Interview de Mme Nadine Morano, ministre de l'apprentissage et de la formation professionnelle à Radio Classique le 20 janvier 2012, sur la campagne de l'élection présidentielle 2012 et le bilan de Nicolas Sarkozy.

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Média : Radio Classique

Texte intégral


 
 
 
GUILLAUME DURAND Dans les heures qui viennent donc, Hervé MORIN va rencontrer le président de la République. Est-ce que vous considérez, comme vont le faire savoir un certain nombre de députés du Nouveau Centre, qu’il faut et qu’il est même nécessaire qu’il retire sa candidature ?
 
NADINE MORANO Oui, mais je l’ai toujours pensé Son positionnement était assez intenable ; d’ailleurs il ne décolle pas dans les sondages, il est à hauteur de 0 %, 0 ou 0,5 %, et donc on voit bien que quelqu'un qui a gouverné avec nous (disons-le), qui a été ministre de la Défense de Nicolas SARKOZY, qui partage d’ailleurs notre vision politique, n’avait pas un positionnement clair. Donc aujourd'hui il vaut mieux…
 
GUILLAUME DURAND Oui. Et vous le sentez dans la position de l’entêté ou dans la position de celui qui pourrait envisager d’écouter l’argument que vous venez de lui asséner ?
 
NADINE MORANO Mais je lui ai déjà dit, premièrement, donc ça n’est pas une nouveauté pour moi dans mon discours. Lorsque j’écoute les parlementaires du Nouveau Centre, on sent bien aussi de leur côté cette volonté de soutenir Nicolas SARKOZY, tout simplement parce qu’ils ont été élus aussi sur leur territoire avec les voix de l’UMP, et donc, nous faisons partie de la même famille politique de la droite et du centre. Hervé MORIN gagnera à mettre son énergie à nous aider dans la campagne.
 
GUILLAUME DURAND Madame MORANO, vous avez vu le fameux échange entre Martine AUBRY et Nicolas SARKOZY, le président de la République, quand elle lui dit : « Au fond, et si vous pouviez demander à madame MORANO de se calmer un peu sur François HOLLANDE. » C’est quelque chose qui vous a touchée, énervée, ou au contraire laissée de marbre ?
 
NADINE MORANO Totalement laissée de marbre pour plusieurs raisons. La première raison, c’est que pendant cinq ans le Parti socialiste a utilisé un anti-sarkozysme absolument délirant. Ça a été matin, midi et soir à taper sur Nicolas SARKOZY, à ne jamais faire de propositions et lorsqu’une phrase d’ailleurs qui est coupée, parce que j’ai dit que François HOLLANDE était un homme dangereux pour la France par ses propositions, le flou de ses intentions et les alliances avec les Verts notamment sur la suppression de notre filière nucléaire dont on voit bien que tous ces sujets, qui sont des sujets de fond, nous amènent à constater que, d’ailleurs Martine AUBRY…
 
GUILLAUME DURAND Mais c’était la tonalité qui vous était reprochée : les twitts incessants…
 
NADINE MORANO Ah ! Je ne fais pas de twitts incessants, monsieur DURAND. Suivez-moi un peu plus…
 
GUILLAUME DURAND Justement !
 
NADINE MORANO J ’ai twitté ce matin à 6 heures 30.
 
GUILLAUME DURAND Pour dire que vous veniez chez nous. Oui, oui, nous avons vérifié avec Michael : on regarde tout.
 
NADINE MORANO Voilà. Et je twitte en général tard le soir, mais je twitte rarement dans la journée, seulement pour donner le cas échéant quelques informations. Mais autrement, je voudrais revenir sur ce qu’a dit Martine AUBRY. Pardon, vous m’interrogez là-dessus, je pense que c’est important. Une campagne, ça se joue sur à la fois des arguments de fond et en même temps sur le tempérament de la personne. Et j’observe qu’en fait, Martine AUBRY a la même analyse que moi s’agissant de François HOLLANDE, qu’elle a qualifié de gauche molle, qu’elle a qualifié – elle disait de François HOLLANDE qu’il n’avait aucune épine dorsale, qu’il lui avait laissé le Parti socialiste à l’état de cadavre à la renverse ; et lorsqu’on voit aujourd'hui le programme de François HOLLANDE (enfin, le programme !)… C'est-à-dire qu’il faut… Enfin, il faut être… Il ne faut pas avoir peur des manèges avec François HOLLANDE ni peur de la marche arrière, parce que c’est la marche arrière en permanence sur l’ensemble de ses propositions. Regardez sur la dernière proposition d’embaucher 60 000 postes d’enseignants.
 
