Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais avec Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez et Monsieur Leroy, le ministre en charge du Grand Paris vous dire la grande joie qui est la mienne davoir pu passer toute la matinée ici à Saclay. Et la joie quest la mienne dêtre maintenant à Supélec, pour célébrer avec vous - pardonnez-moi doser le mot - simplement lintelligence française.
Depuis cinq ans, lenseignement supérieur et la recherche sont au cur de laction de mon Gouvernement et jassume avec force, le bilan.
Nous avons réformé les structures, nous avons mis les moyens financiers, nous avons osé nous confronter aux meilleurs standards internationaux. Et tous les discours sur le prétendu déclin français ne résistent pas aux formidables élans quon ressent ici quand on visite comme je viens de le faire, le plateau de Saclay. Nous pouvons être fiers de lengagement de nos scientifiques. Nous pouvons être fiers de la recherche française et nous devons croire à lidée de progrès qui anime ceux qui repoussent les limites du savoir.
Une société qui a peur de la science, qui a peur de la technologie, une société qui voit en toutes avancées techniques un risque, avant de voir une opportunité, est une société qui est condamnée à décliner.
La force de la France, c'est la France de Joliot-Curie, cest celle de Louis Armand, de l'ingénieur Bertin, de Raymond Castaing, de Jacques Friedel, de Pierre-Gilles de Gennes, des savants et des visionnaires qui ne sont pas toujours connus du public. Ici vivent et travaillent, créent des esprits de réputation mondiale. Ici se sont formés les lauréats des plus grandes distinctions scientifiques internationales. Il y a quelques décennies, au milieu d'une plaine à l'infini, autour d'une école Polytechnique bien esseulée et d'un Centre atomique posé sur les blés comme un paquebot, la France à mis en uvre sa volonté dindépendance et de rayonnement.
Je suis venu aujourd'hui saluer cette magnifique aventure voulue par le général de Gaulle et par ses successeurs. Aventure déjà cinquantenaire, et qui s'enrichit aujourd'hui de nouvelles ambitions. Le campus qui est en train de sortir de terre, ici, sur le Plateau de Saclay, est lun des symboles de notre volonté de rester une grande puissance.
Depuis 1946, date de la première installation du CNRS, ce plateau na cessé daccueillir les fleurons de la recherche française : le CEA, lUniversité de Paris à Orsay, HEC, SupOptique, le laboratoire central de recherche de Thomson-CSF, Supélec, Polytechnique, rejoints plus récemment par les laboratoires de recherche de Danone, de Thalès, ou encore de Kraft Foods. Pour autant, il manquait une stratégie. Une stratégie coordonnée pour donner à cet espace une véritable visibilité internationale.
Depuis 5 ans, nous nous y sommes attelés. Et cest sans doute lun des projets les plus enthousiasmants du quinquennat. Bien sûr nous sommes sur une uvre de moyen terme, bien sûr les résultats ne sont pas instantanés. Mais je crois que cest tout lhonneur de la politique que de se projeter comme nous lavons fait ici, vers lavenir. En 2011, les premières opérations de déménagement prévues par le Plan Campus ont été lancées, prévoyant le déménagement de grandes écoles et de laboratoires de luniversité de Paris XI. Je viens de voir les bâtiments qui accueilleront les étudiants de lEnsta dès la rentrée prochaine. En 2012 démarreront aussi les constructions qui accueilleront lEnsaé, lInstitut des sciences moléculaires de lUniversité de Paris XI, lEcole Centrale de Paris et AgroParisTech. Ces progrès rapides, assez inhabituels compte tenu de nos procédures qui sont les nôtres, ces progrès rapides sont le fruit dun engagement volontaire du Gouvernement et de chacun dentre vous. En vous unissant intelligemment, vous avez su proposer un projet commun et recueillir 850 millions deuros de lEtat pour former un campus conçu comme lun des plus performants au monde.
