Texte intégral
CAROLINE ROUX Arnaud MONTEBOURG a été condamné pour injures, il fait appel de ce jugement, et il y a une phrase que je voudrais vous rappeler, cétait de François HOLLANDE, cétait dans le JDD pendant la campagne, qui sengageait à ce que personne, autour de lui, à l'Elysée, a fortiori dans son gouvernement, nait été jugé et condamné. Le problème, c'est lexercice du pouvoir ou le problème c'est la conquête du pouvoir ?
MICHEL SAPIN Non, c'est la réalité des faits. Donc, qu'est-ce qui est reproché à lun, MONTEBOURG, quest-ce qui avait été reproché à dautres ? Ceux qui étaient autour du président de la République et qui par exemple, depuis Grenoble et lIsère, il y a quelques années de cela, avaient été condamnés à de très, très lourdes peines de prison, pénalement. Aujourd'hui, Arnaud MONTEBOURG, est condamné au civil, il fait appel, il ny a aucune condamnation définitive, c'est sur des faits qui ne mettent pas en cause, en rien, sa probité, donc ça ne rentre pas du tout dans le champ en question.
CAROLINE ROUX Ça veut dire quen même temps, la parole publique sapaise, et que cette parole publique du candidat en campagne, manquait de nuance. Il aurait fallu quil précise « sous certaines conditions », parce que là ça avait de la gueule, on sest dit...
MICHEL SAPIN Est-ce que vous voulez que je vous dise que c'est la différence entre la condamnation au pénal et la condamnation au civil ? Que la condamnation au civil c'est celle qui peut vous arriver, comme à tout le monde, si vous ne vous entendez pas avec votre voisin, si vous lui marchez sur les pieds. Donc on n'est pas du tout, du tout, dans le même domaine. Donc je crois quil faut éviter de faire des confusions de cette nature.
CAROLINE ROUX Mais, est-ce que les propos de campagne du candidat HOLLANDE, manquaient de nuance ?
MICHEL SAPIN Je le répète...
CAROLINE ROUX Non ?
MICHEL SAPIN ... est-ce quil fallait quil dise : condamnation au pénal, condamnation au civil ? Non. Chacun a bien compris, tout ce qui touche à la probité, à lhonnêteté personnelle, tout cela ne sera pas supporté, le moins du monde. Ce qui touche, je dirais, à la vie quotidienne, heureusement, ce n'est pas ça qui fait la différence entre un bon et un mauvais ministre.
CAROLINE ROUX La conquête du pouvoir et lexercice du pouvoir. Allez, on passe au sommet européen et on parle de François HOLLANDE qui a réussi à imposer, en tout cas, le sujet des euro-obligations, mais, mais Angela MERKEL a rappelé que les euro-obligations ne sont pas une contribution à la croissance. Est-ce que, imposer le sujet, c'est bien, mais avancer, c'est mieux.
MICHEL SAPIN Bien sûr, et ça a beaucoup avancé. Si on se reporte, il y a juste quelques semaines ou quelques mois, vous aviez un président de la République sortant, Nicolas SARKOZY, qui disait, comme madame MERKEL, « il ne faut pas deuro-bonds », il y avait une majorité des partenaires européens qui disait, comme madame MERKEL « il ne faut pas deuro-bonds », et hier soir, qu'est-ce qui sest passé ? Il y avait un président de la République français qui défend des positions pour avancer, et en particulier pour avancer dans la défense de la Grèce, la lutte contre la spéculation, c'est ça les euro-bonds, et une majorité des partenaires européens qui soutiennent sa position. Ça a beaucoup bougé, il y a un rapport de force qui sest inversé.
CAROLINE ROUX Oui, ça veut dire, le rapport de force sest inversé, ça veut dire quAngela MERKEL est isolée ?
