Texte intégral
Monsieur le Secrétaire Général,
Mesdames et messieurs les Représentants,
Mesdames et messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Je remercie le président Diouf pour le rapport qu'il a bien voulu présenter sur l'action de l'OIF.
Je remercie la République démocratique du Congo pour son chaleureux accueil. J'aimerais aussi remercier la bienveillance du peuple congolais, saluer son courage, sa dignité, sa fierté d'avoir organisé ce magnifique sommet qui est déjà une grande réussite.
Je voudrais également marquer toute la reconnaissance de la France pour l'action résolue que l'OIF, sous la haute autorité du président Diouf, mène sur le plan international comme en témoignent les accords de partenariat récents signés tant avec ONU Femmes qu'avec ONUSIDA et la Cour pénale internationale. L'universalisation des instruments internationaux de protection des libertés fondamentales et des droits de l'Homme reste notre objectif.
La crise au Mali menace de s'étendre à l'ensemble de la région et détourne les énergies qui auraient dû, en priorité, se consacrer à répondre aux attentes des populations pour des conditions de vie meilleures.
La situation sécuritaire a atteint dans ce pays un niveau de dégradation tel que la menace devient insoutenable aussi bien pour les États de la région, que pour les partenaires internationaux. Il devient urgent de rétablir l'autorité de l'État au nord du Mali et parallèlement de lutter contre AQMI et le MUJAO. Je crains que les Maliens choisissent de négocier avec AQMI, le MUJAO ou Ansaar Eddine, et in fine répondre à leurs revendications. Toute concession est inacceptable.
Comme le président de la République l'a précisé le 26 septembre dernier à New York, la France apportera tout son soutien à une opération africaine sous mandat du Conseil de sécurité.
Parallèlement à la réponse sécuritaire, les autorités maliennes doivent aussi négocier avec les populations du Nord et avec les groupes politiques non terroristes, afin de déterminer le moment venu les modalités d'administration du Nord. Nous considérons que le MNLA doit être pleinement associé à ce dialogue.
Il est important maintenant que le Conseil de sécurité soit saisi au plus vite par la CEDEAO, en concertation avec l'Union africaine. Le Conseil de sécurité, pour autoriser le déploiement d'une force africaine au Mali, doit disposer d'un concept d'opérations précis élaboré par la CEDEAO, l'UA et les Nations unies. La France est prête à fournir une assistance.
À Madagascar, la tenue réussie de scrutins libres, crédibles et transparents est cruciale pour parvenir, enfin, à la normalisation politique dans la Grande Ile et au retour des principaux bailleurs et investisseurs internationaux.
La France salue les efforts déployés par l'OIF, notamment à travers l'assistance conjointe à celle de la Commission de l'Océan Indien en faveur de la préparation des élections.
La mission prochaine à Tananarive, composée de hauts experts électoraux de l'OIF est une initiative bien venue. Il est essentiel que l'OIF continue à faire bénéficier Madagascar de son expérience électorale et contribue à l'organisation réussie des élections, en travaillant en synergie avec les entités régionales et sous-régionales.
Devant la dégradation inquiétante des indicateurs socioéconomiques à Madagascar, il est capital d'assurer que le processus de préparation des élections ne prenne aucun retard, en mobilisant dès maintenant tous les acteurs possibles afin de collecter les sommes nécessaires, selon les projections de la commission électorale nationale de transition. Madagascar ne peut, tout simplement, plus attendre, et la Francophonie ne peut négliger son devoir d'assistance à l'égard du peuple malgache.
La Guinée connaît actuellement un regain de tensions préoccupant pour la stabilité du pays. Nous encourageons les autorités guinéennes et tous les acteurs politiques guinéens à faire preuve de responsabilité pour que le calme et la confiance reviennent en Guinée. L'ensemble des acteurs politiques guinéens doit poursuivre ses efforts pour renouer le dialogue et organiser ensemble, dans les meilleurs délais possibles, des élections législatives libres, transparentes et inclusives. L'OIF est prête à poursuivre son action d'expertise, mais il est important qu'elle ne soit pas instrumentalisée par les uns, ni les autres.
S'agissant de la RDC, la France reste extrêmement préoccupée par la situation dans l'Est de la RDC. La situation humanitaire devient alarmante, avec plus de 320.000 personnes déplacés qui ont fui la zone, et de graves accusations de violations des droits de l'Homme par le M23.
L'instauration par le M23 d'une forme de gouvernement dans les localités où il se trouve est inacceptable. Elle remet en cause la souveraineté de la RDC. La stratégie de communication déployée par le M23 contribue à dégrader encore le climat dans une région déjà gravement déstabilisée.
Seule une solution politique permettra à la région de retrouver la paix et de construire son avenir. À cet effet, le dialogue entre Kigali et Kinshasa doit être soutenu. Étant donné les difficultés des deux capitales à se parler, une médiation internationale apparaît indispensable, ou au moins la désignation d'un «envoyé spécial».
Enfin, je voudrais m'associer à vos propos, Monsieur le Secrétaire général, sur les réformes actuellement en cours en RDC pour améliorer le fonctionnement démocratique des institutions. J'y ajoute mes propres encouragements et ma grande confiance dans leur aboutissement rapide.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 octobre 2012
Mesdames et messieurs les Représentants,
Mesdames et messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Je remercie le président Diouf pour le rapport qu'il a bien voulu présenter sur l'action de l'OIF.