Cest le fruit dun travail de la communauté scientifique et enseignante avec nos Institutions, avec les collectivités locales et les élus qui les représentent. Je veux aujourdhui en remercier sincèrement chacun dentre vous. Sur les 35 milliards deuros des investissements davenir, plus de 20 milliards vont à lenseignement supérieur, la recherche et la formation. Et le Plateau de Saclay y prend toute sa part. Nouveauté radicale dans notre pays : nous avons apporté ces moyens en grande partie sous forme de capital parce que cest une garantie de pérennité. Cest une garantie de récurrence des ressources qui donne tout son sens à lautonomie des universités. En tout, ce sont plus de 40 projets qui ont été sélectionnés à Saclay, dont plus de 20 Equipex, certains en réseaux, et 11 Labex portés par des acteurs locaux.
Au delà de lopération Campus, lEtat a apporté 1 milliard deuros supplémentaires des "Investissements davenir" pour laménagement du site. Qui plus est, plus de 500 millions deuros ont aussi été attribués sur projet à ce jour. Et récemment, le grand projet scientifique qui deviendra lUniversité Paris-Saclay, en rassemblant 23 acteurs majeurs, sous la houlette volontaire de Dominique Vernay, a été sélectionné comme "Initiative dexcellence".
Dans le domaine de la recherche et de lenseignement supérieur, plus de 75 % des lauréats de la première vague des "Investissements davenir" ont déjà reçu un premier versement. Le montant de notre engagement est exceptionnel, parce que nous sommes convaincus quil y a une relation étroite entre la qualité du système de formation supérieure et de recherche et le développement économique, social et culturel de notre pays.
Mais il fallait aussi que nous mettions en place une approche radicalement nouvelle pour servir cette ambition. Nous lavons fondée sur ce qui faisait le plus défaut au modèle français, cest-à-dire la recherche de synergies. Au fond, à Saclay, tout était déjà là : des universités prestigieuses, nos plus grandes écoles dingénieurs et de commerce, nos plus grands centres de recherche. Leur excellence académique a été maintes fois distinguée par le prix Nobel, par la médaille Fields, par le Conseil européen de la recherche, par le CNRS.
Mais trop longtemps, nous avons laissé des barrières imaginaires segmenter nos formations et brider notre potentiel dinnovation. Celle qui séparait la recherche et le monde économique ; celle qui séparait les établissements denseignement supérieur et les organismes de recherche ; celle qui éloignait les universités des grandes écoles.
Pourtant, cest en unissant nos forces sous une même bannière, que nous allons donner une visibilité internationale à lexcellence de notre offre de formation et de recherche. Et cest en jetant des ponts avec la recherche et le développement que nous saurons répondre aux défis de linnovation et de la croissance.
Le potentiel de Saclay est immense. Dici 2020, il accueillera près de 70 000 étudiants et chercheurs. "LInitiative dexcellence" de Saclay préfigure lUniversité de Paris-Saclay qui sera opérationnelle en 2014. Une université mieux intégrée, qui devrait se situer dans les dix premières universités mondiales. Elle tire sa force de deux traits majeurs : dabord, sa visibilité. Elle sera structurée en "schools" jai essayé pendant le déjeuner dobtenir une traduction, sans y parvenir autour de six secteurs scientifiques bien définis et elle affichera une signature unique, avec la délivrance dun diplôme de doctorat unique. Avec une gouvernance ouverte sur le monde extérieur, les établissements du Plateau de Saclay construiront ensemble une université qui pourra rivaliser avec les meilleures universités du monde.
Sa deuxième force réside dans le continuum quelle instaure de la recherche fondamentale à linnovation. Les acteurs de Saclay ont choisi de répondre à la fois aux défis de la science fondamentale et à ceux des grands enjeux sociétaux. "Le Synchrotron Soleil" que jai visité ce matin donne une idée de cette ambition. Ces deux lignes de lumière dédiées à létude de nanomatériaux, uniques en Europe, offrent des applications directes pour la catalyse et la gestion des ressources énergétiques, ou encore pour limagerie 3D biomédicale.
Dans la même logique les passerelles entre résultats de la recherche et stratégie dinnovation seront multipliées. Cest tout lesprit du bâtiment "Nano-Innov" que je viens dinaugurer. Un lieu dexcellence au service de linnovation, qui développe une recherche intégrative des nanotechnologies aux grands systèmes, dans des domaines aussi variés que les piles à combustible, les implants oculaires ou lassistance à la conduite automobile.
