Interview de Mme Nadine Morano, ministre de l'apprentissage et de la formation professionnelle à Radio Classique le 16 février 2012, sur la campagne et le programme de Nicolas Sarkozy, candidat à l'élection présidentielle de 2012.

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Média : Radio Classique

Texte intégral


 
 
GUILLAUME DURAND Bonjour Nadine MORANO.
 
NADINE MORANO Bonjour.
 
GUILLAUME DURAND Bienvenue sur l’antenne de Radio Classique et de Public Sénat.
 
NADINE MORANO Merci.
 
GUILLAUME DURAND Michael, bonjour.
 
MICHAEL SZAMES Bonjour Guillaume.
 
GUILLAUME DURAND Le capitaine dans la tempête, la métaphore qui est reprise par tous les journaux ce matin, est-ce que ce n’est pas plus le devoir que le plaisir ? Je ne dis pas que le fait d’être candidat à la présidence de la République et à sa propre succession, c’est un plaisir au sens privé du terme, mais est-ce que vous n’avez pas eu le sentiment que quand même il y avait une sorte d’obligation plus que de libération ?
 
NADINE MORANO Mais vous savez, quand vous vous engagez en politique, c’est d’abord parce que vous avez cette passion de la France, parce que vous avez envie de servir et parce que vous aimez les gens. Si vous n’avez pas à l’intérieur de vous ces motivations, ce n’est pas la peine de faire de la politique. Et c’est vrai que le mot de devoir, c’est d’abord ce qui nous guide lorsqu’on est responsable politique. Alors oui, il assumera son devoir. Il n’est pas du genre à se défiler. Il n’est pas du genre à renoncer. Il aurait pu, il aurait pu dire : « Vous avez vu, moi pendant cinq ans, la situation a été difficile… »
 
GUILLAUME DURAND Mais il l’a évoqué. Il l’a évoqué dans les entretiens avec les journalistes, la possibilité qu’effectivement…
 
NADINE MORANO Ce n’est pas tout à fait ça qu’il a dit, mais il aurait pu, il aurait pu dire : « Vous savez, pendant cinq ans la situation a été très difficile, on a traversé beaucoup de crises. J’ai une stature internationale, je peux faire autre chose. Je suis jeune père de famille et voilà, je peux avoir une autre destinée. »
 
MICHAEL SZAMES Ça aurait pu lui effleurer l’esprit, ça ?
 
NADINE MORANO Pardon ?
 
MICHAEL SZAMES Ça aurait pu lui effleurer l’esprit ?
 
NADINE MORANO Non, je pense que non. Ça n’aurait pas pu lui effleurer l’esprit parce que encore une fois…
 
GUILLAUME DURAND D’où l’idée du devoir.
 
NADINE MORANO Mais… Mais vous savez, quand vous assumez votre devoir, vous ressentez du plaisir à servir la France, même si c’est difficile. Parce que vous devez obtenir un résultat pour l’ensemble d’un pays. Vous servez les Français, vous êtes sur la scène internationale et c’est vous qui incarnez la France donc ce devoir, vous l’assumez, vous savez qu’il est plein de contraintes évidemment, mais si vous n’avez pas ce plaisir de dire : « Voilà, je suis à la tête de l’Etat et je vais servir mon pays », il faut faire autre chose et ce n’est pas son cas.
 
GUILLAUME DURAND Mais pardonnez-moi d’insister sur un aspect qui est effectivement plus psychologique que politique, mais c’est parce que vous le connaissez bien qu’on commence par ces questions-là et que c’est important.
 
NADINE MORANO Oui, oui. Je le connais bien.
 
GUILLAUME DURAND Quand ce matin Patrick BUISSON dans Le Figaro, je le cite ; « Les Français n’ont pas zappé SARKOZY. La bête blessée, c’est une histoire beaucoup plus intéressante… » Pardonnez-moi je baisse la tête parce que je ne veux pas dire de bêtise et dire exactement ce qu’il a dit : « C’est une histoire beaucoup plus intéressante que celle que raconte François HOLLANDE. » Il y a quand même une marge entre ce que dit BUISSON qui le connaît et cette idée qu’on retrouvait dans les journaux ces derniers temps, à savoir qu’une candidature le libérerait. C’est une bête blessée ou c’est un homme libéré ? Ce n’est pas exactement la même chose.
 
