Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs, Chers Amis,
Je vous remercie, au nom du ministre des Affaires étrangères, d'avoir pris l'initiative de nous accueillir dans cette belle et prestigieuse institution qu'est la Chambre de commerce et d'industrie de Paris et d'avoir organisé cette rencontre. Rencontre qui s'inscrit sous le signe de l'amitié et de l'échange.
La Chambre de commerce et d'industrie de Paris - la «CCIP» - est un partenaire ancien et bien connu du ministère des Affaires étrangères, d'abord bien sur de par son activité importante d'accompagnement des entreprises du Grand Paris, dans leur développement international. Extraordinairement active par le biais de ses séminaires, forums, salons, missions qu'elle organise à l'étranger, la CCIP soutient, complète l'action des pouvoirs publics. Son intervention auprès des élites politiques et économiques contribue indéniablement au rayonnement de notre pays dans le monde.
Je voudrais citer des actions telles que les missions de prospection individuelles ou collectives qui sont régulièrement organisées en direction des pays qui offrent des opportunités à l'export. Vos quatre bureaux de représentation à l'étranger (Moscou, Pékin, Shanghai et Alger) sont les relais opérationnels appréciés des PME exportatrices.
Dans le cadre de vos actions de «diplomatie économique», vous accueillez de nombreuses personnalités étrangères du monde politique et économique et leurs délégations et participez ainsi à l'action diplomatique de la France tout en facilitant l'environnement des affaires des entreprises franciliennes.
Enfin, vos cercles-pays sont bien connus des entreprises (ainsi que des diplomates du Quai d'Orsay). Citons le Comité d'échanges franco-japonais, CEFJ (140 membres), le Comité d'échanges franco-chinois, CEFC (100 membres), le Club Inde et le Comité d'échanges Afrique-France.
La décision du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, de dédier une direction du Quai d'Orsay spécialement aux entreprises contribuera prochainement à la poursuite et l'amplification de ces échanges.
Mais c'est incontestablement dans le domaine la coopération universitaire que le partenariat entre le MAE et la CCIP s'exprime avec le plus de force et de pertinence. Ce partenariat s'articule autour de projets à forte visibilité, qu'il s'agisse de l'École supérieure des affaires de Beyrouth, de l'École supérieure algérienne des Affaires, du Centre franco-vietnamien de formation à la gestion (CFVG), de l'Institut franco sud-africain de technologie (FSati)...
Ces projets sont de beaux succès et de belles aventures vécues par nos équipes, ensemble sur le terrain. Tous reposent sur le professionnalisme, la confiance, l'estime réciproque. Je voudrais souligner ici, pour avoir suivi de près le fonctionnement de ces grands projets, que leur succès tient également à la qualité du partenariat mis en place avec les partenaires étrangers. C'est sans aucun doute dans cette vision partagée de la coopération que nous nous retrouvons.
Je salue la qualité de l'action de la direction des Relations internationales de l'enseignement et notamment son pôle ingénierie et formation internationale qui travaille étroitement avec nos Services de coopération et d'action culturelle à l'étranger comme avec les directions centrales à Paris.
Ces partenariats doivent encore se développer grâce à la volonté du gouvernement de remettre la Francophonie au coeur de nos actions diplomatiques. Nous devons partout où cela est possible encourager de nouvelles formes de partenariats entre les universités, les écoles d'ingénieurs ou de techniciens, les entreprises et les États concernés dans le but de permettre à nos entreprises de prendre place sur de nouveaux marchés en pleine croissance.
Pour une francophonie au service de la croissance économique et du développement comme un outil au service de l'économie dans les échanges nord-sud et sud-sud. Nous devrons travailler à favoriser la mobilité des personnes dans l'espace francophone, et accompagner des investissements durables pour un développement des relations économiques et commerciales entre les partenaires de la Francophonie. Certaines entreprises déclarent avoir du mal à pénétrer les marchés de certains pays francophones. La Francophonie doit aussi être au service des entreprises et chercher à favoriser les mises en relations et la conquête de nouveaux marchés.
Les enjeux sont considérables en matière d'environnement, de santé, d'alimentation, d'éducation, d'infrastructures. Ce n'est qu'en développant cette relation de confiance autour d'une langue commune que nous pourrons favoriser et accompagner l'essor des pays du Sud.
Les entreprises en devenant partenaires de projets de développement de la francophonie peuvent bâtir les bases d'une nouvelle forme de croissance. Dans le monde francophone, en Afrique, au Maghreb, en Haïti, en Asie du sud-est et même aux États-Unis, les besoins des universités sont très importants. L'Agence universitaire de la Francophonie développe également des campus virtuels. Des partenariats avec des entreprises françaises désireuses de s'implanter sur les marchés des pays concernés pourraient financer des programmes de formations en français en lien avec l'activité des entreprises qui investiraient ainsi dans la formation de jeunes étudiants susceptibles ensuite d'intégrer leurs équipes.
Parmi les acteurs de développement, les collectivités territoriales, les départements et territoires d'outre mer, les grandes agences aux services des collectivités locales (exemple : agence du bassin Seine Normandie), les grandes associations (Cités Unies France, les Eco-maires, AMF, ADF, ARF, AIMF, ARIF....) sont également de réels promoteurs de la francophonie, notamment économiques, de part leur action dans le domaine de la coopération décentralisée. L'État doit travailler à la mise en oeuvre d'un partenariat renforcé pour favoriser l'intervention de ces institutions dans les pays de l'espace francophone.
Des travaux interministériels seront nécessaires pour développer cette nouvelle politique dans le cadre d'une stratégie globale. C'est dire l'importance et la nécessité d'intégrer le réseau des chambres de commerce et d'industrie, les conseillers du commerce extérieur, les partenaires sociaux, ainsi que les associations engagées dans cette réflexion.
Pour que ce plan stratégique fonctionne, j'aurais besoin de vous toutes et tous : entrepreneurs, industriels, missions diplomatiques.
Ce que nous proposons est un chantier ambitieux, mais c'est d'abord un combat pour nos valeurs.
Je forme le voeu que ce partenariat de qualité nous permette de développer de nouvelles actions dans de nouvelles géographies. Certaines sont déjà en cours en Russie, en Afrique de l'Ouest, elles seront à leur tour l'expression du succès de notre coopération ancienne et constamment renouvelée.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 septembre 2012