Texte intégral
- Monsieur le ministre, quatre mois après votre nomination, quel premier regard portez-vous sur le ministère et les armées ?
Un regard ancien et neuf à la fois. Vous savez que jai une longue histoire avec la Défense. Je suis né et jai fait ma vie en Bretagne, au contact de notre Marine. Surtout, jai siégé à la commission de la Défense de lAssemblée nationale pendant près de trente ans. Maire de Lorient, député spécialiste des questions militaires, aujourdhui ministre de la Défense, je vois une continuité dans tout cela : je suis fidèle à nos armées.
- Vous disiez aussi un regard neuf
Un regard neuf, parce que le président de la République ma investi dune responsabilité inédite pour moi, celle dêtre le garant de lengagement des hommes et des femmes de la Défense. Cet engagement, jen savais la grandeur, jen devinais le prix, mais jen mesure maintenant toute la complexité. Il faut du courage pour aller combattre en Afghanistan, mais il en faut aussi pour faire vivre nos armées au quotidien, dans un contexte qui nest pas facile, jen ai conscience. Jai envie de dire que mon travail est de veiller sur celles et ceux qui veillent sur nous.
- Quest-ce qui vous a surpris ou interpellé lors de vos déplacements dans les forces ?
Jaime aller dans les forces, et ici, vous lavez compris, je pense aussi aux forces de soutien. Ces rencontres, qui sont loccasion dexpliquer le sens de notre politique de Défense, mais aussi dentendre un certain nombre de choses, cest la raison dêtre de ma fonction. Je me rends sur le terrain dès que je peux. Pas encore assez à mon goût. Mais lorsque je me rends dans les forces, en tout cas, ce nest jamais seulement pour une prise darmes. Jy reste toujours plusieurs heures pour échanger avec les personnels et comprendre au mieux leurs réalités quotidiennes.
- On a beaucoup parlé de votre déplacement à Varces, le mois dernier
Cest un excellent exemple de ce qui peut minterpeller lors dune visite dans les forces. Je métais déjà rendu une première fois à Varces au mois daoût, en compagnie du président de la République, pour rendre un hommage national au major Franck Bouzet, tombé en Afghanistan, mort pour la France. Le mois dernier, jai retrouvé des hommes et des femmes déterminés à servir leur pays. Je les ai félicités. Mais jai aussi entendu les difficultés quils rencontraient dans le paiement de leur solde, à cause, notamment, du système Louvois.
- Louvois intéresse beaucoup de nos lecteurs pouvez-vous nous en dire plus ?
Lobjectif de Louvois, cest de simplifier le processus de gestion RH et la fonction solde. Or, force est de constater que ce nest pas le cas. Évidemment, cest un projet complexe et de grande ampleur, qui nécessite un temps dadaptation, mais je trouve quon a passé les limites. Les dysfonctionnements qui retardent le paiement des soldes et des primes sont devenus inacceptables. Mais Louvois nest pas seul responsable. Cette situation sexplique aussi par une succession de décisions malheureuses : le lancement de Louvois en même temps que le déploiement du nouveau dispositif dorganisation des fonctions de soutien dans les bases de défense sans expérimentation, ainsi que la suppression de tous les CTAC, les centres territoriaux dadministration et de comptabilité Cela a créé une désorganisation sans précédent. Mais cela va changer.
- Comment comptez-vous faire ?
Jai décidé un plan daction, avec un numéro vert en service depuis le 1er octobre, pour tous les militaires et leurs familles, qui peuvent ainsi poser toutes leurs questions et se faire accompagner dans le traitement de leur dossier. Pour nous, ce numéro permet dêtre alertés en temps réel sur les incidents de paie qui pourraient encore survenir. Dans ce plan, il y a aussi un groupe dutilisateurs, qui rassemble les acteurs de la solde et les représentants des militaires, avec le CSFM, et des familles. Il y a dautres mesures. Toutes visent évidemment à donner un coup daccélérateur aux dossiers en attente de régularisation.
- Pensez-vous que ce plan sera suffisant ?
