Texte intégral
JEAN-PIERRE ELKABBACH Puisque cest vous qui commencez, est-ce que François HOLLANDE vous a surpris hier soir ?
CLAUDE GUEANT Non, il ne ma pas surpris, il a été égal à lui-même, c'est-à-dire plein darrogance, plein de suffisance, prenant beaucoup de liberté avec la vérité et également ne proposant pas de véritables solutions. Quand on pense à la question « quest-ce que vous allez faire sur la croissance, pour développer la croissance ? », il répond « je vais mettre en oeuvre le Contrat Emploi Génération », celui-là même qui avait été pourfendu par madame AUBRY, lors dun célèbre débat lors des primaires socialistes, comme étant quelque chose dabsolument inutile, incapable de fonctionner
JEAN-PIERRE ELKABBACH Vous voulez dire que
CLAUDE GUEANT Je dois dire que ce nest pas à la hauteur de lenjeu.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Vous voulez dire que cest sa pugnacité, la maîtrise jusquà la domination, qui vous a gêné ?
CLAUDE GUEANT Il a été très pugnace, cest vrai, il a donné limpression, comme il le fait depuis déjà plusieurs semaines, ce qui est très désagréable, je trouve, pour lélecteur, dêtre déjà installé dans le fauteuil de président, ce sont les Français qui dimanche choisiront leur président, mais surtout il napporte pas de solution au fond. Il napporte pas de réponse.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Oui. Vous, vous avez reconnus (es), vous avez reconnus le Nicolas SARKOZY que vous connaissez si bien, parce que, on annonçait, on annonçait, et finalement hier il na pas joué les matamores ou les mas-tu-vu.
CLAUDE GUEANT Non, il na pas joué
JEAN-PIERRE ELKABBACH Ou il na pas pu le jouer.
CLAUDE GUEANT Il na pas du tout joué les matamores, je crois que cest un choix délibéré de sa part, parce quil a voulu que son propos soit à la hauteur des enjeux. Les enjeux sont dune très, très grande importance. Je crois que cette élection est véritablement de caractère historique, sans galvauder ce mot. Pourquoi ? parce que nous restons, après une crise, que François HOLLANDE sest obstiné à nier, quil nie pour le passé, quil nie pour le présent, et quil nie pour lavenir, ce qui est une erreur danalyse gravissime, à moins que ce soit un mensonge à légard des Français, eh bien après une crise il va falloir affronter des difficultés considérables. La crise nest pas tout à fait terminée. On voit bien quil y a des résurgences en Espagne, en Italie, les marchés mènent encore des attaques, et de toute façon il nous faut tirer les leçons de la crise. Et on ne peut pas, après la crise que nous avons connue, qui a failli mener le monde à labîme, continuer avec les mêmes recettes que celles qui ont failli nous conduire à la catastrophe, cest les recettes de la dépense publique.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais vous avez vu quhier François HOLLANDE a eu une attitude ou une posture plutôt présidentielle, cest comme ça que toute la presse le dit ce matin, qui est le plus crédible pour faire face à la crise, dont vous parlez, aux tourmentes de demain, que lon connaîtra sur le plan international. Il na pas forcément donné, Nicolas SARKOZY, limpression de la maîtrise.
CLAUDE GUEANT Cest une question de personne, mais cest aussi une question de projet, et je redis que le projet de François HOLLANDE, qui est un projet qui a pour objet, ou pour effet, daugmenter la dépense publique, et par conséquent daugmenter la dette, daugmenter les impôts, est un projet qui nest pas du tout adapté au monde daujourdhui. Vous savez, beaucoup de chefs dEtat et de gouvernement ont soutenu Nicolas SARKOZY, ce nest pas par affection ni parce quils veulent simmiscer dans la politique intérieure française, cest tout simplement parce que ce que propose François HOLLANDE est complètement incompatible avec les positions quils ont prises en commun pour remettre le monde sur ses pieds.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Ça cest ce que vous pensez.
CLAUDE GUEANT Oui.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais on voyait bien quil y avait deux projets complètement différents.
