Déclaration de Mme Yamina Benguigui, ministre de la francophonie, sur les efforts en faveur de la création musicale et artistique dans l'espace francophone, à Paris le 29 novembre 2012.

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Circonstance : Cérémonie de remise des Grands Prix de l'Académie Charles Cros, à Paris le 29 novembre 2012

Texte intégral

Monsieur le Président de l'Académie Charles Cros, Cher Alain,
Monsieur le Président de Radio France, Cher Jean-Luc Hees,
Monsieur le Secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-arts,
Mesdames et Messieurs les Représentants de la Sacem, de la SACD, du monde de la musique et de l'enregistrement,
Mesdames et Messieurs les Lauréats
Mesdames et Messieurs, Chers Amis,
C'est un vrai bonheur d'être parmi vous pour cette cérémonie placée sous le haut patronage du président de la République.
Cette cérémonie est devenue un rendez-vous incontournable pour l'ensemble de la profession ; je suis ravie de voir réunis à la Maison de la Radio autant d'auteurs, de compositeurs, d'interprètes, d'éditeurs, de professionnels... En un mot : autant de passionnés !
En tant que ministre de la Francophonie, je sais ce que la langue française doit à l'académie Charles Cros. Les prix que nous remettrons dans un instant en sont la plus belle expression. Mais au-delà, j'aimerais saluer l'action constante de l'académie pour rendre plus accessibles les oeuvres sonores francophones au plus grand nombre. La musique, la poésie, la fusion des mots et du son sont le reflet d'une francophonie à laquelle je suis attachée : une francophonie jeune, dépoussiérée, qui parle à toutes et à tous.
Mon expérience de cinéaste m'a démontré combien la combinaison des mots, des images, des sons et de la musique est à l'origine d'émotions variées. Cette combinaison pousse à la curiosité. Elle crée du rêve, de l'espoir et finalement elle constitue l'un des maillons essentiel à l'épanouissement de chacun.
Aujourd'hui, je suis ministre du gouvernement mais je n'oublie pas d'où je viens. Je fonde mon action d'aujourd'hui sur mes racines et mon expérience. Mon ambition est de faire de notre langue, un moteur de la création, une dynamique de l'échange. C'est ce que j'ai souhaité porter avec le plan d'action pour la francophonie que j'ai remis au président de la république le 17 octobre dernier. Dans ce plan d'action, la création artistique, la musique, la littérature, les arts dramatiques et le cinéma tiennent une place toute particulière.
La francophonie, c'est d'abord un espace. C'est ce que j'appelle l'espace francophone. Il réunit aujourd'hui plus de 220 millions de personnes et nous pourrions être plus de 800 millions en 2050. C'est un espace d'avenir, un espace d'échange, un espace culturel, un espace d'opportunités. C'est aussi un espace où tout est à construire et nous avons vous comme moi, notre rôle à jouer dans sa construction. C'est pourquoi je promeus une francophonie solidaire, créatrice, égalitaire, ouverte.
La création musicale est un des piliers de cette nouvelle politique. La musique se diffuse, rentre dans les foyers et pénètre ainsi dans les intimités des uns et des autres. Partout dans l'espace francophone, des artistes talentueux composent, écrivent, souvent au fond de garages ou dans des conditions très difficiles. Nous devons aider ces créateurs à disposer d'équipements de qualité. Nous devons les aider à trouver de nouveaux moyens pour diffuser leur création, pour protéger leurs oeuvres, pour leur assurer aussi un revenu.
C'est pour cela que le plan d'action pour la francophonie prévoit plusieurs actions très importantes pour la création musicale et artistique. Ce n'est pas seulement une obligation, c'est un devoir. Parmi les principales actions, je souhaite en citer quelques unes qui me paraissent très importantes : Tout d'abord, nous avons souhaité que le soutien à la création soit renforcé. J'ai demandé également que la formation des opérateurs culturels soit une priorité. Je développe également de nouveaux partenariats avec les entreprises, les grands opérateurs culturels, les sociétés d'auteurs, les producteurs, les outils de diffusion pour favoriser la création, la diffusion et la protection des oeuvres. Enfin, comme le président de la République l'a souhaité, nous travaillons à améliorer la mobilité des artistes dans l'espace francophone.
Tout cette politique ambitieuse ne sera possible qu'avec l'appui de tous. Il n'y a plus d'un côté l'État et de l'autre les artistes ou les diffuseurs, les producteurs ou les communicants, ou les sociétés d'auteurs et de compositeurs, nous devons former une équipe et je vous invite à rejoindre cette équipe car ce que nous défendons tous ensemble, c'est avant tout notre culture, notre ouverture au monde et notre volonté de promouvoir la diversité culturelle dans son ensemble.
Chers Amis,
Dans quelques instants, j'aurais l'immense honneur de remettre le Prix du président de la République à Madame Betsy Jolas.
Chère Madame,
Votre présence aujourd'hui nous honore. Par votre oeuvre, et par votre personnalité, vous avez marqué l'histoire de la musique. Compositrice dans un monde presque exclusivement masculin, vous n'avez rien renié de votre indépendance. De vos compositions, mêmes purement instrumentales, on loue la vocalité. Car c'est avec grâce que vous avez su mêler le timbre de la voix à celui de la musique. Les mots et les notes, encore et toujours, sont unis par cette créativité, cette quête d'absolu, de liberté et d'harmonie.
Mesdames et Messieurs, Chers Amis,
Vos textes, vos musiques, vos créations sont pour moi l'expression d'une richesse culturelle que je n'ai de cesse de défendre. Il ne peut y avoir de richesse culturelle que si nous restons mobilisés pour la faire progresser, dans la diversité et la découverte de nouvelles créations. Je sais que je peux compter sur votre mobilisation et sachez chers amis, que vous pourrez compter sur moi et sur la mobilisation de tout le gouvernement.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 décembre 2012