Nous allons tout faire pour. Il y a toujours eu quelques dysfonctionnements dans le paiement des soldes, en raison de la complexité des règles, notamment pour le calcul des primes. Mais là, ce nétait plus acceptable. Cest un sujet que je suis personnellement, on me fait des points de situation réguliers et je suis déterminé à aller jusquau bout. Payer à temps, cest le premier respect que nous devons à celles et ceux qui engagent leur vie pour notre Défense.
- Sur un autre sujet, votre agenda est très marqué par linternational. Aviez-vous mesuré cela ?
Si lexpression « théâtre national » a tout son sens, le fait est que la défense de la France se joue aux quatre coins du monde. Afghanistan, Syrie, Sahel À lheure actuelle, nous avons plusieurs zones de crise, qui rappellent pour certaines que la guerre nest jamais loin.
- Vos premiers mois au ministère de la Défense ont été marqués par le retrait dAfghanistan
Ils le sont toujours ! Le désengagement est en cours et je le suis de très près, avec mon équipe et lÉtat-Major des armées. Cest une manoeuvre délicate, que nous conduisons avec des procédures de sécurité renforcées. Mais jai toute confiance dans les hommes et les femmes qui mettent en oeuvre ce désengagement. Jai dailleurs eu loccasion de constater, lors de ma dernière visite en Afghanistan, la grande qualité des préparatifs. Grâce à lensemble du dispositif, ce sont 2 000 soldats qui auront retrouvé leur foyer pour Noël.
- En Afghanistan, diriez-vous que la mission de la France est accomplie ou quil reste encore un long chemin à parcourir ?
Je dirais les deux. En 2001, la France a répondu présente à lappel des nations qui sinquiétaient de voir lAfghanistan aux mains dun terrorisme international. Onze ans après, notre objectif est en passe dêtre atteint : les infrastructures dAl Qaïda ont été détruites, son commandement a été pour une grande part éliminé, et grâce aux efforts considérables des alliés, larmée afghane est en train de devenir une réalité tangible. Bien évidemment, la crise afghane dans toutes ses dimensions nest pas encore résolue. Il subsiste des tensions internes. Mais nos militaires, avec un courage et un professionnalisme qui mont impressionné à chaque fois que je me suis rendu sur place, ont fait le maximum. Le président de la République a donc estimé que lheure était venue de repenser un engagement décidé il y a plus de dix ans, comme nos alliés le font et comme les Afghans le souhaitent.
- La France va-t-elle rester en Afghanistan ?
Cest le chemin qui reste à parcourir. Le désengagement nest pas un renoncement, et certainement pas un abandon de la population afghane. Au contraire. La situation du pays évolue, cest pourquoi nous venons de transférer les responsabilités de sécurité aux Afghans, dans le respect de leur souveraineté et selon leur volonté. Mais nous resterons en partie sur place, pour former les forces de sécurité afghanes, effectuer des missions de coopération, quelles concernent lhôpital ou laéroport de Kaboul. Ces missions sont adaptées aux besoins des Afghans, comme à nos intérêts. Ce quil faut désormais, cest oeuvrer au développement de lAfghanistan, pour inscrire dans la durée laction que nous avons menée.
- La Commission du Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale a commencé ses travaux. Quels sont les enjeux de ce nouveau Livre blanc ?
Nous traversons une période critique, avec une situation économique qui est en contradiction avec le contexte géostratégique. Dun côté, les menaces évoluent sans cesse, beaucoup augmentent, peu disparaissent. De lautre, létat des finances publiques impose à chacune des missions de lÉtat, à la Défense comme aux autres, de faire des choix qui peuvent être difficiles. Il faut tenir ensemble ces deux impératifs. Cest la mission du nouveau Livre blanc.
- Vous avez souhaité que les hommes et femmes de la Défense puissent sexprimer. Sont-ils vraiment concernés par le Livre blanc ?
Mais ce sont les premiers concernés ! En tant quacteurs de notre Défense, ils connaîtront les évolutions qui sortiront de ce Livre blanc. En tant que citoyens, ils ont dautant plus leur mot à dire quils parlent en connaissance de cause.
- Quel bilan faites-vous, à mi-parcours, du site intradef que vous avez mis en place ?
