Texte intégral
Mes chers amis ! Dabord, je voudrais adresser un salut tout particulier à tous nos amis qui sont dans la salle à côté, qui est bondée, qui nont pas pu entrer dans cette salle, je ne souhaite avoir que des problèmes comme cela ! Franchement, un jour de semaine, à cette heure de la journée, que vous soyez si nombreux dans cette salle ou dans lautre salle ou même dehors, je voudrais vous dire ma reconnaissance et toute mon émotion de vous voir si mobilisés, tellement présents, de vous voir vous engager à mes côtés dans cette campagne. Alors, donc, vous êtes inoxydables ! Vous êtes ininfluençables ! Vous êtes indécourageables ! Vous êtes le peuple de France ! Parce que le peuple de France, il est comme ça !
Cest formidable ce quont dit les Français au premier tour ! Dabord, tous les observateurs je pense la même chose et tous les spécialistes on se demande bien spécialiste de quoi ! avaient dit, avec la simplicité, lhumilité et cette forme de discrétion qui nous touchent tellement, que cette campagne ne vous intéressait pas, que vous nirez pas voter. Or, au premier tour, ce fut un taux de participation quasiment historique, 80 % des Français se sont déplacés parce quils ont compris que cétait un choix historique !
Pendant toute la campagne, on nous a rebattu les oreilles, ça ne les intéresse pas, ils nont pas envie, ils ne veulent pas, ils ne participeront pas ! Remarquez, les mêmes observateurs et les mêmes spécialistes, vous allez les retrouver ! Il ne faut pas leur en vouloir, ils ont déjà oublié ce quils disaient ! Parce quen fait, ils nattachent aucune importance à ce quils disent et ils ont raison parce que nous, non plus !
Voilà la campagne, toute la campagne ! Celle que je mène, ce nest pas pour parler à eux, cest pour parler à vous. Celle que je veux engager, ce nest pas pour les convaincre, eux, cest pour vous convaincre, vous. Les problèmes que je veux résoudre, ce nest pas les leurs, ce nest que des problèmes dego, cest les vôtres, ce nest que des problèmes de la vie quotidienne, voilà la différence entre eux et nous !
Alors, cette campagne du deuxième tour, je veux lengager en tenant compte de ce quont dit les Français au premier tour. Alors, là, cest absolument extraordinaire le spectacle auquel on assiste ! Avant le premier tour, cétait sûr, il y aurait une poussée phénoménale de la gauche. Cétait dit, cétait écrit. Les Français navaient pas été consultés, mais eux lavaient décidé. Avant le premier tour, ce nétait même pas la peine quon soit candidat. Moi, je nétais pas qualifié pour le second, ils lavaient décidé. Merci. Il ny en avait que pour monsieur MELENCHON, qui était la coqueluche absolue ! On parlait de monsieur MELENCHON, matin, midi et soir ! Et on allait voir ce quon allait voir ! Et plus monsieur MELENCHON disait des bêtises, plus on en parlait et on disait : « Mon Dieu, quel talent ! Mon Dieu, quelle vision ! Mon Dieu, quel intérêt ! » Cétait avant le premier tour.
Madame LE PEN, cétait décidé, ils lavaient dit, elle ne faisait pas une bonne campagne, elle nexistait pas. Maintenant, on ne parle plus que delle ! Les mêmes qui nous expliquaient, samedi, quelle faisait une très mauvaise campagne, que ça ne marchait pas, que cétait MELENCHON, nous expliquent aujourdhui quil faudrait quon ne parle que delle. Voilà la logique des observateurs, des sondeurs et des spécialistes. Ça me fait penser aux girouettes quil y avait au sommet de nos églises et de nos cathédrales, ça change avec le vent, sauf que, eux, ils changent encore plus vite que le vent ! Les mêmes qui expliquaient quils sentaient une poussée de lextrême gauche extraordinaire, il fallait quon se prépare à un séisme considérable ! Les mêmes ça, cétait samedi lundi, poussée de lextrême droite extraordinaire ! Nous vous lavions bien dit, disent-ils. Oui, depuis lundi matin.
Quant à moi, ils me faisaient bien une petite place, pas grande, neuf contre un, ça, cest légalité, ça, cest léquité, ça, cest la République, ça, cest limpartialité, neuf contre un ! Dix pour cent du temps de parole, ça, cest normal ! Et encore, jétais heureux quon me le garde, puisque, de toute manière, je nétais pas au deuxième tour ! Il y a un petit détail, cest que cest les Français qui choisissent.
Alors, quest-ce qui va changer entre le premier et le deuxième tour ? Dabord, je voudrais dire une chose de façon solennelle. Les Français ont le droit à la vérité, la vérité des projets, la vérité des personnalités, la vérité des engagements. A quinze jours, cest un choix absolument historique. La France na pas le droit à lerreur. Qui que vous soyez, où que vous soyez, quels quaient été vos votes dans le passé, vous devez avoir les éléments pour vous faire une idée. Donc, la campagne du deuxième tour, qui laisse deux candidats face-à-face, doit être un moment dexplication et de vérité.
Fait historique, les quatre grandes radios du service public comme du service privé ont proposé dorganiser un débat entre monsieur HOLLANDE et moi pour éclairer le choix des Français qui doit être respecté. Jai décidé daccepter ce débat et la proposition des radios. Je ne fixe aucune condition. Aucune condition. Leur heure sera la mienne. Le temps de débat sera le mien et les sujets seront les miens. Je veux que les Français aient les éléments du choix ! Donc, je dis à RTL, à EUROPE N°1, à FRANCE INTER et à RMC : Jaccepte bien volontiers daller débattre avec mon contradicteur du deuxième tour.
Jobserve que cest difficile de débattre tout seul ! Alors, sil est trop occupé, je propose quon change de date ! Sil préfère le matin à laprès-midi, pas de problème ! Sil veut le soir, pas de problème ! Si le jeudi, cest mieux que le mercredi, pas de problème ! Sil veut que ça dure une heure au lieu dune heure et demie parce quune heure et demie, cest un peu fatigant, pas de problème ! Mais le débat, il ne pourra pas le fuir. Parce que le débat, les Français lexigeront, ils doivent connaître la vérité de mon projet et du sien ! Cest cela respecter le peuple de France !
Alors, on me dit, il dit : Ce nest pas la règle ! Je suis tout à fait daccord pour accepter cet argument, mais voudrait-il me faire lamitié de me présenter la règle ? Dans quel texte ? A quel endroit du code ? Dans quelle loi est-il écrit quil faut un débat ? Où est-ce écrit ? Qui la posé en principe ? Jajoute que ça ne doit pas être si stupide deux ou trois débats ! Puisque cest la règle que se sont fixés les socialistes entre eux ! Sil faut trois débats pour éclairer les socialistes, on doit pouvoir considérer quil en faut bien au moins deux pour éclairer les Français !
Je nai rien à cacher, je naime pas le mensonge, la dissimulation. Nous devons dire clairement ce que nous ferons, lun et lautre, sur des sujets qui intéressent les Français, sur des sujets essentiels pour lavenir de la France. Il va falloir sengager, il va falloir, monsieur HOLLANDE, prendre des risques. Il va falloir se réconcilier avec la vérité. Il va falloir accepter cette idée quun débat, cest moins facile quune interview dans les conditions qui vous ont été réservées jusquà présent, où on ne vous pose aucune question, où on ne vous demande aucun compte, et où vous pouvez jouer avec linterlocuteur !
Alors, il y a des grands sujets, les Français se sont exprimés et je veux en dire un mot devant toi, cher François, François ZOCCHETTO, dont je te remercie du soutien que tu mas apporté avec les sénateurs. Je ten remercie. Je voudrais ici, chez toi, chère Nathalie, en te remerciant encore de la campagne formidable que tu mènes à mes côtés, moi, je suis fier de ma porte-parole. Alors, on va sexpliquer et on va sexpliquer notamment sur les votes qui se sont exprimés, qui se sont portés à la fois sur François BAYROU dun côté et sur Marine LE PEN de lautre. Je veux vous dire un mot pour dire du fond de mon cur ce que je pense.
Dabord, cest quà partir du moment où Marine LE PEN est autorisée à se présenter et cest normal le vote pour elle nest pas un vote contre la République, puisquil sexprime à lintérieur de la République. Si la République avait voulu empêcher la candidate du Front national, il fallait quelle dise pourquoi. La République a reconnu sa candidature comme légitime dans le cadre des institutions de la République. Je dénie donc le droit de faire la leçon de morale à ceux qui ont porté leurs suffrages sur une candidate qui avait le droit de se présenter. Je ne porte pas de jugement. Je ne porte pas de jugement. Jaurais préféré que ces voix se portent sur ma candidature, naturellement, Gérard, naturellement, Valérie, je laurais préféré ! Mais je veux dire une chose non, mais attendez, cest important ! que cette pensée unique est insupportable qui ferait reprocher à des Français de porter librement leur choix sur le candidat en qui ils portaient leurs espérances.
