Texte intégral
Le G20 sous Présidence française qui sest déroulé à Cannes en novembre dernier na peut-être jamais fait la part aussi belle aux questions de développement. Cependant pas un mot ou presque sur cette question, pourtant essentielle, na filtré dun sommet polarisé sur lavenir de la zone euro et celui de la Grèce. Des décisions structurantes ont cependant été prises sur les questions liées au développement, qui méritent dêtre rappelées et soulignées.
Tout dabord , le sommet a définitivement consacré linscription du développement à lagenda du G20, lérigeant en vecteur de relance de léconomie mondiale. Ce qui est en soi une avancée significative : désormais, les pays émergents acceptent de discuter avec les pays du Nord du sujet de laide. À Cannes, ils se sont engagés à accroître leur effort financier. Cette orientation a été confirmée lors du Sommet de Busan sur lefficacité de laide, début décembre en Corée du Sud, où les émergents ont décidé de saligner sur les règles et pratiques en vigueur des pays donateurs, notamment en matière de transparence des financements et doctroi des marchés.
Le Sommet de Cannes a aussi été marqué par de précieuses avancées dans deux secteurs prioritaires : la sécurité alimentaire et les infrastructures. En 2050, la planète comptera près de neuf milliards dhabitants. Ce sont deux milliards de personnes supplémentaires à nourrir dici quatre décennies. Déjà la faim touche plus dun milliard dêtres humains. Plus quun impératif économique, investir dans lagriculture devient un devoir. Il faut améliorer les rendements et augmenter la production. Soucieuse de ces enjeux, la présidence française a multiplié les instances de dialogue tout au long de lannée 2011 qui ont débouché sur des résultats concrets.
À Cannes, deux projets pilotes pour la constitution de réserves humanitaires durgence ont été approuvés, en Afrique de lOuest et en Asie du Sud-Est. La mise en place dun système dinformations sur les marchés agricoles va améliorer les prévisions sur les principaux marchés alimentaires. Un suivi satellitaire facilitera les prévisions de récolte et des conditions météorologiques. Il sera ainsi possible de mieux anticiper les épisodes de pénurie alimentaire.
Le G20 a décidé dabolir les restrictions aux exportations et les taxes extraordinaires sur les denrées achetées par le Programme alimentaire mondial, et de créer un forum de réaction rapide pour coordonner les réponses aux crises alimentaires des différents pays.
Ces multiples initiatives vont à terme améliorer la capacité de la communauté internationale à répondre aux crises alimentaires et à les prévenir, pour quà lavenir les désastres humanitaires comme celui que connaît la Corne de lAfrique soient évités.
Les vingt principales économies de la planète se sont aussi engagées à développer des instruments datténuation de la volatilité des prix agricoles. Car assurer la sécurité alimentaire de neuf milliards dhabitants devrait passer par une stabilisation des prix agricoles, indispensable à la hausse de la productivité et des investissements de long terme dans ce secteur.
Lensemble de ces mesures est consigné dans un plan dactions qui fera lobjet dun suivi attentif. Pour accompagner le développement de lagriculture et de lindustrie agroalimentaire et plus largement des pays du Sud, un effort doit être porté sur les infrastructures. Il faut de lénergie, des moyens de transport... en particulier en Afrique, où un habitant sur quatre a accès à lélectricité et où moins dune famille sur deux vit à proximité dune voie praticable. Certes, la bureaucratie, la corruption ou le manque daccès au crédit sont de sérieux handicaps, mais le manque dinfrastructures demeure de loin le premier frein au développement : chaque année il coûte deux points de croissance à lAfrique subsaharienne.
Pour répondre à ce défi, le G20 a adopté une liste de onze projets prioritaires. Quatre dentre eux concernent le sud du Sahara, dans lénergie et les infrastructures de transports. Retenus pour leur potentiel de croissance durable, ces projets vont aussi renforcer lintégration régionale, élargir les marchés dun continent qui compte 54 pays, et attirer des capitaux privés.
