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La carte du monde change, celles de nos coopérations culturelles également. La France compte désormais de nouveaux partenaires majeurs, dans tous les domaines de sa coopération : lAzerbaïdjan, qui a recouvré son indépendance il y a un peu plus de vingt ans, en fait assurément partie. Notre relation bilatérale sest profondément renforcée depuis comme latteste la visite du président de la République Nicolas Sarkozy à Bakou le 7 octobre 2011, première visite dun chef dEtat occidental dans votre pays et qui a sans conteste marqué une étape symbolique forte du développement de notre relation bilatérale. Car votre pays a vocation à occuper une place majeure dans ce monde multipolaire. Je sais que votre pays disposera dun siège de membre non permanent au conseil de sécurité pour le biennum 2012-2013. Vous organisez également du 22 au 26 mai prochain le concours de leurovision. Il mest apparu ainsi naturel de donner à notre coopération culturelle une nouvelle dynamique, à la hauteur des liens qui nous unissent.
Je sais, monsieur le Ministre, votre attachement et celui de votre pays à la promotion du dialogue interculturel. Vos initiatives dans ce domaine sont remarquables : je pense notamment à la Conférence que vous avez organisée en décembre 2008 en partenariat avec le Conseil de lEurope, et au Forum mondial du dialogue interculturel que vous avez organisé à Bakou lannée dernière, sous la responsabilité du Président de la République dAzerbaïdjan, avec le soutien de lUNESCO, de lAlliance des Civilisations et lISESCO . Jy vois une force de conviction que le gouvernement français partage pleinement avec vous.
Donner au public azerbaïdjanais loccasion de voir un riche panorama du patrimoine artistique français, de la Renaissance au XXème siècle : tel est lobjectif de cette exposition que je suis très heureux, et honoré, dinaugurer à vos côtés, dans ce lieu chargé dhistoire.
Comme vous le savez, ce sont quelque trois cents uvres issues de nos plus prestigieux musées de France qui sinstallent pour plusieurs mois dans ce magnifique Musée national des Beaux-Arts dAzerbaïdjan. Cest un voyage dans le temps et dans les arts, de la peinture à la sculpture, à la photographie, à la tapisserie, de la Renaissance avec lécole de Fontainebleau jusquà la création la plus contemporaine, qui sera proposé au visiteur. Aux côtés de nos plus prestigieux musées qui ont contribué à « Plaisirs de France », on trouve également les musées de la ville de Paris qui se sont associés à cette initiative inédite proposée par mon ministère et la Réunion des Musées Nationaux Grand Palais, la Bibliothèque nationale de France qui est le principal prêteur de cette exposition avec 93 uvres allant des estampes dAbraham Bosse aux affiches de Toulouse-Lautrec, le Mobilier national, les manufactures nationales des Gobelins, de Beauvais et de la Savonnerie, ou encore la Cité de la Musique, à qui on devra lexposition « Brassens et la liberté » dici quelques semaines à Bakou. Cette réunion dénergies, de compétences et de talents, on la doit à Philippe Costamagna, directeur du palais Fesch musée des Beaux-Arts dAjaccio, qui aura mené en tant que commissaire de lexposition, assisté de Françoise Heilbrun pour la photographie à laquelle je voulais donner une place particulière, un travail remarquable. Ce projet enthousiasmant, dans lequel jai tenu à mimpliquer le plus possible, a bénéficié du mécénat de TOTAL, ainsi que de lappui aussi précieux quindispensable de lAmbassade de France à Bakou et du nouvel établissement public qui est notre opérateur pour laction culturelle extérieure de la France, lInstitut Français.
Cette exposition, monsieur le Ministre, naurait pas été possible sans lengagement des autorités azerbaïdjanaises, et ce dès que lidée en a été émise. Votre soutien, celui de votre ministère et du musée national des Beaux-Arts dAzerbaïdjan, ainsi que lengagement chaleureux et généreux de la fondation Heydar Aliyev ont été essentiels.
Madame Mehriban Aliyeva, puisque nous parlons de la fondation que vous dirigez, je voudrais rappeler combien la France vous est reconnaissante de votre formidable concours dans cette exposition ainsi que dans les projets culturels que vous financez en France : les vases du parc du Château de Versailles, les vitraux de la cathédrale de Strasbourg, et notamment le programme de restauration de tapis anciens du Département des arts de lIslam du musée du Louvre. Ce dernier peut sappuyer sur le protocole daccord que le ministère de la Culture et du Tourisme azerbaïdjanais a établi avec lui, ainsi que sur son apport en tant que mécène pour la collection des arts de lIslam qui, vous le savez, sera bientôt présentée dans la cour Visconti du Louvre.
Et puisque nous évoquons les domaines de notre coopération culturelle bilatérale, permettez-moi de mentionner également les liens remarquables qui existent entre lInstitut national de recherches en archéologie préventive (INRAP), le CNRS et lAcadémie des Sciences dAzerbaïdjan pour larchéologie en Azerbaïdjan, ainsi que le travail qui est mené en commun par les archéologues azerbaïdjanais avec lInstitut darchéologie et dethnographie dAzerbaïdjan, et du côté français, la direction du Service des musées de France et le Musée dArchéologie Nationale à Saint-Germain-en-Laye, ainsi que lUniversité de Rennes 2, notamment sur les sociétés de lâge du Bronze en Azerbaïdjan.
Ainsi donc cette exposition, singulière, ne se veut pas un évènement isolé mais sinscrit bel et bien dans un mouvement densemble de renforcement de nos liens dans tous les domaines et notamment culturels. Je voudrais encore citer le dynamisme de laction de la première dame Mme Aliyeva pour la diffusion de la culture azerbaïdjanaise en France avec les manifestations à lUnesco, lorganisation dune exposition dart contemporain « Flying to Bakou » à lHôtel de Rothschild dont linauguration est prévue le 11 avril et à laquelle jassisterai avec le plus grand plaisir, ou encore avec la récente création dun nouvel espace à vocation culturelle annexe de lAmbassade dAzerbaïdjan à Paris. Mais je voudrais également remercier la première dame pour son soutien déterminant dans lavancée du projet de lycée français de Bakou dont louverture est annoncée pour la rentrée scolaire 2013. Ces échanges auront le mérite de mettre en valeur nos cultures respectives et pourront en encourager les fertilisations croisées. Un dernier exemple permet dillustrer la richesse potentielle de notre coopération : le projet de cité du cinéma lancé avec le soutien de Gérard Depardieu devrait permettre de redynamiser lindustrie cinématographique azerbaïdjanaise et dentamer une coopération étroite avec le monde du cinéma français et notre CNC.
« Plaisirs de France » marque à lévidence une nouvelle étape de notre coopération que jai souhaité ardemment et je ne peux que me féliciter de cette formidable concrétisation dun projet qui en appelle dautres. Elle se veut pour nous le symbole dune nouvelle étape de nos liens avec ce carrefour remarquablement dynamique entre Orient et Occident quincarne la République dAzerbaïdjan. Elle est avant tout la marque dune profonde amitié.
Je vous remercie.
Source http://www.culturecommunication.gouv.fr, le 15 mars 2012