Jajoute que cette gauche qui donne des leçons parce quelle nhabite pas dans les quartiers où lon souffre et parce quelle ne met pas ses enfants dans les écoles où personne ne veut mettre ses enfants na aucune leçon de morale à donner ! Aucune ! Je vois quau soir du premier tour, monsieur HOLLANDE disait : « Ces électeurs se sont trompés ! » Ah bon ! Parce quil y aurait donc une vérité ! « Ces électeurs ont succombé au vent mauvais. » Mais lui, quand il fait alliance, au vu et au su de tout le monde, avec lextrême gauche, il succombe à quel vent ? Parce que les vents sont plus mauvais à lextrême droite quà lextrême gauche, qui le dit ? Qui le prétend ? Parce que, évidemment, aller mendier les voix de lextrême gauche, aller mendier les voix de ceux qui contestent le fonctionnement aussi démocratique dun certain nombre de nos institutions, cest noble ! Et celui ou celle qui souffre dans son quartier ou qui a peur dans le métro ou qui veut que ça change parce quil se dit que ça ne peut plus durer, là, je naurais pas le droit de lui parler ! Je naurais pas le droit de madresser à la souffrance de ces millions de Français, au prétexte que la pensée unique et que la gauche bien pensante, ça la gêne ? Raison de plus, si ça la gêne, je vais le faire ! Parce que moi, je ne suis pas impressionné par cette gauche-là !
Je veux dailleurs vous dire une chose et je le dis devant Michel MERCIER, mon ami, comme devant François ZOCCHETTO, à peine, avant même dêtre candidat, un certain nombre dobservateurs tellement bien orientés vers moi on se demande ce quils feront le jour où je ne serai plus là, franchement, je minquiète beaucoup ! avant même dêtre candidat, me reprochaient dêtre à lextrême droite, cest extraordinaire ! Remarquez, le lendemain, je proposais la taxation des exilés fiscaux, ils me mettaient à lextrême gauche ! Comme la terre est ronde, il est vrai quà force dêtre à lextrême droite, je vais finir par me retrouver absolument à lextrême gauche de léchiquier politique !
Mais je veux vous rendre attentifs à ça : Cette classification na aucun sens. Parce que moi, je ne parle pas à la droite, je ne parle pas au centre, je ne parle pas au peuple de gauche, comme dit monsieur HOLLANDE, je parle au peuple de France. Je parle à tout le monde. Sans distinction. Parce que je veux convaincre chacun et que je conteste lidée que moi, lEuropéen, François, je naurais pas le droit de dire que ça ne peut plus durer, que nous ne voulons plus dune Europe passoire, justement parce que je suis Européen, pas parce que je refuse lEurope ! Au nom de mon idéal européen, au nom de mon idéal européen, je dis nous avons construit lEurope pour préserver la civilisation européenne, pour préserver notre mode de vie, pour être plus forts ensemble, pas pour bouleverser la civilisation européenne et notre mode de vie !
Je dis, moi, le républicain profondément laïc, profondément laïc, je dis aux démocrates chrétiens que la France a des racines chrétiennes, que cela plaise ou non ! Parce que la France a un long manteau de cathédrales et déglises, chère Christine, et que contester les racines chrétiennes de la France, cest ne rien comprendre à lhistoire de France ! En disant cela, mes chers amis, je ne me sens pas, Michel, démocrate chrétien, je ne fais pas la promotion de telle ou telle église ! Je me sens républicain, patriote et laïc, je regarde lhistoire de notre pays et lhistoire de notre pays sest construit son unité autour des rois et de léglise, cest une réalité qui est incontournable ! Ça ne fait pas de moi un royaliste !
Je dis, parce que cest la vérité, que lorsquil fut refusé dinscrire dans la Constitution européenne les racines chrétiennes de la France et de lEurope, un certain nombre de Français et dEuropéens ont considéré que lEurope était faite pour contester lidentité de la nation française et ils lont refusée ! Ce fut un mauvais coup porté à lidéal européen qui est le nôtre, voilà la réalité ! Ce ne sont pas des idées de droite, encore moins des idées dextrême droite, ce sont des idées de bon sens. Ce qui manque le plus, cest le bon sens. Ce qui manque le plus, cest la raison qui ne doit pas être embarquée par une passion. Ce qui manque le plus, cest le recul pour éviter le sectarisme, le systématisme et lidéologie. Voilà le message que je veux porter pour le deuxième tour.
Alors, revenons à ces Français, quest-ce quils nous ont dit ? Ils nous ont dit ça ne peut plus durer, ça ne peut plus durer, nous voulons que ça change. Notre façon de dire nous voulons que ça change, cest de voter pour une candidate, dont nous savons quelle na aucune chance de diriger la France, mais cest une façon de vous réveiller. Ce message ne sadresse pas quà moi, il sadresse à tous les candidats, à tous les dirigeants. Ce message sadresse même bien au-delà des frontières de la France. Il est le message dun peuple qui souffre, qui dit nous comprenons parfaitement quil faut des adaptations dans le monde nouveau qui est en train de naître, mais qui ne veut pas changer son mode de vie, qui veut garder ce à quoi il est attaché, qui veut transmettre à ses enfants les valeurs que vos parents vous ont transmises, qui, dans le tourbillon des mouvements du monde, veulent bien quon leur parle compétitivité, effort, mérite, travail, mais quon noublie pas les valeurs qui sont les nôtres.
Ces Français ont dit quoi ? Nous ne supportons pas linjustice qui veut que celui qui ne travaille pas peut gagner dans certaines conditions davantage que celui qui travaille. Cest une injustice que nous nacceptons pas. Ces Français nous disent, bien sûr que la France est ouverte et jamais je ne plaiderais pour la fermeture de la France, mais regardez la situation telle quelle est, ça ne peut plus durer ! A force daccepter trop de monde sur notre territoire, notre système dintégration ne fonctionne plus. Parce que comment intégrer celui à qui on na pas un travail à donner, pas un emploi à fournir, pas un logement à proposer, celui qui na pas pris la peine dapprendre le français, qui ne connaît pas les valeurs de la République ? Si la machine à intégrer française sest embolisée, est tombée en panne, cest parce que, alors même quon na pas intégré les étrangers qui nous ont rejoints de la façon la plus récente, quon en accueille dautres, sans même se préoccuper de la façon dont on va intégrer les uns et les autres !
Jamais, je ne plaiderais pour la fermeture de la France. Jamais, je ne vous dirais de vous mobiliser contre celui qui est différent. Moi, je suis pour la France forte, pas pour la France faible. Mais en même temps, qui a le plus à souffrir dune immigration incontrôlée, si ce nest ceux qui sont sur notre territoire, qui respectent nos lois, qui veulent être intégrés, qui veulent un travail, qui veulent un salaire, qui veulent un logement, qui veulent une bonne école pour leurs enfants ? Cest eux, ce nest pas moi ! Regardez, regardez bien, les faux généreux, les Tartuffe, qui habitent boulevard Saint-Germain, qui aimeraient tellement quil y ait beaucoup plus détrangers dans les écoles des quartiers, dans les HLM des quartiers pour en faire des ghettos, ce nest pas eux qui sont gênés ! Cest ceux qui y habitent, qui nont pas la chance de pouvoir mettre leurs enfants à égalité avec les autres. Dire cela, ce nest pas orienter le débat vers la droite ou vers le centre, cest dire une chose de bon sens.
Les électeurs qui ont voté pour monsieur BAYROU nous ont dit : Les déficits, ça ne peut plus durer. Il faut prendre des engagements et des engagements clairs. On dépense trop. Mais ces électeurs-là savent bien que quest-ce qui menace notre modèle social ? Cest le déficit. Est-ce que je peux, chef de lEtat, demander aux Français, faites des efforts, moins dépenser, et en même temps accepter une immigration qui ne serait motivée que par lattraction de prestations sociales parmi les plus généreuses dEurope ? Ce sujet-là, cher François, cher Michel, il est au cur, au cur des inquiétudes quont exprimées un certain nombre délecteurs centristes sur nos déficits.
Je lai dit parce que je le pense du plus profond de mon cur, je ne reviendrai pas sur lAME, sur la CMU, parce que je pense que dans un pays comme la France, quand quelquun est malade, avant de le soigner, on ne doit pas lui demander létat de sa carte bleue. Quelle que soit la couleur de sa peau, quelle que soit sa nationalité, on le soigne. Quil soit en situation légale ou illégale, on le soigne. Parce que cest un être humain et en tant quêtre humain, il doit être respecté. Mais dans le même temps, je dis à nos compatriotes que la carte Vitale doit être biométrique parce quun pays généreux, on ne peut pas accepter la fraude à la carte Vitale ! Voilà la vérité ! Est-ce que cest, cher Gérard, chère Valérie, un discours contraire aux valeurs républicaines ? Cher Georges ? Cest un discours parfaitement compatible avec les valeurs de la République. Simplement, il faut avoir le courage de le dire.