GUILLAUME DURAND Redéploiements.
 
NADINE MORANO Il dit, lui, que c’est par redéploiements. Au départ, il devait 60 000 postes supplémentaires. On voit bien que, du coup, ça a engendré la cacophonie dans sa propre équipe de campagne. La France ne peut pas se permettre d’avoir à la tête de l’État quelqu'un qui a autant de fébrilité, quelqu'un qui a autant d’impréparation et quelqu'un qui en même temps ne supporte pas le choc d’une campagne puisque, regardez ! vous parlez de Martine AUBRY mais François HOLLANDE m’a quand même déjà citée deux fois. Deux fois pour deux petites phrases !
 
MICHAEL SZAMES Mais c’est sa semaine, c’est sa semaine d’importance qui arrive : le grand meeting de dimanche, une grande émission de télévision.
 
NADINE MORANO Oui.
 
MICHAEL SZAMES C’est peut-être aussi une semaine décisive pour vous dans cette bataille face à François HOLLANDE.
 
NADINE MORANO Non, vous savez… Alors, vous aurez constaté plusieurs choses. La première chose, c’est que nous, nous sommes au travail pendant qu’eux sont en campagne. Mais la réalité, c’est que François HOLLANDE ça fait deux ans qu’il est candidat. Ça ne vous aura sans doute pas échappé. Il a gagné ensuite la primaire du Parti socialiste et il relance constamment sa campagne : par une lettre aux Français dans Libération, par des actes qu’il essaye forts.
 
GUILLAUME DURAND Il fait campagne, quoi.
 
NADINE MORANO Mais en même temps, il fait campagne sur une telle improvisation qu’on se croirait revenu en 2007, et je l’avais dit d’ailleurs dès le 1er janvier. En fait, on est dans la continuité de la campagne de 2007 avec Ségolène ROYAL. C’est exactement le même genre de campagne, c'est-à-dire le flou.
 
MICHAEL SZAMES Il se « ségolènise » comme le dit la presse cette semaine ?
 
NADINE MORANO Mais moi, je l’ai dit le 1er janvier, donc vous voyez je… Je… Je suis…
 
MICHAEL SZAMES La presse vous a suivie alors.
 
NADINE MORANOJ e me réjouis que la presse suive mon analyse sur ce sujet, mais on le voit bien. C'est-à-dire qu’ils sont restés sur une idéologie très passéiste et ils n’apportent pas de solutions concrètes et c’est le bazar total dans leur campagne. Disons-le ! On voit bien que Martine AUBRY, qui là du coup est sortie de son silence, parce qu’elle est venue elle-même en Lorraine donc sans doute pour s’afficher avec François HOLLANDE. D’ailleurs ils sont passés par la Lorraine mais n’ont rien dit du tout. Ils sont venus faire une espèce de pèlerinage sans rien proposer sur l’emploi, sur la ré-industrialisation et donc on voit bien que sur les problèmes de fond : s’agissant des emplois jeunes, c’est le retour en arrière ; s’agissant des… des…
 
MICHAEL SZAMES Sur l’essence par exemple, ils proposent le retour de la TIPP flottante par exemple.
 
NADINE MORANO Oui mais vous savez que quand FABIUS l’avait mis en place et qu’ils l’ont supprimée juste après, c’est un gain de 2,7 milliards en moins dans les caisses de l’État. Donc on voit bien qu’en fait ce que propose François HOLLANDE – d’ailleurs j’observe… Parce que ça, on ne l’a encore pas dit sur les antennes mais vous savez qu’il y a une part de la taxe sur les produits pétroliers qui est engrangée par les régions. Toutes les régions ont augmenté les taxes, donc que les régions qui passent en séance plénière prochainement (nous, on a une séance plénière la semaine prochaine, vendredi prochain), que toutes les régions dirigées par les socialistes commencent à baisser la taxe qu’ils prélèvent sur l’essence. Il faut que vos auditeurs le sachent, ça aussi.
 