NADINE MORANO Non, mais il ne faut pas l’entendre comme ça. Évidemment, quand vous traversez une période de crise, de multi-crises (il l’a rappelé hier) très difficile à gérer, que vous devez réformer un pays, que vous devez prendre les bonnes décisions à la fois sur la réduction des déficits publics, sur les deux plans que nous avons pris là, de 19 milliards d’euros juste avant les élections, de réduction de nos déficits, de mettre en place la réforme des retraites en 2010 qui était indispensable, le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux qui part à la retraite. Il faut avoir d’abord le sentiment de vérité. Alors oui, ça a été difficile, il a pris des coups et pendant cinq ans, l’opposition ne s’est pas comportée comme une opposition constructive qui aurait pu participer à un moment où le besoin d’union nationale se faisait sentir à être aux côtés de Nicolas SARKOZY.
 
GUILLAUME DURAND Ce n’est jamais le cas !
 
NADINE MORANO Mais si, c’est le cas ailleurs.
 
GUILLAUME DURAND François MITTERRAND a été combattu, Jacques CHIRAC aussi.
 
NADINE MORANO Guillaume DURAND, mais Guillaume DURAND, il faut regarder ailleurs. Regardez en Allemagne sur la réforme des retraites ; regardez en Espagne : ils ont voté ensemble avec Mariano RAJOY du Parti populaire qui aujourd'hui maintenant dirige l’Espagne : ils avaient voté avec ZAPATERO la règle d’or, ce qu’ils ont toujours refusé. Pendant cinq ans, Nicolas SARKOZY a eu à vivre de l’anti-sarkozysme primaire. C’est ça le comportement de l’opposition.
 
GUILLAUME DURAND Alors justement, maintenant on va abandonner la psychologie et parler de politique puisqu’il y a un certain nombre de choses qui ont été dit hier et puis des réactions avec effectivement celle de François HOLLANDE. Michael SZAMES ?
 
MICHAEL SZAMES Oui. Tout d’abord un petit mot quand même sur le slogan, La France forte. GISCARD D’ESTAING l’avait utilisé au deuxième tour en 1981 ; on connaît le résultat. Ce n’est pas très bon signe comme slogan.
 
NADINE MORANO Mais vous savez, Nicolas SARKOZY et nous-mêmes, toute l’équipe, on ne regarde jamais le passé, on regarde toujours devant. La situation de GISCARD D’ESTAING à cette époque-là, ce n’était pas la situation de Nicolas SARKOZY aujourd'hui, la situation de la France sur la scène internationale n’était pas la même non plus et ce que souhaite incarner Nicolas SARKOZY alors que nous avons réussi à maintenir la France à tenir mieux que certains autres pays. Regardez notre taux de croissance. Moi je suis toujours étonnée d’entendre les socialistes, à se demander s’ils sont Français, de vouloir se réjouir quand par exemple l’agence Standard & Poor’s dégrade d’un cran la France, tout d’un coup vous les entendez monter au créneau en disant : « Regardez où Nicolas SARKOZY à amené la France » et vous voyez que lorsque nous empruntons aujourd'hui sur les marchés, jamais nous n’avons emprunté aussi bas sur les marchés. Et lorsque nous vendons le Rafale en Inde, ça va nous rapporter 12 milliards d’euros et on va vendre 126 Rafale, vous croyez qu’on entend les socialistes se réjouir ? Non ! Eh bien nous avons besoin d’une France forte et ce n’est pas avec eux qu’on va construire une France forte parce qu’eux, ils incarnent le passé. Ils n’ont pas besoin d’images pour incarner le passé.
 
GUILLAUME DURAND Et quand François HOLLANDE parle de fiasco, c’est l’anti- France ? Vous dites : « Ils ne sont peut-être pas Français. »
 
NADINE MORANO Non mais je dis ça parce que lorsque Nicolas SARKOZY s’est adressé hier au cours de cette déclaration de candidature, ce qui m’a frappé vraiment, c’est qu’il a parlé à tous les Français. Il n’est pas le président ou le candidat de l’UMP. Sa famille politique, l’UMP, va le soutenir évidemment mais il s’est adressé à tous les Français, de tous, tous. Les Français de gauche, il l’a dit. Il a dit m : « Je ne parle pas à une seule partie de la France, je parle à tous. » En revanche, lorsque François HOLLANDE a déclaré sa candidature, lorsqu’il a fait son premier meeting au Bourget mais il parlait à la France de gauche. Et relisez son discours : plusieurs fois il a prononcé le mot de gauche. Il est, Nicolas SARKOZY, dans une stratégie du candidat républicain, avec des valeurs qu’il incarne.
 