Jai dit donc que pour les cinq années qui viennent, je prenais un engagement très précis, je mets tout sur la table. Je demanderais à monsieur HOLLANDE son engagement : Quelle politique migratoire auriez-vous pour les cinq années qui viennent ? Je vais vous dire la mienne : On divise par deux le flux dentrées. Quand on me demandera : Comment ferez-vous ? La chose est parfaitement simple, je souhaite que dans tous nos consulats, soit organisé un examen de la connaissance des valeurs de la République et du français, avant que toute personne dont lâge a dépassé les seize ans rentre sur le territoire de la République ! Pourquoi ? Parce que quelle est la chance dintégrer une famille dont la femme serait claquemurée chez elle, qui ne parlerait pas un mot de français, qui ne serait pas capable de lire le petit mot que linstituteur ou le professeur envoie à propos de son fils ou de sa fille à lécole ? Quelle chance pour cette femme et quelle image pour ce gosse qui nous rejoint, cet enfant, quelle image de ses parents, de sa mère, de lautorité parentale, de la capacité à accueillir de la France, que de voir sa mère incapable de dialoguer avec son professeur ou son instituteur ? Ceux qui laissent faire cela ne respectent pas les valeurs de la République. Ceux qui, comme nous, disent nous continuerons à accueillir, mais nous accueillerons dans de bonnes conditions, ceux-là respectent les valeurs de la République.
Je vais aller plus loin. Il y a un certain nombre de prestations, RSA, minimum vieillesse, je le dis comme je le pense, avant den bénéficier, il faudra dix ans de présence sur le territoire national et cinq années de cotisation. Dire cela, cest respecter le pacte républicain, pas de droits sans devoirs. Des devoirs et des droits. Je veux que nous nous expliquions là-dessus. Je crois profondément dans la République et je pense que le communautarisme est un grave problème. Mais je veux que chacun prenne ses responsabilités. Si je suis élu président de la République, moi, je considère que le droit de vote doit être réservé aux seuls citoyens français. Que si on veut voter, on demande à devenir Français. Si on veut rester étranger, on na pas le droit de vote ! Dire cela, cest dire une chose de bon sens. Jajoute que si on commence à donner le droit de vote, y compris aux municipales, alors, on aura la tentation du repli communautaire. Puisque chaque communauté présentera alors aux maires et aux élus une demande communautaire. La vérité, cest que les socialistes nont plus le vote populaire et quils veulent le vote communautaire. Je refuse le vote communautaire ! Chère Marie-Anne ! Cher Frédéric !
Jai pris mes responsabilités parce que, en France, voyez-vous, nous considérons quil y a des principes universels. Principes universels, jentends des principes qui sappliquent, quelle que soit la culture, quelle que soit la civilisation, quel que soit lendroit du monde. Je naccepte pas quon me dise sur certaines pratiques quelles sont culturelles, quelles sont traditionnelles, non, non, non ! Il y a des principes universels qui sappliquent à tout être humain. Au premier rang de ces principes universels, il y a légalité entre lhomme et la femme, cest un principe sur lequel on ne peut pas transiger. On ne peut pas transiger. Quon ne vienne pas me raconter quil existe des cultures ancestrales où la femme est considérée comme soumise à lhomme ! Je ne suis pas porteur de cette culture ancestrale ! Je dis simplement que cest un principe universel, absolument universel. Cest au nom de ce principe que jai voulu interdire sur le territoire de la République lenfermement des femmes derrière une prison de tissu. Je ne laccepte pas. Je ne laccepte pas.
Extraordinaire ! Savez-vous que le jour où nous avons présenté ce texte dinterdiction parce que cest un texte de libération de la femme, dont je respecte les convictions, par ailleurs ce jour-là, monsieur HOLLANDE na pas participé au vote. Cest-à-dire que cest pire encore que davoir voté non. Après tout, on peut voter non, on peut avoir une opinion contraire. Mais il na pas participé au vote. Sans doute considérait-il que la question de légalité entre les hommes et les femmes ou de la présence de la burqa en France nétait pas un sujet si important quil devait interrompre sa journée ! Jaimerais quil nous explique pourquoi il a cette position.
Je voudrais dire autre chose pour quil ny ait pas dambiguïté entre nous. Quand je vois que, à Lille, on organise des horaires dans les piscines pour les femmes, séparées des hommes, je me dis, mais est-ce quon réfléchit à ce quest la République ? Les hommes et les femmes aux mêmes heures, dans les mêmes lieux publics. Je naccepte pas que dans certains hôpitaux, tel ou tel puisse choisir son médecin. Dans les hôpitaux de la République, on accepte le médecin qui est de garde, au service de tous les républicains, les nationaux et les étrangers. Madame le Maire, pour que les choses soient claires, dans les cantines de nos écoles, nous voulons les mêmes menus pour tous les enfants de la République ! Nous ne voulons pas du communautarisme, nous voulons la République ! Jajoute que toutes ces horreurs, lexcision, nous nen voulons pas sur le territoire de la République ! Ce ne sont pas des pratiques culturelles. Ce sont des pratiques qui martyrisent la femme, les femmes, et elles sont inacceptables sur le territoire de la République française.
Donc, voyez-vous, mes chers amis, je veux parler au peuple de France, à tous les Français, prendre des engagements devant eux, les assurer que nous avons entendu le message quils nous ont adressé. Ils souffrent et il faudrait quon leur reproche de souffrir ! Ils ont émis un vote et il faudrait quon leur reproche ce vote ! Cest à nous de les entendre, cest à nous de les respecter, cest à nous de les considérer. Moi, je nai pas attendu le deuxième tour pour dire cela. Je lai dit dès avant dêtre candidat. Lorsque jai posé comme principe que si les corps intermédiaires voulaient empêcher les réformes auxquelles je mengageais, jirais au peuple de France par le référendum. Je lai dit il y a trois mois. Tout le monde me la reproché. Aujourdhui, que disent-ils ? Le Sénat est à gauche, il faut réformer la Constitution pour quil y ait un seul juge de limmigration. Si le Sénat ne veut pas le voter, jirai au peuple de France et cest vous qui voterez sur cette question.
Il faut que je vous dise, cher Serge, jai fait un grave impair. Javais oublié, je ne sais pas comment jai pu oublier une chose pareille, que monsieur HOLLANDE avait privatisé le 1er mai. Javais oublié que le 1er mai, cétait le jour des défilés syndicaux et que nous, nous navions pas le droit de nous réunir. Javais oublié que le travail, nous navions pas le droit den parler, même ceux dentre nous qui travaillent depuis tout jeunes, cétait interdit pour nous. Le 1er mai, cest pour eux. Ça va changer cette année ! Je vous propose de nous retrouver, très nombreux, le 1er mai, pour fêter le travail, les gens qui travaillent, mais le travail tel que nous le voyons nous-mêmes !
Lautre jour, on me posait une question : Mais cest quoi le travail ? Je vais vous expliquer. Le travail dans notre esprit, cest une valeur démancipation. Pour nous, le travail libère, cest le chômage qui aliène. Cest lorsquon na pas de travail quon est privé de liberté. Une femme, un homme qui travaille, cest une femme, un homme libre. Une femme ou un homme qui, malheureusement, na pas de travail, cest une femme ou un homme qui ne se sent pas reconnu dans sa dignité, qui ne sent pas utile à la société, qui nest pas valorisé. Le travail, cest une valeur essentielle de la République française. Quand je regarde vos visages, je vois lhistoire de vos familles. Ici, tous, pour être ce que vous êtes devenus, vous avez travaillé des dizaines, des centaines, des milliers et des milliers dheures, tous ici, sans aucune exception. Tous, il y a des moments où vous en aviez assez jai connu ça il y a des moments où la vie est dure, il y a des moments où on met un genou à terre, il y a des moments où on pense quon ny arrivera pas. Malgré ça, on continue.
Pourquoi ? Parce que la France à laquelle je veux madresser, cest la France qui, quand elle a un problème, ne se plaint pas. Quand elle a une difficulté, ne manifeste pas. Quand elle nest pas daccord, elle ne casse pas, cette France. Parce quelle est fière, parce quelle est pudique et parce quelle sait, cette France-là, quavant de compter sur les autres, il faut compter sur soi-même, quavant de demander aux autres, il faut demander à soi-même, voilà la France qui aime le travail ! Cette France-là, elle a tout de suite compris que les 35 heures, cétait un mensonge ! Cette France-là, elle a tout de suite compris que le ministère du temps libre, parce quon a eu à subir cela aussi, cétait une baliverne ! Cette France-là, elle a compris, elle a compris cette France que par le travail, on acquière un patrimoine petit, moyen, parfois plus que moyen, que ce patrimoine, on y tient, pas parce que cest de largent, pas parce que cest un patrimoine, mais on y tient parce que cela représente des années, des années de labeur, de sueurs, defforts !