GUILLAUME DURAND Est-ce que vous souhaitez que le président de la République, le 29, se présente ? Parce qu’il y a une sorte de débat au sein de la majorité.
 
NADINE MORANO Ah non, pas du tout.
 
GUILLAUME DURAND Certains qui disent qu’il faudrait qu’il attende le 15 mars (c’est une date donnée), d’autres qui disent qu’il faudrait qu’il accélère (on retrouve ça dans deux journaux ce matin) ; et que le 29, il profite de l’annonce des décisions qu’il va prendre sur la situation…
 
NADINE MORANO Non.
 
GUILLAUME DURAND Et qu’en plus il ajoute à ça : « Je me présente. »
 
NADINE MORANO Non. Je vous le dis tout de suite : je ne crois pas du tout à cette hypothèse tout simplement parce que le président de la République, et conformément d’ailleurs à son engagement devant les Français, a dit qu’il travaillerait du premier jour jusqu’au dernier. Bon, il faudra bien qu’il entre un jour en campagne s’il décide d’être candidat.
 
GUILLAUME DURAND Donc le 15 mars, ça vous paraît la bonne date.
 
NADINE MORANO Ça me paraît la bonne date tout simplement parce que – enfin, la bonne date : le 15, le 16, le 20, il décidera de la date à laquelle il veut entrer en campagne. Mais vous savez, quand vous regardez les sondages – alors, on nous rabâche matin, midi et soir les oreilles avec les sondages – il y en a certains qui sont intéressants, qui démontrent qu’en fait près de 50 % des Français n’ont encore pas choisi…
 
GUILLAUME DURAND 40 disent ce matin nos confrères de RTL.
 
NADINE MORANO Voilà, 40. Ça a même reculé, voyez. Donc 40 %...
 
GUILLAUME DURAND D’où l’hypothèse de beaucoup de politologues qui se demandent si finalement l’UMP et le PS vont se retrouver au second tour.
 
NADINE MORANO Non mais ce qui veut dire surtout, monsieur DURAND, c’est que les Français d’une part n’ont pas fait leur choix et que d’autre part ils n’ont pas la tête dans la campagne électorale. Les Français, et moi je fais beaucoup de terrain ; j’étais avec le président de la République hier à l’usine CALOR à Pont l’Évêque. Je peux vous dire que, pour discuter avec les ouvriers, ils ont d’autres préoccupations : c’est de la compétitivité de leur entreprise, conserver évidemment leur emploi, avoir un emploi pour leurs enfants, le coût du travail et les réformes que nous…
 
MICHAEL SZAMES La TVA sociale, Nadine MORANO ? Il en a parlé hier lors de son déplacement.
 
NADINE MORANO Bien sûr. Non mais le coût du travail, bien sûr. Mais vous savez, ce qui était intéressant dans ce déplacement dans cette usine où nous avons rencontré beaucoup, beaucoup d’ouvriers qui venaient à sa rencontre, et Nicolas SARKOZY n’a éludé aucun sujet, aucun tabou. Il a parlé de tous les sujets et même un monsieur qui l’a interpellé pour lui parler de la réforme des retraites en lui disant : « Mais vous voyez, moi à cause de vous je vais être obligé de partir à la retraite un peu plus tard » ; et on sentait que cette personne ne partageait pas les mêmes convictions politiques que le président. Il est venu le revoir à la fin et lui a dit : « Vous savez, vous avez du courage. Vous êtes même hallucinant quand même parce que vous avez raison. » Quand il parle de l’allongement de la durée de la vie, nous gagnons un an tous les quatre ans de durée de vie, donc quand il explique tout ça et cette nécessité de faire la réforme des retraites, je peux vous dire que les gens comprennent et ils attendent de la vérité. Ils n’attendent pas qu’on leur raconte n’importe quoi. Ils veulent de la précision, des actes et ils veulent de la vérité. Et Nicolas SARKOZY a parlé et parle en vérité, il ne cache pas la situation.
 
GUILLAUME DURAND Est-ce que vous savez, est-ce que vous souhaitez qu’il écrive un livre concernant justement les deux premières années de son quinquennat ?
 
NADINE MORANO Non.
 