MICHAEL SZAMES Ce n’est pas une stratégie de deuxième tour, ça. Normalement au premier tour on rassemble son camp.
 
NADINE MORANO Mais rassembler son camp, c’est d’abord faire part de ses valeurs. C’est ce qu’il a exprimé et c’est ce qu’il va continuer à exprimer. Mais un candidat à l’élection présidentielle, il doit rassembler son camp et il doit parler à tous les Français. La situation l’exige vraiment parce que regardez ce qui se passe à l’extérieur de nos frontières. Les Français voient les actualités matin, midi et soir, ils entendent parler de la crise. Ils voient ce qui se passe en Grèce qui n’a jamais pris les bonnes décisions en termes de réformes, de réforme des retraites, de réforme de fiscalité, de réforme de leur fonction publique. Regardez ce qui se passe en Espagne avec un taux de chômage des jeunes qui fleure les 50 %. Regardez à quel point certains pays sont obligés de réduire les revenus, les salaires des fonctionnaires, le niveau des retraites. Ça n’a pas été le cas en France parce que nous avons su tenir la barre et parce que nous avons un taux de croissance qui est conforme à celui que le gouvernement avait dit et qui est non pas celui que les économistes avaient annoncé. Eh bien j’aurais aimé que l’opposition se réjouisse de ça parce que quand on est dans un pays, on est exactement vers la même destinée et ça, ça les importe aussi et quelquefois je me dis : « Quand je les entends se réjouir des difficultés de la France, mais franchement est-ce qu’ils ne peuvent pas respecter un petit peu notre pays ? »
 
GUILLAUME DURAND Est-ce qu’on peut gouverner par référendum comme les Suisses ?
 
NADINE MORANO Il n’a pas proposé de réformer par référendum. Il a exprimé le souhait de dire : « Nous avons besoin de continuer à faire des réformes structurelles en France, c’est une nécessité. Et s’il y a des points de blocage, si par le dialogue social nous n’y arrivons pas, eh bien j’en appellerai au peuple par le référendum. » J’observe que c’est une tradition sous la Vème République, il y a eu dix référendums. Que lui-même lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, il avait fait un référendum en Corse sur le statut de la Corse, rappelez-vous, puisqu’il voulait fusionner les deux collectivités.
 
GUILLAUME DURAND Mais vous connaissez le danger du référendum, Nadine MORANO.
 
NADINE MORANO Et d’ailleurs ce référendum n’a pas été favorable. Il l’a fait aussi à deux reprises pendant ce quinquennat. On l’oublie : c’est la France, c’est en Outre-mer, c’est la Guyane, c’est le référendum dans les Antilles, c’est la départementalisation de Mayotte.
 
GUILLAUME DURAND Ça n’a pas la même portée que des référendums sur le statut des chômeurs à l’intérieur de l’ensemble de la métropole.
 
NADINE MORANO Non mais vous résumez.
 
GUILLAUME DURAND C’est une question – nous sommes très tranquilles…
 
NADINE MORANO Oui.
 
GUILLAUME DURAND Vous savez que dans l’histoire, les grands référendums dont tout le monde se souvient, que ce soit celui de 2005, que ce soit celui de 92 ou même 69 avec le général de GAULLE, c’était extrêmement tendu. Donc dans la perspective d’une réélection, démarrer par un référendum qui peut tendre le pays…
 
NADINE MORANO Il ne l’a pas dit.
 
GUILLAUME DURAND Non, non. Mais je n’ai pas dit qu’il l’avait dit, j’ai dit nous réfléchissons ensemble ce matin. C’est une manière de conduire le pays qui peut être problématique parce qu’on répond plus à l’homme qui pose la question qu’à la question qui est posée. Vous le savez.
 
