Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Jai eu loccasion déchanger avec certains dentre vous en juillet, moins de deux mois après larrivée aux responsabilités du nouveau Gouvernement. En ce début dannée 2013, je suis frappé par le chemin parcouru depuis cette rencontre.
2012 aura été une année charnière, une année de changement de cap, une année où une nouvelle direction aura été prise. Cétait prévisible : lorsque lalternance intervient, les premiers mois dune équipe ministérielle viennent nécessairement définir de nouveaux axes daction, de nouvelles priorités, de nouvelles politiques et de nouvelles missions. Bercy ne fait pas exception.
Je voudrais brièvement partager avec vous ma perception du nouveau contexte économique dans lequel nous évoluons à présent, et préciser le rôle que je vois y jouer la DG Trésor et le réseau international de ce ministère.
Ces six derniers mois, le Gouvernement a posé les fondations du redressement de léconomie française, autour de trois priorités : la stabilisation de la zone euro, lassainissement des finances publiques et le rétablissement de la compétitivité française. Triptyque auquel nous pouvons ajouter, depuis la fin de la semaine dernière et par la volonté des partenaires sociaux, la modernisation du marché du travail.
- Sur les dossiers européens, nous avons de vrais motifs de satisfaction. La zone euro va mieux, elle entame lannée avec de nouveaux instruments, sa stabilité et son intégrité ne sont plus en doute. Des avancées significatives ont été obtenues : le pacte de croissance adopté au conseil européen de juin, la supervision bancaire, les mécanismes de stabilité financière, le traitement du cas grec, la taxe sur les transactions financières... Il y a six mois, ces avancées paraissaient sinon impossibles, du moins lointaines ; elles se sont aujourdhui matérialisées. La France y a contribué, à sa place mais avec conviction.
- Dans le même temps, nous avons entamé la remise en ordre de nos finances publiques, avec le vote de six lois financières en six mois, dont un budget 2013 qui prévoit un déficit à 3% et un effort structurel historique de deux points de PIB, et une loi organique aussi fondatrice que le fut la LOLF en son temps.
- Enfin, nous avons ouvert la voie à un rétablissement durable de notre compétitivité, grâce au Pacte pour la compétitivité et lemploi adopté en novembre, grâce aussi à de grandes réformes de structure, abouties ou entamées. Je pense en particulier au financement de léconomie, où la BPI tient une place proéminente, et à son volet international que Nicole Bricq et moi-même avons voulu ambitieux. Je pense aussi à laboutissement des négociations entre partenaires sociaux sur la sécurisation de lemploi, ou à l'amélioration des financements exports, entamée avec la dernière loi de finance rectificative, et sur lesquels je reviendrai dans un instant.
A chaque fois, la même ambition nous a animés : tenir le rang de la France dans léconomie mondiale, avec une stratégie économique crédible et réformatrice au service de la croissance et de lemploi. Les succès que nous avons engrangés en 2012, nous les devons notamment à l'implication de la DG Trésor et à son réseau à létranger, et je profite de cette occasion pour vous remercier, tous, en mon nom et en celui de mes collègues, de votre mobilisation et de votre professionnalisme.
En 2013, les défis économiques resteront nombreux. Alors de quoi cette année sera-t-elle faite, exactement ?
- Sur le plan macroéconomique, nous le savons, 2013 sannonce comme une année difficile. La zone euro peine à sortir de la récession. La croissance du PIB mondial devrait être un peu moins rapide que prévu, avec un redémarrage très progressif dans les économies avancées, malgré une situation plus favorable aux Etats-Unis maintenant que la menace pressante du « fiscal cliff » séloigne, le programme de relance massif au Japon dont lactivité sera tirée par les dépenses de reconstruction, et des fondamentaux dans les économies émergentes et en développement qui restent solides.
- En Europe, des échéances majeures sont en vue. Lélaboration du programme de travail de lEurogroupe et de son nouveau président, la préparation du Semestre européen, de nouvelles avancées dans lUnion bancaire, la mise en oeuvre du Pacte de croissance vont particulièrement me mobiliser dans les prochains mois. Avec, à chaque fois, un seul et même objectif : la croissance. Ce qui implique de prêter une attention particulière aux stratégies de consolidation budgétaire en zone euro, en veillant à ce quelles soient adaptées aux situations nationales individuelles, et de mieux coordonner les politiques économiques des pays excédentaires et des pays déficitaires en zone euro.
