Interview de M. Laurent Wauquiez, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche à Radio Classique le 14 mars 2012, sur la campagne électorale de l'élection présidentielle d'avril 2012, le premier tour et les intentions de vote des Français.

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Média : Radio Classique

Texte intégral


 
GUILLAUME DURAND Est-ce que vous êtes un homme troublé par les sondages de ces dernières 48 h qui donnent des résultats pour le moins contradictoires ?
 
LAURENT WAUQUIEZ Ce que je vois, dans les sondages ce qu’il faut regarder c’est la tendance. La tendance elle est à quoi ? Elle est à une érosion de François HOLLANDE qui recule constamment. Et pour moi, pour une raison qui est simple, c’est que vous avez d’un côté le président de la République qui est porté par ses convictions, et de l’autre côté François HOLLANDE qui est lesté par ses hésitations. Et si vous regardez, c’est quand même étonnant, depuis quinze jours, le président de la République, Nicolas SARKOZY, avance des idées, des propositions sur l’Europe, sur la formation des demandeurs d’emploi, sur les droits et devoirs, sur la protection des classes moyennes. Tous nos débats, vos débats, se font autour de ses propositions. Et en face, vous avez un candidat, François HOLLANDE, qui ne propose rien, qui ne dit rien, et dont, au fond, finalement, on peut se demander…
 
GUILLAUME DURAND …enfin, une émission de télévision est prévue…il y a un meeting ce soir, et « Des paroles et des actes » demain, dont on dit dans la presse, ce matin, qu’il pourrait annoncer un certain nombre de choses.
 
LAURENT WAUQUIEZ Ben, tant mieux, parce que ce serait la première fois qu’il mettrait des propositions à nouveau sur la table.
 
GILLES LECLERC La dernière proposition c’est quand même les…la proposition fiscale sur les 75 %.
 
LAURENT WAUQUIEZ Oui.
 
GILLES LECLERC Sur la tranche supérieure, donc c’était une proposition.
 
LAURENT WAUQUIEZ Oui, c’était il y a trois semaines ! C’est-à-dire que c’est…je vais poser, par exemple, des questions simples. Est-ce que on est capable les uns et les autres d’expliquer…
 
GILLES LECLERC …non mais, il y a un projet du candidat François HOLLANDE qui existe.
 
LAURENT WAUQUIEZ Oui, mais…enfin, prenons quelques aspects de ce programme. Est-ce qu’on est capable, là, les uns et les autres, allez, donnons-nous trente secondes, pour expliquer la politique nucléaire proposée par François HOLLANDE, trente secondes pour dire qu’est-ce qu’il propose ? Est-ce qu’on est capable entre trente secondes, ici, de dire quelle est sa politique familiale, le quotient familial sur lequel il a proposé une remise en cause ? En fait, toute cette campagne, pour moi, du côté de HOLLANDE, est une campagne qui sent le radical socialisme de la IVe République, c’est-à-dire du radical socialisme…
 
GUILLAUME DURAND C’est une campagne de favori, c’est-à-dire que pour l’instant il a fait 60 propositions et ce qu’il voudrait c’est les décliner, et d’après ce qu’on lit dans le journaux, avec Gilles, avec beaucoup d’attention, ce matin, l’idée de substituer à une campagne de meetings et à une grande émission de télévision pendant la période de l’équité, une campagne gigantesque de terrain, de café.
 
GILLES LECLERC De proximité.
 
GUILLAUME DURAND De proximité, etc.
 
LAURENT WAUQUIEZ Mais, Guillaume DURAND, on s’en contrefiche ! Mais, on s’en contrefiche de savoir s’il fait une campagne sur un plateau de télé.
 
GUILLAUME DURAND Je ne fais que mentionner.
 
LAURENT WAUQUIEZ Ou si il fait une campagne en s’achetant une paire de chaussures, et en arpentant les marchés. Ce n’est pas ça ce qui intéresse les Français. Ce qui intéresse les Français c’est monsieur HOLLANDE qu’est-ce qu’on fait pour garder les emplois, qu’est-ce qu’on fait sur l’Europe, quelles sont les politiques des uns et des autres, qu’est-ce qu’on fait sur les classes moyennes, quel est le programme fiscal des uns et des autres ? La question n’est pas de savoir, et vous l’avez très bien dit, quel est au fond la stratégie qui est la stratégie du PS ? C’est exactement l’inverse de nous : ne rien dire pour gérer…
 
GUILLAUME DURAND Non, décliner, disent-ils.
 