NADINE MORANO Je crois que lorsqu’on veut réformer en profondeur et lorsqu’on voit qu’il peut y avoir des points de blocage, vous savez Nicolas SARKOZY avait fait campagne déjà en 2007 sur la vérité. Il avait dit qu’il ferait la réforme des régimes spéciaux des retraites, il l’avait dit. Il avait dit qu’il ne remplacerait pas un fonctionnaire sur deux qui part à la retraite. Il avait annoncé toutes les réformes qui étaient nécessaires au pays. Je peux vous dire que cette campagne, elle sera aussi une campagne de vérité et du courage, mais on dira tout et il dira tout. Vous savez, lui, Nicolas SARKOZY ce n’est pas quelqu'un de construit, ce n’est pas une image construite : il est empreint d’une véritable sincérité et donc s’il décide avec courage parce qu’il pourrait dire : « Oui, vous avez vu le taux… mon niveau de popularité dans les sondages, la difficulté que j’ai à gérer au niveau international », il pourrait dire : « Non, je ne vais pas prendre de risques. » S’il va devant les Français, c’est parce qu’il veut mener toutes les réformes qu’il lui reste à faire, que cinq ans ça a été trop court.
 
GUILLAUME DURAND On en revient à l’idée du devoir.
 
NADINE MORANO Mais bien sûr. Si un président de la République n’a pas en tête son devoir, il ne faut pas qu’il soit président de la République.
 
GUILLAUME DURAND Mais vous avez lu ce matin peut-être Le Parisien. Les sondeurs s’interrogent. Entre 15 et 20 points, le différentiel avec François HOLLANDE, peut-il vraiment gagner ?
 
NADINE MORANO Sur le deuxième tour.
 
GUILLAUME DURAND Oui, sur le deuxième tour bien sûr. Oui, oui.
 
NADINE MORANO Ça n’a pas de sens ! Je vais vous dire, parler du deuxième tour…
 
GUILLAUME DURAND Ça veut dire que tous les sondeurs sont idiots.
 
NADINE MORANO Ce n’est pas la phrase que j’ai prononcée, non.
 
GUILLAUME DURAND Non, non, mais c’est moi qui pose la question.
 
NADINE MORANO Non, je dis ça n’a pas de sens d’interroger sur le deuxième tour. On voit bien que le premier tour, l’écart se resserre, regardez : l’écart se resserre. Comment parler du deuxième tour alors même que la campagne n’a pas été lancée ? Maintenant, à partir d’aujourd'hui la campagne est lancée. Maintenant nous allons pouvoir parler de candidat face à candidat, de projet contre projet, de stature contre stature et d’expérience contre inexpérience.
 
MICHAEL SZAMES Parlons justement des candidats. Hier Christine BOUTIN, aujourd'hui Hervé MORIN qui annonce son retrait sûrement au profit de Nicolas SARKOZY. Qui pour le suivre ? Peut-être Dominique de VILLEPIN ; vous espérez en tous cas.
 
NADINE MORANOJ e dirais tout simplement que l’heure est au rassemblement le plus large de notre famille politique, de tous ceux…
 
MICHAEL SZAMES Vous lui demandez ce matin de se retirer au profit de Nicolas SARKOZY ?
 
NADINE MORANO De toute façon, je n’ai pas à lui demander. Il est responsable, adulte. Au regard des intentions de vote sur ce nom, je crois qu’à un moment il faut être raisonnable. Christine BOUTIN, Hervé MORIN le sont ; Dominique de VILLEPIN ne décolle pas non plus. Je crois qu’il serait sage alors qu’i partage nos valeurs, alors qu’il a gouverné avec nous, cette majorité parlementaire, je crois qu’il serait sage à ce qu’il vienne rejoindre Nicolas SARKOZY, oui.
 
GUILLAUME DURAND Est-ce qu’il est important que monsieur VANNESTE soit exclu de l’UMP et qu’on lui retire toute forme de parrainage pour les législatives ?
 
NADINE MORANO Ecoutez, moi je… Alors pour le coup, je partage entièrement la phrase qu’a prononcée hier Nicolas SARKOZY : « Tous les propos homophobes sont condamnables et doivent être condamnés. »
 
GUILLAUME DURAND Donc il n’appartient plus à la famille.
 
NADINE MORANO Quand vous prononcez des propos tels que ceux-là, notre bureau politique se réunira la semaine prochaine, nous trancherons. Mais il faut qu’il comprenne qu’un comportement qui est souvent provocateur sur ces sujets n’est pas acceptable parce que ce ne sont pas les valeurs de notre famille politique.
 
MICHAEL SZAMES Il n’est pas à son coup d’essai. Vous auriez pu le faire avant.
 
