Message de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, en hommage aux militaires français, le 14 juillet 2012.

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Chaque jour de l’année, que ce soit dans le silence des mers, dans les montagnes afghanes ou dans le ciel de France, loin de l’agitation des villes qui nous sont familières, ou bien au milieu de nos activités, sans que l’on s’en rende toujours compte, nos armées veillent sur la tranquillité de la Nation. Mais en ce jour de fête, c’est la Nation qui contemple ses armées. Dans la fierté des missions accomplies, avec aussi la conscience du sang qui a été versé, des morts qui ne s’effaceront pas, la Nation leur rend l’hommage de tout un peuple, qui s’est rassemblé autour d’elles, sur les Champs-Elysées et dans l’ensemble des foyers de France.
Hier en armes, la Nation a desserré le lien quotidien qu’elle avait avec l’engagement militaire de ses fils, mais elle garde leur dévouement au cœur. Ceux-là, pour un moment loin des théâtres, extérieurs ou nationaux, à distance des dangers qui forment la toile de fond de leur existence, retrouvent le contact avec leurs concitoyens, qu’ils servent au quotidien. Je voudrais dire à chacun que les unités qui vont défiler devant nous, connaissent la grandeur d’un service invisible, celui de penser toujours à nous, à notre sécurité, sans jamais se faire entendre. Elles viennent aujourd’hui à notre rencontre. Elles ont tout notre respect et méritent l’expression de notre plus profonde reconnaissance.
Ce 14 juillet est l’occasion de célébrer le message de paix porté par nos armées. Le paradoxe ne doit pas nous égarer : le temps des ambitions conquérantes est bel et bien passé, la seule conquête que nous ambitionnons est celle de la paix. Cette dernière, cependant, réclame souvent d’en passer par la menace des armes, pour faire taire les belligérants qui voudraient se dérober au concert des nations. LICORNE, PAMIR, ATALANTE, HARMATTAN, DAMAN, autant d’opérations au service de la paix. Qu’il s’agisse de prévenir une guerre civile au cœur d’Abidjan, de restaurer la souveraineté du peuple afghan, de garantir la libre circulation des mers au large de la Corne de l’Afrique, de rendre sa liberté au peuple libyen, de préserver la stabilité du Sud Liban, ou, dans un autre cadre, de faire respecter l’Etat de droit sur tout le territoire national, comme en Guyane, ou encore de préserver nos espaces méditerranéens de la dévastation des flammes – à chaque fois ce sont nos valeurs qui sont en jeu, parfois les intérêts vitaux de la Nation, et ce sont toujours nos forces qui sont déployées pour les faire respecter.
Des Français libres de Bir Hakeim, dont le souvenir vit à travers la 1ère brigade mécanisée, à la brigade franco-allemande, qui est aujourd’hui représentée, des chasseurs d’Orléans, qui sont réunis pour la première fois de leur histoire, en « carrés » derrière leur unique drapeau, aux bérets bleus du bataillon de la Force Internationale des Nations Unies au Liban (FINUL), qui marcheront en tête du défilé, c’est un même destin qui est célébré aujourd’hui sur les Champs Elysées, le destin de la France et de ses armées, portées par les valeurs universelles de notre République, et qui agissent désormais au service d’une paix dont l’Histoire nous a enseigné le prix.
Vive la République ! Vive la France !Source http://www.defense.gouv.fr, le 23 août 2012