- Sur le plan multilatéral, je veux une France leader sur les questions de gouvernance économique et financière, au sein de lUnion et des institutions financières internationales. La France, 5ème puissance économique mondiale, a un rôle particulier et assumé au G20, au FMI et à lOMC. Son devoir est de fédérer autour delle, et de faire en sorte que les autres grandes économies assument, elles aussi, les responsabilités qui accompagnent nécessairement le leadership.
- Sur le plan national, enfin, cette année sera celle des réformes de structure et de la mise en oeuvre concrète des initiatives conçues et votées en 2012, au premier rang desquelles le Pacte pour la compétitivité. Je reviens un instant sur deux des 35 mesures quil propose, et qui vous intéressent plus particulièrement :
* La Banque publique dInvestissement, premier des engagements du Président, tout dabord. La BPI est sur les rails, elle tiendra son premier Conseil dAdministration le 21 février à Dijon. Reste à parachever son volet international, que nous avons conçu en concertation étroite avec Nicole Bricq. La BPI aura évidemment une activité bancaire, elle distribuera lensemble des instruments de soutien à lexport, que ce soit ceux dOséo ou de la Coface. Mais elle ne sera pas une banque comme les autres: elle aura aussi une mission de conseil à linternationalisation, en étroite coopération avec Ubifrance. Tout cela se fera, bien sûr, en synergie avec les régions.
* La réforme des financements exports est déjà partiellement mise en oeuvre et sinscrit dans ce même agenda de réformes structurelles. Lobjectif est clair : mettre à niveau nos financements par rapport aux pratiques européennes. Certains éléments ont déjà été adoptés en loi de finances rectificative, mais nous poursuivons les réformes. Nous souhaitons en particulier avancer sur la rationalisation et la démocratisation des soutiens financiers ; un rapport a été commandé à lIGF sur ce sujet.
- Nous poursuivrons en parallèle lassainissement des comptes. Le processus de modernisation de laction publique engagé par le gouvernent jouera ici un rôle déterminant. C'est une démarche ambitieuse, avec l'évaluation de quarante politiques publiques, la définition dans chaque ministère d'un programme ministériel de modernisation et de simplification, et une série de chantiers transversaux, comme par exemple la poursuite de la modernisation des fonctions support de l'Etat et une réflexion sur le recours aux opérateurs. Je vous invite, lors de vos contacts internationaux, à valoriser ce processus essentiel à la crédibilité de notre trajectoire budgétaire, et à ne pas laisser sinstaller lidée que la fiscalité est notre seul levier d'action. Dautres pays, comme la Suède ou le Canada, ont engagé dans le passé des démarches comparables. Cest au tour de la France, avec ses caractéristiques propres, avec des méthodes adaptées, qui doivent prendre en compte le point de vue des usagers et mobiliser les acteurs de la puissance publique, de réussir à présent cette transformation de son action publique. Jy mettrai personnellement beaucoup dénergie.
S'agissant plus particulièrement du réseau international de la direction général du Trésor, je souhaite que votre projet stratégique, que Ramon Fernandez a lancé et sur lequel la réflexion est bien engagée, contribue de façon essentielle au programme ministériel de modernisation.
Deux évaluations de politique publique vont directement vous concerner, auxquelles je vous demande de vous associer : celle qui porte sur l'appui aux entreprises à l'international, que Nicole Bricq et moi-même co-pilotons avec le ministère des affaires étrangères et, dans une 2ème vague, une évaluation sur le pilotage des réseaux de l'Etat à l'étranger.
Laissez-moi préciser à présent ce que jattends de vous, dans le contexte économique que je viens dévoquer à grands traits.
Nous ne relèverons les défis que jai évoqués quavec la mobilisation de tous, la vôtre tout dabord mais également celle de lensemble des forces vives de lEtat qui jouent un rôle à linternational. Cest là lessence même de la diplomatie économique, voulue par le Président de la République, et que nous portons Nicole Bricq, Laurent Fabius et moi-même. Jai été ministre au Quai dOrsay je le suis aujourdhui à Bercy, et je crois en la spécialisation des métiers. Votre métier est à cet égard à la fois spécifique et indispensable, je lapprécie et le soutiens pleinement. Mais, je crois également en la complémentarité des métiers, surtout en période de difficultés qui est celle que nous traversons actuellement. La complémentarité ne veut surtout pas dire que plusieurs personnes fassent le même travail : ce serait contraire même à lesprit de la Modernisation de laction Publique que jévoquais précédemment jy veillerai. La complémentarité, cela veut dire joindre nos forces vers un même objectif : celui de lemploi. Et à ce titre, vous avez un rôle essentiel à jouer pour définir la manière dont lensemble des dispositifs de lEtat quils soient économiques, mais aussi scientifiques, universitaires, consulaires, de développement puissent être pleinement mis au service de léconomie française et des emplois associés.