Contrairement à ceux qui parlent de ça sans savoir, le patrimoine de ces familles, il vaut moins par la valeur pécuniaire qui est la sienne que par tout ce quil y a de souffrances, defforts, de mérite derrière ! Surtout par laspiration de toutes ces familles à se dire si jai construit ce patrimoine, cest parce que je veux le donner à mes enfants, parce que je veux que mes enfants commencent un peu plus haut que moi-même jai commencé, parce que je veux que mes enfants aient une vie un peu moins dure que celle que jai connue, parce que je veux que mes enfants, sils rencontrent la maladie, le divorce, le problème, ils aient quelque chose pour commencer dans la vie ! Voilà ce quest le travail et le fruit du travail ! Voilà pourquoi jai voulu la suppression des droits de succession sur les petites et moyennes successions parce que je crois au travail et parce que je crois à la famille ! Voilà pourquoi jai voulu ça !
Il faut que je mexplique là-dessus, sur deux choses : sur la famille et sur le travail. Dabord, je voudrais que vous compreniez une chose : jai beaucoup travaillé dans ma vie. Beaucoup, comme chacun dentre vous. Mais jai travaillé parce que jai eu la chance davoir un travail passionnant. Ma vie na pas toujours été facile. Jai connu des échecs et des épreuves. Mais le travail ma toujours apporté une satisfaction parce que très vite, jai eu la chance de comprendre que le bonheur, il est au bout de leffort, pas au bout de la facilité, que dans la facilité, il ny a pas de bonheur, quavec leffort, il y a un épanouissement. Ça ne veut pas dire que la vie ne doit être centrée que sur le travail.
Et, cher François, cher Michel, je pense, voyez-vous, quil est très important de réfléchir sur la qualité de vie au travail. Je pense que ce fut une erreur complète de ne réfléchir quen termes de quantité, que de penser quà 35 heures, on serait heureux et quà 36, on serait malheureux. Je connais tant de gens qui ne travaillent pas 35 heures et qui sont malheureux et tant dautres qui travaillent 2 x 35 heures par semaine et qui sont épanouis. La question du respect de la personne au travail, la question de la qualité de vie au travail, la question de la souplesse dorganisation dans le travail, ce sont des questions que je veux mettre au cur du débat politique français. Jamais travailler moins, toujours travailler mieux. Voilà le projet politique qui est le mien !
Cher David, je sais bien que celui qui travaille à lusine, il peut dire que cest dur, que celui qui travaille dans un commerce, dans un établissement de restauration, parfois, il peut dire : « Bien sûr, cest dur ! » Mais je veux dire que la question essentielle, cest : comment suis-je considéré sur mon lieu de travail ? Comment suis-je rémunéré ? Comment, quand ça va bien, suis-je associé aux fruits des résultats de mon entreprise ? Comment, lorsque jai un problème, mon entreprise à qui jai tant donné va-t-elle continuer à maccompagner ou à me soutenir ? Ce sont ces débats qui comptent ! Beaucoup plus que de savoir si on doit travailler 35 heures ou, comme disait laimable Madame VOYNET à lépoque, 32 heures. Dailleurs, pourquoi 32 heures ? Cest encore trop !
Bon, voilà la réalité des choses et voilà le projet que je veux porter. Une réflexion sur la rémunération du travail, la récompense du travail, lassociation du travail aux résultats de lentreprise, la considération que lon a. Lautre jour, jétais aux FONDERIES DU POITOU dans une usine et jai vu des ouvriers remarquablement responsables, y compris syndicalistes, qui mont dit : « Vous savez, notre précédent propriétaire nous a proposé 25 % de diminution des salaires. » Cest une honte à mes yeux. Cest une honte de traiter ses collaborateurs comme cela parce queux-mêmes auraient-ils accepté cette diminution de 25 % ? Et quand on gagne 1 200, 1 300, 1 400 euros, comment peut-on faire vivre sa famille si on vous enlève 25 % ? Je nai rien à voir avec ceux qui traitent leurs salariés comme cela. Je ne me sens pas engagé par des gens qui considèrent que dans lentreprise, ce sont toujours les mêmes qui doivent payer. Je ne leur reconnais aucune légitimité.
Et puis je veux vous dire un mot de la famille. La famille à laquelle je crois tant, ça ne veut pas dire que je nai pas compris les évolutions du temps. La famille daujourd'hui, elle na pas la même forme que la famille dil y a 50, 60 ou 70 ans. Chacun dentre vous le sait bien. Il y a le divorce, il y a les séparations, il y a la maladie, il y a tous les accidents de la vie. Mais ça ne veut pas dire quon naime pas autant sa famille quon ne laimait il y a soixante-dix ans. La forme de la famille a changé : il y a des familles recomposées, jen connais, oui, moi aussi. On nest pas que deux à mon avis. On est deux à lassumer mais il y en a plus. Ce nest pas possible autrement. Comprenez-moi
Non, mais je veux vous dire une chose, ce nest pas parce que des couples se séparent qui est toujours une épreuve , ce nest pas parce quil y a des familles recomposées avec des enfants dun premier mariage ou dun second que lattachement viscéral des Français à leur famille a changé. La forme de la famille a changé mais le besoin de famille, le besoin damour, le besoin de se retrouver avec ceux quon aime, il est exactement le même quil y a 70 ans, 80 ans, un siècle. Ça ne change pas parce que le besoin damour reste le même ! Donc je défends la primauté de la famille mais pas une organisation familiale ! Peu importe ! La vie est complexe ! La vie change ! La vie bouge ! Il y a des évolutions ! Mais la famille, son attachement reste le même. Et vous voyez à partir de ce moment-là se dessiner le projet politique qui est le nôtre, rendre à chacun de vous la maîtrise de votre destin, savoir que vous nêtes pas seuls, que vous pourrez vous appuyez sur une considération sur votre lieu de travail parce que vous en serez pas considérés comme un objet, parce quon ne vous fera pas payer quand ça va mal et on ne vous associera pas quand ça va bien.
Avoir une famille qui peut changer, qui peut évoluer. La vie, encore une fois, est complexe. Mais cette famille, je naccepte pas quon y touche, je naccepterai jamais la remise en cause que veut Monsieur HOLLANDE du quotient familial parce que le quotient familial, cest la base.
Voilà, mes chers amis. Jaurais tant dautres choses à vous dire sur le droit à la formation professionnelle, sur tout ce que nous allons mettre en uvre. Mais je voudrais terminer en vous disant létat desprit qui est le mien au début dans cette campagne du deuxième tour. Jai beaucoup réfléchi avant dêtre candidat. Ce nest pas une décision quon prend à la légère. Pendant 5 ans, cest un grand honneur et une charge très lourde davoir été le président de la République. Je connais cette fonction, je lai exercée peut-être dans les pires conditions que lon puisse imaginer, avec 4 années de crise. Je mesure le poids de la charge, lintensité du devoir. Si jai décidé de présenter ma candidature à nouveau, cest parce que jai considéré que cétait un choix historique, que la France na pas le droit à lerreur, quil fallait présenter une alternative au socialisme.
Je ne cherche pas à faire peur. Je ne cherche pas à accuser qui que ce soit. Je demande simplement aux Français de regarder la situation telle quelle est. Je pense quaucun Français ne voudrait pour la France la situation que connaissent aujourd'hui lEspagne, la Grèce, lIrlande, le Portugal, lIslande. Jai protégé notre pays de ces risques. Jai empêché que votre épargne soit emportée par la faillite des banques. Jai protégé les retraites. Vous savez pourquoi je lai fait ? Pas simplement pour une raison économique. Jai voulu protéger le niveau de vie des retraités, garantir lactualisation de vos pensions de retraite, sauver notre régime de retraite par répartition parce que je me suis dit que quand on a travaillé toute sa vie, quon a cotisé et mérité sa retraite, lhumiliation suprême, cest celle de vouloir, de devoir être à la charge de ses enfants. Je ne veux pas de ça pour les retraités de France.
Comprenez-moi bien. Il y a ceux qui peuvent et tant mieux pour eux aider leurs enfants. Mais si javais fait comme en Espagne, comme en Italie, comme dans un certain nombre de pays où ils ont baissé les retraites, alors ça voudrait dire que des parents, qui ont travaillé avec dignité toute leur vie, devraient, à la fin de leur vie, à la retraite, dire à leurs enfants : « Aide-nous » ? Cest ne rien comprendre à la vie que de penser que ce geste-là, cest un geste anodin. Non, ce nest pas un geste anodin. Cest pour ça que jai voulu la réforme des retraites. Cest pour ça que jai voulu lactualisation de nos retraites, des pensions de retraite. Et cest pour ça que je dis que le 1er juillet, on versera les retraites le 1er de chaque mois et non pas le 8 parce quil ny a aucune raison que lÉtat fasse sa trésorerie sur les retraités.
