Je faisais allusion aux 35 heures, mais absolument. Et cest globalement la durée du travail parce que
PATRICK COHEN Alors le temps de travail, 35 heures, et même cinquième semaine de congés payés puisque Luc CHATEL, votre collègue, y a fait allusion ce week-end ; est-ce que ça fait partie de vos réflexions aujourd'hui, à deux jours dun sommet social ?
GERARD LONGUET Si vous voulez, les chiffres parlent deux-mêmes. Le pays qui a des excédents travaille chaque année en moyenne par salarié 225 heures de plus que nous par an.
PATRICK COHEN Pour les temps pleins.
GERARD LONGUET Pour les temps pleins, absolument. Ce qui veut dire dailleurs quil faut différentes formules de travail. Moi je ne suis pas pour le Je pense que cest dans le débat professionnel, dans le débat par branche, dans le débat dans lentreprise que lon sadapte et que lon sorganise. Il y a des métiers qui exigent plus de présence, dautres métiers dont la mécanisation permet un certain allègement : cest dans le débat par branche que lon peut trouver des solutions. Aujourd'hui, dans le sommet du 18 janvier qui vient
PATRICK COHEN Mercredi.
GERARD LONGUET Mercredi, moi ce que jattends personnellement, ce sont les analyses et les diagnostics des partenaires sociaux, des syndicats et du patronat. Ils ont les mêmes informations que nous, ils connaissent lentreprise, ils connaissent léconomie, ils savent quelle est la situation de notre pays. On ne peut pas se mentir : ont-ils des choses à dire à cet instant qui puissent faire bouger la France dans une bonne direction autrement que dire faire payer les riches ?
PATRICK COHEN Non, mais ils niront sûrement pas dans le sens des pistes quévoque lUMP depuis plusieurs semaines, c'est-à-dire TVA sociale ou temps de travail/
GERARD LONGUET En tous les cas, alors sur la TVA sociale, ce nest absolument pas le problème du coût du travail est directement posé. La TVA sociale est une chance qui est dalléger le coût du travail et donc de redonner plus despérance demploi à plus de salariés. Ce nest pas immédiatement évidemment une amélioration du pouvoir dachat pour chacun, ce nétait pas à lordre du jour. Cest une amélioration du pouvoir dachat collectif puisquil y aurait plus de Français au travail dans la mesure où le travail français se vendrait mieux parce quil serait simplement un peu plus productif.
PATRICK COHEN Sur le temps de travail, jy reviens pardon. Ça fait partie de vos réflexions ?
GERARD LONGUET Ah oui, totalement. Mais totalement, le temps de travail global c'est-à-dire la capacité des Français à produire de la richesse depuis le départ, c'est-à-dire lorsquils commencent à travailler jusquau moment où ils arrêtent en passant par la durée hebdomadaire.
PATRICK COHEN Faut-il modifier la durée légale du travail ?
GERARD LONGUET Le débat est il est absolument indispensable davoir un débat dadaptation de la durée du travail par branche et par entreprise. Toutes les entreprises qui lont fait, il y a eu des expériences en France, il y a eu des votes de salariés. Lorsquil y a engagement demploi, lorsquil y a engagement dinvestissement de la part de lentreprise, les salariés acceptent de sadapter pour donner plus de chance à lentreprise.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 16 janvier 2012