Certains doutaient de son succès. Ils pensaient peut-être que cétait une question daffichage. Ils navaient pas compris quil y avait là une réelle volonté, peut-être inédite, de donner la parole à lensemble de la communauté de Défense. Cette possibilité dexpression, je suis heureux que plusieurs milliers laient déjà saisie. Nous attendons les autres.
- Lisez-vous les contributions postées sur le site ?
Mon équipe lit toutes les contributions et me fait des points réguliers. Je lis les plus significatives. Mais je précise que ce sont bien les contributeurs eux-mêmes qui sélectionnent les plus intéressantes, qui seront transmises à la commission.
- Pouvez-nous nous dire un mot du budget 2013 pour la Défense ?
Dans le contexte actuel, cest un budget satisfaisant. La Défense fait des efforts, comme les autres missions de lÉtat, parce que le redressement des finances publiques est un impératif qui simpose à nous tous, mais tout en maintenant lessentiel de ce que nous faisons. Lors des arbitrages budgétaires, jai été soucieux en particulier de voir notre capacité à investir préservée à son plus haut niveau, pour quil ny ait rien dirréversible, dans lattente des conclusions du Livre blanc et de la LPM qui le suivra. Je suis aussi le ministre des industries de défense et je dois donc veiller à un équilibre économique général.
- Quelle est votre relation avec le président de la République ?
Nous avons la chance davoir un Président qui est pleinement chef des armées. Nos équipes sont en contact quotidien et je le rencontre chaque semaine pour faire le point. Il se trouve par ailleurs que nous sommes des amis de très longue date. Il est clair que cela facilite le travail.
- Quel ministre de la Défense voulez-vous être ?
Ministre de la Défense, cest conjuguer plusieurs fonctions en une, tant les sujets sont variés. Mais il y a une question qui me tient particulièrement à coeur. La stratégie de défense de la France, cest avant tout des hommes et des femmes qui ont choisi de mettre leur vie au service dun intérêt supérieur, celui de la nation. Je veux être à leur écoute, y compris pour parler des difficultés quils rencontrent au quotidien. Puisque vous me posez la question, je vous réponds donc volontiers que je suis avant tout le ministre des hommes et des femmes qui font vivre la Défense.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 10 octobre 2012
Un regard ancien et neuf à la fois. Vous savez que jai une longue histoire avec la Défense. Je suis né et jai fait ma vie en Bretagne, au contact de notre Marine. Surtout, jai siégé à la commission de la Défense de lAssemblée nationale pendant près de trente ans. Maire de Lorient, député spécialiste des questions militaires, aujourdhui ministre de la Défense, je vois une continuité dans tout cela : je suis fidèle à nos armées.
- Vous disiez aussi un regard neuf
Un regard neuf, parce que le président de la République ma investi dune responsabilité inédite pour moi, celle dêtre le garant de lengagement des hommes et des femmes de la Défense. Cet engagement, jen savais la grandeur, jen devinais le prix, mais jen mesure maintenant toute la complexité. Il faut du courage pour aller combattre en Afghanistan, mais il en faut aussi pour faire vivre nos armées au quotidien, dans un contexte qui nest pas facile, jen ai conscience. Jai envie de dire que mon travail est de veiller sur celles et ceux qui veillent sur nous.
- Quest-ce qui vous a surpris ou interpellé lors de vos déplacements dans les forces ?
Jaime aller dans les forces, et ici, vous lavez compris, je pense aussi aux forces de soutien. Ces rencontres, qui sont loccasion dexpliquer le sens de notre politique de Défense, mais aussi dentendre un certain nombre de choses, cest la raison dêtre de ma fonction. Je me rends sur le terrain dès que je peux. Pas encore assez à mon goût. Mais lorsque je me rends dans les forces, en tout cas, ce nest jamais seulement pour une prise darmes. Jy reste toujours plusieurs heures pour échanger avec les personnels et comprendre au mieux leurs réalités quotidiennes.
- On a beaucoup parlé de votre déplacement à Varces, le mois dernier
Cest un excellent exemple de ce qui peut minterpeller lors dune visite dans les forces. Je métais déjà rendu une première fois à Varces au mois daoût, en compagnie du président de la République, pour rendre un hommage national au major Franck Bouzet, tombé en Afghanistan, mort pour la France. Le mois dernier, jai retrouvé des hommes et des femmes déterminés à servir leur pays. Je les ai félicités. Mais jai aussi entendu les difficultés quils rencontraient dans le paiement de leur solde, à cause, notamment, du système Louvois.