Je me suis engagé avec ma force, mon énergie, pas pour moi mais pour lidée que je me fais de notre pays. Je vais vous dire une chose du fond de mon cur, si vous décidez de vous mobiliser, si vous décidez de vous engager dans cette campagne, alors, le 6 mai, personne ne vous volera le succès, cest vous qui décidez. Ne les laissez pas décider pour vous ! Ne subissez pas ! Levez-vous et dites : « Voilà ce que nous voulons ! » Aidez-moi à construire la France forte ! Vive la République et vive la France !
Source http://www.lafranceforte.fr, le 25 avril 2012
Cest formidable ce quont dit les Français au premier tour ! Dabord, tous les observateurs je pense la même chose et tous les spécialistes on se demande bien spécialiste de quoi ! avaient dit, avec la simplicité, lhumilité et cette forme de discrétion qui nous touchent tellement, que cette campagne ne vous intéressait pas, que vous nirez pas voter. Or, au premier tour, ce fut un taux de participation quasiment historique, 80 % des Français se sont déplacés parce quils ont compris que cétait un choix historique !
Pendant toute la campagne, on nous a rebattu les oreilles, ça ne les intéresse pas, ils nont pas envie, ils ne veulent pas, ils ne participeront pas ! Remarquez, les mêmes observateurs et les mêmes spécialistes, vous allez les retrouver ! Il ne faut pas leur en vouloir, ils ont déjà oublié ce quils disaient ! Parce quen fait, ils nattachent aucune importance à ce quils disent et ils ont raison parce que nous, non plus !
Voilà la campagne, toute la campagne ! Celle que je mène, ce nest pas pour parler à eux, cest pour parler à vous. Celle que je veux engager, ce nest pas pour les convaincre, eux, cest pour vous convaincre, vous. Les problèmes que je veux résoudre, ce nest pas les leurs, ce nest que des problèmes dego, cest les vôtres, ce nest que des problèmes de la vie quotidienne, voilà la différence entre eux et nous !
Alors, cette campagne du deuxième tour, je veux lengager en tenant compte de ce quont dit les Français au premier tour. Alors, là, cest absolument extraordinaire le spectacle auquel on assiste ! Avant le premier tour, cétait sûr, il y aurait une poussée phénoménale de la gauche. Cétait dit, cétait écrit. Les Français navaient pas été consultés, mais eux lavaient décidé. Avant le premier tour, ce nétait même pas la peine quon soit candidat. Moi, je nétais pas qualifié pour le second, ils lavaient décidé. Merci. Il ny en avait que pour monsieur MELENCHON, qui était la coqueluche absolue ! On parlait de monsieur MELENCHON, matin, midi et soir ! Et on allait voir ce quon allait voir ! Et plus monsieur MELENCHON disait des bêtises, plus on en parlait et on disait : « Mon Dieu, quel talent ! Mon Dieu, quelle vision ! Mon Dieu, quel intérêt ! » Cétait avant le premier tour.
Madame LE PEN, cétait décidé, ils lavaient dit, elle ne faisait pas une bonne campagne, elle nexistait pas. Maintenant, on ne parle plus que delle ! Les mêmes qui nous expliquaient, samedi, quelle faisait une très mauvaise campagne, que ça ne marchait pas, que cétait MELENCHON, nous expliquent aujourdhui quil faudrait quon ne parle que delle. Voilà la logique des observateurs, des sondeurs et des spécialistes. Ça me fait penser aux girouettes quil y avait au sommet de nos églises et de nos cathédrales, ça change avec le vent, sauf que, eux, ils changent encore plus vite que le vent ! Les mêmes qui expliquaient quils sentaient une poussée de lextrême gauche extraordinaire, il fallait quon se prépare à un séisme considérable ! Les mêmes ça, cétait samedi lundi, poussée de lextrême droite extraordinaire ! Nous vous lavions bien dit, disent-ils. Oui, depuis lundi matin.
Quant à moi, ils me faisaient bien une petite place, pas grande, neuf contre un, ça, cest légalité, ça, cest léquité, ça, cest la République, ça, cest limpartialité, neuf contre un ! Dix pour cent du temps de parole, ça, cest normal ! Et encore, jétais heureux quon me le garde, puisque, de toute manière, je nétais pas au deuxième tour ! Il y a un petit détail, cest que cest les Français qui choisissent.
Alors, quest-ce qui va changer entre le premier et le deuxième tour ? Dabord, je voudrais dire une chose de façon solennelle. Les Français ont le droit à la vérité, la vérité des projets, la vérité des personnalités, la vérité des engagements. A quinze jours, cest un choix absolument historique. La France na pas le droit à lerreur. Qui que vous soyez, où que vous soyez, quels quaient été vos votes dans le passé, vous devez avoir les éléments pour vous faire une idée. Donc, la campagne du deuxième tour, qui laisse deux candidats face-à-face, doit être un moment dexplication et de vérité.
Fait historique, les quatre grandes radios du service public comme du service privé ont proposé dorganiser un débat entre monsieur HOLLANDE et moi pour éclairer le choix des Français qui doit être respecté. Jai décidé daccepter ce débat et la proposition des radios. Je ne fixe aucune condition. Aucune condition. Leur heure sera la mienne. Le temps de débat sera le mien et les sujets seront les miens. Je veux que les Français aient les éléments du choix ! Donc, je dis à RTL, à EUROPE N°1, à FRANCE INTER et à RMC : Jaccepte bien volontiers daller débattre avec mon contradicteur du deuxième tour.
Jobserve que cest difficile de débattre tout seul ! Alors, sil est trop occupé, je propose quon change de date ! Sil préfère le matin à laprès-midi, pas de problème ! Sil veut le soir, pas de problème ! Si le jeudi, cest mieux que le mercredi, pas de problème ! Sil veut que ça dure une heure au lieu dune heure et demie parce quune heure et demie, cest un peu fatigant, pas de problème ! Mais le débat, il ne pourra pas le fuir. Parce que le débat, les Français lexigeront, ils doivent connaître la vérité de mon projet et du sien ! Cest cela respecter le peuple de France !
Alors, on me dit, il dit : Ce nest pas la règle ! Je suis tout à fait daccord pour accepter cet argument, mais voudrait-il me faire lamitié de me présenter la règle ? Dans quel texte ? A quel endroit du code ? Dans quelle loi est-il écrit quil faut un débat ? Où est-ce écrit ? Qui la posé en principe ? Jajoute que ça ne doit pas être si stupide deux ou trois débats ! Puisque cest la règle que se sont fixés les socialistes entre eux ! Sil faut trois débats pour éclairer les socialistes, on doit pouvoir considérer quil en faut bien au moins deux pour éclairer les Français !
Je nai rien à cacher, je naime pas le mensonge, la dissimulation. Nous devons dire clairement ce que nous ferons, lun et lautre, sur des sujets qui intéressent les Français, sur des sujets essentiels pour lavenir de la France. Il va falloir sengager, il va falloir, monsieur HOLLANDE, prendre des risques. Il va falloir se réconcilier avec la vérité. Il va falloir accepter cette idée quun débat, cest moins facile quune interview dans les conditions qui vous ont été réservées jusquà présent, où on ne vous pose aucune question, où on ne vous demande aucun compte, et où vous pouvez jouer avec linterlocuteur !
Alors, il y a des grands sujets, les Français se sont exprimés et je veux en dire un mot devant toi, cher François, François ZOCCHETTO, dont je te remercie du soutien que tu mas apporté avec les sénateurs. Je ten remercie. Je voudrais ici, chez toi, chère Nathalie, en te remerciant encore de la campagne formidable que tu mènes à mes côtés, moi, je suis fier de ma porte-parole. Alors, on va sexpliquer et on va sexpliquer notamment sur les votes qui se sont exprimés, qui se sont portés à la fois sur François BAYROU dun côté et sur Marine LE PEN de lautre. Je veux vous dire un mot pour dire du fond de mon cur ce que je pense.
Dabord, cest quà partir du moment où Marine LE PEN est autorisée à se présenter et cest normal le vote pour elle nest pas un vote contre la République, puisquil sexprime à lintérieur de la République. Si la République avait voulu empêcher la candidate du Front national, il fallait quelle dise pourquoi. La République a reconnu sa candidature comme légitime dans le cadre des institutions de la République. Je dénie donc le droit de faire la leçon de morale à ceux qui ont porté leurs suffrages sur une candidate qui avait le droit de se présenter. Je ne porte pas de jugement. Je ne porte pas de jugement. Jaurais préféré que ces voix se portent sur ma candidature, naturellement, Gérard, naturellement, Valérie, je laurais préféré ! Mais je veux dire une chose non, mais attendez, cest important ! que cette pensée unique est insupportable qui ferait reprocher à des Français de porter librement leur choix sur le candidat en qui ils portaient leurs espérances.
