Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Je vous ai réuni aujourdhui pour vous faire part de ma réaction après lannonce hier soir de la décision de Moodys dabaisser dun cran la notation de crédit à long terme de la République française, avec maintien dun perspective négative. Elle fait suite à la mise sous perspective négative le 13 février 2012.
Permettez-moi tout dabord de replacer la décision de Moodys dans son contexte et rappeler que ce changement de notation ne remet en cause ni les fondamentaux économiques de notre pays, ni les réformes engagées par le gouvernement, ni la qualité de notre signature :
- la note de crédit à court terme de la France demeure au plus haut niveau. La note de crédit à moyen et long terme a été abaissée dun cran et se situe un cran derrière la note la plus élevée. La France demeure lun des pays les mieux notés dans le monde et en Europe. Concrètement, la France est un cran en dessous de lAllemagne, mais 7 crans au dessus de lItalie et 8 crans au dessus de lEspagne ;
- la France est un pays solide. Léconomie française dispose de nombreux atouts : sa taille, sa productivité élevée, la qualité de ses services publics et de ses infrastructures, la diversification de son appareil productif, limportance de lépargne privée (plus de 15% du revenu disponible brut), lendettement relativement modéré des agents économiques privés (ménages et entreprises) ;
- Cette force de léconomie française est reconnue par les investisseurs. Nous empruntons actuellement à des taux très bas. Le coût de financement à moyen et long terme est de 1,87% pour 2012 à ce jour, et de 1,02% toutes maturités confondues. Les précédents records au cours dune année étaient de 2.53% en 2010 et 2,80% en 2011.
Je voudrais également souligner que cette décision, dont nous prenons acte même si nous la déplorons, sanctionne avant tout la situation dont nous avons hérité et qui na cessé de se dégrader depuis dix ans. Elle sinscrit dans la continuité de labaissement de la note de la France par Standard & Poors le 13 janvier dernier et de la mise sous perspective négative de la note française, le 13 février 2012, et de celles dautres grands pays européens, le 23 juillet 2012.
Lanalyse de Moodys rejoint en partie celle du rapport Gallois, en mettant en avant les pertes de compétitivité de léconomie française. A cet égard, elle jette à son tour une lumière critique sur les dix années écoulées et lhéritage du précédent gouvernement.
Moodys insiste en outre sur les risques qui pèsent sur la croissance des autres pays de la zone euro, et donc indirectement sur la France, qui occupe une position centrale et se trouve donc très intégrée commercialement avec eux.
Ensuite, je relève que Moodys salue les décisions du gouvernement en matière de redressement des comptes publics et de compétitivité. Il est important de rappeler avec force, aujourdhui, que le gouvernement a déjà engagé et poursuit résolument son agenda de réformes :
- la situation de la zone euro commence à se stabiliser et des efforts sans précédents ont été réalisés, que ce soit au niveau de lUnion européenne avec le Pacte de croissance de juin, les annonces de la BCE, la stabilisation de la situation en Espagne et en Italie et lapprofondissement de lintégration, avec la supervision bancaire intégrée ;
- le redressement de nos comptes publics a été engagé, avec pas moins de six textes financiers structurants présentés au Parlement en six mois (LFR de juillet, PLF pour 2013, PLFSS pour 2013, projet de loi de programmation pluriannuelle, projet de loi organique relative à la gouvernance et la programmation des finances publiques, PLFR de novembre) et la réaffirmation de nos cibles budgétaires, en particulier lobjectif de 3% en 2013 ;
- notre potentiel de croissance sera amélioré par la mise en oeuvre rapide du Pacte national pour la croissance, la compétitivité et lemploi annoncé par le Premier Ministre, mais aussi par la réforme du financement de léconomie, la négociation en cours sur la sécurisation de lemploi et la modernisation de laction publique.
Enfin, je voudrais également souligner que le secteur bancaire français est plus solide quil y a un an : il a réduit sa dépendance au financement de marché, ainsi que son exposition à certains pays et il a accru ses fonds propres par la mise en réserve de ses bénéfices pour atteindre un ratio de fonds propres durs de 9%.
Jentends déjà les critiques des uns qui, oubliant leur responsabilité dans la situation actuelle, chercheront à instrumentaliser la décision de Moodys pour dénigrer laction du gouvernement, comme des autres qui jugeront que nos efforts sont bien vains puisque le gouvernement naurait pas réussi à inverser le cours des choses.
Aux uns comme aux autres et aussi aux investisseurs, je veux dire que le gouvernement est pleinement engagé dans un programme de réformes sans précédent. Le Président de la République a fixé le cap, le rythme et la méthode de ce programme.
Le cap est ambitieux le redressement de la croissance et de lemploi et le rythme est soutenu beaucoup a déjà été fait depuis six mois , la méthode est sérieuse et inclusive un pacte de confiance qui doit concilier justice sociale et efficacité économique.
Nous nous y tiendrons : non pas parce quune agence de notation ou une organisation internationale le recommande mais parce que nous estimons que ce programme de réformes est nécessaire et utile pour léconomie française, pour lemploi et la justice. Nous demandons à être jugés sur nos résultats.
source http://www.economie.gouv.fr, le 21 novembre 2012
Je vous ai réuni aujourdhui pour vous faire part de ma réaction après lannonce hier soir de la décision de Moodys dabaisser dun cran la notation de crédit à long terme de la République française, avec maintien dun perspective négative. Elle fait suite à la mise sous perspective négative le 13 février 2012.