CLAUDE GUEANT Non mais, cest ce que je pense, mais cest aussi ce qui cest la vérité. Prenez François HOLLANDE, quand je dis quil biaise avec la vérité. Hier il nous a expliqué que le recrutement de 65 000 fonctionnaires ça nallait rien coûter, 50 millions. La vérité cest quun fonctionnaire on le paye pendant sa vie dactivité, mais aussi pendant sa vie de retraite, et le coût de la mesure quil propose cest 125 milliards ! Alors, il faut le dire, il faut que les Français le sachent. Il sest bien gardé de le dire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Oui, mais pourquoi votre candidat, et vous-même ici, vous utilisez si souvent le mot « mensonge » ?
CLAUDE GUEANT Mais parce que cest, si jose dire, cest la vérité quil dit des mensonges. Lorsquil explique quil y a 1 million de chômeurs en France, de plus, cest absolument contraire aux chiffres du BIT, Bureau International du Travail, qua cités Nicolas SARKOZY hier, cest contraire également, même si les évaluations sont un petit peu différentes, avec les chiffres de lUnion européenne, lUnion européenne nous dit quil y a eu depuis 2007 22% daugmentation du chômage en France, cest moitié moins que laugmentation moyenne en Europe. Cest ça la vérité. Alors quil ne nous dise pas le contraire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Claude GUEANT
CLAUDE GUEANT De la même façon sur un sujet qui, de lavis dobservateurs, a permis à François HOLLANDE de marquer un point, celui des prélèvements obligatoires. Il a raison de dire que les prélèvements obligatoires avaient augmenté d1,5 point, mais il faut savoir pourquoi, cest quil y a un numérateur et un dénominateur, la croissance, effectivement, a été moindre, mais ce qui est intéressant cest de savoir lavenir des prélèvements obligatoires. Il est clair que si on augmente les cotisations sociales, comme il le propose, et si on augmente les impôts, comme il le propose, on va augmenter les prélèvements obligatoires. Ce qui nest pas le cas avec le projet de Nicolas SARKOZY.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais pour autant, est-ce quil était nécessaire, de la part de votre champion, de qualifier son rival de menteur, de girouette, dincompétent, que sais-je, de petit calomniateur et de Ponce Pilate, est-ce que cétait nécessaire ça ?
CLAUDE GUEANT Ecoutez, quand quelquun ne dit pas la vérité, il ment, et quand il ne la dit pas sciemment, il ment encore plus.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Est-ce que vous avez été touché par la longue énumération, habile, « moi, président de la République », était une sorte de dénonciation de la méthode de la présidence actuelle, et est-ce que vous croyez quelle restera sans effet ? « Moi, président de la République, je ne ferai pas ceci, je ne ferai pas cela. »
CLAUDE GUEANT Cétait tellement long queffectivement jai retenu cette tirade. Ce que jai retenu cest quil faisait effectivement de cet enjeu de lélection présidentielle un enjeu quasi personnel, et il exposait un style, mais ce qui compte pour les Français ce nest pas le style, et notamment le style dimpuissance dans lequel il sengage, parce que finalement il sengage à ne rien faire, à laisser tous les pouvoirs aux autres, Nicolas SARKOZY est un président qui sengage, et il aurait mieux valu quil donne des réponses aux attentes des Français.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Et ce débat tant attendu sest surtout préoccupé du pays, il ny avait presque rien sur létat actuel du monde. Est-ce que, de ce débat, un projet ou une vision pour lavenir de la France, dans le monde, dans lEurope, se dégage, vous croyez ?
CLAUDE GUEANT Je pense que ce débat a été frustrant, à beaucoup dégards, et il eut mieux valu, plutôt quun débat dune telle longueur, de 2 heures 50, avoir deux ou trois débats qui permettent aux Français dêtre vraiment éclairés.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Est-ce quun tel duel peut faire bouger les choses et les lignes, Claude GUEANT ?
CLAUDE GUEANT Il y a des arguments, je pense que les Français sont passionnés par cette élection et ils ont entendu hier des arguments. Ils sont mieux éclairés, ils auraient pu lêtre davantage si François HOLLANDE avait accepté davantage de débat, avait été moins fuyant.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Vous avez vu que François HOLLANDE, sil était élu, serait prêt à organiser un référendum sur le droit de vote des étrangers. Cest un élément nouveau.