Jajoute que cette gauche qui donne des leçons parce quelle nhabite pas dans les quartiers où lon souffre et parce quelle ne met pas ses enfants dans les écoles où personne ne veut mettre ses enfants na aucune leçon de morale à donner ! Aucune ! Je vois quau soir du premier tour, monsieur HOLLANDE disait : « Ces électeurs se sont trompés ! » Ah bon ! Parce quil y aurait donc une vérité ! « Ces électeurs ont succombé au vent mauvais. » Mais lui, quand il fait alliance, au vu et au su de tout le monde, avec lextrême gauche, il succombe à quel vent ? Parce que les vents sont plus mauvais à lextrême droite quà lextrême gauche, qui le dit ? Qui le prétend ? Parce que, évidemment, aller mendier les voix de lextrême gauche, aller mendier les voix de ceux qui contestent le fonctionnement aussi démocratique dun certain nombre de nos institutions, cest noble ! Et celui ou celle qui souffre dans son quartier ou qui a peur dans le métro ou qui veut que ça change parce quil se dit que ça ne peut plus durer, là, je naurais pas le droit de lui parler ! Je naurais pas le droit de madresser à la souffrance de ces millions de Français, au prétexte que la pensée unique et que la gauche bien pensante, ça la gêne ? Raison de plus, si ça la gêne, je vais le faire ! Parce que moi, je ne suis pas impressionné par cette gauche-là !
Je veux dailleurs vous dire une chose et je le dis devant Michel MERCIER, mon ami, comme devant François ZOCCHETTO, à peine, avant même dêtre candidat, un certain nombre dobservateurs tellement bien orientés vers moi on se demande ce quils feront le jour où je ne serai plus là, franchement, je minquiète beaucoup ! avant même dêtre candidat, me reprochaient dêtre à lextrême droite, cest extraordinaire ! Remarquez, le lendemain, je proposais la taxation des exilés fiscaux, ils me mettaient à lextrême gauche ! Comme la terre est ronde, il est vrai quà force dêtre à lextrême droite, je vais finir par me retrouver absolument à lextrême gauche de léchiquier politique !
Mais je veux vous rendre attentifs à ça : Cette classification na aucun sens. Parce que moi, je ne parle pas à la droite, je ne parle pas au centre, je ne parle pas au peuple de gauche, comme dit monsieur HOLLANDE, je parle au peuple de France. Je parle à tout le monde. Sans distinction. Parce que je veux convaincre chacun et que je conteste lidée que moi, lEuropéen, François, je naurais pas le droit de dire que ça ne peut plus durer, que nous ne voulons plus dune Europe passoire, justement parce que je suis Européen, pas parce que je refuse lEurope ! Au nom de mon idéal européen, au nom de mon idéal européen, je dis nous avons construit lEurope pour préserver la civilisation européenne, pour préserver notre mode de vie, pour être plus forts ensemble, pas pour bouleverser la civilisation européenne et notre mode de vie !
Je dis, moi, le républicain profondément laïc, profondément laïc, je dis aux démocrates chrétiens que la France a des racines chrétiennes, que cela plaise ou non ! Parce que la France a un long manteau de cathédrales et déglises, chère Christine, et que contester les racines chrétiennes de la France, cest ne rien comprendre à lhistoire de France ! En disant cela, mes chers amis, je ne me sens pas, Michel, démocrate chrétien, je ne fais pas la promotion de telle ou telle église ! Je me sens républicain, patriote et laïc, je regarde lhistoire de notre pays et lhistoire de notre pays sest construit son unité autour des rois et de léglise, cest une réalité qui est incontournable ! Ça ne fait pas de moi un royaliste !
Je dis, parce que cest la vérité, que lorsquil fut refusé dinscrire dans la Constitution européenne les racines chrétiennes de la France et de lEurope, un certain nombre de Français et dEuropéens ont considéré que lEurope était faite pour contester lidentité de la nation française et ils lont refusée ! Ce fut un mauvais coup porté à lidéal européen qui est le nôtre, voilà la réalité ! Ce ne sont pas des idées de droite, encore moins des idées dextrême droite, ce sont des idées de bon sens. Ce qui manque le plus, cest le bon sens. Ce qui manque le plus, cest la raison qui ne doit pas être embarquée par une passion. Ce qui manque le plus, cest le recul pour éviter le sectarisme, le systématisme et lidéologie. Voilà le message que je veux porter pour le deuxième tour.
Alors, revenons à ces Français, quest-ce quils nous ont dit ? Ils nous ont dit ça ne peut plus durer, ça ne peut plus durer, nous voulons que ça change. Notre façon de dire nous voulons que ça change, cest de voter pour une candidate, dont nous savons quelle na aucune chance de diriger la France, mais cest une façon de vous réveiller. Ce message ne sadresse pas quà moi, il sadresse à tous les candidats, à tous les dirigeants. Ce message sadresse même bien au-delà des frontières de la France. Il est le message dun peuple qui souffre, qui dit nous comprenons parfaitement quil faut des adaptations dans le monde nouveau qui est en train de naître, mais qui ne veut pas changer son mode de vie, qui veut garder ce à quoi il est attaché, qui veut transmettre à ses enfants les valeurs que vos parents vous ont transmises, qui, dans le tourbillon des mouvements du monde, veulent bien quon leur parle compétitivité, effort, mérite, travail, mais quon noublie pas les valeurs qui sont les nôtres.
Ces Français ont dit quoi ? Nous ne supportons pas linjustice qui veut que celui qui ne travaille pas peut gagner dans certaines conditions davantage que celui qui travaille. Cest une injustice que nous nacceptons pas. Ces Français nous disent, bien sûr que la France est ouverte et jamais je ne plaiderais pour la fermeture de la France, mais regardez la situation telle quelle est, ça ne peut plus durer ! A force daccepter trop de monde sur notre territoire, notre système dintégration ne fonctionne plus. Parce que comment intégrer celui à qui on na pas un travail à donner, pas un emploi à fournir, pas un logement à proposer, celui qui na pas pris la peine dapprendre le français, qui ne connaît pas les valeurs de la République ? Si la machine à intégrer française sest embolisée, est tombée en panne, cest parce que, alors même quon na pas intégré les étrangers qui nous ont rejoints de la façon la plus récente, quon en accueille dautres, sans même se préoccuper de la façon dont on va intégrer les uns et les autres !
Jamais, je ne plaiderais pour la fermeture de la France. Jamais, je ne vous dirais de vous mobiliser contre celui qui est différent. Moi, je suis pour la France forte, pas pour la France faible. Mais en même temps, qui a le plus à souffrir dune immigration incontrôlée, si ce nest ceux qui sont sur notre territoire, qui respectent nos lois, qui veulent être intégrés, qui veulent un travail, qui veulent un salaire, qui veulent un logement, qui veulent une bonne école pour leurs enfants ? Cest eux, ce nest pas moi ! Regardez, regardez bien, les faux généreux, les Tartuffe, qui habitent boulevard Saint-Germain, qui aimeraient tellement quil y ait beaucoup plus détrangers dans les écoles des quartiers, dans les HLM des quartiers pour en faire des ghettos, ce nest pas eux qui sont gênés ! Cest ceux qui y habitent, qui nont pas la chance de pouvoir mettre leurs enfants à égalité avec les autres. Dire cela, ce nest pas orienter le débat vers la droite ou vers le centre, cest dire une chose de bon sens.
Les électeurs qui ont voté pour monsieur BAYROU nous ont dit : Les déficits, ça ne peut plus durer. Il faut prendre des engagements et des engagements clairs. On dépense trop. Mais ces électeurs-là savent bien que quest-ce qui menace notre modèle social ? Cest le déficit. Est-ce que je peux, chef de lEtat, demander aux Français, faites des efforts, moins dépenser, et en même temps accepter une immigration qui ne serait motivée que par lattraction de prestations sociales parmi les plus généreuses dEurope ? Ce sujet-là, cher François, cher Michel, il est au cur, au cur des inquiétudes quont exprimées un certain nombre délecteurs centristes sur nos déficits.
Je lai dit parce que je le pense du plus profond de mon cur, je ne reviendrai pas sur lAME, sur la CMU, parce que je pense que dans un pays comme la France, quand quelquun est malade, avant de le soigner, on ne doit pas lui demander létat de sa carte bleue. Quelle que soit la couleur de sa peau, quelle que soit sa nationalité, on le soigne. Quil soit en situation légale ou illégale, on le soigne. Parce que cest un être humain et en tant quêtre humain, il doit être respecté. Mais dans le même temps, je dis à nos compatriotes que la carte Vitale doit être biométrique parce quun pays généreux, on ne peut pas accepter la fraude à la carte Vitale ! Voilà la vérité ! Est-ce que cest, cher Gérard, chère Valérie, un discours contraire aux valeurs républicaines ? Cher Georges ? Cest un discours parfaitement compatible avec les valeurs de la République. Simplement, il faut avoir le courage de le dire.
