Texte intégral
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Q - Vous serez vendredi à la conférence internationale sur la Syrie à Tunis. Quel est lobjectif de cette conférence ?
R - Arrêter le massacre. Vous savez, on me reproche souvent de ne pas sourire sur les photos, cest parce que, dans ma tâche, il marrive chaque jour de me demander comment arrêter cette répression sanglante et implacable.
Depuis le début, la France a pris une position très claire en condamnant la répression à laquelle se livre le régime de ce pays et nous narrivons pas à larrêter parce que nous sommes bloqués au Conseil de sécurité. Nous ne pouvons pas intervenir et, pendant ce temps-là, les massacres continuent.
Q - Et militairement, vous ne pouvez pas intervenir ?
R - Il est exclu que nous intervenions militairement sans un feu vert des Nations unies. On nous dit que nous lavons fait en Libye, mais en Libye nous avons eu ce feu vert et les pays arabes nous le demandaient. Là, ils ne le demandent pas et je pense quune intervention militaire, sans feu vert des Nations unies, est inenvisageable.
Alors, que faire ? Nous essayons daccentuer la pression, à la fois sur ceux qui se sont opposés, au Conseil de sécurité, à cette résolution qui offrait une perspective politique et, en même temps, sur le régime lui-même.
Ma conviction intime est que ce régime est condamné ; il tombera. On ne peut pas aujourdhui continuer à tirer au canon sur les populations civiles sans être obligé, un jour, de rendre des comptes. Le drame, cest que malheureusement, chaque jour, les morts sadditionnent.
Q - Et pourquoi ce feu vert narrive-t-il pas ?
R - Vous le savez très bien. Nous sommes bloqués au Conseil de sécurité par un veto russe qui sexplique par différentes considérations.
Q - Et les Russes ne seront pas à la conférence.
R - Nous les avons invités, mais ils ne viendront pas. Je voudrais quand même rappeler que 137 pays à lAssemblée générale des Nations unies ont voté la résolution que nous avions soutenue avec les pays arabes ; 137, cest-à-dire limmense majorité. Et la Russie sest retrouvée avec de «grandes démocraties» : Cuba, le Venezuela, le Zimbabwe, la Corée du Nord. Voilà la situation dans laquelle nous sommes aujourdhui. Nous essayons de faire changer cela. Nous allons essayer de faire céder le régime sur laide humanitaire. La situation humanitaire est désastreuse dans beaucoup dendroits, dont Homs mais pas uniquement. Nous allons donc essayer dacheminer laide humanitaire dans de meilleures conditions.
Je voudrais dire aussi mon admiration au peuple syrien. Vous avez vu que maintenant la révolte gagne Damas et, quun jour ou lautre, cette révolte de gens qui se battent à mains nues, pour la plupart dentre eux, va emporter ce régime inqualifiable et insupportable.
Q - Il y a une élection présidentielle dimanche prochain au Sénégal. Le président Abdoulaye Wade se représente pour la troisième fois alors que, normalement, il ny avait que deux mandats. Quelle est la position de la France ?
R - Je lai exprimée assez clairement et, dailleurs, si cela na pas été entendu à Paris, cela a été entendu à Dakar.
Q - Souhaitez-vous le changement ?
R - Jai dit que nous navions pas à nous substituer aux Sénégalais pour choisir leur président ; il y a une tradition démocratique au Sénégal. Jai dit, en second lieu, que nous souhaitions des élections transparentes et libres, que nous souhaitions que toutes les sensibilités puissent sexprimer et jai même ajouté quà un certain moment, il fallait que la relève de générations se fasse ; cest aux Sénégalais den décider.
Nous appelons évidemment à la cessation des violences, il faut que les manifestants puissent manifester librement sans être réprimés et que les élections se passent librement. Il y a dailleurs une mission dobservation de lUnion européenne pour sassurer que les élections se déroulent bien.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 février 2012
Q - Vous serez vendredi à la conférence internationale sur la Syrie à Tunis. Quel est lobjectif de cette conférence ?