Loin dêtre anecdotiques, ces initiatives, qui nont pas passé le tamis de lactualité, auront un impact décisif. Elles vont faire lobjet dun suivi de haut niveau. Les ministres du G20 en charge des questions de développement, qui se sont réunis pour la première fois, en septembre 2011, à linitiative de la France, vont désormais se retrouver tous les ans. La France est et restera particulièrement investie dans ce processus.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 mars 2012
Tout dabord , le sommet a définitivement consacré linscription du développement à lagenda du G20, lérigeant en vecteur de relance de léconomie mondiale. Ce qui est en soi une avancée significative : désormais, les pays émergents acceptent de discuter avec les pays du Nord du sujet de laide. À Cannes, ils se sont engagés à accroître leur effort financier. Cette orientation a été confirmée lors du Sommet de Busan sur lefficacité de laide, début décembre en Corée du Sud, où les émergents ont décidé de saligner sur les règles et pratiques en vigueur des pays donateurs, notamment en matière de transparence des financements et doctroi des marchés.
Le Sommet de Cannes a aussi été marqué par de précieuses avancées dans deux secteurs prioritaires : la sécurité alimentaire et les infrastructures. En 2050, la planète comptera près de neuf milliards dhabitants. Ce sont deux milliards de personnes supplémentaires à nourrir dici quatre décennies. Déjà la faim touche plus dun milliard dêtres humains. Plus quun impératif économique, investir dans lagriculture devient un devoir. Il faut améliorer les rendements et augmenter la production. Soucieuse de ces enjeux, la présidence française a multiplié les instances de dialogue tout au long de lannée 2011 qui ont débouché sur des résultats concrets.
À Cannes, deux projets pilotes pour la constitution de réserves humanitaires durgence ont été approuvés, en Afrique de lOuest et en Asie du Sud-Est. La mise en place dun système dinformations sur les marchés agricoles va améliorer les prévisions sur les principaux marchés alimentaires. Un suivi satellitaire facilitera les prévisions de récolte et des conditions météorologiques. Il sera ainsi possible de mieux anticiper les épisodes de pénurie alimentaire.
Le G20 a décidé dabolir les restrictions aux exportations et les taxes extraordinaires sur les denrées achetées par le Programme alimentaire mondial, et de créer un forum de réaction rapide pour coordonner les réponses aux crises alimentaires des différents pays.
Ces multiples initiatives vont à terme améliorer la capacité de la communauté internationale à répondre aux crises alimentaires et à les prévenir, pour quà lavenir les désastres humanitaires comme celui que connaît la Corne de lAfrique soient évités.
Les vingt principales économies de la planète se sont aussi engagées à développer des instruments datténuation de la volatilité des prix agricoles. Car assurer la sécurité alimentaire de neuf milliards dhabitants devrait passer par une stabilisation des prix agricoles, indispensable à la hausse de la productivité et des investissements de long terme dans ce secteur.
Lensemble de ces mesures est consigné dans un plan dactions qui fera lobjet dun suivi attentif. Pour accompagner le développement de lagriculture et de lindustrie agroalimentaire et plus largement des pays du Sud, un effort doit être porté sur les infrastructures. Il faut de lénergie, des moyens de transport... en particulier en Afrique, où un habitant sur quatre a accès à lélectricité et où moins dune famille sur deux vit à proximité dune voie praticable. Certes, la bureaucratie, la corruption ou le manque daccès au crédit sont de sérieux handicaps, mais le manque dinfrastructures demeure de loin le premier frein au développement : chaque année il coûte deux points de croissance à lAfrique subsaharienne.
Pour répondre à ce défi, le G20 a adopté une liste de onze projets prioritaires. Quatre dentre eux concernent le sud du Sahara, dans lénergie et les infrastructures de transports. Retenus pour leur potentiel de croissance durable, ces projets vont aussi renforcer lintégration régionale, élargir les marchés dun continent qui compte 54 pays, et attirer des capitaux privés.
Loin dêtre anecdotiques, ces initiatives, qui nont pas passé le tamis de lactualité, auront un impact décisif. Elles vont faire lobjet dun suivi de haut niveau. Les ministres du G20 en charge des questions de développement, qui se sont réunis pour la première fois, en septembre 2011, à linitiative de la France, vont désormais se retrouver tous les ans. La France est et restera particulièrement investie dans ce processus.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 mars 2012