Texte intégral
Je suis particulièrement heureux de me retrouver une nouvelle fois parmi vous, au sein de ces espaces enchanteurs et au milieu de cette magnifique collection du Centre national dart et de culture Georges Pompidou. Cest le huitième dîner organisé par la Société des Amis du Musée national dArt moderne-Centre de création industrielle.
Il est exceptionnel à plusieurs titres.
Ce dîner est dabord pour moi loccasion de rendre hommage à un homme extraordinaire, qui a présidé pendant de nombreuses années cette Société (créée en 1903, je le rappelle) et ce avec talent, dévouement et énergie.
Je veux bien sûr, vous lavez compris, parler de François Trêves.
Cher François Trêves, vous quittez la présidence des Amis en laissant un bilan exceptionnel. Mais vous ne quittez pas les Amis. Et vous ne quittez surtout pas les arts plastiques, ce dont nous ne pouvons que nous féliciter, tous ensemble... Nous aurons loccasion de nous retrouver, vous et moi, à Rennes le 1er mars pour inaugurer le nouveau bâtiment du Fonds régional dart contemporain de la région Bretagne, que vous présidez avec tant de pugnacité et de passion et qui, lui aussi, vous devra tant.
Cher Jacques Boissonnas, cest à vous quest revenue la mission de présider la société des Amis !
Cette soirée moffre donc également loccasion de vous saluer, vous qui étiez déjà, depuis longtemps, un de ses généreux membres. Je vous souhaite bonne chance dans cette belle entreprise, si nécessaire, si généreuse, si désintéressée, au service des collections nationales, mais aussi, mais dabord au service de lArt et des artistes. Et je ne peux madresser à vous sans penser à lexceptionnelle présidence de votre mère, Sylvie Boissonnas, à lengagement de votre père, Eric Boissonnas, à leur exceptionnelle générosité et à celle de toute votre famille. Une nouvelle page de lhistoire des Amis sécrit désormais avec vous. Et déjà, des noms illustres de créateurs y figurent.
Ce soir, une sculpture et cinq dessins dAlina SZAPOCZNIKOW [zapochnikov] entrent grâce à vous dans les collections du Centre Pompidou. Le musée possédait déjà des photographies de cette artiste majeure, mais encore trop méconnue. Cest aussi grâce au travail dun galeriste brillant et acharné quon doit son retour ici, et sa redécouverte : je veux parler dHervé Loevenbruck que je salue ici. Preuve est faite, une nouvelle fois, à travers cet exemple, que lensemble formé par les galeristes, les collectionneurs, les mécènes et les musées est un ensemble vertueux, quil faut protéger à tout prix, qui échappe au dogmatisme de lopposition entre acteurs privés et secteur public. Vous savez que jai fait de la défense et de la promotion de cet écosystème, qui comprend bien dautres acteurs essentiels - commissaires, critiques, professeurs une des marques de mon action au Ministère en faveur des arts plastiques, en le réunissant, en vous réunissant, tout au long de lannée. Les 15 mesures pour les arts plastiques que jai rendu publiques sont la feuille de route incontestable et incontestée quil revient à mon ministère, et à sa Direction générale de la création artistique, de mettre en uvre désormais. Jy veille et jy veillerai.
Mais cette soirée est également loccasion daccueillir dautres uvres au musée, grâce à la donation faite au Centre Pompidou, sous réserve dusufruit, par Florence et Daniel Guerlain. Leur collection de dessins est lune des plus riches au monde. Composée de 1200 numéros, elle réunit environ 200 artistes français et internationaux. Cette donation a principalement deux vertus : la première est de compléter le fonds de la collection du Cabinet dart graphique du musée dirigée par Jonas Storve, la seconde est de combler certaines de ses lacunes. Chers Florence et Daniel Guerlain, soyez remerciés ici pour votre très remarquable et très remarquée générosité. Vous honorez les collectionneurs, vous honorez les musées, et vous honorez ce pays en lui consentant ce présent.
Nos musées ont besoin dhommes et de femmes comme vous tous, ici présents.
On le sait, la force des musées anglo-saxons tient beaucoup à limportance et à la qualité des dons quils reçoivent régulièrement. Je suis heureux quen France également, des dons de la même importance et de la même qualité se fassent désormais plus fréquents. Les mois à venir sannoncent particulièrement riches pour notre pays de ce point de vue. Comme vous le savez nous finalisons avec Yvon Lambert, que je salue ici, une très importante donation faite à lEtat, donation qui rejoindra Avignon où, pour partie, elle est déjà visible. La presse sen est fait largement lécho à juste titre. Cest une collection exceptionnelle par son importance, mais aussi par son originalité. Vous connaissez tous ici Yvon Lambert, son rôle déterminant dans lhistoire de lart contemporain en France, dans la formation du goût, ses amitiés nombreuses avec des artistes très importants. Je tiens à lui rendre hommage également. Mais ceci est une autre histoire et jaurai loccasion de le célébrer et de célébrer à nouveau cette donation prochainement.
On a beaucoup parlé, ces dernières semaines, de désespérance culturelle, dabandon de la culture, de déclin du ministère. Je ne sais que trop bien pourquoi. Je nen suis pas dupe. Ne le soyez pas non plus.
Jamais les musées nont été aussi visités. Le Centre Pompidou, sous la présidence dAlain Seban, remporte tous les suffrages. Les amateurs dart, les professionnels, et lEtat nont jamais aussi bien travaillé ensemble, pour le bien de tous et de chacun, dans un esprit de partage. Pourquoi ? Parce que nous sommes un grand pays de culture. Parce que le ministère de la Culture et de la Communication est un ministère essentiel, dont jai pu préserver le périmètre et les moyens avec le soutien résolu et engagé du président de la République et du premier ministre. Parce que les agents qui le servent sont de grands professionnels. Et parce que vous êtes là. Continuons tous ensemble ainsi. Longue vie aux Amis du Musée National dart moderne.
Je vous remercie.
Source http://www.culturecommunication.gouv.fr, le 13 février 2012