NADINE MORANO Il n’est pas à son coup d’essai, je dois dire que c’est pour nous quelquefois un vrai sujet. Alors évidemment sur d’autres thématiques il est proche de nous mais sur ce comportement, c’est insupportable. Je l’avais dit à plusieurs reprises, je crois que voilà, il gagnerait à ne pas être dans la provocation systématique sur ce sujet.
 
GUILLAUME DURAND Mais Nadine MORANO, l’affaire Vanneste évidemment sur l’aspect homophobe que vous décrivez, tout le monde comprendra votre attitude. Mais est-ce qu’il n’y a pas un risque que ça devienne une petite – je dis une petite – affaire politique avec ceux de la droite populaire qui ont une certaine forme d’amitié pour lui et qui pourraient être tentés, on le voit d’ailleurs avec Lionnel LUCA, il y en a beaucoup qui le condamnent (vous par exemple) mais d’autres qui disent : « Oui, peut-être faut-il comprendre » ?
 
NADINE MORANO Monsieur DURAND, vous voyez, ce qui m’étonne quand même dans la sphère mediatico-journalistique, c’est que monsieur VANNESTE n’est pas candidat à l’élection présidentielle et que ce matin on parle de l’élection présidentielle. D’accord ?
 
GUILLAUME DURAND Absolument, nous y avons consacré les trois quarts de l’entretien.
 
NADINE MORANO Et que je le disais hier matin, j’écoute les propos avec beaucoup d’attention de François HOLLANDE, je pensais que les journalistes les écoutaient aussi. A la question qui lui a été posée dimanche par Anne- Sophie LAPIX sur les Roms et ce qu’il faut faire pour cette population, où comme vous le savez le gouvernement a mené une politique de démantèlement de ces camps insalubres et indignes pour élever des enfants qui posent de multiples problèmes en respectant évidemment les procédures judiciaires, François HOLLANDE a quand même fait cette proposition (nous sommes dans le cadre d’une campagne présidentielle) de faire des camps, de faire des camps pour les Roms. Vous avez vu cette phrase ?
 
GUILLAUME DURAND Bien sûr, je vous écoute.
 
NADINE MORANO Je suis étonnée que c’est relevé par personne. Voilà la proposition de François HOLLANDE sur le sujet de ces personnes qui construisent des camps de manière illégale et lui propose de faire des camps pour abriter les Roms dans notre pays. C’est une question qu’il faut mettre sur le débat de la présidentielle. Comment traiter ces populations qui arrivent chez nous, qui s’installent de n’importe quelle manière, qu’il convient évidemment de ne pas encourager dans cette attitude. Eh bien monsieur HOLLANDE propose de les sédentariser et de faire des camps – puisque c’est le mot qu’il a utilisé – pour installer les Roms. Eh bien ça, vous voyez, ça me choque parce que VANNESTE n’est pas candidat à l’élection présidentielle et que François HOLLANDE est candidat à l’élection présidentielle et que ça passe totalement inaperçu.
 
GUILLAUME DURAND Dernière question Michael SZAMES, en vous remerciant d’être ici en direct sur nos deux antennes.
 
MICHAEL SZAMES Peut-être sur vous-même et sur votre rôle dans la campagne. Vous n’avez pas été choisie comme porte-parole de campagne. Quelle sera votre action au coeur de cette campagne ? Est-ce que dimanche vous serez présente à Marseille par exemple ?
 
NADINE MORANO Nous n’avons jamais évoqué le fait que je puisse être porte-parole de Nicolas SARKOZY mais jamais, je ne lui en ai même jamais fait la proposition. Je pense que j’ai porté la parole de son action pendant les cinq années qui viennent de s’écouler et que je vais continuer et par ailleurs avoir une présence très forte sur le terrain. Je serai ce soir à Carnac pour un meeting, je continuerai évidemment à sillonner la France, à aller pour épauler aussi parce que Nathalie va porter la parole du candidat mais nous serons nombreux aussi à aller dans les médias pour expliquer les propositions de Nicolas SARKOZY. En tous les cas, vous trouverez une équipe totalement soudée, totalement déterminée à faire gagner Nicolas SARKOZY.
 
GUILLAUME DURAND Merci Nadine MORANO d’être venue.
 
NADINE MORANO Pour une France forte !
 
GUILLAUME DURAND Merci d’être venue ce matin sur nos deux antennes, donc Public Sénat et Radio Classique. Bonne journée à vous. Michael, on se retrouve évidemment demain.
 Source : Premier ministre, Service d’Information du Gouvernement, le 16 février 2012