MICHEL SAPIN Je ne dirais pas quelle est isolée, dautant plus que la volonté de François HOLLANDE, ce n'est pas disoler Angela MERKEL, la volonté de François HOLLANDE c'est de faire en sorte quil y ait une solution, quon trouve des propositions, des propositions pour lutter contre les spéculations, contre la dette grecque, espagnole, italienne, et des propositions pour stimuler la croissance.
CAROLINE ROUX Des propositions, à un moment, qui doivent déboucher sur...
MICHEL SAPIN Sur des décisions, c'est à fin juin, comme vous le savez, il y a un sommet fin juin, qui sera un sommet de décisions.
CAROLINE ROUX Ça veut dire que les décisions pour les euro-obligations, ça sera fin juin, selon vous ?
MICHEL SAPIN C'est le sommet des décisions, et sil doit y avoir des décisions sur ce point-là, c'est là que ça sera.
CAROLINE ROUX Alors, le problème, c'est quil y a un sujet dont il ne parle plus, François HOLLANDE...
MICHEL SAPIN Non.
CAROLINE ROUX Si, il y a encore, c'est toujours cette histoire de campagne, une fois que lon est aux responsabilités, la renégociation du traité, du pacte budgétaire...
MICHEL SAPIN C'est en cours, là, hein.
CAROLINE ROUX Est-ce que c'est toujours un dossier sur lequel il expose autant de fermeté avec ses partenaires ?
MICHEL SAPIN Mais ne dites pas quil nen parle pas, c'est ce quil fait tous les jours, et en loccurrence toute la nuit. Donc, il renégocie le traité, de manière à le compéter, de ce volet de croissance, ce sont très exactement les mots de la campagne électorale, renégocier pour compléter, parce que si on fait que de laustérité, on va dans le mur. Si on fait du sérieux budgétaire avec de la croissance, de lemploi, de la richesse nouvelle, là on réussi.
MAÏTENA BIRABEN Alors, on va parler de lagenda social, maintenant.
CAROLINE ROUX Oui, parce que vous avez rendez-vous avec les syndicats, vous avez déjà rencontré les partenaires sociaux...
MICHEL SAPIN Oui.
CAROLINE ROUX ... le 29 mai, pour préparer...
MICHEL SAPIN C'est la moindre des choses pour le ministre du Dialogue social, oui.
CAROLINE ROUX C'est mieux, ça permet de commencer bien les choses.
MAÏTENA BIRABEN Cest vrai, ça aide.
CAROLINE ROUX Une conférence sociale à la mi-juillet. Alors, le mot clef c'est concertation. Quand sarrête la concertation, quand commence la décision ? Sur la méthode, comment ça va se passer ?
MICHEL SAPIN C'est une bonne question, mais alors, moi jai un repère : que faisait Nicolas SARKOZY ? Il commençait la concertation en annonçant sa décision, ça on nen veut plus. On commence la concertation pour préparer la décision. Et donc il y a un temps du dialogue, ça permet découter, de prendre en compte les idées des autres, ça permet davoir toutes les positions des uns et des autres, et puis à un moment donné, il y a le temps, là encore de la décision et de laction, dans certains domaines, pas dans tous, dans beaucoup de domaines, et il reviendra à lEtat ou au Parlement, de prendre la décision. Mais il ny a pas de bonne décision, sil ny a pas le dialogue qui précède cette décision.
CAROLINE ROUX Jean-Claude MAILLY vous impose, pour le coup, un sujet qui est le salaire, la question du smic, il demande un coup de pouce pour ça fait partie des dossiers que vous avez traités, naturellement pour évaluer le smic. Pour lui, lobjectif serait datteindre 80 % du salaire médian, soit un smic à 1 340 net. Là, par exemple, la concertation est possible, sur un sujet comme celui-ci ?
MICHEL SAPIN Oui, la concertation, c'est écouter, c'est écouter les positions des uns et des autres. Celle de Jean-Claude MAILLY, qui ne nous impose pas le sujet, je lui en ai parlé de moi-même, parce que c'est François HOLLANDE, lui-même, qui pendant la campagne a parlé de ce coup de pouce nécessaire...
