Déclaration de M. Henri de Raincourt, ministre de la coopération, sur le rôle de l'OCDE en faveur du développement, à Paris le 1er mars 2012.

Prononcé le 1er mars 2012

Intervenant(s) : 

Circonstance : 50ème anniversaire du Centre de développement de l'OCDE, le 1er mars 2012

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs, Chers Collègues,
L’OCDE a entamé une réflexion stratégique essentielle sur le rôle qu’elle pourrait tenir en matière de développement, afin de répondre aux nouveaux défis de l’économie globale.
En tant que ministre de la coopération, je suis très heureux de constater que l’OCDE fait du développement un thème central, structurant et fédérateur de son activité. Et comme beaucoup d’entre vous, j’ai soutenu, lors de la réunion ministérielle de mai dernier, l’élaboration de cette stratégie pour le développement.
Cette stratégie est fondée sur l’idée que le développement, économique, social et humain, doit reposer sur une croissance partagée, équilibrée et soutenable. Elle rejoint les priorités que nous avons défendues en 2011 dans le cadre du G8 et du G20, notamment l’articulation entre croissance économique et développement. Le développement des pays les plus pauvres, la réduction des inégalités sont une condition nécessaire pour relancer la croissance mondiale, pour la sécurité et la paix.
Depuis cinquante ans, l’OCDE témoigne d’une expertise sans commune mesure, de compétences reconnues à la fois dans le domaine économique et dans celui du développement. C’est pourquoi l’organisation doit jouer un rôle central dans la nouvelle architecture de la coopération internationale. Nous nous réjouissons de l’adoption prochaine d’une stratégie globale de l’OCDE pour le développement.
Nous partageons le diagnostic et les orientations générales proposées dans le document de stratégie de l’OCDE. Les thématiques de travail, axées sur le rôle moteur de la croissance, sont en complète cohérence avec l’approche retenue dans le cadre du G20 Développement.
L’organisation pourrait, dans un premier temps, privilégier certains thèmes comme la gouvernance ou la mesure du développement, domaines dans lesquels elle a produit des normes internationalement reconnues. La croissance verte est également un élément central : elle devrait être le fil conducteur sur tous les axes thématiques.
L’articulation des travaux de l’OCDE avec ceux des autres organisations internationales sera déterminante. L’organisation a des avantages comparatifs en matière de revues par les pairs, d’évaluation des politiques publiques, d’élaboration de stratégies de croissance… Elle devra valoriser ses méthodes et outils de travail et placer le diagnostic et l’analyse au cœur de la nouvelle stratégie.
Les orientations de cette stratégie devront enfin s’articuler avec le «Nouveau partenariat global» que nous avons tous endossés à Busan en novembre dernier.
Cette stratégie pour le développement devra notamment faire une large place au partage des connaissances et au dialogue avec l’ensemble des acteurs de la coopération. Elle renforcera ainsi la légitimité de l’OCDE vis-à-vis des pays non membres.
Je pense ici notamment aux pays émergents, dont l’expérience et le parcours économique doivent être valorisés.
Depuis 50 ans, le Centre de développement constitue une plateforme de partage et d’échange unique entre les pays membres et non membres de l’OCDE. Il nourrit le débat et le dialogue.
Ce rapprochement avec les non membres s’appuie aussi sur le Comité d’aide au développement.
L’ouverture est la clé du succès. J’en suis convaincu. J’en veux pour preuve l’implication de l’OCDE dans les travaux du G20. Les pays partenaires et les acteurs de la coopération Sud-Sud ont une responsabilité majeure en matière de développement. Ce point ne fait plus débat.
C’est la raison pour laquelle je salue la volonté du Secrétaire général de poursuivre l’ouverture de l’Organisation aux pays émergents, afin de maintenir son rayonnement international et de répondre efficacement aux défis du futur.
Permettez-moi de conclure en rappelant l’un des slogans du Plan Marshall : «peu importe le temps qu’il fait, nous devons avancer ensemble» («whatever the weather, we must move together»). Ce slogan est plus que jamais d’actualité.
Le monde s’est métamorphosé. Nous ne pouvons plus agir avec les outils et idées d’hier, nous devons inventer de nouveaux modèles. C’est une grande responsabilité, collective, qui nous échoit. Nous entrons dans une nouvelle ère de la coopération internationale dont l’OCDE doit être un pilier.
L’avenir est au rapprochement. L’avenir est à la coopération, à la solidarité. Nous sommes confiants dans la capacité de l’OCDE à relever ce défi. Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 mars 2012