Texte intégral
Q - LEurope est au cur de lactualité, parce que lIrlande vote aujourdhui, pour ou contre le Traité. Vous souhaitez que les Irlandais adoptent, disent «oui» naturellement, ratifient ?
R - Nous navons rien à dire à la place des Irlandais. Ce sont aux Irlandais de se prononcer eux-mêmes. Il est dusage dans lUnion européenne de ne pas dire aux peuples qui ont à se prononcer souverainement, ce quils ont à faire.
Q - Enfin, vous avez un souhait positif quand même ?
R - Nous avons une position sur le Traité, que vous connaissez, nous considérons que ce traité nest pas bon et quil faut par conséquent le renégocier, lamender. Le président de la République la exprimé clairement pendant lélection présidentielle. Depuis lélection présidentielle
Q - Donc, vous souhaitez que les Irlandais le rejettent en fait ?
R - Ce nest pas ce que je vous dis.
Q - Non, cest ce que lon croit comprendre ?
R - Nous souhaitons que ce traité soit renégocié. Il doit lêtre pour introduire des éléments qui permettent de ne pas condamner lEurope à laustérité, et de créer les conditions de la croissance. Cest le sujet qui a été mis sur le métier, par le président de la République, dès le jour de son investiture à loccasion de sa rencontre avec Angela Merkel. Cétait à lordre du jour du G8. Vous avez remarqué quhier, les discussions se sont poursuivies entre le président de la République, Mme Merkel, M. Monti et le président Obama.
Par conséquent, notre objectif est de faire en sorte que nous puissions dans les semaines qui viennent, et dans la perspective du Sommet européen des 28 et 29 juin prochain, créer les conditions en Europe, de la croissance.
Nous avons le souhait de faire en sorte que ce traité soit renégocié avant quil soit présenté au Parlement en vue dune ratification.
Q - Donc, pas de référendum, cest ce que cela veut dire ?
R - Nous envisageons, pour linstant, un débat et une ratification parlementaires.
Q - De ce que vous dites, on croit comprendre que vous ne seriez pas très fâché si les Irlandais votaient «non» ?
R - Je nai pas à me prononcer sur ce sujet parce quil y a des usages et des principes. Chaque peuple en Europe est souverain
Q - Mais si vous pouviez le faire, cest ce que vous diriez ?
R - Vous ne me ferez pas dire le contraire de ce que de ce que jai envie de vous dire. Je vous dis simplement que chaque peuple en Europe est souverain et quil appartient aux Irlandais de se prononcer comme ils souhaitent le faire. À partir de là, nous navons pas, en France, à dicter aux Irlandais leur conduite. En revanche, je viens de vous rappeler que nous avons une position sur ce traité, clairement affirmée par le président de la République.
Q - Certes, mais si 12 pays ratifient ce traité, il sera adopté et la France devra donc bien lappliquer tel quel ! Ou bien dira-t-elle : non, on se met en dehors de cette ratification ?
R - Je pense quil sera très difficile, compte tenu de limportance du rôle de notre pays dans lUnion européenne, de la force de la parole porté par le président de la République, de procéder à une ratification au sein de lUnion européenne, sans un consensus et un accord. Je pense quil ny aura pas de possibilité dengager la mise en uvre de ce traité, sans un rééquilibrage tenant compte de ce quest la parole de la France. La France est un grand pays qui délivre, à loccasion des discussions en cours, un message fort.
Q - Certes, mais la loi, la règle, cest que si 12 pays ladoptent, il entre en vigueur ?
R - Oui, cest vrai. Mais, en même temps, vous savez quil y a une réalité politique au sein de lUnion européenne. Il y a une relation particulière entre la France et lAllemagne. Un leadership particulier par la France au sein de lUnion européenne.
Q - Ce que vous dites, cest que lon fait un peu fi des règlements tels quils ont été écrits ?
R - Non, ce nest pas ce que je vous dis. Ce que je suis en train de vous dire, cest quil y a une dynamique propre à la négociation. Une place particulière que joue la France au sein de lUnion européenne, une volonté forte exprimée par le président de la République de réorienter ce traité. Il y a des discussions très positives, ouvertes, en cours au sein de lUnion européenne. Le rôle de ceux qui sont en situation de responsabilités nest pas nécessairement de spéculer sur le pire, cest dessayer de construire des logiques positives.