GUILLAUME DURAND Ça se susurre, ça se lit dans les journaux.
 
NADINE MORANO Oui. Je ne sais pas s’il aura le temps d’écrire un livre. Je ne sais pas.
 
GUILLAUME DURAND Je ne sais pas, il y a deux solutions : vous pouvez y être favorable ou vous pouvez le savoir, puisque vous le voyez.
 
NADINE MORANO Oui. Alors je ne sais pas, je l’ai lu.
 
GUILLAUME DURAND Un livre personnel sur les erreurs du début du quinquennat.
 
NADINE MORANO Enfin, arrêtez. Je veux dire, vous savez, un président…
 
MICHAEL SZAMES Bruno LE MAIRE, un ministre, a parlé des échecs du début du quinquennat.
 
NADINE MORANO Attendez. Un président de la République, il se juge sur l’ensemble de son action et vous savez, pour être élue moi-même locale, élue locale aussi, un mandat de cinq ans c’est extrêmement court et c’est d’autant plus court quand vous traversez une crise telle que celle-là. Regardez d’ailleurs vendredi dernier. Vendredi dernier, il y a une semaine, on avait l’impression en France et notamment à travers les expressions du Parti socialiste, de vivre un cataclysme à travers la note qui était rendue sur… La France, et pas que la France d’ailleurs, sur beaucoup de pays de la zone euro – de mémoire, neuf pays ont été dégradés ; d’autres ont été placés sous surveillance négative – et on s’attendait là : c’était la faute de Nicolas SARKOZY, seul Nicolas SARKOZY, grand responsable de tout ce qui se passe dans l’Union européenne. Sauf qu’aujourd'hui, quand vous regardez les marchés, la tenue des marchés hier qui ont clôturé en hausse, lorsque vous regardez quand nous empruntons encore, nous ce matin sur les marchés ou hier sur les marchés, nous empruntons à des taux très faibles. Donc il ne s’est pas passé, comme semblait s’en réjouir le Parti socialiste, une espèce de cataclysme sur la France, donc nous devons continuer notre cap.
 
GUILLAUME DURAND Permettez que l’on réécoute une part d’un entretien que le président de la République avait donné à Arlette CHABOT en 2007, avant l’élection présidentielle, où il parle du chômage. Bien, écoutez-le et puis vous allez nous répondre.
 
Extrait : NICOLAS SARKOZY, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE Je veux m’engager par exemple sur le plein emploi : 5 % de chômeurs à la fin de mon quinquennat. Et ce travail, on ne nous demande pas, nous, une obligation de moyens, madame CHABOT : on nous demande une obligation de résultat. C’est quand même extraordinaire ! La démocratie, il faut qu’elle vive. Si on s’engage sur 5 % de chômeurs et qu’à l’arrivée il y en a 10, c’est qu’il y a un problème.
 
ARLETTE CHABOT Et vous dites : objectif 5 % pour le chômage. Si au bout de votre mandat, si vous êtes élu, au bout de cinq ans vous n’arrivez pas à ce chiffre, vous dites : « Je ne peux pas me représenter » ?
 
NICOLAS SARKOZY Non mais je dis aux Français : « C’est un échec et j’ai échoué » et c’est aux Français d’en tirer les conséquences. »
 
GUILLAUME DURAND Or, madame MORANO, nous sommes pratiquement à dix.
 
NADINE MORANO Oui, mais il ne vous aura pas échappé qu’il a dit une phrase importante : c’est qu’il y a un problème. Il ne pouvait pas savoir à ce moment-là que nous serions confrontés non pas seulement à des aléas de politique intérieure, parce que s’il avait fallu juger Nicolas SARKOZY sur ses résultats sur l’emploi stricto-sensu en politique intérieure nationale…
 
GUILLAUME DURAND Mais ça veut dire que les mots n’ont plus de sens alors.
 