CLAUDE GUEANT Oui, cest un élément nouveau, ce nest pas de nature à nous faire changer davis parce que le droit de vote pour les étrangers, pour nous, cest quelque chose qui est absolument contradictoire avec notre tradition républicaine. En France on vote si on est un citoyen et on est un citoyen si on est Français. Et par ailleurs, je reviens sur cet argument parce que cest une vérité, pour le coup, il faut savoir que le droit de vote aux étrangers et la possibilité pour les étrangers dêtre conseillers municipaux, ça signifie que dans un certain nombre de communes de France, eh bien il y aura des conseillers municipaux à majorité étrangère.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais les Français nont pas peur. Ne jouez pas sur la peur.
CLAUDE GUEANT Mais il faut que les Français le sachent, il faut que les Français le sachent.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Claude GUEANT
CLAUDE GUEANT A vous de choisir.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Claude GUEANT, aujourdhui François BAYROU annonce son choix, hier Jean-Louis BORLOO lui a écrit pour lappeler à préférer lalliance du Centre et de la droite, quest-ce que vous attendez, ou attendriez, de François BAYROU ?
CLAUDE GUEANT Je dirai dabord que, aucun candidat du premier tour nest propriétaire de ses voix, ceci dit la voix de François BAYROU porte bien entendu dans le pays et notamment à légard de ceux qui lont choisi au premier tour. Mais, je dirai à ces électeurs, quil y a une grande différence entre François HOLLANDE et Nicolas SARKOZY, cest que François HOLLANDE propose plus de dépenses et va précipiter notre pays dans plus de dettes et plus de déficits. Les électeurs de François BAYROU ont été surtout sensibles, beaucoup sensibles en tout cas, à la question de léquilibre des finances publiques, eh bien cest Nicolas SARKOZY qui va le faire, il a des titres à faire valoir, parce quil la déjà fait, les 150 000 fonctionnaires en moins cest un acquis.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Dernière question. Est-ce que vous aussi vous vous engagez à navoir jamais de contact, Claude GUEANT, daccord, dalliance, avec le nouveau visage du Front national ?
CLAUDE GUEANT Je lai toujours dit.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 5 juin 2012
CLAUDE GUEANT Non, il ne ma pas surpris, il a été égal à lui-même, c'est-à-dire plein darrogance, plein de suffisance, prenant beaucoup de liberté avec la vérité et également ne proposant pas de véritables solutions. Quand on pense à la question « quest-ce que vous allez faire sur la croissance, pour développer la croissance ? », il répond « je vais mettre en oeuvre le Contrat Emploi Génération », celui-là même qui avait été pourfendu par madame AUBRY, lors dun célèbre débat lors des primaires socialistes, comme étant quelque chose dabsolument inutile, incapable de fonctionner
JEAN-PIERRE ELKABBACH Vous voulez dire que
CLAUDE GUEANT Je dois dire que ce nest pas à la hauteur de lenjeu.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Vous voulez dire que cest sa pugnacité, la maîtrise jusquà la domination, qui vous a gêné ?
CLAUDE GUEANT Il a été très pugnace, cest vrai, il a donné limpression, comme il le fait depuis déjà plusieurs semaines, ce qui est très désagréable, je trouve, pour lélecteur, dêtre déjà installé dans le fauteuil de président, ce sont les Français qui dimanche choisiront leur président, mais surtout il napporte pas de solution au fond. Il napporte pas de réponse.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Oui. Vous, vous avez reconnus (es), vous avez reconnus le Nicolas SARKOZY que vous connaissez si bien, parce que, on annonçait, on annonçait, et finalement hier il na pas joué les matamores ou les mas-tu-vu.
CLAUDE GUEANT Non, il na pas joué
JEAN-PIERRE ELKABBACH Ou il na pas pu le jouer.