Enfin, ladéquation aux besoins du monde professionnel sera renforcée, grâce notamment à des cursus transversaux, mais aussi à un pôle conçu autour de lentrepreneuriat associant incubateurs, écoles, organismes, Instituts de recherche technologique et entreprises.
La multiplication des liens aux entreprises est un facteur de valorisation de la recherche et de la compétitivité. Pour cette raison, limplantation de nouvelles entreprises sur le Plateau de Saclay, comme Horiba, ou encore EDF, participe directement à lambition que nous avons pour le développement de ce site. Dans la démarche de structuration de la recherche et de lenseignement supérieur, la décision de lensemble des écoles dingénieurs et des formations universitaires dingénieurs du Plateau de créer ensemble une encore une "School of Engineering", qui les intègre toutes, est une initiative majeure. En tout cas, pour les étudiants, cest incontestablement une offre enrichie et surtout une offre lisible. Et en particulier lisible à lextérieur.
Mais cette réalisation est surtout exemplaire dune nouvelle volonté de coopération qui est cruciale pour lavenir de lenseignement supérieur et de la recherche. Je vous félicite de lavoir conduite, dautant plus que je me doute plus exactement je sais quelle nest pas née dans la facilité. Et je voudrais ajouter que, parce que rien nest jamais terminé, il y a encore beaucoup dépreuves à franchir, ce qui va se réaliser ici sur le Plateau de Saclay a une énorme importance pour lensemble de notre système denseignement supérieur et de recherche. Que vous réussissiez et lexemple sera suivi par tout le monde. Si jamais ça nétait pas le cas, naturellement ce serait le retour à une certaine glaciation.
Mesdames et messieurs, la création du campus de Saclay, ça nest pas un simple déménagement. Cest un projet daménagement du territoire intégré à la dynamique du Grand Paris. Cette dynamique se bâtit à lécoute des attentes et des projets des élus locaux comme des citoyens.
Ici, sur le plateau de Saclay, létablissement public de Paris Saclay est le porteur de cette politique. Je sais que tout na pas été simple. Mais franchement, si ça avait été simple, cest que le projet navait pas en réalité nétait pas un vrai projet, un projet qui change les choses. Un projet de cette ampleur suscite naturellement des inquiétudes, des critiques. Cest normal, il faut quil y ait un dialogue et quon trouve ensemble les voies de passage.
Javais demandé à Jean-Marc Monteil de fédérer tous les acteurs du projet scientifique. Je veux dire que cette mission a été accomplie avec beaucoup de talent et je veux le remercier pour son implication passionnée.
Pour bâtir une approche partagée entre les collectivités et létablissement Public Paris-Saclay, cest Jean-Louis Subileau qui a été missionné, à ma demande, par Maurice Leroy. Cela a permis daboutir à un protocole daccord. Et je veux remercier toutes les parties prenantes, létablissement Public Paris-Saclay, la Communauté dagglomérations de lesprit de responsabilité qui les a animés.
Sur ces bases, laménagement du plateau va pouvoir se mettre en place et concrétiser lambition que nous partageons pour la Région Capitale. Les élus du territoire ont déjà commencé à y travailler en lien avec l'établissement public du Plateau de Saclay. Les présidents des quatre agglomérations Europ'Essonne, CAPS, Saint-Quentin et Versailles Grand Parc ont ainsi adopté un schéma de développement territorial qui définit une stratégie commune dans le cadre du travail de déclinaison des objectifs du Grand Paris, qui a été mené sous l'égide du Préfet de Région. Il ne sagit évidemment pas de venir prendre ou donner un cours et de repartir aussitôt, et le plan daménagement a été conçu pour créer des vrais espaces de vie. Dans la même logique, il nest pas question de laisser chaque école, chaque laboratoire se retrancher derrière ses murs dans je ne sais quel entre-soi. Et je veux saluer le travail de Michel Desvigne qui a conçu le schéma densemble du campus comme un campus ouvert. Un campus qui favorisera les échanges entre étudiants, chercheurs, enseignants et entreprises.