CAROLINE ROUX 1 340 net ?
MICHEL SAPIN Donc, on écoute les uns et les autres, les positions de tous les partenaires sociaux ne sont pas exactement sur ce même chiffre-là. Alors, disons-le simplement, quand vous êtes une caissière, à 70 % du smic, vous narrivez pas à vivre, donc il est légitime de donner un coup de pouce au smic, mais quand vous êtes dans une petite entreprise, avec des carnets de commandes difficiles, vous vous posez la question de léquilibre de votre compte, et là on ne peut pas non plus faire des sauts sur le smic. Donc c'est ça quil faut considérer, et une décision sera prise, après lécoute des partenaires sociaux.
CAROLINE ROUX Donc, on fait la concertation, mais là, dores et déjà, pour Jean-Claude MAILLY, la réponse est non, hein.
MICHEL SAPIN Il le sait lui-même...
CAROLINE ROUX Ah bon ?
MICHEL SAPIN Mais, il est une organisation syndicale, il le revendique, je comprends tout à fait quune organisation syndicale revendique.
CAROLINE ROUX On noublie pas que vous êtes le ministre de lEmploi, donc le ministre du chômage, voilà...
MICHEL SAPIN Non.
CAROLINE ROUX Non ? MICHEL SAPIN Facile !
CAROLINE ROUX Vous avez en charge le chômage, ou pas ?
MICHEL SAPIN Bien sûr.
CAROLINE ROUX Voilà. Il y avait eu un engagement de campagne de François HOLLANDE, qui sétait engagé à inverser la courbe du chômage, au plus tard un an après son élection. On sait que lOCDE dit que la zone euro sera sans croissance, en tout cas qui permet de créer des emplois pour lannée qui vient. Est-ce que vous gardez cet engagement de campagne, ou est-ce que vous dites, comme Arnaud MONTEBOURG, on peut accepter lidée quil y ait des échecs ? Cest ce quil a dit, le ministre du Redressement productif.
MICHEL SAPIN Oui. Premièrement, François HOLLANDE il déclare pas « je veux 5 %, et si jai pas 5 %, vous me mettez dehors ». Ça cétait Nicolas SARKOZY...
CAROLINE ROUX Il dit : ça ira mieux dans un an.
MICHEL SAPIN Ça cétait Nicolas SARKOZY, d'ailleurs il a été mis dehors, puisquon est aujourd'hui à 10 %. Deuxième chose, il dit, et cest normal, quon ne peut pas accepter, comme ça, quil y ait du chômage, des licenciements, enfin, davoir à réagir. Donc, il y a une politique, cette politique elle sengage, c'est la politique de croissance, c'est aussi un certain nombre doutils, on nen parlera pas ici, mais le contrat de génération, les emplois davenir, tout ce que, d'ailleurs, jai, en tant que ministre, en charge de mettre en place, et nous pensons que ceci permettra, après la montée actuelle, encore en cours, il y a plein de plans sociaux qui sont encore devant nous, ils étaient sous le tapis, ils ressortent de dessous le tapis. Bon, ça permettra, au bout dun an...
CAROLINE ROUX Lesquels ? Lesquels ont été mis sous le tapis ?
MICHEL SAPIN Il y a des tas dannonces que vous voyez aujourd'hui, qui étaient certainement déjà préparées avant, et qui sortent aujourd'hui.
CAROLINE ROUX Lesquelles !
MICHEL SAPIN Je prends juste un exemple : je lis un journal, dans lequel on mannonce quà AIR FRANCE il va y avoir un plan social. Eh bien ça na pas été annoncé avant ! Ça a été annoncé aujourd'hui. Est-ce quon découvre ce sujet aujourd'hui ? Non.
CAROLINE ROUX Mais qui est le complice de ça ? C'est AIR FRANCE qui est complice de...