- Louvois intéresse beaucoup de nos lecteurs pouvez-vous nous en dire plus ?
Lobjectif de Louvois, cest de simplifier le processus de gestion RH et la fonction solde. Or, force est de constater que ce nest pas le cas. Évidemment, cest un projet complexe et de grande ampleur, qui nécessite un temps dadaptation, mais je trouve quon a passé les limites. Les dysfonctionnements qui retardent le paiement des soldes et des primes sont devenus inacceptables. Mais Louvois nest pas seul responsable. Cette situation sexplique aussi par une succession de décisions malheureuses : le lancement de Louvois en même temps que le déploiement du nouveau dispositif dorganisation des fonctions de soutien dans les bases de défense sans expérimentation, ainsi que la suppression de tous les CTAC, les centres territoriaux dadministration et de comptabilité Cela a créé une désorganisation sans précédent. Mais cela va changer.
- Comment comptez-vous faire ?
Jai décidé un plan daction, avec un numéro vert en service depuis le 1er octobre, pour tous les militaires et leurs familles, qui peuvent ainsi poser toutes leurs questions et se faire accompagner dans le traitement de leur dossier. Pour nous, ce numéro permet dêtre alertés en temps réel sur les incidents de paie qui pourraient encore survenir. Dans ce plan, il y a aussi un groupe dutilisateurs, qui rassemble les acteurs de la solde et les représentants des militaires, avec le CSFM, et des familles. Il y a dautres mesures. Toutes visent évidemment à donner un coup daccélérateur aux dossiers en attente de régularisation.
- Pensez-vous que ce plan sera suffisant ?
Nous allons tout faire pour. Il y a toujours eu quelques dysfonctionnements dans le paiement des soldes, en raison de la complexité des règles, notamment pour le calcul des primes. Mais là, ce nétait plus acceptable. Cest un sujet que je suis personnellement, on me fait des points de situation réguliers et je suis déterminé à aller jusquau bout. Payer à temps, cest le premier respect que nous devons à celles et ceux qui engagent leur vie pour notre Défense.
- Sur un autre sujet, votre agenda est très marqué par linternational. Aviez-vous mesuré cela ?
Si lexpression « théâtre national » a tout son sens, le fait est que la défense de la France se joue aux quatre coins du monde. Afghanistan, Syrie, Sahel À lheure actuelle, nous avons plusieurs zones de crise, qui rappellent pour certaines que la guerre nest jamais loin.
- Vos premiers mois au ministère de la Défense ont été marqués par le retrait dAfghanistan
Ils le sont toujours ! Le désengagement est en cours et je le suis de très près, avec mon équipe et lÉtat-Major des armées. Cest une manoeuvre délicate, que nous conduisons avec des procédures de sécurité renforcées. Mais jai toute confiance dans les hommes et les femmes qui mettent en oeuvre ce désengagement. Jai dailleurs eu loccasion de constater, lors de ma dernière visite en Afghanistan, la grande qualité des préparatifs. Grâce à lensemble du dispositif, ce sont 2 000 soldats qui auront retrouvé leur foyer pour Noël.
- En Afghanistan, diriez-vous que la mission de la France est accomplie ou quil reste encore un long chemin à parcourir ?
Je dirais les deux. En 2001, la France a répondu présente à lappel des nations qui sinquiétaient de voir lAfghanistan aux mains dun terrorisme international. Onze ans après, notre objectif est en passe dêtre atteint : les infrastructures dAl Qaïda ont été détruites, son commandement a été pour une grande part éliminé, et grâce aux efforts considérables des alliés, larmée afghane est en train de devenir une réalité tangible. Bien évidemment, la crise afghane dans toutes ses dimensions nest pas encore résolue. Il subsiste des tensions internes. Mais nos militaires, avec un courage et un professionnalisme qui mont impressionné à chaque fois que je me suis rendu sur place, ont fait le maximum. Le président de la République a donc estimé que lheure était venue de repenser un engagement décidé il y a plus de dix ans, comme nos alliés le font et comme les Afghans le souhaitent.