La recherche de synergies passe aussi par des salles de cours qui seront mutualisées, comme les terrains de sports, les espaces de restauration ou les bibliothèques communes. Dans ce domaine là aussi, les architectes et les urbanistes ont un rôle essentiel à jouer. Je sais que tout près dici viennent dêtre connus les résultats du concours darchitecte qui donnera forme à un espace mixte de restauration et déquipements sportifs.
La loi Grand Paris prévoit que les aménagements se feront dans le respect des espaces naturels et agricoles. Et je veux dire ici de la façon la plus solennel que cet engagement sera bien sûr respecté. Dans les prochaines semaines, le projet de délimitation de la zone de protection naturelle, agricole et forestière, sera soumis à lenquête publique. Enfin, le logement et les transports sont au premier rang de nos priorités. Ce projet daménagement prend en compte les objectifs de création de logements fixés par la loi Grand Paris, en concertation avec les collectivités locales. Dès la conception du projet de Grand Paris, le Gouvernement a fixé un objectif de 70.000 nouveaux logements par an. Nous avons depuis 2007, nous avons beaucoup fait pour le concrétiser. Cela passe par la mobilisation du foncier public dans toute lIle de France. Mais ça passe aussi par le projet de loi permettant daugmenter les droits à construire. Ce projet qui sera examiné à partir de demain à lAssemblée nationale.
Enfin, les transports sont un enjeu incontournable du Grand Paris. Le réseau de transport qui sera mis en place sur le Plateau a été pensé selon deux axes. Dabord, la modernisation et le développement du réseau existant parce que cest la première attente de nos concitoyens qui veulent voir des résultats immédiats de ces politiques.
Concrètement, cela signifie développer la desserte par transport en commun en site propre. Lenquête publique qui concerne cette desserte vient de sachever le 6 février dernier et donc les choses vont pouvoir démarrer. Dautre part nous allons créer le réseau Grand Paris Express qui reliera les différents pôles et contribuera à dessiner le nouveau visage de la région. Grâce au travail accompli par Maurice Leroy et au dialogue constant avec la région présidée par Jean-Paul Huchon, un projet partagé a pu être défini. Eh bien il faut maintenant mettre ce projet en uvre. LEtat a mis les moyens nécessaires, il continuera à le faire. La ligne Orly Versailles, qui sera prolongée à La Défense, desservira le Plateau de Saclay. Elle le mettra à une demi-heure de Paris. Le lien entre le cur du cluster et les sites en développement, en particulier à Satory et à Saint-Quentin, s'en trouvera ainsi renforcé.
Voilà Mesdames et Messieurs. Quil sagisse des investissements davenir ou quil sagisse du projet du Grand Paris, le sens de notre action est le même. Ce que nous voulons cest tirer parti des points forts dun territoire pour lui donner une grande visibilité internationale.
Cest bien finalement une seule et même bataille que nous livrons. Une bataille pour lattractivité de nos territoires et une bataille pour la compétitivité de la France toute entière sur la scène internationale.
Eh bien, en donnant un coup daccélérateur au développement du plateau de Saclay, nous avons tracé une route pour les dix ans qui viennent. Elle doit nous propulser aux meilleurs rangs mondiaux, et je suis convaincu quelle nous aidera aussi à sortir plus forts de la crise que nous traversons. Je voudrais encore une fois remercier tous les acteurs de ce projet en leur disant quils peuvent être fiers davoir surmonté toutes les différences qui les opposaient pour créer un projet qui remet luniversité française et la recherche française au premier rang mondial et qui va de nouveau faire en sorte que beaucoup viendront voir ce qui se réalise ici comme un véritable exemple des synergies qui peuvent être créées dans le monde moderne qui est le nôtre ; en utilisant les capacités de réseaux ; en réduisant les contraintes administratives et réglementaires et en cherchant finalement à ne favoriser quune seule chose : lexcellence.Source http://www.gouvernement.fr, le 22 février 2012
Je voudrais avec Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez et Monsieur Leroy, le ministre en charge du Grand Paris vous dire la grande joie qui est la mienne davoir pu passer toute la matinée ici à Saclay. Et la joie quest la mienne dêtre maintenant à Supélec, pour célébrer avec vous - pardonnez-moi doser le mot - simplement lintelligence française.