MICHEL SAPIN AIR FRANCE est une entreprise avec un actionnaire dEtat majoritaire, qui est à lorigine de ce retard, ou plutôt lEtat actionnaire, celui précédent.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 24 mai 2012
MICHEL SAPIN Non, c'est la réalité des faits. Donc, qu'est-ce qui est reproché à lun, MONTEBOURG, quest-ce qui avait été reproché à dautres ? Ceux qui étaient autour du président de la République et qui par exemple, depuis Grenoble et lIsère, il y a quelques années de cela, avaient été condamnés à de très, très lourdes peines de prison, pénalement. Aujourd'hui, Arnaud MONTEBOURG, est condamné au civil, il fait appel, il ny a aucune condamnation définitive, c'est sur des faits qui ne mettent pas en cause, en rien, sa probité, donc ça ne rentre pas du tout dans le champ en question.
CAROLINE ROUX Ça veut dire quen même temps, la parole publique sapaise, et que cette parole publique du candidat en campagne, manquait de nuance. Il aurait fallu quil précise « sous certaines conditions », parce que là ça avait de la gueule, on sest dit...
MICHEL SAPIN Est-ce que vous voulez que je vous dise que c'est la différence entre la condamnation au pénal et la condamnation au civil ? Que la condamnation au civil c'est celle qui peut vous arriver, comme à tout le monde, si vous ne vous entendez pas avec votre voisin, si vous lui marchez sur les pieds. Donc on n'est pas du tout, du tout, dans le même domaine. Donc je crois quil faut éviter de faire des confusions de cette nature.
CAROLINE ROUX Mais, est-ce que les propos de campagne du candidat HOLLANDE, manquaient de nuance ?
MICHEL SAPIN Je le répète...
CAROLINE ROUX Non ?
MICHEL SAPIN ... est-ce quil fallait quil dise : condamnation au pénal, condamnation au civil ? Non. Chacun a bien compris, tout ce qui touche à la probité, à lhonnêteté personnelle, tout cela ne sera pas supporté, le moins du monde. Ce qui touche, je dirais, à la vie quotidienne, heureusement, ce n'est pas ça qui fait la différence entre un bon et un mauvais ministre.
CAROLINE ROUX La conquête du pouvoir et lexercice du pouvoir. Allez, on passe au sommet européen et on parle de François HOLLANDE qui a réussi à imposer, en tout cas, le sujet des euro-obligations, mais, mais Angela MERKEL a rappelé que les euro-obligations ne sont pas une contribution à la croissance. Est-ce que, imposer le sujet, c'est bien, mais avancer, c'est mieux.
MICHEL SAPIN Bien sûr, et ça a beaucoup avancé. Si on se reporte, il y a juste quelques semaines ou quelques mois, vous aviez un président de la République sortant, Nicolas SARKOZY, qui disait, comme madame MERKEL, « il ne faut pas deuro-bonds », il y avait une majorité des partenaires européens qui disait, comme madame MERKEL « il ne faut pas deuro-bonds », et hier soir, qu'est-ce qui sest passé ? Il y avait un président de la République français qui défend des positions pour avancer, et en particulier pour avancer dans la défense de la Grèce, la lutte contre la spéculation, c'est ça les euro-bonds, et une majorité des partenaires européens qui soutiennent sa position. Ça a beaucoup bougé, il y a un rapport de force qui sest inversé.
CAROLINE ROUX Oui, ça veut dire, le rapport de force sest inversé, ça veut dire quAngela MERKEL est isolée ?
MICHEL SAPIN Je ne dirais pas quelle est isolée, dautant plus que la volonté de François HOLLANDE, ce n'est pas disoler Angela MERKEL, la volonté de François HOLLANDE c'est de faire en sorte quil y ait une solution, quon trouve des propositions, des propositions pour lutter contre les spéculations, contre la dette grecque, espagnole, italienne, et des propositions pour stimuler la croissance.
