Texte intégral
Q - Bonsoir Laurent Fabius, vous rentrez à peine de Chicago, pour le G8 ; comme ministre des Affaires étrangères, merci de nous réserver cette première interview. Cétait un baptême du feu pour le président Hollande et pour la nouvelle équipe globalement très attendue. Vous avez commenté cela en disant du président Hollande : il est très ferme sur ses positions ; en même temps dun abord facile ; cest un sans faute.
R - Terme hippique.
Q - Un terme hippique mais peut-être nen faites-vous pas un peu trop, nest-ce pas le début de la «hollandomania» ?
R - Nous nen sommes pas là encore. Cest une séquence internationale qui a été intense et je pense réussie dans lensemble. Je nai pas eu la perception que vous avez eue de Paris, mais pour lavoir vécu de lintérieur, je pense que cela a été réussi. Les engagements ont été tenus et, en même temps, vous y faisiez allusion, jai trouvé quil y avait à la fois de la fermeté dans les positions sur lAfghanistan et sur lOTAN, et une simplicité qui convient bien à la fois aux Américains et à ce genre de rencontres. Je pense que François Hollande a, à la fois tenu ses engagements et tenu son rang.
Q - Il a dit aussi : «le mandat qui ma été confié par les Français a en quelque sorte été déjà honoré». Certains ont trouvé cela présomptueux.
R - Je ne sais pas sil parlait de la croissance ou de lAfghanistan. Prenons, si vous voulez, les deux sujets.
Q - Nest-ce pas aller trop vite en besogne ?
R - Jentre dans le fond. Sur lAfghanistan, ce ne sont pas les déclarations mais les faits. ( ) François Hollande avait dit que, sil était élu, les troupes françaises rentreraient en 2012 parce que nous avions étudié les choses et nous pensions que cétait cela quil fallait faire. À lépoque, certains disaient que cela était impossible. François Hollande a dit les choses très simplement. Il a dit que cétait un engagement électoral, le président Obama la bien compris et nos collègues de lOTAN aussi. Cest ce qui a été retenu, sans prosélytisme. Dautre peuvent faire autrement, mais cétait quand même très frappant dans lentretien qui a eu lieu avec le président Karzaï ; celui-ci a dit que notre position lui convenait tout à fait puisque les troupes afghanes allaient prendre le relais. Le général Allen, qui commande lISAF, a dit quil ny aurait aucune diminution pour la sécurité.
En affirmant des positions, en prenant les dispositions, en restant fidèles bien sûr à notre engagement par ailleurs, les choses se sont bien faites et je pense que les engagements ont été tenus.
Q - Sur la croissance, dune certaine façon, François Hollande est sorti du G8 en ayant lair de dire : «jai donné le la» de lensemble de la réunion sur la croissance. Mais, en fait, cela tombait bien puisque lon sait que Barak Obama souhaite aussi cette croissance, quil y voit même peut-être la meilleure manière de remporter les prochaines élections.
R - En effet, il y a une addition de tout cela, vous avez tout à fait raison. Dabord, il est vrai que, aussi bien aux États-Unis dAmérique quen Europe, nous avons un problème de croissance et on ne peut pas atteindre les objectifs de discipline budgétaire sil ny a pas de croissance. On le voit avec la Grèce, lEspagne ou lItalie.
Il y a une thématique générale, il y a les élections bien sûr aux États-Unis dAmérique mais ce que je constate, cest que, alors quil y a trois mois, ce nétait pas en tête de lagenda, maintenant cest en tête de lagenda au G8. Et demain, il y a une réunion spéciale des chefs dÉtat et de gouvernement à Bruxelles pour parler spécifiquement de ce sujet.
Je ne dis pas que les décisions sont toutes prises, ce serait inexact, mais la croissance est désormais en tête de lagenda.
Q - La croissance ? Mais quelle croissance ? On a le sentiment que ce nest pas la même en Allemagne et en France et même encore Christine Lagarde, la présidente du FMI, dit aujourdhui quelle est daccord, quil faut la croissance mais en engageant des réformes structurelles et sans creuser les déficits.
R - Oui, cest vrai.