Depuis cinq ans, lenseignement supérieur et la recherche sont au cur de laction de mon Gouvernement et jassume avec force, le bilan.
Nous avons réformé les structures, nous avons mis les moyens financiers, nous avons osé nous confronter aux meilleurs standards internationaux. Et tous les discours sur le prétendu déclin français ne résistent pas aux formidables élans quon ressent ici quand on visite comme je viens de le faire, le plateau de Saclay. Nous pouvons être fiers de lengagement de nos scientifiques. Nous pouvons être fiers de la recherche française et nous devons croire à lidée de progrès qui anime ceux qui repoussent les limites du savoir.
Une société qui a peur de la science, qui a peur de la technologie, une société qui voit en toutes avancées techniques un risque, avant de voir une opportunité, est une société qui est condamnée à décliner.
La force de la France, c'est la France de Joliot-Curie, cest celle de Louis Armand, de l'ingénieur Bertin, de Raymond Castaing, de Jacques Friedel, de Pierre-Gilles de Gennes, des savants et des visionnaires qui ne sont pas toujours connus du public. Ici vivent et travaillent, créent des esprits de réputation mondiale. Ici se sont formés les lauréats des plus grandes distinctions scientifiques internationales. Il y a quelques décennies, au milieu d'une plaine à l'infini, autour d'une école Polytechnique bien esseulée et d'un Centre atomique posé sur les blés comme un paquebot, la France à mis en uvre sa volonté dindépendance et de rayonnement.
Je suis venu aujourd'hui saluer cette magnifique aventure voulue par le général de Gaulle et par ses successeurs. Aventure déjà cinquantenaire, et qui s'enrichit aujourd'hui de nouvelles ambitions. Le campus qui est en train de sortir de terre, ici, sur le Plateau de Saclay, est lun des symboles de notre volonté de rester une grande puissance.
Depuis 1946, date de la première installation du CNRS, ce plateau na cessé daccueillir les fleurons de la recherche française : le CEA, lUniversité de Paris à Orsay, HEC, SupOptique, le laboratoire central de recherche de Thomson-CSF, Supélec, Polytechnique, rejoints plus récemment par les laboratoires de recherche de Danone, de Thalès, ou encore de Kraft Foods. Pour autant, il manquait une stratégie. Une stratégie coordonnée pour donner à cet espace une véritable visibilité internationale.
Depuis 5 ans, nous nous y sommes attelés. Et cest sans doute lun des projets les plus enthousiasmants du quinquennat. Bien sûr nous sommes sur une uvre de moyen terme, bien sûr les résultats ne sont pas instantanés. Mais je crois que cest tout lhonneur de la politique que de se projeter comme nous lavons fait ici, vers lavenir. En 2011, les premières opérations de déménagement prévues par le Plan Campus ont été lancées, prévoyant le déménagement de grandes écoles et de laboratoires de luniversité de Paris XI. Je viens de voir les bâtiments qui accueilleront les étudiants de lEnsta dès la rentrée prochaine. En 2012 démarreront aussi les constructions qui accueilleront lEnsaé, lInstitut des sciences moléculaires de lUniversité de Paris XI, lEcole Centrale de Paris et AgroParisTech. Ces progrès rapides, assez inhabituels compte tenu de nos procédures qui sont les nôtres, ces progrès rapides sont le fruit dun engagement volontaire du Gouvernement et de chacun dentre vous. En vous unissant intelligemment, vous avez su proposer un projet commun et recueillir 850 millions deuros de lEtat pour former un campus conçu comme lun des plus performants au monde.
