Texte intégral
Je suis venu à Moscou à l'invitation de mon homologue russe, M. Primakov, qui m'avait invité dès notre première rencontre, lors du G8. J'y suis venu avec plaisir et grand intérêt, compte tenu de l'importance considérable que nous accordons en France aux relations dynamiques et concrètes entre Paris et Moscou et, d'autre part, parce que c'est un bon moment, début septembre, pour préparer les prochaines visites du président de la République fin septembre, et du Premier ministre, fin octobre. Nous avons, pendant cette première partie de nos entretiens - puisqu'ils vont continuer sous la forme d'un dîner sympathique - déjà abordé beaucoup de questions bilatérales et des questions d'intérêt général pour la Russie et pour la France, tenant à toute une série de problèmes régionaux ou internationaux.
Q - Quel pourrait être votre commentaire sur la déclaration faite par le Premier ministre pakistanais au sujet d'un programme nucléaire ?
R - L'engagement de la France contre la prolifération nucléaire est parfaitement connu. C'est un processus qui va dans le mauvais sens.
Q - Quelle est votre position après les derniers massacres en Algérie ?
R - Toute la France, toute l'opinion française, est profondément émue et bouleversée par ces massacres qui sont vraiment abominables et qui se répètent. D'ailleurs, la position française est exprimée très régulièrement, malheureusement, chaque fois que l'occasion en est donnée. Cela dit, je ne peux rien ajouter de particulier ici. Nous n'avons pas encore parlé de cette question. Nous aurons sans doute l'occasion de le faire dans la suite de nos entretiens.
Q - Quelle est votre réaction au décès de M. Mobutu et quel bilan dressez-vous de son passage au pouvoir ?
R - Sa mort est maintenant plus un dénouement individuel et privé qu'un événement politique à proprement parler, compte tenu du fait que M. Mobutu n'était plus au pouvoir à la suite de ce que vous savez. Quant au bilan, ce n'est pas à nous, immédiatement, de l'apprécier. C'est un pouvoir qui a duré extrêmement longtemps, qui a eu de multiples aspects, et je crois qu'il appartient d'abord aux Congolais de porter un jugement entre eux sur le bilan général de cette action. En tout cas, la façon dont cela s'est terminé se passe, je crois, de commentaire. Ça parle de soi-même.
Q - Avez-vous pu évoquer la question des otages français retenus actuellement dans le Caucase du Nord ?
R - Nous en avons évidemment parlé. Nous sommes extrêmement soucieux de leur
situation et de tout ce qui peut être fait pour qu'ils soient libérés.
Q - Après les événements de Jérusalem, l'initiative annoncée par le président Chirac au sujet d'une action commune américaine et européenne pour favoriser la relance du règlement au Proche Orient reste-t-elle toujours valable ?
R - L'appel que le président Chirac a lancé pour de nouvelles initiatives franco-américaines concernant le Proche-Orient a déjà eu une suite très précise en ce qui concerne la situation au Sud-Liban. La France et les Etats-Unis sont co-présidents du Groupe de surveillance et ont réagi immédiatement pour essayer de ramener la tension à des niveaux plus bas, ce qui a eu un certain effet, qui naturellement n'est pas forcément durable, mais nous maintiendrons nos efforts et notre engagement. Pour le reste, la France souhaitait vivement que les Etats-Unis sortent d'une phase qui ressemblait à de la passivité par rapport à la question du Proche-Orient et se réengagent activement dans la recherche d'une solution, et même, on peut dire aujourd'hui, dans la recherche d'un moyen de remettre sur les rails le processus de paix. Car l'engagement américain dans cette région, compte tenu de ce qui a été fait par les Etats-Unis dans les années passées par rapport au processus de paix, nous paraît indispensable. Cependant, ce n'est pas suffisant et nous pensons qu'il doit y avoir également une action de la France, de la Russie, de l'Union européenne en tant que telle, et en fait de tous les pays dans le monde qui considèrent que ce serait une situation tragique et extrêmement dangereuse qu'il n'y ait plus aucune perspective politique. Tous ces efforts doivent se conjuguer.
* * * *
J'ai été extrêmement heureux que nous ayons pu procéder à l'échange de lettres de nos deux Premiers ministres concernant le lycée français. C'est une très bonne nouvelle et cela va nous permettre, je crois, un excellent travail J'ai d'autre part vérifié avec grand intérêt que nous avions des positions très proches, très convergentes sur plusieurs crises régionales. Sur le Proche-Orient nous venons d'en parler. Sur la Bosnie, nous voulons l'application des Accords de Dayton et nous avons regardé ce que chacun peut faire de mieux et de plus utile pour qu'ils soient effectivement appliqués. D'autre part en tant que deux des trois co-présidents du groupe de Minsk, nous agissons exactement dans le même sens et avec le même but . Et il y a d'autres exemples.