Q - Et on se dirige dans cette logique positive, vers un volet croissance qui soit adossé au Traité, ou bien à une renégociation stricto sensu ?
R - Sur ce sujet, la discussion est ouverte. Ce que nous souhaitons, cest un rééquilibrage qui permette de renégocier le traité actuel, en introduisant dans le dispositif actuel, des éléments en faveur de la croissance.
Le président de la République a très clairement réaffirmé à loccasion du Sommet informel des chefs dÉtat et de gouvernement, la semaine dernière, quil souhaitait que ces mesures en faveur de la croissance, soient de vraies mesures, concrètes : la question de la consolidation du Mécanisme européen de stabilité, de la possibilité pour ce dernier dintervenir en consolidation des banques qui peuvent se trouver en difficulté ; la question des eurobonds ; la question de la recapitalisation de la Banque européenne dInvestissement à hauteur de 10 milliards deuros ; les project bonds pour financer les grands projets dinvestissement de demain qui pourraient faire la croissance daprès-demain et les emplois davenir. Tout cela, ce sont les grands sujets, que nous avons mis sur les métiers et sur lesquels la discussion est ouverte.
Q - Bruxelles a mis son nez dans les comptes français, hier, et a émis un certain nombre de recommandations. Visiblement, la Commission européenne est inquiète des dépenses que fait le gouvernement actuellement, et même qui lannonce, et lance un appel à redoubler defforts et non pas à dépenser plus. Vous répondez quoi à M. Barroso ?
R - Dabord, je nai pas la même lecture que vous des recommandations faites par la Commission européenne, hier .
Q - «La France doit réagir rapidement, doit préciser les mesures pour que le déficit excessif soit résorbé».
R - Mais cela ne qualifie pas la politique à venir. Cela qualifie la politique de nos prédécesseurs. La Commission européenne dit aujourdhui des choses extrêmement précises : la compétitivité de léconomie française au cours des dernières années, sest considérablement dégradée ; nous avons perdu à peu près 20 % de parts de marché ; le déficit du commerce extérieur est considéré par la Commission européenne comme un problème majeur pour léconomie française qui obère la capacité de notre pays à rétablir ses comptes. Elle insiste aussi sur un problème sur lequel nous avons-nous-mêmes insisté, qui est celui du chômage des jeunes, du chômage des seniors et de la nécessité de régler ces difficultés. Elle insiste aussi sur la dégradation des comptes publics. Nous sommes au gouvernement depuis 15 jours, ce nest pas
Q - Certes, mais elle vous demande de préciser les mesures économies. Or, dans la campagne, on na pas tellement parlé de ce sujet ?
R - Je vais le faire sur le champ. Pour ce qui concerne tout dabord la question de la restauration de la compétitivité et de notre économie. Nous avons clairement indiqué la volonté qui était la nôtre de faire en sorte que nous puissions accompagner la montée en gamme de nos produits et accompagner notamment le tissu des PME, PMI dans le renforcement, le confortement de la compétitivité française. Cest la raison pour laquelle nous avons préconisé une réforme fiscale qui permettra
Q - Ce ne sont pas des économies ?
R - Cest un élément de compétitivité important, parce que si vous allégez limpôt sur les sociétés, sur les PME, PMI qui investissent et qui investissent notamment sur linnovation, sur le transfert de technologie qui sont autant déléments qui assurent la montée en gamme de nos produits, vous contribuez à la restauration de la
Q - Ce ne sont pas des économies. La Cour des Comptes dit : il faut agir plus sur les dépenses que sur les recettes. Or vous me parlez de recettes ?
R - Non, je suis en train de vous parler de la mise au cur de notre système fiscal de la justice et de lefficacité. Cest très important pour les PME, PMI qui innovent, qui investissent et cest un élément de restauration de la compétitivité.
Pour ce qui concerne les économies, je ne veux pas fuir le débat. Il est par exemple indiqué, dans les recommandations de la Commission, que la réforme des retraites de M. Fillon nétait pas financée. Cest ce que nous navons cessé de dire et nous avons dailleurs mis en place, là aussi, un certain nombre de mesures financées qui permettront à ceux qui ont travaillé 41 annuités de partir à la retraite à 60 ans. En même temps, nous engageons dans le dialogue social, dans la concertation, une discussion de manière à assurer la pérennité du financement de nos systèmes de retraite.