Q - Vous êtes daccord là-dessus !
R - Cest vrai. Demain, les différents pays membres de lUnion vont mettre leurs propositions sur la table. Elles seront différentes et la France déposera un certain nombre de propositions. Mais nous ferons aussi des propositions en matière structurelle. Il ne faut pas du tout opposer certains - je pense aux Allemands - qui feraient des propositions structurelles et nous. Il y a des propositions en matière structurelle, il y a des propositions en matière dutilisation des crédits, il y a des propositions sur la taxe sur les transactions financières. Cest de tout cela quil va être discuté.
Q - Sur les «euro bonds», Angela Merkel dit que cest le mauvais instrument au mauvais moment. Malgré les séquences «lon se salue ou lon se sourit», il y a quand même un désaccord de fond ?
R - Il y a des points de différence voire des divergences, jespère que nous allons rapprocher les points de vue. Pour avoir passé quelques jours avec Mme Merkel et les autres dirigeants, je trouve que le climat était bon. Bien sûr, il peut y avoir des différences dapproche mais la réunion de demain et ce qui va suivre doit servir à réduire ces différences.
Q - Vous êtes donc optimiste ?!
R - Je suis grave parce que la situation est sérieuse à la fois en Europe et en particulier avec laffaire grecque, qui est quand même une affaire extrêmement sérieuse et préoccupante. Il faut être clair, nous souhaitons fortement le maintien de la Grèce dans la zone euro mais cela dépend des Grecs ; cela dépendra largement de leur vote, cest entre leurs mains.
Et puis, au plan général, on le voit bien, il y a un certain nombre de difficultés. Lorsque vous constatez que lEspagne emprunte à 6 %, lItalie qui pourtant a fait des efforts sur le plan budgétaire emprunte aussi à des taux très importants, cela veut donc dire quil faut marcher sur les deux jambes, cest notre thèse. Il faut, à la fois la discipline budgétaire, nous sommes tout à fait daccord
Q - Vous le réaffirmez clairement.
R - Bien sûr et il faut en même temps la dimension de croissance. Si vous navez pas le soutien à la croissance, vous narriverez pas budgétairement à votre objectif. Si vous nêtes pas sérieux budgétairement, vous tuez la croissance. Il faut donc agir sur les deux jambes.
Q - Pour la Grèce, vous avez eu une phrase, il y a 24 heures, qui a déplu à Jean-Luc Mélenchon et à Alexis Sipras, son collègue grec de passage à Paris hier. Je déplore de voir Laurent Fabius sengager avec moi dans la bataille du «non», parler sur ce ton aux Grecs pour leur dire que maintenant, il va falloir vous soumettre au mémorandum, cest-à-dire au plan daustérité.
R - Je nentre pas dans une polémique. Ce matin, le président de la République a reçu M. Veniselos qui est le chef du PASOK. Jétais à ses côtés, nous avons discuté de la situation. La décision appartient aux Grecs et si on mavait bien écouté - et on ma certainement bien écouté -, jai été extrêmement respectueux de la décision des Grecs. Simplement, il faut bien comprendre quon ne peut pas trouver de solution sil ny a pas un effort de la part des Grecs. Il leur est demandé et il est extrêmement lourd. Mais, en même temps, si cet effort nest pas fait, il est illusoire de penser quil pourra y avoir un maintien dans leuro.
Q - M. Sipras dit aujourdhui que même si lon vote pour nous, même si nous sommes amenés à former un nouveau gouvernement, nous resterons dans leuro.
R - Cest une affirmation qui lengage mais .
Q - Et vous ny croyez pas ? En gros, si les Grecs votaient pour M. Sipras et quil se trouve en situation
R - Les Grecs voteront pour qui ils souhaitent voter mais leuro est un ensemble. Il faut à la fois soutenir les Grecs - il y a eu les mémorandums, il y a toute une série de discussions, on le sait - mais, en même temps, il y a des règles européennes. Et je constate, en tant que Français et en conversant avec nos autres partenaires, que si les Grecs sengageaient - cest leur décision, encore une fois, nous navons pas de leçon à leur donner - mais sils sengageaient dans une certaine direction
Q - Cest-à-dire le vote pour ce parti de la gauche radicale qui est contre le plan daustérité.