Jai dit donc que pour les cinq années qui viennent, je prenais un engagement très précis, je mets tout sur la table. Je demanderais à monsieur HOLLANDE son engagement : Quelle politique migratoire auriez-vous pour les cinq années qui viennent ? Je vais vous dire la mienne : On divise par deux le flux dentrées. Quand on me demandera : Comment ferez-vous ? La chose est parfaitement simple, je souhaite que dans tous nos consulats, soit organisé un examen de la connaissance des valeurs de la République et du français, avant que toute personne dont lâge a dépassé les seize ans rentre sur le territoire de la République ! Pourquoi ? Parce que quelle est la chance dintégrer une famille dont la femme serait claquemurée chez elle, qui ne parlerait pas un mot de français, qui ne serait pas capable de lire le petit mot que linstituteur ou le professeur envoie à propos de son fils ou de sa fille à lécole ? Quelle chance pour cette femme et quelle image pour ce gosse qui nous rejoint, cet enfant, quelle image de ses parents, de sa mère, de lautorité parentale, de la capacité à accueillir de la France, que de voir sa mère incapable de dialoguer avec son professeur ou son instituteur ? Ceux qui laissent faire cela ne respectent pas les valeurs de la République. Ceux qui, comme nous, disent nous continuerons à accueillir, mais nous accueillerons dans de bonnes conditions, ceux-là respectent les valeurs de la République.
Je vais aller plus loin. Il y a un certain nombre de prestations, RSA, minimum vieillesse, je le dis comme je le pense, avant den bénéficier, il faudra dix ans de présence sur le territoire national et cinq années de cotisation. Dire cela, cest respecter le pacte républicain, pas de droits sans devoirs. Des devoirs et des droits. Je veux que nous nous expliquions là-dessus. Je crois profondément dans la République et je pense que le communautarisme est un grave problème. Mais je veux que chacun prenne ses responsabilités. Si je suis élu président de la République, moi, je considère que le droit de vote doit être réservé aux seuls citoyens français. Que si on veut voter, on demande à devenir Français. Si on veut rester étranger, on na pas le droit de vote ! Dire cela, cest dire une chose de bon sens. Jajoute que si on commence à donner le droit de vote, y compris aux municipales, alors, on aura la tentation du repli communautaire. Puisque chaque communauté présentera alors aux maires et aux élus une demande communautaire. La vérité, cest que les socialistes nont plus le vote populaire et quils veulent le vote communautaire. Je refuse le vote communautaire ! Chère Marie-Anne ! Cher Frédéric !
Jai pris mes responsabilités parce que, en France, voyez-vous, nous considérons quil y a des principes universels. Principes universels, jentends des principes qui sappliquent, quelle que soit la culture, quelle que soit la civilisation, quel que soit lendroit du monde. Je naccepte pas quon me dise sur certaines pratiques quelles sont culturelles, quelles sont traditionnelles, non, non, non ! Il y a des principes universels qui sappliquent à tout être humain. Au premier rang de ces principes universels, il y a légalité entre lhomme et la femme, cest un principe sur lequel on ne peut pas transiger. On ne peut pas transiger. Quon ne vienne pas me raconter quil existe des cultures ancestrales où la femme est considérée comme soumise à lhomme ! Je ne suis pas porteur de cette culture ancestrale ! Je dis simplement que cest un principe universel, absolument universel. Cest au nom de ce principe que jai voulu interdire sur le territoire de la République lenfermement des femmes derrière une prison de tissu. Je ne laccepte pas. Je ne laccepte pas.
Extraordinaire ! Savez-vous que le jour où nous avons présenté ce texte dinterdiction parce que cest un texte de libération de la femme, dont je respecte les convictions, par ailleurs ce jour-là, monsieur HOLLANDE na pas participé au vote. Cest-à-dire que cest pire encore que davoir voté non. Après tout, on peut voter non, on peut avoir une opinion contraire. Mais il na pas participé au vote. Sans doute considérait-il que la question de légalité entre les hommes et les femmes ou de la présence de la burqa en France nétait pas un sujet si important quil devait interrompre sa journée ! Jaimerais quil nous explique pourquoi il a cette position.
Je voudrais dire autre chose pour quil ny ait pas dambiguïté entre nous. Quand je vois que, à Lille, on organise des horaires dans les piscines pour les femmes, séparées des hommes, je me dis, mais est-ce quon réfléchit à ce quest la République ? Les hommes et les femmes aux mêmes heures, dans les mêmes lieux publics. Je naccepte pas que dans certains hôpitaux, tel ou tel puisse choisir son médecin. Dans les hôpitaux de la République, on accepte le médecin qui est de garde, au service de tous les républicains, les nationaux et les étrangers. Madame le Maire, pour que les choses soient claires, dans les cantines de nos écoles, nous voulons les mêmes menus pour tous les enfants de la République ! Nous ne voulons pas du communautarisme, nous voulons la République ! Jajoute que toutes ces horreurs, lexcision, nous nen voulons pas sur le territoire de la République ! Ce ne sont pas des pratiques culturelles. Ce sont des pratiques qui martyrisent la femme, les femmes, et elles sont inacceptables sur le territoire de la République française.
Donc, voyez-vous, mes chers amis, je veux parler au peuple de France, à tous les Français, prendre des engagements devant eux, les assurer que nous avons entendu le message quils nous ont adressé. Ils souffrent et il faudrait quon leur reproche de souffrir ! Ils ont émis un vote et il faudrait quon leur reproche ce vote ! Cest à nous de les entendre, cest à nous de les respecter, cest à nous de les considérer. Moi, je nai pas attendu le deuxième tour pour dire cela. Je lai dit dès avant dêtre candidat. Lorsque jai posé comme principe que si les corps intermédiaires voulaient empêcher les réformes auxquelles je mengageais, jirais au peuple de France par le référendum. Je lai dit il y a trois mois. Tout le monde me la reproché. Aujourdhui, que disent-ils ? Le Sénat est à gauche, il faut réformer la Constitution pour quil y ait un seul juge de limmigration. Si le Sénat ne veut pas le voter, jirai au peuple de France et cest vous qui voterez sur cette question.
Il faut que je vous dise, cher Serge, jai fait un grave impair. Javais oublié, je ne sais pas comment jai pu oublier une chose pareille, que monsieur HOLLANDE avait privatisé le 1er mai. Javais oublié que le 1er mai, cétait le jour des défilés syndicaux et que nous, nous navions pas le droit de nous réunir. Javais oublié que le travail, nous navions pas le droit den parler, même ceux dentre nous qui travaillent depuis tout jeunes, cétait interdit pour nous. Le 1er mai, cest pour eux. Ça va changer cette année ! Je vous propose de nous retrouver, très nombreux, le 1er mai, pour fêter le travail, les gens qui travaillent, mais le travail tel que nous le voyons nous-mêmes !
Lautre jour, on me posait une question : Mais cest quoi le travail ? Je vais vous expliquer. Le travail dans notre esprit, cest une valeur démancipation. Pour nous, le travail libère, cest le chômage qui aliène. Cest lorsquon na pas de travail quon est privé de liberté. Une femme, un homme qui travaille, cest une femme, un homme libre. Une femme ou un homme qui, malheureusement, na pas de travail, cest une femme ou un homme qui ne se sent pas reconnu dans sa dignité, qui ne sent pas utile à la société, qui nest pas valorisé. Le travail, cest une valeur essentielle de la République française. Quand je regarde vos visages, je vois lhistoire de vos familles. Ici, tous, pour être ce que vous êtes devenus, vous avez travaillé des dizaines, des centaines, des milliers et des milliers dheures, tous ici, sans aucune exception. Tous, il y a des moments où vous en aviez assez jai connu ça il y a des moments où la vie est dure, il y a des moments où on met un genou à terre, il y a des moments où on pense quon ny arrivera pas. Malgré ça, on continue.
Pourquoi ? Parce que la France à laquelle je veux madresser, cest la France qui, quand elle a un problème, ne se plaint pas. Quand elle a une difficulté, ne manifeste pas. Quand elle nest pas daccord, elle ne casse pas, cette France. Parce quelle est fière, parce quelle est pudique et parce quelle sait, cette France-là, quavant de compter sur les autres, il faut compter sur soi-même, quavant de demander aux autres, il faut demander à soi-même, voilà la France qui aime le travail ! Cette France-là, elle a tout de suite compris que les 35 heures, cétait un mensonge ! Cette France-là, elle a tout de suite compris que le ministère du temps libre, parce quon a eu à subir cela aussi, cétait une baliverne ! Cette France-là, elle a compris, elle a compris cette France que par le travail, on acquière un patrimoine petit, moyen, parfois plus que moyen, que ce patrimoine, on y tient, pas parce que cest de largent, pas parce que cest un patrimoine, mais on y tient parce que cela représente des années, des années de labeur, de sueurs, defforts !
Contrairement à ceux qui parlent de ça sans savoir, le patrimoine de ces familles, il vaut moins par la valeur pécuniaire qui est la sienne que par tout ce quil y a de souffrances, defforts, de mérite derrière ! Surtout par laspiration de toutes ces familles à se dire si jai construit ce patrimoine, cest parce que je veux le donner à mes enfants, parce que je veux que mes enfants commencent un peu plus haut que moi-même jai commencé, parce que je veux que mes enfants aient une vie un peu moins dure que celle que jai connue, parce que je veux que mes enfants, sils rencontrent la maladie, le divorce, le problème, ils aient quelque chose pour commencer dans la vie ! Voilà ce quest le travail et le fruit du travail ! Voilà pourquoi jai voulu la suppression des droits de succession sur les petites et moyennes successions parce que je crois au travail et parce que je crois à la famille ! Voilà pourquoi jai voulu ça !