Donc, les recommandations de la Commission qualifient la politique passée et ne sont pas une critique à légard des mesures que nous pouvons prendre pour lavenir, dont vous savez, quelles sont des mesures de redressement.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er juin 2012
R - Nous navons rien à dire à la place des Irlandais. Ce sont aux Irlandais de se prononcer eux-mêmes. Il est dusage dans lUnion européenne de ne pas dire aux peuples qui ont à se prononcer souverainement, ce quils ont à faire.
Q - Enfin, vous avez un souhait positif quand même ?
R - Nous avons une position sur le Traité, que vous connaissez, nous considérons que ce traité nest pas bon et quil faut par conséquent le renégocier, lamender. Le président de la République la exprimé clairement pendant lélection présidentielle. Depuis lélection présidentielle
Q - Donc, vous souhaitez que les Irlandais le rejettent en fait ?
R - Ce nest pas ce que je vous dis.
Q - Non, cest ce que lon croit comprendre ?
R - Nous souhaitons que ce traité soit renégocié. Il doit lêtre pour introduire des éléments qui permettent de ne pas condamner lEurope à laustérité, et de créer les conditions de la croissance. Cest le sujet qui a été mis sur le métier, par le président de la République, dès le jour de son investiture à loccasion de sa rencontre avec Angela Merkel. Cétait à lordre du jour du G8. Vous avez remarqué quhier, les discussions se sont poursuivies entre le président de la République, Mme Merkel, M. Monti et le président Obama.
Par conséquent, notre objectif est de faire en sorte que nous puissions dans les semaines qui viennent, et dans la perspective du Sommet européen des 28 et 29 juin prochain, créer les conditions en Europe, de la croissance.
Nous avons le souhait de faire en sorte que ce traité soit renégocié avant quil soit présenté au Parlement en vue dune ratification.
Q - Donc, pas de référendum, cest ce que cela veut dire ?
R - Nous envisageons, pour linstant, un débat et une ratification parlementaires.
Q - De ce que vous dites, on croit comprendre que vous ne seriez pas très fâché si les Irlandais votaient «non» ?
R - Je nai pas à me prononcer sur ce sujet parce quil y a des usages et des principes. Chaque peuple en Europe est souverain
Q - Mais si vous pouviez le faire, cest ce que vous diriez ?
R - Vous ne me ferez pas dire le contraire de ce que de ce que jai envie de vous dire. Je vous dis simplement que chaque peuple en Europe est souverain et quil appartient aux Irlandais de se prononcer comme ils souhaitent le faire. À partir de là, nous navons pas, en France, à dicter aux Irlandais leur conduite. En revanche, je viens de vous rappeler que nous avons une position sur ce traité, clairement affirmée par le président de la République.
Q - Certes, mais si 12 pays ratifient ce traité, il sera adopté et la France devra donc bien lappliquer tel quel ! Ou bien dira-t-elle : non, on se met en dehors de cette ratification ?
R - Je pense quil sera très difficile, compte tenu de limportance du rôle de notre pays dans lUnion européenne, de la force de la parole porté par le président de la République, de procéder à une ratification au sein de lUnion européenne, sans un consensus et un accord. Je pense quil ny aura pas de possibilité dengager la mise en uvre de ce traité, sans un rééquilibrage tenant compte de ce quest la parole de la France. La France est un grand pays qui délivre, à loccasion des discussions en cours, un message fort.
Q - Certes, mais la loi, la règle, cest que si 12 pays ladoptent, il entre en vigueur ?
R - Oui, cest vrai. Mais, en même temps, vous savez quil y a une réalité politique au sein de lUnion européenne. Il y a une relation particulière entre la France et lAllemagne. Un leadership particulier par la France au sein de lUnion européenne.
Q - Ce que vous dites, cest que lon fait un peu fi des règlements tels quils ont été écrits ?
R - Non, ce nest pas ce que je vous dis. Ce que je suis en train de vous dire, cest quil y a une dynamique propre à la négociation. Une place particulière que joue la France au sein de lUnion européenne, une volonté forte exprimée par le président de la République de réorienter ce traité. Il y a des discussions très positives, ouvertes, en cours au sein de lUnion européenne. Le rôle de ceux qui sont en situation de responsabilités nest pas nécessairement de spéculer sur le pire, cest dessayer de construire des logiques positives.
Q - Et on se dirige dans cette logique positive, vers un volet croissance qui soit adossé au Traité, ou bien à une renégociation stricto sensu ?