LAURENT WAUQUIEZ Ne rien dire pour gérer la chute et essayer d’éviter de faire la moindre bourde. Est-ce que c’est ça qu’on veut comme président de la République ? Quelqu’un qui surtout ne met pas l’orteil dans…
 
GILLES LECLERC Mais si on vous écoute, on pourrait imaginer que Nicolas SARKOZY qui en effet fait un certain nombre de propositions, parfois d’ailleurs sur des tas de terrains et des tas de sujets, Nicolas SARKOZY devrait être en tête dans tous les sondages, et devrait être beaucoup mieux placé, encore une fois tout en restant très prudent dans les sondages. Parce que si il suffisait de proposer beaucoup de choses, il devrait être largement en tête, si on vous écoute.
 
LAURENT WAUQUIEZ Gilles LECLERC, ce qui est en train de se passer, et ce qu’on a vu pour la première fois, avec des courbes de sondages qui s’inversent au premier tour…
 
GILLES LECLERC Un sondage, pas tous !
 
LAURENT WAUQUIEZ Oui, mais qui commence, enfin sondage après sondage, en tout cas ce qu’on voit, et je crois qu’on est tous d’accord dessus, c’est un candidat socialiste qui recule petit à petit, et un candidat, le président de la République, qui, lui, monte et se conforte.
 
GILLES LECLERC Il y a un autre candidat de gauche qui monte, donc c’est peut-être ça aussi…
 
LAURENT WAUQUIEZ Oui, bien sûr. Mais ce que je crois très profondément, c’est qu’une campagne présidentielle ne se gère pas en petit rentier. Les Français veulent des candidats qui s’exposent, et qui disent clairement ce qu’ils veulent. Et c’est que le président fait, mais c’est normal. Tiens, j’ai envie de dire, c’est juste l’hygiène normale d’une campagne présidentielle. Il le fait sur l’Europe, il le fait sur la politique d’immigration, il le fait sur l’emploi, il le fait sur l’assistanat, il le fait sur la question des classes moyennes. Donc, je pense que petit à petit c’est ce qui va faire la différence.
 
GUILLAUME DURAND Vous êtes un des leaders de la Droite sociale. On a l’impression qu’actuellement, justement d’ailleurs tous les grands candidats sont en train de se retourner et de parler à la France du non, et puis à ces affaires fiscales qui commencent à prendre une importance considérable. On a l’impression que c’est devenu que ça la campagne. Alors, il y a les 75 % de François HOLLANDE, et maintenant donc il y a la taxation des exilés fiscaux. Est-ce que vous avez entendu cette proposition du président de la République avec plaisir ?
 
LAURENT WAUQUIEZ Oui, bien sûr, Guillaume DURAND. D’ailleurs, pour une raison, et c’était à ce micro d’ailleurs qu’on en avait parlé, c’est une proposition que nous avions avancée avec la Droite sociale et qui incarne une vraie différence de conception. La conception qui est porté par le président c’est de dire quoi ? Est-ce qu’il est normal qu’on accepte que des Français, qui sont des Français de nationalité française, se localisent à l’étranger, en Suisse, en Belgique, dans des paradis fiscaux, pour se soustraire à l’impôt tout en continuant d’ailleurs, pour un grand nombre d’entre eux…
 
GUILLAUME DURAND …à revenir se faire soigner en France.
 
LAURENT WAUQUIEZ …à revenir se faire soigner en France, ou à vivre une partie en France. Et ça, c’est une question de justice fiscale qui est une bonne approche, c’est d’ailleurs l’approche des Etats-Unis, qui permet de s’assurer que où que soient mes compatriotes, c’est les compatriotes de mon pays, ils continuent à bénéficier de la protection de mon pays, c’est normal qu’ils contribuent aussi à la solidarité nationale. Ca, c’est la bonne approche parce que c’est celle qui lutte contre l’exil fiscal.
 
GILLES LECLERC Et pourquoi le candidat Nicolas SARKOZY semble découvrir ce problème aujourd’hui, alors qu’on peut le dire, que depuis cinq ans on aurait pu peut-être se préoccuper de ce problème avant ?
 