Il faut que je mexplique là-dessus, sur deux choses : sur la famille et sur le travail. Dabord, je voudrais que vous compreniez une chose : jai beaucoup travaillé dans ma vie. Beaucoup, comme chacun dentre vous. Mais jai travaillé parce que jai eu la chance davoir un travail passionnant. Ma vie na pas toujours été facile. Jai connu des échecs et des épreuves. Mais le travail ma toujours apporté une satisfaction parce que très vite, jai eu la chance de comprendre que le bonheur, il est au bout de leffort, pas au bout de la facilité, que dans la facilité, il ny a pas de bonheur, quavec leffort, il y a un épanouissement. Ça ne veut pas dire que la vie ne doit être centrée que sur le travail.
Et, cher François, cher Michel, je pense, voyez-vous, quil est très important de réfléchir sur la qualité de vie au travail. Je pense que ce fut une erreur complète de ne réfléchir quen termes de quantité, que de penser quà 35 heures, on serait heureux et quà 36, on serait malheureux. Je connais tant de gens qui ne travaillent pas 35 heures et qui sont malheureux et tant dautres qui travaillent 2 x 35 heures par semaine et qui sont épanouis. La question du respect de la personne au travail, la question de la qualité de vie au travail, la question de la souplesse dorganisation dans le travail, ce sont des questions que je veux mettre au cur du débat politique français. Jamais travailler moins, toujours travailler mieux. Voilà le projet politique qui est le mien !
Cher David, je sais bien que celui qui travaille à lusine, il peut dire que cest dur, que celui qui travaille dans un commerce, dans un établissement de restauration, parfois, il peut dire : « Bien sûr, cest dur ! » Mais je veux dire que la question essentielle, cest : comment suis-je considéré sur mon lieu de travail ? Comment suis-je rémunéré ? Comment, quand ça va bien, suis-je associé aux fruits des résultats de mon entreprise ? Comment, lorsque jai un problème, mon entreprise à qui jai tant donné va-t-elle continuer à maccompagner ou à me soutenir ? Ce sont ces débats qui comptent ! Beaucoup plus que de savoir si on doit travailler 35 heures ou, comme disait laimable Madame VOYNET à lépoque, 32 heures. Dailleurs, pourquoi 32 heures ? Cest encore trop !
Bon, voilà la réalité des choses et voilà le projet que je veux porter. Une réflexion sur la rémunération du travail, la récompense du travail, lassociation du travail aux résultats de lentreprise, la considération que lon a. Lautre jour, jétais aux FONDERIES DU POITOU dans une usine et jai vu des ouvriers remarquablement responsables, y compris syndicalistes, qui mont dit : « Vous savez, notre précédent propriétaire nous a proposé 25 % de diminution des salaires. » Cest une honte à mes yeux. Cest une honte de traiter ses collaborateurs comme cela parce queux-mêmes auraient-ils accepté cette diminution de 25 % ? Et quand on gagne 1 200, 1 300, 1 400 euros, comment peut-on faire vivre sa famille si on vous enlève 25 % ? Je nai rien à voir avec ceux qui traitent leurs salariés comme cela. Je ne me sens pas engagé par des gens qui considèrent que dans lentreprise, ce sont toujours les mêmes qui doivent payer. Je ne leur reconnais aucune légitimité.
Et puis je veux vous dire un mot de la famille. La famille à laquelle je crois tant, ça ne veut pas dire que je nai pas compris les évolutions du temps. La famille daujourd'hui, elle na pas la même forme que la famille dil y a 50, 60 ou 70 ans. Chacun dentre vous le sait bien. Il y a le divorce, il y a les séparations, il y a la maladie, il y a tous les accidents de la vie. Mais ça ne veut pas dire quon naime pas autant sa famille quon ne laimait il y a soixante-dix ans. La forme de la famille a changé : il y a des familles recomposées, jen connais, oui, moi aussi. On nest pas que deux à mon avis. On est deux à lassumer mais il y en a plus. Ce nest pas possible autrement. Comprenez-moi
Non, mais je veux vous dire une chose, ce nest pas parce que des couples se séparent qui est toujours une épreuve , ce nest pas parce quil y a des familles recomposées avec des enfants dun premier mariage ou dun second que lattachement viscéral des Français à leur famille a changé. La forme de la famille a changé mais le besoin de famille, le besoin damour, le besoin de se retrouver avec ceux quon aime, il est exactement le même quil y a 70 ans, 80 ans, un siècle. Ça ne change pas parce que le besoin damour reste le même ! Donc je défends la primauté de la famille mais pas une organisation familiale ! Peu importe ! La vie est complexe ! La vie change ! La vie bouge ! Il y a des évolutions ! Mais la famille, son attachement reste le même. Et vous voyez à partir de ce moment-là se dessiner le projet politique qui est le nôtre, rendre à chacun de vous la maîtrise de votre destin, savoir que vous nêtes pas seuls, que vous pourrez vous appuyez sur une considération sur votre lieu de travail parce que vous en serez pas considérés comme un objet, parce quon ne vous fera pas payer quand ça va mal et on ne vous associera pas quand ça va bien.
Avoir une famille qui peut changer, qui peut évoluer. La vie, encore une fois, est complexe. Mais cette famille, je naccepte pas quon y touche, je naccepterai jamais la remise en cause que veut Monsieur HOLLANDE du quotient familial parce que le quotient familial, cest la base.
Voilà, mes chers amis. Jaurais tant dautres choses à vous dire sur le droit à la formation professionnelle, sur tout ce que nous allons mettre en uvre. Mais je voudrais terminer en vous disant létat desprit qui est le mien au début dans cette campagne du deuxième tour. Jai beaucoup réfléchi avant dêtre candidat. Ce nest pas une décision quon prend à la légère. Pendant 5 ans, cest un grand honneur et une charge très lourde davoir été le président de la République. Je connais cette fonction, je lai exercée peut-être dans les pires conditions que lon puisse imaginer, avec 4 années de crise. Je mesure le poids de la charge, lintensité du devoir. Si jai décidé de présenter ma candidature à nouveau, cest parce que jai considéré que cétait un choix historique, que la France na pas le droit à lerreur, quil fallait présenter une alternative au socialisme.
Je ne cherche pas à faire peur. Je ne cherche pas à accuser qui que ce soit. Je demande simplement aux Français de regarder la situation telle quelle est. Je pense quaucun Français ne voudrait pour la France la situation que connaissent aujourd'hui lEspagne, la Grèce, lIrlande, le Portugal, lIslande. Jai protégé notre pays de ces risques. Jai empêché que votre épargne soit emportée par la faillite des banques. Jai protégé les retraites. Vous savez pourquoi je lai fait ? Pas simplement pour une raison économique. Jai voulu protéger le niveau de vie des retraités, garantir lactualisation de vos pensions de retraite, sauver notre régime de retraite par répartition parce que je me suis dit que quand on a travaillé toute sa vie, quon a cotisé et mérité sa retraite, lhumiliation suprême, cest celle de vouloir, de devoir être à la charge de ses enfants. Je ne veux pas de ça pour les retraités de France.
Comprenez-moi bien. Il y a ceux qui peuvent et tant mieux pour eux aider leurs enfants. Mais si javais fait comme en Espagne, comme en Italie, comme dans un certain nombre de pays où ils ont baissé les retraites, alors ça voudrait dire que des parents, qui ont travaillé avec dignité toute leur vie, devraient, à la fin de leur vie, à la retraite, dire à leurs enfants : « Aide-nous » ? Cest ne rien comprendre à la vie que de penser que ce geste-là, cest un geste anodin. Non, ce nest pas un geste anodin. Cest pour ça que jai voulu la réforme des retraites. Cest pour ça que jai voulu lactualisation de nos retraites, des pensions de retraite. Et cest pour ça que je dis que le 1er juillet, on versera les retraites le 1er de chaque mois et non pas le 8 parce quil ny a aucune raison que lÉtat fasse sa trésorerie sur les retraités.
Je me suis engagé avec ma force, mon énergie, pas pour moi mais pour lidée que je me fais de notre pays. Je vais vous dire une chose du fond de mon cur, si vous décidez de vous mobiliser, si vous décidez de vous engager dans cette campagne, alors, le 6 mai, personne ne vous volera le succès, cest vous qui décidez. Ne les laissez pas décider pour vous ! Ne subissez pas ! Levez-vous et dites : « Voilà ce que nous voulons ! » Aidez-moi à construire la France forte ! Vive la République et vive la France !
Source http://www.lafranceforte.fr, le 25 avril 2012