R - Sur ce sujet, la discussion est ouverte. Ce que nous souhaitons, cest un rééquilibrage qui permette de renégocier le traité actuel, en introduisant dans le dispositif actuel, des éléments en faveur de la croissance.
Le président de la République a très clairement réaffirmé à loccasion du Sommet informel des chefs dÉtat et de gouvernement, la semaine dernière, quil souhaitait que ces mesures en faveur de la croissance, soient de vraies mesures, concrètes : la question de la consolidation du Mécanisme européen de stabilité, de la possibilité pour ce dernier dintervenir en consolidation des banques qui peuvent se trouver en difficulté ; la question des eurobonds ; la question de la recapitalisation de la Banque européenne dInvestissement à hauteur de 10 milliards deuros ; les project bonds pour financer les grands projets dinvestissement de demain qui pourraient faire la croissance daprès-demain et les emplois davenir. Tout cela, ce sont les grands sujets, que nous avons mis sur les métiers et sur lesquels la discussion est ouverte.
Q - Bruxelles a mis son nez dans les comptes français, hier, et a émis un certain nombre de recommandations. Visiblement, la Commission européenne est inquiète des dépenses que fait le gouvernement actuellement, et même qui lannonce, et lance un appel à redoubler defforts et non pas à dépenser plus. Vous répondez quoi à M. Barroso ?
R - Dabord, je nai pas la même lecture que vous des recommandations faites par la Commission européenne, hier .
Q - «La France doit réagir rapidement, doit préciser les mesures pour que le déficit excessif soit résorbé».
R - Mais cela ne qualifie pas la politique à venir. Cela qualifie la politique de nos prédécesseurs. La Commission européenne dit aujourdhui des choses extrêmement précises : la compétitivité de léconomie française au cours des dernières années, sest considérablement dégradée ; nous avons perdu à peu près 20 % de parts de marché ; le déficit du commerce extérieur est considéré par la Commission européenne comme un problème majeur pour léconomie française qui obère la capacité de notre pays à rétablir ses comptes. Elle insiste aussi sur un problème sur lequel nous avons-nous-mêmes insisté, qui est celui du chômage des jeunes, du chômage des seniors et de la nécessité de régler ces difficultés. Elle insiste aussi sur la dégradation des comptes publics. Nous sommes au gouvernement depuis 15 jours, ce nest pas
Q - Certes, mais elle vous demande de préciser les mesures économies. Or, dans la campagne, on na pas tellement parlé de ce sujet ?
R - Je vais le faire sur le champ. Pour ce qui concerne tout dabord la question de la restauration de la compétitivité et de notre économie. Nous avons clairement indiqué la volonté qui était la nôtre de faire en sorte que nous puissions accompagner la montée en gamme de nos produits et accompagner notamment le tissu des PME, PMI dans le renforcement, le confortement de la compétitivité française. Cest la raison pour laquelle nous avons préconisé une réforme fiscale qui permettra
Q - Ce ne sont pas des économies ?
R - Cest un élément de compétitivité important, parce que si vous allégez limpôt sur les sociétés, sur les PME, PMI qui investissent et qui investissent notamment sur linnovation, sur le transfert de technologie qui sont autant déléments qui assurent la montée en gamme de nos produits, vous contribuez à la restauration de la
Q - Ce ne sont pas des économies. La Cour des Comptes dit : il faut agir plus sur les dépenses que sur les recettes. Or vous me parlez de recettes ?
R - Non, je suis en train de vous parler de la mise au cur de notre système fiscal de la justice et de lefficacité. Cest très important pour les PME, PMI qui innovent, qui investissent et cest un élément de restauration de la compétitivité.
Pour ce qui concerne les économies, je ne veux pas fuir le débat. Il est par exemple indiqué, dans les recommandations de la Commission, que la réforme des retraites de M. Fillon nétait pas financée. Cest ce que nous navons cessé de dire et nous avons dailleurs mis en place, là aussi, un certain nombre de mesures financées qui permettront à ceux qui ont travaillé 41 annuités de partir à la retraite à 60 ans. En même temps, nous engageons dans le dialogue social, dans la concertation, une discussion de manière à assurer la pérennité du financement de nos systèmes de retraite.
Donc, les recommandations de la Commission qualifient la politique passée et ne sont pas une critique à légard des mesures que nous pouvons prendre pour lavenir, dont vous savez, quelles sont des mesures de redressement.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er juin 2012