Je dirais enfin que, compte tenu des nouveaux liens qui existent entre l'OTAN et la Russie, compte tenu des relations de plus en plus étroites entre l'Union européenne et la Russie qui auront un dialogue important, compte tenu de toutes les évolutions en cours en Europe, je suis convaincu, et je l'ai vérifié de nouveau ici, que la concertation franco-russe est une concertation d'avenir.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 octobre 2001)
Q - Quel pourrait être votre commentaire sur la déclaration faite par le Premier ministre pakistanais au sujet d'un programme nucléaire ?
R - L'engagement de la France contre la prolifération nucléaire est parfaitement connu. C'est un processus qui va dans le mauvais sens.
Q - Quelle est votre position après les derniers massacres en Algérie ?
R - Toute la France, toute l'opinion française, est profondément émue et bouleversée par ces massacres qui sont vraiment abominables et qui se répètent. D'ailleurs, la position française est exprimée très régulièrement, malheureusement, chaque fois que l'occasion en est donnée. Cela dit, je ne peux rien ajouter de particulier ici. Nous n'avons pas encore parlé de cette question. Nous aurons sans doute l'occasion de le faire dans la suite de nos entretiens.
Q - Quelle est votre réaction au décès de M. Mobutu et quel bilan dressez-vous de son passage au pouvoir ?
R - Sa mort est maintenant plus un dénouement individuel et privé qu'un événement politique à proprement parler, compte tenu du fait que M. Mobutu n'était plus au pouvoir à la suite de ce que vous savez. Quant au bilan, ce n'est pas à nous, immédiatement, de l'apprécier. C'est un pouvoir qui a duré extrêmement longtemps, qui a eu de multiples aspects, et je crois qu'il appartient d'abord aux Congolais de porter un jugement entre eux sur le bilan général de cette action. En tout cas, la façon dont cela s'est terminé se passe, je crois, de commentaire. Ça parle de soi-même.
Q - Avez-vous pu évoquer la question des otages français retenus actuellement dans le Caucase du Nord ?
R - Nous en avons évidemment parlé. Nous sommes extrêmement soucieux de leur
situation et de tout ce qui peut être fait pour qu'ils soient libérés.
Q - Après les événements de Jérusalem, l'initiative annoncée par le président Chirac au sujet d'une action commune américaine et européenne pour favoriser la relance du règlement au Proche Orient reste-t-elle toujours valable ?
R - L'appel que le président Chirac a lancé pour de nouvelles initiatives franco-américaines concernant le Proche-Orient a déjà eu une suite très précise en ce qui concerne la situation au Sud-Liban. La France et les Etats-Unis sont co-présidents du Groupe de surveillance et ont réagi immédiatement pour essayer de ramener la tension à des niveaux plus bas, ce qui a eu un certain effet, qui naturellement n'est pas forcément durable, mais nous maintiendrons nos efforts et notre engagement. Pour le reste, la France souhaitait vivement que les Etats-Unis sortent d'une phase qui ressemblait à de la passivité par rapport à la question du Proche-Orient et se réengagent activement dans la recherche d'une solution, et même, on peut dire aujourd'hui, dans la recherche d'un moyen de remettre sur les rails le processus de paix. Car l'engagement américain dans cette région, compte tenu de ce qui a été fait par les Etats-Unis dans les années passées par rapport au processus de paix, nous paraît indispensable. Cependant, ce n'est pas suffisant et nous pensons qu'il doit y avoir également une action de la France, de la Russie, de l'Union européenne en tant que telle, et en fait de tous les pays dans le monde qui considèrent que ce serait une situation tragique et extrêmement dangereuse qu'il n'y ait plus aucune perspective politique. Tous ces efforts doivent se conjuguer.
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J'ai été extrêmement heureux que nous ayons pu procéder à l'échange de lettres de nos deux Premiers ministres concernant le lycée français. C'est une très bonne nouvelle et cela va nous permettre, je crois, un excellent travail J'ai d'autre part vérifié avec grand intérêt que nous avions des positions très proches, très convergentes sur plusieurs crises régionales. Sur le Proche-Orient nous venons d'en parler. Sur la Bosnie, nous voulons l'application des Accords de Dayton et nous avons regardé ce que chacun peut faire de mieux et de plus utile pour qu'ils soient effectivement appliqués. D'autre part en tant que deux des trois co-présidents du groupe de Minsk, nous agissons exactement dans le même sens et avec le même but . Et il y a d'autres exemples.
Je dirais enfin que, compte tenu des nouveaux liens qui existent entre l'OTAN et la Russie, compte tenu des relations de plus en plus étroites entre l'Union européenne et la Russie qui auront un dialogue important, compte tenu de toutes les évolutions en cours en Europe, je suis convaincu, et je l'ai vérifié de nouveau ici, que la concertation franco-russe est une concertation d'avenir.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 octobre 2001)