Cest le fruit dun travail de la communauté scientifique et enseignante avec nos Institutions, avec les collectivités locales et les élus qui les représentent. Je veux aujourdhui en remercier sincèrement chacun dentre vous. Sur les 35 milliards deuros des investissements davenir, plus de 20 milliards vont à lenseignement supérieur, la recherche et la formation. Et le Plateau de Saclay y prend toute sa part. Nouveauté radicale dans notre pays : nous avons apporté ces moyens en grande partie sous forme de capital parce que cest une garantie de pérennité. Cest une garantie de récurrence des ressources qui donne tout son sens à lautonomie des universités. En tout, ce sont plus de 40 projets qui ont été sélectionnés à Saclay, dont plus de 20 Equipex, certains en réseaux, et 11 Labex portés par des acteurs locaux.
Au delà de lopération Campus, lEtat a apporté 1 milliard deuros supplémentaires des "Investissements davenir" pour laménagement du site. Qui plus est, plus de 500 millions deuros ont aussi été attribués sur projet à ce jour. Et récemment, le grand projet scientifique qui deviendra lUniversité Paris-Saclay, en rassemblant 23 acteurs majeurs, sous la houlette volontaire de Dominique Vernay, a été sélectionné comme "Initiative dexcellence".
Dans le domaine de la recherche et de lenseignement supérieur, plus de 75 % des lauréats de la première vague des "Investissements davenir" ont déjà reçu un premier versement. Le montant de notre engagement est exceptionnel, parce que nous sommes convaincus quil y a une relation étroite entre la qualité du système de formation supérieure et de recherche et le développement économique, social et culturel de notre pays.
Mais il fallait aussi que nous mettions en place une approche radicalement nouvelle pour servir cette ambition. Nous lavons fondée sur ce qui faisait le plus défaut au modèle français, cest-à-dire la recherche de synergies. Au fond, à Saclay, tout était déjà là : des universités prestigieuses, nos plus grandes écoles dingénieurs et de commerce, nos plus grands centres de recherche. Leur excellence académique a été maintes fois distinguée par le prix Nobel, par la médaille Fields, par le Conseil européen de la recherche, par le CNRS.
Mais trop longtemps, nous avons laissé des barrières imaginaires segmenter nos formations et brider notre potentiel dinnovation. Celle qui séparait la recherche et le monde économique ; celle qui séparait les établissements denseignement supérieur et les organismes de recherche ; celle qui éloignait les universités des grandes écoles.
Pourtant, cest en unissant nos forces sous une même bannière, que nous allons donner une visibilité internationale à lexcellence de notre offre de formation et de recherche. Et cest en jetant des ponts avec la recherche et le développement que nous saurons répondre aux défis de linnovation et de la croissance.
Le potentiel de Saclay est immense. Dici 2020, il accueillera près de 70 000 étudiants et chercheurs. "LInitiative dexcellence" de Saclay préfigure lUniversité de Paris-Saclay qui sera opérationnelle en 2014. Une université mieux intégrée, qui devrait se situer dans les dix premières universités mondiales. Elle tire sa force de deux traits majeurs : dabord, sa visibilité. Elle sera structurée en "schools" jai essayé pendant le déjeuner dobtenir une traduction, sans y parvenir autour de six secteurs scientifiques bien définis et elle affichera une signature unique, avec la délivrance dun diplôme de doctorat unique. Avec une gouvernance ouverte sur le monde extérieur, les établissements du Plateau de Saclay construiront ensemble une université qui pourra rivaliser avec les meilleures universités du monde.
Sa deuxième force réside dans le continuum quelle instaure de la recherche fondamentale à linnovation. Les acteurs de Saclay ont choisi de répondre à la fois aux défis de la science fondamentale et à ceux des grands enjeux sociétaux. "Le Synchrotron Soleil" que jai visité ce matin donne une idée de cette ambition. Ces deux lignes de lumière dédiées à létude de nanomatériaux, uniques en Europe, offrent des applications directes pour la catalyse et la gestion des ressources énergétiques, ou encore pour limagerie 3D biomédicale.
Dans la même logique les passerelles entre résultats de la recherche et stratégie dinnovation seront multipliées. Cest tout lesprit du bâtiment "Nano-Innov" que je viens dinaugurer. Un lieu dexcellence au service de linnovation, qui développe une recherche intégrative des nanotechnologies aux grands systèmes, dans des domaines aussi variés que les piles à combustible, les implants oculaires ou lassistance à la conduite automobile.