CLAUDE GUEANT Il na pas du tout joué les matamores, je crois que cest un choix délibéré de sa part, parce quil a voulu que son propos soit à la hauteur des enjeux. Les enjeux sont dune très, très grande importance. Je crois que cette élection est véritablement de caractère historique, sans galvauder ce mot. Pourquoi ? parce que nous restons, après une crise, que François HOLLANDE sest obstiné à nier, quil nie pour le passé, quil nie pour le présent, et quil nie pour lavenir, ce qui est une erreur danalyse gravissime, à moins que ce soit un mensonge à légard des Français, eh bien après une crise il va falloir affronter des difficultés considérables. La crise nest pas tout à fait terminée. On voit bien quil y a des résurgences en Espagne, en Italie, les marchés mènent encore des attaques, et de toute façon il nous faut tirer les leçons de la crise. Et on ne peut pas, après la crise que nous avons connue, qui a failli mener le monde à labîme, continuer avec les mêmes recettes que celles qui ont failli nous conduire à la catastrophe, cest les recettes de la dépense publique.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais vous avez vu quhier François HOLLANDE a eu une attitude ou une posture plutôt présidentielle, cest comme ça que toute la presse le dit ce matin, qui est le plus crédible pour faire face à la crise, dont vous parlez, aux tourmentes de demain, que lon connaîtra sur le plan international. Il na pas forcément donné, Nicolas SARKOZY, limpression de la maîtrise.
CLAUDE GUEANT Cest une question de personne, mais cest aussi une question de projet, et je redis que le projet de François HOLLANDE, qui est un projet qui a pour objet, ou pour effet, daugmenter la dépense publique, et par conséquent daugmenter la dette, daugmenter les impôts, est un projet qui nest pas du tout adapté au monde daujourdhui. Vous savez, beaucoup de chefs dEtat et de gouvernement ont soutenu Nicolas SARKOZY, ce nest pas par affection ni parce quils veulent simmiscer dans la politique intérieure française, cest tout simplement parce que ce que propose François HOLLANDE est complètement incompatible avec les positions quils ont prises en commun pour remettre le monde sur ses pieds.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Ça cest ce que vous pensez.
CLAUDE GUEANT Oui.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais on voyait bien quil y avait deux projets complètement différents.
CLAUDE GUEANT Non mais, cest ce que je pense, mais cest aussi ce qui cest la vérité. Prenez François HOLLANDE, quand je dis quil biaise avec la vérité. Hier il nous a expliqué que le recrutement de 65 000 fonctionnaires ça nallait rien coûter, 50 millions. La vérité cest quun fonctionnaire on le paye pendant sa vie dactivité, mais aussi pendant sa vie de retraite, et le coût de la mesure quil propose cest 125 milliards ! Alors, il faut le dire, il faut que les Français le sachent. Il sest bien gardé de le dire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Oui, mais pourquoi votre candidat, et vous-même ici, vous utilisez si souvent le mot « mensonge » ?
CLAUDE GUEANT Mais parce que cest, si jose dire, cest la vérité quil dit des mensonges. Lorsquil explique quil y a 1 million de chômeurs en France, de plus, cest absolument contraire aux chiffres du BIT, Bureau International du Travail, qua cités Nicolas SARKOZY hier, cest contraire également, même si les évaluations sont un petit peu différentes, avec les chiffres de lUnion européenne, lUnion européenne nous dit quil y a eu depuis 2007 22% daugmentation du chômage en France, cest moitié moins que laugmentation moyenne en Europe. Cest ça la vérité. Alors quil ne nous dise pas le contraire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Claude GUEANT
CLAUDE GUEANT De la même façon sur un sujet qui, de lavis dobservateurs, a permis à François HOLLANDE de marquer un point, celui des prélèvements obligatoires. Il a raison de dire que les prélèvements obligatoires avaient augmenté d1,5 point, mais il faut savoir pourquoi, cest quil y a un numérateur et un dénominateur, la croissance, effectivement, a été moindre, mais ce qui est intéressant cest de savoir lavenir des prélèvements obligatoires. Il est clair que si on augmente les cotisations sociales, comme il le propose, et si on augmente les impôts, comme il le propose, on va augmenter les prélèvements obligatoires. Ce qui nest pas le cas avec le projet de Nicolas SARKOZY.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais pour autant, est-ce quil était nécessaire, de la part de votre champion, de qualifier son rival de menteur, de girouette, dincompétent, que sais-je, de petit calomniateur et de Ponce Pilate, est-ce que cétait nécessaire ça ?