R - En tout cas, sur des mouvements qui sont apparus comme nétant pas très responsables.
Q - Le 1er juin, ces élections législatives sont un référendum sur leuro grec en quelque sorte ?
R - Le mot référendum, il nest pas nécessaire de lutiliser. Mais selon la manière dont les Grecs voteront, et encore une fois, la décision leur appartient, cela aura évidemment des conséquences sur lappartenance ou non de la Grèce à leuro. Et ce nest pas un jugement de valeur, cest un constat.
Q - On se souvient des moments où votre position a été très forte avec François Hollande sur lEurope, contre le «oui», vous étiez pour le «non». On vous voit au Quai dOrsay, avez-vous le sentiment dêtre sur la même longueur donde aujourdhui que le président ?
R - Tout à fait. Je pense que cest une force parce que nous avons tranché ces questions il y a déjà deux ou trois ans. Cest vrai quà lépoque, javais pris position pour le «non», non pas à lEurope comme on le dit parfois, mais au Traité constitutionnel, parce que jestimais - moi qui suis très pro-européen - quil fallait une Europe différente. Dautres amis avaient une approche différente.
Q - Est-ce lui qui est venu sur votre terrain ou est-ce vous qui êtes allé sur le sien ?
R - En tout cas nous nous sommes réunis. Il y a deux ans, Martine Aubry ma demandé de présider les travaux du parti socialiste sur linternational, cela voulait dire que les choses avaient été réglées. Nous sommes vraiment sur la même longueur donde.
Ce dont il sagit aujourdhui, à partir dun gouvernement très représentatif de la diversité des Français mais qui a une position très claire, cest daffirmer notre crédo européen mais dune Europe différente. Quand on parlait de croissance, ce nest pas simplement un problème économique. Si nous narrivons pas à relancer la croissance, cest un problème démocratique. Avez-vous vu ce qui se passe dans tous les pays dEurope ? En France, une extrême-droite très puissante ; en Serbie, on a vu que cest un nationaliste qui a été élu ; voyez les problèmes en Belgique, en Italie et ailleurs. Ce nest pas simplement un problème économique, cest aussi un problème démocratique. Il faut avoir cela à lesprit.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 mai 2012
R - Terme hippique.
Q - Un terme hippique mais peut-être nen faites-vous pas un peu trop, nest-ce pas le début de la «hollandomania» ?
R - Nous nen sommes pas là encore. Cest une séquence internationale qui a été intense et je pense réussie dans lensemble. Je nai pas eu la perception que vous avez eue de Paris, mais pour lavoir vécu de lintérieur, je pense que cela a été réussi. Les engagements ont été tenus et, en même temps, vous y faisiez allusion, jai trouvé quil y avait à la fois de la fermeté dans les positions sur lAfghanistan et sur lOTAN, et une simplicité qui convient bien à la fois aux Américains et à ce genre de rencontres. Je pense que François Hollande a, à la fois tenu ses engagements et tenu son rang.
Q - Il a dit aussi : «le mandat qui ma été confié par les Français a en quelque sorte été déjà honoré». Certains ont trouvé cela présomptueux.
R - Je ne sais pas sil parlait de la croissance ou de lAfghanistan. Prenons, si vous voulez, les deux sujets.
Q - Nest-ce pas aller trop vite en besogne ?
R - Jentre dans le fond. Sur lAfghanistan, ce ne sont pas les déclarations mais les faits. ( ) François Hollande avait dit que, sil était élu, les troupes françaises rentreraient en 2012 parce que nous avions étudié les choses et nous pensions que cétait cela quil fallait faire. À lépoque, certains disaient que cela était impossible. François Hollande a dit les choses très simplement. Il a dit que cétait un engagement électoral, le président Obama la bien compris et nos collègues de lOTAN aussi. Cest ce qui a été retenu, sans prosélytisme. Dautre peuvent faire autrement, mais cétait quand même très frappant dans lentretien qui a eu lieu avec le président Karzaï ; celui-ci a dit que notre position lui convenait tout à fait puisque les troupes afghanes allaient prendre le relais. Le général Allen, qui commande lISAF, a dit quil ny aurait aucune diminution pour la sécurité.
