Texte intégral
Q - Vous voulez faire rimer coopération, rebaptisée développement - je l'ai bien dit dans votre titre de ministre - avec écologie. Est-ce que c'est vraiment la priorité des pays les plus pauvres - elle semble d'ailleurs l'être de moins en moins des pays les plus riches aujourd'hui, vue la crise ?
R - Quand on regarde quels sont les pays les plus vulnérables au changement climatique par exemple, ce sont justement les pays les plus pauvres, ce sont ceux qui ont la moindre capacité de s'adapter. Ils sont donc aujourd'hui, au contraire, très sensibles à ce que l'on puisse les aider à financer par exemple leur développement mais un développement bas carbone, basé sur les énergies renouvelables. Il y avait un sujet, tout à l'heure, sur les panneaux solaires, c'est une énergie qui peut être en plein développement dans un continent qui reçoit beaucoup de soleil, l'Afrique. C'est quand même un non sens aujourd'hui de financer l'électricité en Afrique avec du charbon chinois qui traverse la planète, qui est brûlé ensuite dans les grandes capitales africaines avec toutes les conséquences que l'on sait pour la santé et le changement climatique. Nous avons fait le choix, et cela sera validé la semaine prochaine par l'Agence française de développement qui est le bras armé de notre politique en la matière...
Q - ... dont vous voulez réorienter les priorités ?
R - Exactement, nous allons réinvestir 6 milliards d'euros sur les trois prochaines années pour financer et investir - ce n'est pas un don, c'est un prêt, l'argent nous sera rendu sur 10, 15, 20 ans - dans les pays les plus pauvres pour financer des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique. Je considère qu'en tant que ministre écologiste c'est une réorientation extrêmement importante qui permet justement de concilier solidarité internationale, développement, lutte contre la pauvreté mais aussi développement soutenable et lutte contre le changement climatique.
Q - Donc l'aide au développement devient l'aide à l'économie verte ?
R - Vous savez Laurent Fabius, sous l'autorité duquel je travaille, parle de signature développement durable de la France en matière d'aide publique au développement, nous sommes donc totalement en phase sur ce sujet. Je veux structurer une offre d'économie verte française qui peut être utile aux pays en développement. Vous savez que les villes explosent dans les pays du Sud : quid des services urbains ? Quid de la gestion des déchets ? Quid de la gestion de l'eau ? Quid des transports en commun ? Il y a des entreprises françaises qui ont un savoir-faire, des PME qui ont des savoir-faire, je veux rassembler toutes ces entreprises avec Mme Nicole Bricq.
Q - ...des grandes entreprises...
R - Justement pas que des grandes entreprises, aussi les petites sur les territoires avec Mme Nicole Bricq, la ministre en charge du commerce extérieur de façon à promouvoir une offre économique française qui rende service aux habitants des pays du Sud.
Q - Alors l'argent, on dit toujours que l'aide au développement baisse d'année en année. Vous, vous bénéficiez d'une partie, je crois, du produit de la taxe sur les transactions financières, cela représente une somme importante, j'imagine, en perspective en tous les cas ?
R - Je rappelle, le président de la République a donc annoncé publiquement la semaine dernière à l'ONU, à New York, que 10 % de la taxe française sur les transactions financières - en attendant la future taxe européenne sur laquelle nous sommes en train de travailler - sera affectée au développement avec deux grandes priorités : le climat et la santé.
Q - Cela représente quelle somme ? Vous avez déjà fait vos calculs ?
R - Cela représente en fonction des estimations budgétaires de la collecte de cette taxe - c'est une nouvelle taxe donc c'est forcément une estimation - 160 millions d'euros qui viendront en plus de l'argent qui était déjà budgété pour financer le développement. Cela veut dire que nous ne sacrifions pas la politique de solidarité internationale.
(...)
Q - Toute dernière question, vous avez accompagné M. François Hollande à l'Assemblée générale des Nations unies à New York, on dit qu'il vise 2015 pour que se tienne en France la prochaine conférence de l'ONU sur le climat. Vous le confirmez ?
