Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Vous avez raison, Monsieur le Député, de souligner combien la situation au Proche-Orient est tragique. Les limites de l'horreur ont été encore une fois franchies, avec cet attentat monstrueux, innommable, perpétré vendredi dans une discothèque de Tel Aviv, et dans lequel une vingtaine de jeunes filles et de jeunes gens israéliens, pour beaucoup d'origine russe, ont perdu la vie, et une centaine d'autres ont été blessés.
Les autorités françaises, comme vous le savez, ont aussitôt condamné cet acte barbare, qu'aucune cause ne saurait justifier. Je voudrais ici, au nom du gouvernement, exprimer à la fois notre indignation face à de tels actes, notre émotion, et nos sentiments de profonde compassion à l'égard des victimes et de leurs familles.
Cet attentat aurait pu être le point de départ d'un nouveau cycle de violence. Nous le craignions, mais fort heureusement, cela n'a pas été le cas jusqu'à maintenant, et les parties ont su trouver, jusqu'ici, la volonté et le courage d'éviter la tentation du pire. Israël s'est abstenu de représailles et l'Autorité palestinienne a pris les mesures exigées par les circonstances. Il faut, naturellement les encourager à persévérer.
Mais l'accalmie que nous constatons sur le terrain reste éminemment fragile, à la merci du moindre dérapage. Chacune des parties doit absolument, par conséquent, exercer toute son influence pour que la retenue que nous observons se transforme en véritable cessez-le feu. Yasser Arafat doit veiller à la stricte application des instructions qu'il a données. Israël ne doit rien faire qui puisse entraver son action et lever les nombreuses restrictions qui pèsent sur la vie des populations palestiniennes. Il n'est de l'intérêt de personne de déstabiliser le président Arafat.
Au-delà, une perspective politique est plus que jamais indispensable. C'est celle tracée par le rapport Mitchell, dont les recommandations restent plus que jamais d'actualité. C'est donc à la mise en uvre intégrale de ces recommandations qu'il faut, maintenant, s'atteler au plus vite.
Dans cette phase particulièrement délicate, la France et l'Union européenne jouent pleinement leur rôle à travers de multiples interventions, dont celle de M. Fischer - qui s'est rendu dans la région ce week-end -, et celle - tenace - de M. Solana, une action utile pour enrayer le risque d'engrenage. Cette action, celle des autorités françaises et de l'Union européenne, nous entendons la poursuivre, en conjonction avec d'autres partenaires, notamment les Etats-Unis. Vous l'avez dit, le sang n'a que trop coulé au Proche-Orient depuis huit mois. Il est temps que le dialogue reprenne le pas, et qu'une issue politique soit trouvée. C'est ce à quoi nous nous employons, avec toute notre énergie.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 juin 2001)
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Vous avez raison, Monsieur le Député, de souligner combien la situation au Proche-Orient est tragique. Les limites de l'horreur ont été encore une fois franchies, avec cet attentat monstrueux, innommable, perpétré vendredi dans une discothèque de Tel Aviv, et dans lequel une vingtaine de jeunes filles et de jeunes gens israéliens, pour beaucoup d'origine russe, ont perdu la vie, et une centaine d'autres ont été blessés.
Les autorités françaises, comme vous le savez, ont aussitôt condamné cet acte barbare, qu'aucune cause ne saurait justifier. Je voudrais ici, au nom du gouvernement, exprimer à la fois notre indignation face à de tels actes, notre émotion, et nos sentiments de profonde compassion à l'égard des victimes et de leurs familles.
Cet attentat aurait pu être le point de départ d'un nouveau cycle de violence. Nous le craignions, mais fort heureusement, cela n'a pas été le cas jusqu'à maintenant, et les parties ont su trouver, jusqu'ici, la volonté et le courage d'éviter la tentation du pire. Israël s'est abstenu de représailles et l'Autorité palestinienne a pris les mesures exigées par les circonstances. Il faut, naturellement les encourager à persévérer.
Mais l'accalmie que nous constatons sur le terrain reste éminemment fragile, à la merci du moindre dérapage. Chacune des parties doit absolument, par conséquent, exercer toute son influence pour que la retenue que nous observons se transforme en véritable cessez-le feu. Yasser Arafat doit veiller à la stricte application des instructions qu'il a données. Israël ne doit rien faire qui puisse entraver son action et lever les nombreuses restrictions qui pèsent sur la vie des populations palestiniennes. Il n'est de l'intérêt de personne de déstabiliser le président Arafat.
Au-delà, une perspective politique est plus que jamais indispensable. C'est celle tracée par le rapport Mitchell, dont les recommandations restent plus que jamais d'actualité. C'est donc à la mise en uvre intégrale de ces recommandations qu'il faut, maintenant, s'atteler au plus vite.
Dans cette phase particulièrement délicate, la France et l'Union européenne jouent pleinement leur rôle à travers de multiples interventions, dont celle de M. Fischer - qui s'est rendu dans la région ce week-end -, et celle - tenace - de M. Solana, une action utile pour enrayer le risque d'engrenage. Cette action, celle des autorités françaises et de l'Union européenne, nous entendons la poursuivre, en conjonction avec d'autres partenaires, notamment les Etats-Unis. Vous l'avez dit, le sang n'a que trop coulé au Proche-Orient depuis huit mois. Il est temps que le dialogue reprenne le pas, et qu'une issue politique soit trouvée. C'est ce à quoi nous nous employons, avec toute notre énergie.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 juin 2001)