LAURENT WAUQUIEZ Alors, deux remarques. D’abord, la première chose, qui a par exemple a lutté contre les paradis fiscaux ? Qui s’est impliqué au moment de la crise avec Barack OBAMA pour faire reculer le nombre de paradis fiscaux ? C’est le président de la République qui l’a fait. La deuxième chose…
 
GUILLAUME DURAND MONTEBOURG pourrait vous dire qu’il a fait ça depuis dix ans.
 
LAURENT WAUQUIEZ Oui, sauf que MONTEBOURG avait beaucoup agité les bras, c’est vrai, et c’était d’ailleurs un point qui m’intéresse, c’était une des personnalités du PS qui avait posé le sujet sur la table, tout le monde l’avait étouffé, François HOLLANDE le premier. De la même manière d’ailleurs que Arnaud MONTEBOURG avait poussé la question de la démondialisation, qui est un thème sur lequel…enfin, moi, ça m’intéresse cette question d’une Europe qui se protège mieux. Là encore, HOLLANDE a soigneusement étouffé les thèmes d’Arnaud MONTEBOURG. C’est un petit sujet de réflexion quand même. Et un dernier point sur lequel je voudrais revenir, qu’est-ce que c’est que cet argument : mais pourquoi vous ne l’avez pas fait pendant cinq ans ? A ce compte-là, il ne faut pas faire d’élection présidentielle. C’est le seul argument qui est opposé systématiquement par le PS. Il ne conteste même plus sur le fond les propositions qui sont avancées, il dit juste, ah non, non, vous auriez dû le faire pendant cinq ans. Mais à ce compte-là, ne faisons pas d’élection présidentielle ! Evidemment qu’en cinq ans on ne fait pas tout, on ne prétend pas avoir tout fait. Une élection présidentielle c’est un moment où on se pose pour re-proposer un élan à un pays, c’est ce qu’on fait.
 
GUILLAUME DURAND Laurent WAUQUIEZ, justement, sur ces affaires de fiscalité, je reviens là-dessus sans faire une fixation, mais c’est vrai qu’il y a un contexte qui est celui de la dette, et il y a de plus en plus d’observateur qui disent, finalement, à terme, les programmes du PS et de l’UMP devront être des programmes pour remonter la pente de la dette qui se ressemble. Est-ce qu’il existe fondamentalement une différence, j’allais dire dans la structure, et même dans la masse fiscale qui peut être récupérée par les uns ou les autres ?
 
LAURENT WAUQUIEZ Alors, d’abord pourquoi est-ce que cette question est importante ? Il faut à peu près faire aujourd’hui 20 milliards d’économies sur la gestion du déficit public et dans notre masse budgétaire. Et donc, une des questions majeures pour moi, de cette élection présidentielle, c’est est-ce que les candidats qui viennent vers vous sont des candidats qui s’engagent à ne pas faire exploser la dépense publique, et à ne pas à chercher dans la poche des classes moyennes le résultat de l’addition.
 
GUILLAUME DURAND Mais est-ce qu’on a un chiffre ? Quelle est la différence fondamentale entre la fiscalité voulue par Nicolas SARKOZY pour un éventuel prochain quinquennat, et celle de François HOLLANDE ? Parce que c’est ça…
 
LAURENT WAUQUIEZ Oh ben, elle est très simple. Le programme de Nicolas SARKOZY ne repose pas sur des impôts supplémentaires sur les ménages ; le programme de François HOLLANDE est entièrement structuré sur une imposition supplémentaire sur les ménages. C’est tout le travail que nous avons mené avec Gilles CARREZ, parce qu’on a été très frappés et interrogés par les ambiguïtés du programme du PS. On nous annonçait une fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG, et puis le jour d’après on nous disait que non, on nous annonçait qu’on allait remettre en cause le quotient familial, et le jour d’après on nous disait non. Et donc, on a voulu faire une opération vérité et essayer de comprendre…
 
GUILLAUME DURAND … et alors, le chiffre ?
 
LAURENT WAUQUIEZ Et essayer de comprendre qu’est-ce qui est véritablement dans les éléments avancés par le programme du PS et qu’est-ce qui attend surtout les classes moyennes, parce que ce qui me frappe c’est que François HOLLANDE avance le 75 %, c’est 200 millions d’euros. Mais qui est-ce de l’autre côté sur les classes moyennes ?
 
GUILLAUME DURAND Et alors, vous avez trouvé avec Gilles CARREZ ?
 
LAURENT WAUQUIEZ Je le crains, oui !
 
GUILLAUME DURAND C’est-à-dire ?
 