- La France va-t-elle rester en Afghanistan ?
Cest le chemin qui reste à parcourir. Le désengagement nest pas un renoncement, et certainement pas un abandon de la population afghane. Au contraire. La situation du pays évolue, cest pourquoi nous venons de transférer les responsabilités de sécurité aux Afghans, dans le respect de leur souveraineté et selon leur volonté. Mais nous resterons en partie sur place, pour former les forces de sécurité afghanes, effectuer des missions de coopération, quelles concernent lhôpital ou laéroport de Kaboul. Ces missions sont adaptées aux besoins des Afghans, comme à nos intérêts. Ce quil faut désormais, cest oeuvrer au développement de lAfghanistan, pour inscrire dans la durée laction que nous avons menée.
- La Commission du Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale a commencé ses travaux. Quels sont les enjeux de ce nouveau Livre blanc ?
Nous traversons une période critique, avec une situation économique qui est en contradiction avec le contexte géostratégique. Dun côté, les menaces évoluent sans cesse, beaucoup augmentent, peu disparaissent. De lautre, létat des finances publiques impose à chacune des missions de lÉtat, à la Défense comme aux autres, de faire des choix qui peuvent être difficiles. Il faut tenir ensemble ces deux impératifs. Cest la mission du nouveau Livre blanc.
- Vous avez souhaité que les hommes et femmes de la Défense puissent sexprimer. Sont-ils vraiment concernés par le Livre blanc ?
Mais ce sont les premiers concernés ! En tant quacteurs de notre Défense, ils connaîtront les évolutions qui sortiront de ce Livre blanc. En tant que citoyens, ils ont dautant plus leur mot à dire quils parlent en connaissance de cause.
- Quel bilan faites-vous, à mi-parcours, du site intradef que vous avez mis en place ?
Certains doutaient de son succès. Ils pensaient peut-être que cétait une question daffichage. Ils navaient pas compris quil y avait là une réelle volonté, peut-être inédite, de donner la parole à lensemble de la communauté de Défense. Cette possibilité dexpression, je suis heureux que plusieurs milliers laient déjà saisie. Nous attendons les autres.
- Lisez-vous les contributions postées sur le site ?
Mon équipe lit toutes les contributions et me fait des points réguliers. Je lis les plus significatives. Mais je précise que ce sont bien les contributeurs eux-mêmes qui sélectionnent les plus intéressantes, qui seront transmises à la commission.
- Pouvez-nous nous dire un mot du budget 2013 pour la Défense ?
Dans le contexte actuel, cest un budget satisfaisant. La Défense fait des efforts, comme les autres missions de lÉtat, parce que le redressement des finances publiques est un impératif qui simpose à nous tous, mais tout en maintenant lessentiel de ce que nous faisons. Lors des arbitrages budgétaires, jai été soucieux en particulier de voir notre capacité à investir préservée à son plus haut niveau, pour quil ny ait rien dirréversible, dans lattente des conclusions du Livre blanc et de la LPM qui le suivra. Je suis aussi le ministre des industries de défense et je dois donc veiller à un équilibre économique général.
- Quelle est votre relation avec le président de la République ?
Nous avons la chance davoir un Président qui est pleinement chef des armées. Nos équipes sont en contact quotidien et je le rencontre chaque semaine pour faire le point. Il se trouve par ailleurs que nous sommes des amis de très longue date. Il est clair que cela facilite le travail.
- Quel ministre de la Défense voulez-vous être ?
Ministre de la Défense, cest conjuguer plusieurs fonctions en une, tant les sujets sont variés. Mais il y a une question qui me tient particulièrement à coeur. La stratégie de défense de la France, cest avant tout des hommes et des femmes qui ont choisi de mettre leur vie au service dun intérêt supérieur, celui de la nation. Je veux être à leur écoute, y compris pour parler des difficultés quils rencontrent au quotidien. Puisque vous me posez la question, je vous réponds donc volontiers que je suis avant tout le ministre des hommes et des femmes qui font vivre la Défense.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 10 octobre 2012