En affirmant des positions, en prenant les dispositions, en restant fidèles bien sûr à notre engagement par ailleurs, les choses se sont bien faites et je pense que les engagements ont été tenus.
Q - Sur la croissance, dune certaine façon, François Hollande est sorti du G8 en ayant lair de dire : «jai donné le la» de lensemble de la réunion sur la croissance. Mais, en fait, cela tombait bien puisque lon sait que Barak Obama souhaite aussi cette croissance, quil y voit même peut-être la meilleure manière de remporter les prochaines élections.
R - En effet, il y a une addition de tout cela, vous avez tout à fait raison. Dabord, il est vrai que, aussi bien aux États-Unis dAmérique quen Europe, nous avons un problème de croissance et on ne peut pas atteindre les objectifs de discipline budgétaire sil ny a pas de croissance. On le voit avec la Grèce, lEspagne ou lItalie.
Il y a une thématique générale, il y a les élections bien sûr aux États-Unis dAmérique mais ce que je constate, cest que, alors quil y a trois mois, ce nétait pas en tête de lagenda, maintenant cest en tête de lagenda au G8. Et demain, il y a une réunion spéciale des chefs dÉtat et de gouvernement à Bruxelles pour parler spécifiquement de ce sujet.
Je ne dis pas que les décisions sont toutes prises, ce serait inexact, mais la croissance est désormais en tête de lagenda.
Q - La croissance ? Mais quelle croissance ? On a le sentiment que ce nest pas la même en Allemagne et en France et même encore Christine Lagarde, la présidente du FMI, dit aujourdhui quelle est daccord, quil faut la croissance mais en engageant des réformes structurelles et sans creuser les déficits.
R - Oui, cest vrai.
Q - Vous êtes daccord là-dessus !
R - Cest vrai. Demain, les différents pays membres de lUnion vont mettre leurs propositions sur la table. Elles seront différentes et la France déposera un certain nombre de propositions. Mais nous ferons aussi des propositions en matière structurelle. Il ne faut pas du tout opposer certains - je pense aux Allemands - qui feraient des propositions structurelles et nous. Il y a des propositions en matière structurelle, il y a des propositions en matière dutilisation des crédits, il y a des propositions sur la taxe sur les transactions financières. Cest de tout cela quil va être discuté.
Q - Sur les «euro bonds», Angela Merkel dit que cest le mauvais instrument au mauvais moment. Malgré les séquences «lon se salue ou lon se sourit», il y a quand même un désaccord de fond ?
R - Il y a des points de différence voire des divergences, jespère que nous allons rapprocher les points de vue. Pour avoir passé quelques jours avec Mme Merkel et les autres dirigeants, je trouve que le climat était bon. Bien sûr, il peut y avoir des différences dapproche mais la réunion de demain et ce qui va suivre doit servir à réduire ces différences.
Q - Vous êtes donc optimiste ?!
R - Je suis grave parce que la situation est sérieuse à la fois en Europe et en particulier avec laffaire grecque, qui est quand même une affaire extrêmement sérieuse et préoccupante. Il faut être clair, nous souhaitons fortement le maintien de la Grèce dans la zone euro mais cela dépend des Grecs ; cela dépendra largement de leur vote, cest entre leurs mains.
Et puis, au plan général, on le voit bien, il y a un certain nombre de difficultés. Lorsque vous constatez que lEspagne emprunte à 6 %, lItalie qui pourtant a fait des efforts sur le plan budgétaire emprunte aussi à des taux très importants, cela veut donc dire quil faut marcher sur les deux jambes, cest notre thèse. Il faut, à la fois la discipline budgétaire, nous sommes tout à fait daccord
Q - Vous le réaffirmez clairement.
R - Bien sûr et il faut en même temps la dimension de croissance. Si vous navez pas le soutien à la croissance, vous narriverez pas budgétairement à votre objectif. Si vous nêtes pas sérieux budgétairement, vous tuez la croissance. Il faut donc agir sur les deux jambes.