LAURENT WAUQUIEZ Ce qui est de l’autre côté, c’est 15 milliards d’euros. 15 milliards d’euros d’impôts supplémentaires…
 
GUILLAUME DURAND …vous l’avez démontré comment ?
 
LAURENT WAUQUIEZ Prenons ensemble les chiffres, si vous le voulez bien. Les heures supplémentaires, les heures supplémentaires qui sont avancées au niveau du programme de François HOLLANDE représentent 2,8 milliards d’euros sur les cotisations sociales, 1,4 milliard d’euros sur la fiscalisation à l’impôt sur le revenu. En moyenne, pour ceux qui bénéficient aujourd’hui des heures supplémentaires, c’est 400 € de perdus par an. Ce n’est pas tout, j’accuse de la même manière dans le programme de François HOLLANDE une volonté de remettre en cause la CSG réduite pour les retraités ; une volonté de remettre en cause l’exonération de droits de succession pour les conjoints survivants, ce n’est pas un petit sujet. Vous avez un couple, l’un des deux membres du couple décède, il y avait jusque-là la possibilité qu’il puisse bénéficier du patrimoine global sans être soumis à l’impôt sur le revenu. Le programme de François HOLLANDE propose de revenir sur l’exonération d’impôt sur les successions entre conjoints survivants.
 
GILLES LECLERC Laurent WAUQUIEZ, pardon de vous interrompre. Vous nous dites, ce matin, que si Nicolas SARKOZY gagne l’élection présidentielle à nouveau, il n’y aura pas d’impôt supplémentaire compte tenu quand même du montant exorbitant de la dette ? C’est ça que vous nous dites ce matin ?
 
LAURENT WAUQUIEZ Pourquoi ?
 
GILLES LECLERC Donc, vous confirmez ça, il n’y aura pas d’impôt supplémentaire pour les Français, y compris les classes moyennes que vous défendez ?
 
LAURENT WAUQUIEZ Tout le programme du président repose sur quoi ? Le fait de faire des économies dans la gestion publique, el fait de faire des économies sur le fonctionnement des collectivités locales, le fait d’essayer de faire en sorte que notre système de protection sociale soit correctement géré, d’où aussi les réflexions sur la formation des demandeurs d’emploi, sur comment équilibrer le RSA pour qu’on ne soit pas dans une logique d’assistanat.
 
GILLES LECLERC La formation ça coûte.
 
LAURENT WAUQUIEZ Vous savez combien est-ce qu’on a d’argent aujourd’hui, c’est des sujets que je connais bien, sur lesquels je m’étais occupé quand j’étais à l’Emploi ? 22 milliards d’euros. 22 milliards d’euros, est-ce qu’ils sont correctement utilisés ? Est-ce que tous nos demandeurs d’emploi bénéficient de 22 milliards d’euros ? Et je crois que c’est là où aussi il y a une vraie différence, c’est que dans l’approche du président il y a l’idée de dire les domaines telles que la formation professionnelle, on peut les réformer, on peut les faire bouger, et en les faisant bouger l’argent qu’on y met peut-être plus efficace. C’est ce qu’on a fait au niveau de l’enseignement supérieur. L’enseignement supérieur est un secteur qu’on a réformé, qu’on a changé, qui a bougé de façon extraordinaire, et c’est là où on a aussi deux choix qui sont clairs : un candidat, François HOLLANDE, qui est sur la voie de l’immobilisme, juste plus de dépenses publiques, par exemple ce qu’il propose sur l’Education nationale, je mets juste plus d’argent sur la table ; et du côté du président, quelqu’un qui essaie de repenser les structures de fonctionnement.
 
GILLES LECLERC Si je vous résume, vous nous dites, avec Nicolas SARKOZY réélu c’est beaucoup d’économies et pas d’impôt supplémentaire. C’est bien ça ?
 
LAURENT WAUQUIEZ Avec un Nicolas SARKOZY qui est réélu, c’est par exemple des efforts pour essayer de mieux gérer la sphère publique, des efforts pour que nous puissions collectivement avoir une dépense publique plus efficace. Et de l’autre côté, aussi, puisque ça fait partie de propositions qu’il a faites, une imposition sur les entreprises rééquilibrée, qui est plus efficace sur les grands groupes et qui soulage les PME.
 