CAROLINE ROUX Des propositions, à un moment, qui doivent déboucher sur...
MICHEL SAPIN Sur des décisions, c'est à fin juin, comme vous le savez, il y a un sommet fin juin, qui sera un sommet de décisions.
CAROLINE ROUX Ça veut dire que les décisions pour les euro-obligations, ça sera fin juin, selon vous ?
MICHEL SAPIN C'est le sommet des décisions, et sil doit y avoir des décisions sur ce point-là, c'est là que ça sera.
CAROLINE ROUX Alors, le problème, c'est quil y a un sujet dont il ne parle plus, François HOLLANDE...
MICHEL SAPIN Non.
CAROLINE ROUX Si, il y a encore, c'est toujours cette histoire de campagne, une fois que lon est aux responsabilités, la renégociation du traité, du pacte budgétaire...
MICHEL SAPIN C'est en cours, là, hein.
CAROLINE ROUX Est-ce que c'est toujours un dossier sur lequel il expose autant de fermeté avec ses partenaires ?
MICHEL SAPIN Mais ne dites pas quil nen parle pas, c'est ce quil fait tous les jours, et en loccurrence toute la nuit. Donc, il renégocie le traité, de manière à le compéter, de ce volet de croissance, ce sont très exactement les mots de la campagne électorale, renégocier pour compléter, parce que si on fait que de laustérité, on va dans le mur. Si on fait du sérieux budgétaire avec de la croissance, de lemploi, de la richesse nouvelle, là on réussi.
MAÏTENA BIRABEN Alors, on va parler de lagenda social, maintenant.
CAROLINE ROUX Oui, parce que vous avez rendez-vous avec les syndicats, vous avez déjà rencontré les partenaires sociaux...
MICHEL SAPIN Oui.
CAROLINE ROUX ... le 29 mai, pour préparer...
MICHEL SAPIN C'est la moindre des choses pour le ministre du Dialogue social, oui.
CAROLINE ROUX C'est mieux, ça permet de commencer bien les choses.
MAÏTENA BIRABEN Cest vrai, ça aide.
CAROLINE ROUX Une conférence sociale à la mi-juillet. Alors, le mot clef c'est concertation. Quand sarrête la concertation, quand commence la décision ? Sur la méthode, comment ça va se passer ?
MICHEL SAPIN C'est une bonne question, mais alors, moi jai un repère : que faisait Nicolas SARKOZY ? Il commençait la concertation en annonçant sa décision, ça on nen veut plus. On commence la concertation pour préparer la décision. Et donc il y a un temps du dialogue, ça permet découter, de prendre en compte les idées des autres, ça permet davoir toutes les positions des uns et des autres, et puis à un moment donné, il y a le temps, là encore de la décision et de laction, dans certains domaines, pas dans tous, dans beaucoup de domaines, et il reviendra à lEtat ou au Parlement, de prendre la décision. Mais il ny a pas de bonne décision, sil ny a pas le dialogue qui précède cette décision.
CAROLINE ROUX Jean-Claude MAILLY vous impose, pour le coup, un sujet qui est le salaire, la question du smic, il demande un coup de pouce pour ça fait partie des dossiers que vous avez traités, naturellement pour évaluer le smic. Pour lui, lobjectif serait datteindre 80 % du salaire médian, soit un smic à 1 340 net. Là, par exemple, la concertation est possible, sur un sujet comme celui-ci ?
MICHEL SAPIN Oui, la concertation, c'est écouter, c'est écouter les positions des uns et des autres. Celle de Jean-Claude MAILLY, qui ne nous impose pas le sujet, je lui en ai parlé de moi-même, parce que c'est François HOLLANDE, lui-même, qui pendant la campagne a parlé de ce coup de pouce nécessaire...
CAROLINE ROUX 1 340 net ?