R - Écoutez, il l'a annoncé lors de la conférence environnementale, il l'a dit à plusieurs reprises à l'ONU. La France est disponible pour accueillir la grande conférence sur le climat de 2015 qui devrait accoucher du futur régime climatique c'est-à-dire des règles internationales pour lutter efficacement contre le changement climatique.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 octobre 2012
R - Quand on regarde quels sont les pays les plus vulnérables au changement climatique par exemple, ce sont justement les pays les plus pauvres, ce sont ceux qui ont la moindre capacité de s'adapter. Ils sont donc aujourd'hui, au contraire, très sensibles à ce que l'on puisse les aider à financer par exemple leur développement mais un développement bas carbone, basé sur les énergies renouvelables. Il y avait un sujet, tout à l'heure, sur les panneaux solaires, c'est une énergie qui peut être en plein développement dans un continent qui reçoit beaucoup de soleil, l'Afrique. C'est quand même un non sens aujourd'hui de financer l'électricité en Afrique avec du charbon chinois qui traverse la planète, qui est brûlé ensuite dans les grandes capitales africaines avec toutes les conséquences que l'on sait pour la santé et le changement climatique. Nous avons fait le choix, et cela sera validé la semaine prochaine par l'Agence française de développement qui est le bras armé de notre politique en la matière...
Q - ... dont vous voulez réorienter les priorités ?
R - Exactement, nous allons réinvestir 6 milliards d'euros sur les trois prochaines années pour financer et investir - ce n'est pas un don, c'est un prêt, l'argent nous sera rendu sur 10, 15, 20 ans - dans les pays les plus pauvres pour financer des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique. Je considère qu'en tant que ministre écologiste c'est une réorientation extrêmement importante qui permet justement de concilier solidarité internationale, développement, lutte contre la pauvreté mais aussi développement soutenable et lutte contre le changement climatique.
Q - Donc l'aide au développement devient l'aide à l'économie verte ?
R - Vous savez Laurent Fabius, sous l'autorité duquel je travaille, parle de signature développement durable de la France en matière d'aide publique au développement, nous sommes donc totalement en phase sur ce sujet. Je veux structurer une offre d'économie verte française qui peut être utile aux pays en développement. Vous savez que les villes explosent dans les pays du Sud : quid des services urbains ? Quid de la gestion des déchets ? Quid de la gestion de l'eau ? Quid des transports en commun ? Il y a des entreprises françaises qui ont un savoir-faire, des PME qui ont des savoir-faire, je veux rassembler toutes ces entreprises avec Mme Nicole Bricq.
Q - ...des grandes entreprises...
R - Justement pas que des grandes entreprises, aussi les petites sur les territoires avec Mme Nicole Bricq, la ministre en charge du commerce extérieur de façon à promouvoir une offre économique française qui rende service aux habitants des pays du Sud.
Q - Alors l'argent, on dit toujours que l'aide au développement baisse d'année en année. Vous, vous bénéficiez d'une partie, je crois, du produit de la taxe sur les transactions financières, cela représente une somme importante, j'imagine, en perspective en tous les cas ?
R - Je rappelle, le président de la République a donc annoncé publiquement la semaine dernière à l'ONU, à New York, que 10 % de la taxe française sur les transactions financières - en attendant la future taxe européenne sur laquelle nous sommes en train de travailler - sera affectée au développement avec deux grandes priorités : le climat et la santé.
Q - Cela représente quelle somme ? Vous avez déjà fait vos calculs ?
R - Cela représente en fonction des estimations budgétaires de la collecte de cette taxe - c'est une nouvelle taxe donc c'est forcément une estimation - 160 millions d'euros qui viendront en plus de l'argent qui était déjà budgété pour financer le développement. Cela veut dire que nous ne sacrifions pas la politique de solidarité internationale.
(...)
Q - Toute dernière question, vous avez accompagné M. François Hollande à l'Assemblée générale des Nations unies à New York, on dit qu'il vise 2015 pour que se tienne en France la prochaine conférence de l'ONU sur le climat. Vous le confirmez ?
R - Écoutez, il l'a annoncé lors de la conférence environnementale, il l'a dit à plusieurs reprises à l'ONU. La France est disponible pour accueillir la grande conférence sur le climat de 2015 qui devrait accoucher du futur régime climatique c'est-à-dire des règles internationales pour lutter efficacement contre le changement climatique.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 octobre 2012