NADINE MORANO Non, ce n’est pas ça. C’est qu’on sait très bien que nous vivons dans une économie mondialisée, que nous sommes dans une zone euro, que nous avons vécu une crise économique et financière qui touche le monde entier, qu’il suffit de regarder la situation des États-Unis ou la situation de l’Espagne tout près de chez nous où nos concitoyens pour certains vont en vacances ; l’Italie, les Pays Bas, tous les pays de la zone euro, donc nous vivons une crise mondiale. Alors ça, au moment où il a été interrogé, pardon de le dire mais il ne le savait pas et il ne pouvait pas faire face à tout ce qui se passe au niveau de cette crise mondiale. D’ailleurs j’ajoute que dans le programme de Nicolas SARKOZY était prévue la réforme des régimes spéciaux de retraite que nous avons faite en 2007, mais il n’était pas prévu de faire la grande réforme des retraites que nous avons votée.
 
GUILLAUME DURAND Vous n’avez pas répondu tout à l'heure tout à fait sur le thème – vous évoquiez les sondages et les articles justement des analyses, des politologues, des gens qui ne sont pas engagés politiquement et qui s’interrogent ces derniers jours sur la possibilité que les deux grands partis ne soient pas au second tour. Est-ce que ça vous paraît totalement farfelu comme analyse ?
 
NADINE MORANOJ e crois que ne sera pas au second tour celui qui sera menteur sur ses intentions, parce que ça se voit. Enfin, je suis désolée de le dire mais il y a quand même des propositions dont on voit qu’elles sont infaisables et irréalisables.
 
MICHAEL SZAMES Vous visez quelqu'un en particulier, Nadine MORANO ?
 
GUILLAUME DURAND Qui est le menteur ou qui sont les menteurs ?
 
NADINE MORANO Non mais infaisables ou irréalisables et qui diront… Moi je pense que les Français, vous savez c’est un peuple très mature et qui aime la politique et le débat : ils regarderont celui qui dit la vérité, quelles solutions concrètes ils apportent, sans tabou, et les débats à cet égard…
 
GUILLAUME DURAND Mais votre réponse, c’est le président de la République – ça, on la connaît ! – mais est-ce que vous pensez que c’est inquiétant ou pas, parce que vous êtes quand même une élue de terrain, une ministre…
 
NADINE MORANO Oui, bien sûr. Bien sûr.
 
GUILLAUME DURAND Vous connaissez la politique, vous aimez la politique.
 
NADINE MORANO Oui.
 
GUILLAUME DURAND Donc vous pouvez estimer qu’il y a des craintes.
 
NADINE MORANO Mais le danger dans une situation telle que celle-là, c’est d’abord que la crise qui est réelle, et vous voyez bien d’ailleurs la répercussion que ça a eu sur les exécutifs dans d’autres pays européens, c’est que la crise amène ceux qui ont le plus peur, c’est vrai et ils sont les plus exposés, vers les extrêmes aussi. Il y a ça.
 
GUILLAUME DURAND La crise sort les sortants dans tous les pays du monde.
 
NADINE MORANO Bon. Donc il faut ramener de la sérénité dans le débat, il faut dire la vérité et quelles solutions concrètes nous allons prendre. Hier Nicolas SARKOZY s’est adressé à l’assemblée devant laquelle il a parlé absolument sans notes, en direct, disant exactement, s’agissant des réformes de fond…
 
GUILLAUME DURAND C’était les voeux. C’était les voeux après la visite.
 
NADINE MORANO Non mais c’était à travers ses voeux, il a expliqué des choses très précises et là, quand il s’exprimera devant les Français, je peux vous dire qu’encore une fois, tel que nous avons eu le courage de le faire sur la réforme des retraites, il aura le courage d’engager des réformes de fond, tout simplement parce qu’elles sont nécessaires au pays. Et ne seront pas, à mon avis, au deuxième tour ceux qui sont flous.
 
MICHAEL SZAMES Flou c’est François BAYROU par exemple.
 
NADINE MORANO Ceux qui mentent, ceux qui n’ont pas la carrure parce qu’il faudra quelqu'un qui ait aussi la carrure et la stature nationale et internationale, l’énergie pour le faire. Vous savez, quand vous choisissez le chef de l’État - le chef de l’État, le président de la République ! – c’est d’abord une histoire entre une personne et un peuple. Eh bien vous le choisissez en fonction de son envergure, de sa personnalité et en même temps de son programme. Et je peux vous dire qu’à cette heure-ci, je ne vois pas qui à part Nicolas SARKOZY pourrait réussir ce défi qui nous attend.
 Source : Premier ministre,  Service d’Information du Gouvernement, le 20 janvier 2012