Je remercie la République démocratique du Congo pour son chaleureux accueil. J'aimerais aussi remercier la bienveillance du peuple congolais, saluer son courage, sa dignité, sa fierté d'avoir organisé ce magnifique sommet qui est déjà une grande réussite.
Je voudrais également marquer toute la reconnaissance de la France pour l'action résolue que l'OIF, sous la haute autorité du président Diouf, mène sur le plan international comme en témoignent les accords de partenariat récents signés tant avec ONU Femmes qu'avec ONUSIDA et la Cour pénale internationale. L'universalisation des instruments internationaux de protection des libertés fondamentales et des droits de l'Homme reste notre objectif.
La crise au Mali menace de s'étendre à l'ensemble de la région et détourne les énergies qui auraient dû, en priorité, se consacrer à répondre aux attentes des populations pour des conditions de vie meilleures.
La situation sécuritaire a atteint dans ce pays un niveau de dégradation tel que la menace devient insoutenable aussi bien pour les États de la région, que pour les partenaires internationaux. Il devient urgent de rétablir l'autorité de l'État au nord du Mali et parallèlement de lutter contre AQMI et le MUJAO. Je crains que les Maliens choisissent de négocier avec AQMI, le MUJAO ou Ansaar Eddine, et in fine répondre à leurs revendications. Toute concession est inacceptable.
Comme le président de la République l'a précisé le 26 septembre dernier à New York, la France apportera tout son soutien à une opération africaine sous mandat du Conseil de sécurité.
Parallèlement à la réponse sécuritaire, les autorités maliennes doivent aussi négocier avec les populations du Nord et avec les groupes politiques non terroristes, afin de déterminer le moment venu les modalités d'administration du Nord. Nous considérons que le MNLA doit être pleinement associé à ce dialogue.
Il est important maintenant que le Conseil de sécurité soit saisi au plus vite par la CEDEAO, en concertation avec l'Union africaine. Le Conseil de sécurité, pour autoriser le déploiement d'une force africaine au Mali, doit disposer d'un concept d'opérations précis élaboré par la CEDEAO, l'UA et les Nations unies. La France est prête à fournir une assistance.
À Madagascar, la tenue réussie de scrutins libres, crédibles et transparents est cruciale pour parvenir, enfin, à la normalisation politique dans la Grande Ile et au retour des principaux bailleurs et investisseurs internationaux.
La France salue les efforts déployés par l'OIF, notamment à travers l'assistance conjointe à celle de la Commission de l'Océan Indien en faveur de la préparation des élections.
La mission prochaine à Tananarive, composée de hauts experts électoraux de l'OIF est une initiative bien venue. Il est essentiel que l'OIF continue à faire bénéficier Madagascar de son expérience électorale et contribue à l'organisation réussie des élections, en travaillant en synergie avec les entités régionales et sous-régionales.
Devant la dégradation inquiétante des indicateurs socioéconomiques à Madagascar, il est capital d'assurer que le processus de préparation des élections ne prenne aucun retard, en mobilisant dès maintenant tous les acteurs possibles afin de collecter les sommes nécessaires, selon les projections de la commission électorale nationale de transition. Madagascar ne peut, tout simplement, plus attendre, et la Francophonie ne peut négliger son devoir d'assistance à l'égard du peuple malgache.
La Guinée connaît actuellement un regain de tensions préoccupant pour la stabilité du pays. Nous encourageons les autorités guinéennes et tous les acteurs politiques guinéens à faire preuve de responsabilité pour que le calme et la confiance reviennent en Guinée. L'ensemble des acteurs politiques guinéens doit poursuivre ses efforts pour renouer le dialogue et organiser ensemble, dans les meilleurs délais possibles, des élections législatives libres, transparentes et inclusives. L'OIF est prête à poursuivre son action d'expertise, mais il est important qu'elle ne soit pas instrumentalisée par les uns, ni les autres.
S'agissant de la RDC, la France reste extrêmement préoccupée par la situation dans l'Est de la RDC. La situation humanitaire devient alarmante, avec plus de 320.000 personnes déplacés qui ont fui la zone, et de graves accusations de violations des droits de l'Homme par le M23.
L'instauration par le M23 d'une forme de gouvernement dans les localités où il se trouve est inacceptable. Elle remet en cause la souveraineté de la RDC. La stratégie de communication déployée par le M23 contribue à dégrader encore le climat dans une région déjà gravement déstabilisée.
Seule une solution politique permettra à la région de retrouver la paix et de construire son avenir. À cet effet, le dialogue entre Kigali et Kinshasa doit être soutenu. Étant donné les difficultés des deux capitales à se parler, une médiation internationale apparaît indispensable, ou au moins la désignation d'un «envoyé spécial».
Enfin, je voudrais m'associer à vos propos, Monsieur le Secrétaire général, sur les réformes actuellement en cours en RDC pour améliorer le fonctionnement démocratique des institutions. J'y ajoute mes propres encouragements et ma grande confiance dans leur aboutissement rapide.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 octobre 2012