Enfin, ladéquation aux besoins du monde professionnel sera renforcée, grâce notamment à des cursus transversaux, mais aussi à un pôle conçu autour de lentrepreneuriat associant incubateurs, écoles, organismes, Instituts de recherche technologique et entreprises.
La multiplication des liens aux entreprises est un facteur de valorisation de la recherche et de la compétitivité. Pour cette raison, limplantation de nouvelles entreprises sur le Plateau de Saclay, comme Horiba, ou encore EDF, participe directement à lambition que nous avons pour le développement de ce site. Dans la démarche de structuration de la recherche et de lenseignement supérieur, la décision de lensemble des écoles dingénieurs et des formations universitaires dingénieurs du Plateau de créer ensemble une encore une "School of Engineering", qui les intègre toutes, est une initiative majeure. En tout cas, pour les étudiants, cest incontestablement une offre enrichie et surtout une offre lisible. Et en particulier lisible à lextérieur.
Mais cette réalisation est surtout exemplaire dune nouvelle volonté de coopération qui est cruciale pour lavenir de lenseignement supérieur et de la recherche. Je vous félicite de lavoir conduite, dautant plus que je me doute plus exactement je sais quelle nest pas née dans la facilité. Et je voudrais ajouter que, parce que rien nest jamais terminé, il y a encore beaucoup dépreuves à franchir, ce qui va se réaliser ici sur le Plateau de Saclay a une énorme importance pour lensemble de notre système denseignement supérieur et de recherche. Que vous réussissiez et lexemple sera suivi par tout le monde. Si jamais ça nétait pas le cas, naturellement ce serait le retour à une certaine glaciation.
Mesdames et messieurs, la création du campus de Saclay, ça nest pas un simple déménagement. Cest un projet daménagement du territoire intégré à la dynamique du Grand Paris. Cette dynamique se bâtit à lécoute des attentes et des projets des élus locaux comme des citoyens.
Ici, sur le plateau de Saclay, létablissement public de Paris Saclay est le porteur de cette politique. Je sais que tout na pas été simple. Mais franchement, si ça avait été simple, cest que le projet navait pas en réalité nétait pas un vrai projet, un projet qui change les choses. Un projet de cette ampleur suscite naturellement des inquiétudes, des critiques. Cest normal, il faut quil y ait un dialogue et quon trouve ensemble les voies de passage.
Javais demandé à Jean-Marc Monteil de fédérer tous les acteurs du projet scientifique. Je veux dire que cette mission a été accomplie avec beaucoup de talent et je veux le remercier pour son implication passionnée.
Pour bâtir une approche partagée entre les collectivités et létablissement Public Paris-Saclay, cest Jean-Louis Subileau qui a été missionné, à ma demande, par Maurice Leroy. Cela a permis daboutir à un protocole daccord. Et je veux remercier toutes les parties prenantes, létablissement Public Paris-Saclay, la Communauté dagglomérations de lesprit de responsabilité qui les a animés.
Sur ces bases, laménagement du plateau va pouvoir se mettre en place et concrétiser lambition que nous partageons pour la Région Capitale. Les élus du territoire ont déjà commencé à y travailler en lien avec l'établissement public du Plateau de Saclay. Les présidents des quatre agglomérations Europ'Essonne, CAPS, Saint-Quentin et Versailles Grand Parc ont ainsi adopté un schéma de développement territorial qui définit une stratégie commune dans le cadre du travail de déclinaison des objectifs du Grand Paris, qui a été mené sous l'égide du Préfet de Région. Il ne sagit évidemment pas de venir prendre ou donner un cours et de repartir aussitôt, et le plan daménagement a été conçu pour créer des vrais espaces de vie. Dans la même logique, il nest pas question de laisser chaque école, chaque laboratoire se retrancher derrière ses murs dans je ne sais quel entre-soi. Et je veux saluer le travail de Michel Desvigne qui a conçu le schéma densemble du campus comme un campus ouvert. Un campus qui favorisera les échanges entre étudiants, chercheurs, enseignants et entreprises.