Q - Pour la Grèce, vous avez eu une phrase, il y a 24 heures, qui a déplu à Jean-Luc Mélenchon et à Alexis Sipras, son collègue grec de passage à Paris hier. Je déplore de voir Laurent Fabius sengager avec moi dans la bataille du «non», parler sur ce ton aux Grecs pour leur dire que maintenant, il va falloir vous soumettre au mémorandum, cest-à-dire au plan daustérité.
R - Je nentre pas dans une polémique. Ce matin, le président de la République a reçu M. Veniselos qui est le chef du PASOK. Jétais à ses côtés, nous avons discuté de la situation. La décision appartient aux Grecs et si on mavait bien écouté - et on ma certainement bien écouté -, jai été extrêmement respectueux de la décision des Grecs. Simplement, il faut bien comprendre quon ne peut pas trouver de solution sil ny a pas un effort de la part des Grecs. Il leur est demandé et il est extrêmement lourd. Mais, en même temps, si cet effort nest pas fait, il est illusoire de penser quil pourra y avoir un maintien dans leuro.
Q - M. Sipras dit aujourdhui que même si lon vote pour nous, même si nous sommes amenés à former un nouveau gouvernement, nous resterons dans leuro.
R - Cest une affirmation qui lengage mais .
Q - Et vous ny croyez pas ? En gros, si les Grecs votaient pour M. Sipras et quil se trouve en situation
R - Les Grecs voteront pour qui ils souhaitent voter mais leuro est un ensemble. Il faut à la fois soutenir les Grecs - il y a eu les mémorandums, il y a toute une série de discussions, on le sait - mais, en même temps, il y a des règles européennes. Et je constate, en tant que Français et en conversant avec nos autres partenaires, que si les Grecs sengageaient - cest leur décision, encore une fois, nous navons pas de leçon à leur donner - mais sils sengageaient dans une certaine direction
Q - Cest-à-dire le vote pour ce parti de la gauche radicale qui est contre le plan daustérité.
R - En tout cas, sur des mouvements qui sont apparus comme nétant pas très responsables.
Q - Le 1er juin, ces élections législatives sont un référendum sur leuro grec en quelque sorte ?
R - Le mot référendum, il nest pas nécessaire de lutiliser. Mais selon la manière dont les Grecs voteront, et encore une fois, la décision leur appartient, cela aura évidemment des conséquences sur lappartenance ou non de la Grèce à leuro. Et ce nest pas un jugement de valeur, cest un constat.
Q - On se souvient des moments où votre position a été très forte avec François Hollande sur lEurope, contre le «oui», vous étiez pour le «non». On vous voit au Quai dOrsay, avez-vous le sentiment dêtre sur la même longueur donde aujourdhui que le président ?
R - Tout à fait. Je pense que cest une force parce que nous avons tranché ces questions il y a déjà deux ou trois ans. Cest vrai quà lépoque, javais pris position pour le «non», non pas à lEurope comme on le dit parfois, mais au Traité constitutionnel, parce que jestimais - moi qui suis très pro-européen - quil fallait une Europe différente. Dautres amis avaient une approche différente.
Q - Est-ce lui qui est venu sur votre terrain ou est-ce vous qui êtes allé sur le sien ?
R - En tout cas nous nous sommes réunis. Il y a deux ans, Martine Aubry ma demandé de présider les travaux du parti socialiste sur linternational, cela voulait dire que les choses avaient été réglées. Nous sommes vraiment sur la même longueur donde.
Ce dont il sagit aujourdhui, à partir dun gouvernement très représentatif de la diversité des Français mais qui a une position très claire, cest daffirmer notre crédo européen mais dune Europe différente. Quand on parlait de croissance, ce nest pas simplement un problème économique. Si nous narrivons pas à relancer la croissance, cest un problème démocratique. Avez-vous vu ce qui se passe dans tous les pays dEurope ? En France, une extrême-droite très puissante ; en Serbie, on a vu que cest un nationaliste qui a été élu ; voyez les problèmes en Belgique, en Italie et ailleurs. Ce nest pas simplement un problème économique, cest aussi un problème démocratique. Il faut avoir cela à lesprit.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 mai 2012