GUILLAUME DURAND Est-ce que vous considérez le fait que Marine LE PEN ait ses 500 signatures est une bonne nouvelle ? Et deuxièmement est-ce que vous avez une certaine forme de crainte maintenant que nous allons entrer, à partir de la fin de la semaine, dans une période d’équité ? Là, je parle justement de la question des médias, parce que finalement tout le monde va mettre mis au même niveau, c’est-à-dire Jacques CHEMINADE, Nicolas SARKOZY et François HOLLANDE, idem, ce qui n’est pas forcément le meilleur système pour faire passe des idées, quand on est les deux candidats dominants, ou les trois, ou les quatre d’ailleurs.
 
LAURENT WAUQUIEZ Juste deux remarques d’abord par rapport à ça. Le fait que madame LE PEN ait ses signatures est une bonne nouvelle pour la démocratie et le résultat d’une pantalonnade. C’est une bonne nouvelle parce que quelqu’un qui est à 15-16 % dans les sondages, ce ne serait pas logique qu’elle ne soit pas à l’élection présidentielle.
 
GUILLAUME DURAND Vous voulez dire qu’elle bluffe depuis le début ?
 
LAURENT WAUQUIEZ Mais bien entendu ! Ils nous font le coup à chaque fois ? Qu’est-ce qui s’est passé pendant deux mois ? Le seul discours de madame LE PEN a été sur ses signatures, c’est la seule chose dont elle a parlé. Elle a parlé d’elle et de ses signatures. Comme d’habitude, tout le monde est tombé dans le panneau on ne parlant que de ça, est-ce qu’elle aura ses signatures, est-ce qu’elle ne les aura pas. On en avait aussi parlé ensemble, je vous avais dit tout ceci est une vaste opération de bluff. Mais le résultat…
 
GUILLAUME DURAND …mais qui ne lui a pas vraiment profité puisqu’elle s’est tassée dans les sondages.
 
LAURENT WAUQUIEZ Et oui, et pourquoi ? Parce que ça fait…maintenant les Français commencent à être assez vaccinés à ce sujet. Son père nous le joue depuis vingt ans, elle a fait exactement la même chose que son père, et en faisant ça elle n’a apporté aucune proposition, aucune réflexion qui s’adressaient aux catégories populaires. Et aujourd’hui, celui qui a répondu à ces interrogations des catégories populaires, c’est le président. Et donc, je crois que…
 
GUILLAUME DURAND .. . et la structure d’équité qui est tout à fait normale et qui est défendue par le CSA, mais qui évidemment pour les principaux candidats va devenir problématique, parce que leur accès aux médias va être limité ?
 
GILLES LECLERC Et question complémentaire, est-ce que Nicolas SARKOZY va offrir ou proposer d’autres mesures à partir en effet de la semaine prochaine, pour la fin de campagne ?
 
LAURENT WAUQUIEZ N’ayez aucun doute que le président continuera ce qu’il fait, c’est-à-dire une campagne dans laquelle il s’investit totalement, dans lequel, lui, il met des propositions concrètes sur la table, pour essayer de réfléchir à quelle sortie de crise pour notre pays. Aucun doute là-dessus, c’est comme ça qu’il conçoit une campagne présidentielle. Pour le reste, sur l’équité du temps de parole, voire même l’égalité puisque après c’est ce qui nous attend, est-ce que c’est la bonne façon de concevoir un débat à la présidentielle de mettre exactement au même niveau quelqu’un qui représente 1 % de l’opinion des Français, et quelqu’un qui représente 25 % de l’opinion des Français ? Je laisse chacun libre juge. Moi, par contre, ce que je crois, c’est que ça avantagera les candidats qui mettent des propositions sur la table, et qui du coup structurent le débat autour de ça, parce que vous n’aurez pas besoin d’avoir Nicolas SARKOZY à votre micro pour discuter de ses propositions parce que c’est autour d’elles que s’organise le débat. Par contre, je pense que ça handicapera beaucoup François HOLLANDE parce que, lui, ne vit qu’à travers son temps de parole, et derrière i il n’y a aucune discussion autour de ses propositions, tout simplement parce qu’on n’en a pas. La preuve, à ce micro, aujourd’hui, nous n’avons pas parlé des propositions qui étaient portées par François HOLLANDE.
 
GUILLAUME DURAND On parlera des propositions de François HOLLANDE avec des gens qui le représentent. On parlait évidemment des…
 
LAURENT WAUQUIEZ C’est un choix, et c’est important qu’il ait le choix entre les deux.
 
Source : Premier ministre, Service d’Information du Gouvernement, le 15 mars 2012