R - Arrêter le massacre. Vous savez, on me reproche souvent de ne pas sourire sur les photos, cest parce que, dans ma tâche, il marrive chaque jour de me demander comment arrêter cette répression sanglante et implacable.
Depuis le début, la France a pris une position très claire en condamnant la répression à laquelle se livre le régime de ce pays et nous narrivons pas à larrêter parce que nous sommes bloqués au Conseil de sécurité. Nous ne pouvons pas intervenir et, pendant ce temps-là, les massacres continuent.
Q - Et militairement, vous ne pouvez pas intervenir ?
R - Il est exclu que nous intervenions militairement sans un feu vert des Nations unies. On nous dit que nous lavons fait en Libye, mais en Libye nous avons eu ce feu vert et les pays arabes nous le demandaient. Là, ils ne le demandent pas et je pense quune intervention militaire, sans feu vert des Nations unies, est inenvisageable.
Alors, que faire ? Nous essayons daccentuer la pression, à la fois sur ceux qui se sont opposés, au Conseil de sécurité, à cette résolution qui offrait une perspective politique et, en même temps, sur le régime lui-même.
Ma conviction intime est que ce régime est condamné ; il tombera. On ne peut pas aujourdhui continuer à tirer au canon sur les populations civiles sans être obligé, un jour, de rendre des comptes. Le drame, cest que malheureusement, chaque jour, les morts sadditionnent.
Q - Et pourquoi ce feu vert narrive-t-il pas ?
R - Vous le savez très bien. Nous sommes bloqués au Conseil de sécurité par un veto russe qui sexplique par différentes considérations.
Q - Et les Russes ne seront pas à la conférence.
R - Nous les avons invités, mais ils ne viendront pas. Je voudrais quand même rappeler que 137 pays à lAssemblée générale des Nations unies ont voté la résolution que nous avions soutenue avec les pays arabes ; 137, cest-à-dire limmense majorité. Et la Russie sest retrouvée avec de «grandes démocraties» : Cuba, le Venezuela, le Zimbabwe, la Corée du Nord. Voilà la situation dans laquelle nous sommes aujourdhui. Nous essayons de faire changer cela. Nous allons essayer de faire céder le régime sur laide humanitaire. La situation humanitaire est désastreuse dans beaucoup dendroits, dont Homs mais pas uniquement. Nous allons donc essayer dacheminer laide humanitaire dans de meilleures conditions.
Je voudrais dire aussi mon admiration au peuple syrien. Vous avez vu que maintenant la révolte gagne Damas et, quun jour ou lautre, cette révolte de gens qui se battent à mains nues, pour la plupart dentre eux, va emporter ce régime inqualifiable et insupportable.
Q - Il y a une élection présidentielle dimanche prochain au Sénégal. Le président Abdoulaye Wade se représente pour la troisième fois alors que, normalement, il ny avait que deux mandats. Quelle est la position de la France ?
R - Je lai exprimée assez clairement et, dailleurs, si cela na pas été entendu à Paris, cela a été entendu à Dakar.
Q - Souhaitez-vous le changement ?
R - Jai dit que nous navions pas à nous substituer aux Sénégalais pour choisir leur président ; il y a une tradition démocratique au Sénégal. Jai dit, en second lieu, que nous souhaitions des élections transparentes et libres, que nous souhaitions que toutes les sensibilités puissent sexprimer et jai même ajouté quà un certain moment, il fallait que la relève de générations se fasse ; cest aux Sénégalais den décider.
Nous appelons évidemment à la cessation des violences, il faut que les manifestants puissent manifester librement sans être réprimés et que les élections se passent librement. Il y a dailleurs une mission dobservation de lUnion européenne pour sassurer que les élections se déroulent bien.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 février 2012