CLAUDE GUEANT Ecoutez, quand quelquun ne dit pas la vérité, il ment, et quand il ne la dit pas sciemment, il ment encore plus.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Est-ce que vous avez été touché par la longue énumération, habile, « moi, président de la République », était une sorte de dénonciation de la méthode de la présidence actuelle, et est-ce que vous croyez quelle restera sans effet ? « Moi, président de la République, je ne ferai pas ceci, je ne ferai pas cela. »
CLAUDE GUEANT Cétait tellement long queffectivement jai retenu cette tirade. Ce que jai retenu cest quil faisait effectivement de cet enjeu de lélection présidentielle un enjeu quasi personnel, et il exposait un style, mais ce qui compte pour les Français ce nest pas le style, et notamment le style dimpuissance dans lequel il sengage, parce que finalement il sengage à ne rien faire, à laisser tous les pouvoirs aux autres, Nicolas SARKOZY est un président qui sengage, et il aurait mieux valu quil donne des réponses aux attentes des Français.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Et ce débat tant attendu sest surtout préoccupé du pays, il ny avait presque rien sur létat actuel du monde. Est-ce que, de ce débat, un projet ou une vision pour lavenir de la France, dans le monde, dans lEurope, se dégage, vous croyez ?
CLAUDE GUEANT Je pense que ce débat a été frustrant, à beaucoup dégards, et il eut mieux valu, plutôt quun débat dune telle longueur, de 2 heures 50, avoir deux ou trois débats qui permettent aux Français dêtre vraiment éclairés.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Est-ce quun tel duel peut faire bouger les choses et les lignes, Claude GUEANT ?
CLAUDE GUEANT Il y a des arguments, je pense que les Français sont passionnés par cette élection et ils ont entendu hier des arguments. Ils sont mieux éclairés, ils auraient pu lêtre davantage si François HOLLANDE avait accepté davantage de débat, avait été moins fuyant.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Vous avez vu que François HOLLANDE, sil était élu, serait prêt à organiser un référendum sur le droit de vote des étrangers. Cest un élément nouveau.
CLAUDE GUEANT Oui, cest un élément nouveau, ce nest pas de nature à nous faire changer davis parce que le droit de vote pour les étrangers, pour nous, cest quelque chose qui est absolument contradictoire avec notre tradition républicaine. En France on vote si on est un citoyen et on est un citoyen si on est Français. Et par ailleurs, je reviens sur cet argument parce que cest une vérité, pour le coup, il faut savoir que le droit de vote aux étrangers et la possibilité pour les étrangers dêtre conseillers municipaux, ça signifie que dans un certain nombre de communes de France, eh bien il y aura des conseillers municipaux à majorité étrangère.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais les Français nont pas peur. Ne jouez pas sur la peur.
CLAUDE GUEANT Mais il faut que les Français le sachent, il faut que les Français le sachent.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Claude GUEANT
CLAUDE GUEANT A vous de choisir.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Claude GUEANT, aujourdhui François BAYROU annonce son choix, hier Jean-Louis BORLOO lui a écrit pour lappeler à préférer lalliance du Centre et de la droite, quest-ce que vous attendez, ou attendriez, de François BAYROU ?
CLAUDE GUEANT Je dirai dabord que, aucun candidat du premier tour nest propriétaire de ses voix, ceci dit la voix de François BAYROU porte bien entendu dans le pays et notamment à légard de ceux qui lont choisi au premier tour. Mais, je dirai à ces électeurs, quil y a une grande différence entre François HOLLANDE et Nicolas SARKOZY, cest que François HOLLANDE propose plus de dépenses et va précipiter notre pays dans plus de dettes et plus de déficits. Les électeurs de François BAYROU ont été surtout sensibles, beaucoup sensibles en tout cas, à la question de léquilibre des finances publiques, eh bien cest Nicolas SARKOZY qui va le faire, il a des titres à faire valoir, parce quil la déjà fait, les 150 000 fonctionnaires en moins cest un acquis.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Dernière question. Est-ce que vous aussi vous vous engagez à navoir jamais de contact, Claude GUEANT, daccord, dalliance, avec le nouveau visage du Front national ?
CLAUDE GUEANT Je lai toujours dit.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 5 juin 2012