La recherche de synergies passe aussi par des salles de cours qui seront mutualisées, comme les terrains de sports, les espaces de restauration ou les bibliothèques communes. Dans ce domaine là aussi, les architectes et les urbanistes ont un rôle essentiel à jouer. Je sais que tout près dici viennent dêtre connus les résultats du concours darchitecte qui donnera forme à un espace mixte de restauration et déquipements sportifs.
La loi Grand Paris prévoit que les aménagements se feront dans le respect des espaces naturels et agricoles. Et je veux dire ici de la façon la plus solennel que cet engagement sera bien sûr respecté. Dans les prochaines semaines, le projet de délimitation de la zone de protection naturelle, agricole et forestière, sera soumis à lenquête publique. Enfin, le logement et les transports sont au premier rang de nos priorités. Ce projet daménagement prend en compte les objectifs de création de logements fixés par la loi Grand Paris, en concertation avec les collectivités locales. Dès la conception du projet de Grand Paris, le Gouvernement a fixé un objectif de 70.000 nouveaux logements par an. Nous avons depuis 2007, nous avons beaucoup fait pour le concrétiser. Cela passe par la mobilisation du foncier public dans toute lIle de France. Mais ça passe aussi par le projet de loi permettant daugmenter les droits à construire. Ce projet qui sera examiné à partir de demain à lAssemblée nationale.
Enfin, les transports sont un enjeu incontournable du Grand Paris. Le réseau de transport qui sera mis en place sur le Plateau a été pensé selon deux axes. Dabord, la modernisation et le développement du réseau existant parce que cest la première attente de nos concitoyens qui veulent voir des résultats immédiats de ces politiques.
Concrètement, cela signifie développer la desserte par transport en commun en site propre. Lenquête publique qui concerne cette desserte vient de sachever le 6 février dernier et donc les choses vont pouvoir démarrer. Dautre part nous allons créer le réseau Grand Paris Express qui reliera les différents pôles et contribuera à dessiner le nouveau visage de la région. Grâce au travail accompli par Maurice Leroy et au dialogue constant avec la région présidée par Jean-Paul Huchon, un projet partagé a pu être défini. Eh bien il faut maintenant mettre ce projet en uvre. LEtat a mis les moyens nécessaires, il continuera à le faire. La ligne Orly Versailles, qui sera prolongée à La Défense, desservira le Plateau de Saclay. Elle le mettra à une demi-heure de Paris. Le lien entre le cur du cluster et les sites en développement, en particulier à Satory et à Saint-Quentin, s'en trouvera ainsi renforcé.
Voilà Mesdames et Messieurs. Quil sagisse des investissements davenir ou quil sagisse du projet du Grand Paris, le sens de notre action est le même. Ce que nous voulons cest tirer parti des points forts dun territoire pour lui donner une grande visibilité internationale.
Cest bien finalement une seule et même bataille que nous livrons. Une bataille pour lattractivité de nos territoires et une bataille pour la compétitivité de la France toute entière sur la scène internationale.
Eh bien, en donnant un coup daccélérateur au développement du plateau de Saclay, nous avons tracé une route pour les dix ans qui viennent. Elle doit nous propulser aux meilleurs rangs mondiaux, et je suis convaincu quelle nous aidera aussi à sortir plus forts de la crise que nous traversons. Je voudrais encore une fois remercier tous les acteurs de ce projet en leur disant quils peuvent être fiers davoir surmonté toutes les différences qui les opposaient pour créer un projet qui remet luniversité française et la recherche française au premier rang mondial et qui va de nouveau faire en sorte que beaucoup viendront voir ce qui se réalise ici comme un véritable exemple des synergies qui peuvent être créées dans le monde moderne qui est le nôtre ; en utilisant les capacités de réseaux ; en réduisant les contraintes administratives et réglementaires et en cherchant finalement à ne favoriser quune seule chose : lexcellence.Source http://www.gouvernement.fr, le 22 février 2012