Permettez-moi tout dabord de replacer la décision de Moodys dans son contexte et rappeler que ce changement de notation ne remet en cause ni les fondamentaux économiques de notre pays, ni les réformes engagées par le gouvernement, ni la qualité de notre signature :
- la note de crédit à court terme de la France demeure au plus haut niveau. La note de crédit à moyen et long terme a été abaissée dun cran et se situe un cran derrière la note la plus élevée. La France demeure lun des pays les mieux notés dans le monde et en Europe. Concrètement, la France est un cran en dessous de lAllemagne, mais 7 crans au dessus de lItalie et 8 crans au dessus de lEspagne ;
- la France est un pays solide. Léconomie française dispose de nombreux atouts : sa taille, sa productivité élevée, la qualité de ses services publics et de ses infrastructures, la diversification de son appareil productif, limportance de lépargne privée (plus de 15% du revenu disponible brut), lendettement relativement modéré des agents économiques privés (ménages et entreprises) ;
- Cette force de léconomie française est reconnue par les investisseurs. Nous empruntons actuellement à des taux très bas. Le coût de financement à moyen et long terme est de 1,87% pour 2012 à ce jour, et de 1,02% toutes maturités confondues. Les précédents records au cours dune année étaient de 2.53% en 2010 et 2,80% en 2011.
Je voudrais également souligner que cette décision, dont nous prenons acte même si nous la déplorons, sanctionne avant tout la situation dont nous avons hérité et qui na cessé de se dégrader depuis dix ans. Elle sinscrit dans la continuité de labaissement de la note de la France par Standard & Poors le 13 janvier dernier et de la mise sous perspective négative de la note française, le 13 février 2012, et de celles dautres grands pays européens, le 23 juillet 2012.
Lanalyse de Moodys rejoint en partie celle du rapport Gallois, en mettant en avant les pertes de compétitivité de léconomie française. A cet égard, elle jette à son tour une lumière critique sur les dix années écoulées et lhéritage du précédent gouvernement.
Moodys insiste en outre sur les risques qui pèsent sur la croissance des autres pays de la zone euro, et donc indirectement sur la France, qui occupe une position centrale et se trouve donc très intégrée commercialement avec eux.
Ensuite, je relève que Moodys salue les décisions du gouvernement en matière de redressement des comptes publics et de compétitivité. Il est important de rappeler avec force, aujourdhui, que le gouvernement a déjà engagé et poursuit résolument son agenda de réformes :
- la situation de la zone euro commence à se stabiliser et des efforts sans précédents ont été réalisés, que ce soit au niveau de lUnion européenne avec le Pacte de croissance de juin, les annonces de la BCE, la stabilisation de la situation en Espagne et en Italie et lapprofondissement de lintégration, avec la supervision bancaire intégrée ;
- le redressement de nos comptes publics a été engagé, avec pas moins de six textes financiers structurants présentés au Parlement en six mois (LFR de juillet, PLF pour 2013, PLFSS pour 2013, projet de loi de programmation pluriannuelle, projet de loi organique relative à la gouvernance et la programmation des finances publiques, PLFR de novembre) et la réaffirmation de nos cibles budgétaires, en particulier lobjectif de 3% en 2013 ;
- notre potentiel de croissance sera amélioré par la mise en oeuvre rapide du Pacte national pour la croissance, la compétitivité et lemploi annoncé par le Premier Ministre, mais aussi par la réforme du financement de léconomie, la négociation en cours sur la sécurisation de lemploi et la modernisation de laction publique.
Enfin, je voudrais également souligner que le secteur bancaire français est plus solide quil y a un an : il a réduit sa dépendance au financement de marché, ainsi que son exposition à certains pays et il a accru ses fonds propres par la mise en réserve de ses bénéfices pour atteindre un ratio de fonds propres durs de 9%.
Jentends déjà les critiques des uns qui, oubliant leur responsabilité dans la situation actuelle, chercheront à instrumentaliser la décision de Moodys pour dénigrer laction du gouvernement, comme des autres qui jugeront que nos efforts sont bien vains puisque le gouvernement naurait pas réussi à inverser le cours des choses.
Aux uns comme aux autres et aussi aux investisseurs, je veux dire que le gouvernement est pleinement engagé dans un programme de réformes sans précédent. Le Président de la République a fixé le cap, le rythme et la méthode de ce programme.
Le cap est ambitieux le redressement de la croissance et de lemploi et le rythme est soutenu beaucoup a déjà été fait depuis six mois , la méthode est sérieuse et inclusive un pacte de confiance qui doit concilier justice sociale et efficacité économique.
Nous nous y tiendrons : non pas parce quune agence de notation ou une organisation internationale le recommande mais parce que nous estimons que ce programme de réformes est nécessaire et utile pour léconomie française, pour lemploi et la justice. Nous demandons à être jugés sur nos résultats.
source http://www.economie.gouv.fr, le 21 novembre 2012