MICHEL SAPIN Donc, on écoute les uns et les autres, les positions de tous les partenaires sociaux ne sont pas exactement sur ce même chiffre-là. Alors, disons-le simplement, quand vous êtes une caissière, à 70 % du smic, vous narrivez pas à vivre, donc il est légitime de donner un coup de pouce au smic, mais quand vous êtes dans une petite entreprise, avec des carnets de commandes difficiles, vous vous posez la question de léquilibre de votre compte, et là on ne peut pas non plus faire des sauts sur le smic. Donc c'est ça quil faut considérer, et une décision sera prise, après lécoute des partenaires sociaux.
CAROLINE ROUX Donc, on fait la concertation, mais là, dores et déjà, pour Jean-Claude MAILLY, la réponse est non, hein.
MICHEL SAPIN Il le sait lui-même...
CAROLINE ROUX Ah bon ?
MICHEL SAPIN Mais, il est une organisation syndicale, il le revendique, je comprends tout à fait quune organisation syndicale revendique.
CAROLINE ROUX On noublie pas que vous êtes le ministre de lEmploi, donc le ministre du chômage, voilà...
MICHEL SAPIN Non.
CAROLINE ROUX Non ? MICHEL SAPIN Facile !
CAROLINE ROUX Vous avez en charge le chômage, ou pas ?
MICHEL SAPIN Bien sûr.
CAROLINE ROUX Voilà. Il y avait eu un engagement de campagne de François HOLLANDE, qui sétait engagé à inverser la courbe du chômage, au plus tard un an après son élection. On sait que lOCDE dit que la zone euro sera sans croissance, en tout cas qui permet de créer des emplois pour lannée qui vient. Est-ce que vous gardez cet engagement de campagne, ou est-ce que vous dites, comme Arnaud MONTEBOURG, on peut accepter lidée quil y ait des échecs ? Cest ce quil a dit, le ministre du Redressement productif.
MICHEL SAPIN Oui. Premièrement, François HOLLANDE il déclare pas « je veux 5 %, et si jai pas 5 %, vous me mettez dehors ». Ça cétait Nicolas SARKOZY...
CAROLINE ROUX Il dit : ça ira mieux dans un an.
MICHEL SAPIN Ça cétait Nicolas SARKOZY, d'ailleurs il a été mis dehors, puisquon est aujourd'hui à 10 %. Deuxième chose, il dit, et cest normal, quon ne peut pas accepter, comme ça, quil y ait du chômage, des licenciements, enfin, davoir à réagir. Donc, il y a une politique, cette politique elle sengage, c'est la politique de croissance, c'est aussi un certain nombre doutils, on nen parlera pas ici, mais le contrat de génération, les emplois davenir, tout ce que, d'ailleurs, jai, en tant que ministre, en charge de mettre en place, et nous pensons que ceci permettra, après la montée actuelle, encore en cours, il y a plein de plans sociaux qui sont encore devant nous, ils étaient sous le tapis, ils ressortent de dessous le tapis. Bon, ça permettra, au bout dun an...
CAROLINE ROUX Lesquels ? Lesquels ont été mis sous le tapis ?
MICHEL SAPIN Il y a des tas dannonces que vous voyez aujourd'hui, qui étaient certainement déjà préparées avant, et qui sortent aujourd'hui.
CAROLINE ROUX Lesquelles !
MICHEL SAPIN Je prends juste un exemple : je lis un journal, dans lequel on mannonce quà AIR FRANCE il va y avoir un plan social. Eh bien ça na pas été annoncé avant ! Ça a été annoncé aujourd'hui. Est-ce quon découvre ce sujet aujourd'hui ? Non.
CAROLINE ROUX Mais qui est le complice de ça ? C'est AIR FRANCE qui est complice de...
MICHEL SAPIN AIR FRANCE est une entreprise avec un actionnaire dEtat majoritaire, qui est à lorigine de ce retard, ou plutôt lEtat actionnaire, celui précédent.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 24 mai 2012