Ceci posé, je souhaite que votre action se déploie en 2013 dans quatre directions :
- La surveillance et la juste évaluation des enjeux économiques et financiers, tout dabord. Je précise quil ne sagit pas d'un simple monitoring, mais dune analyse active et critique pour évaluer les situations mais aussi les pistes de coopération. Je pense à la zone euro, bien sûr, mais aussi aux grands émergents, avec lesquels jai pour objectif détablir un dialogue régulier et de haut niveau. Jai rencontré déjà deux fois mon homologue brésilien, je ferai de nombreux déplacement en Russie dans le cadre du G20 et à titre bilatéral, et je retournerai dans les prochains mois en Chine. Je veux approfondir notre dialogue avec ces pays, qui sont des réservoirs de croissance pour la France, et je compte sur votre soutien. Une pensée aussi pour notre réseau en Afrique : en ces temps de crise au Mali, il faut tenir bon et continuer à défendre que lAfrique est un continent en mouvement, à la fois politique et économique. je suis convaincu que lEurope et lAfrique partage plus que jamais un destin commun.
- La connaissance des opportunités d'affaires, ensuite, qui est essentielle. Nicole Bricq a proposé une stratégie du commerce extérieur, axée selon des familles alliant produits et services. Vous devez animer cette politique gouvernementale en faveur des exportations, en tirant profit des compétences dUbifrance notamment : nous devons unir nos forces pour atteindre lobjectif déquilibre de la balance commerciale hors énergie dici la fin du mandat. Nous devons également tirer profit de lensemble des leviers à disposition, tels que lexpertise technique menée par lA-DE-TEF, mais ce nest quun exemple.
- La capacité à négocier avec nos partenaires pour les rallier aux positions françaises. 2013 sera marquée par la présidence du G20 par la Russie, mais également par dimportants enjeux de politique commerciale dans un contexte de changement de gouvernance à lOMC notamment.
- Le pouvoir de conviction, enfin, au profit de lattractivité de la France, avec lAFII, que nous portons tout particulièrement avec Arnaud Montebourg, Nicole Bricq et Fleur Pellerin. Nous avons fait une communication à ce sujet en conseil des ministres la semaine dernière. Jétais à Pékin il y a deux semaines, où jai rencontré le futur Premier ministre ainsi que des investisseurs internationaux : la France doit faire connaître et faire valoir ses atouts. Ils sont nombreux. De manière plus générale, je vous demande d'expliquer et de valoriser massivement notre politique économique auprès de vos interlocuteurs, dans chacun de vos pays, de le faire de manière active, sous limpulsion du Trésor. Vous aurez les messages clés à votre disposition : diffusez-les. C'est essentiel pour notre compétitivité.
Permettez-moi pour finir, alors que la France vient de sengager militairement en Afrique, dévoquer la question de laide publique au développement sur laquelle un grand nombre dentre vous est mobilisé. Vous le savez, le Gouvernement a lancé des Assises du développement avec pour objectif davoir une aide efficace, transparente, avec aussi un retour pour léconomie française. Notre coopération avec les institutions financières internationales, mais aussi avec lAFD, sera ici déterminante.
Je marrête là pour pouvoir répondre à vos questions. Un dernier mot pour vous dire que je connais l'implication de tous, y compris dans des pays compliqués, et que jaborde cette année 2013 en confiance, parce que je connais la qualité des hommes et des femmes de ce ministère, parce que je connais votre dévouement au service public et votre loyauté, bref parce que je sais pouvoir compter sur vous. Cest ce qui fait la force de ce ministère, que je suis fier de diriger, cest ce qui donne au ministre, aussi, la force pour agir et convaincre.
Merci.
Source http://www.economie.gouv.fr, le 18 janvier 2013
Jai eu loccasion déchanger avec certains dentre vous en juillet, moins de deux mois après larrivée aux responsabilités du nouveau Gouvernement. En ce début dannée 2013, je suis frappé par le chemin parcouru depuis cette rencontre.
2012 aura été une année charnière, une année de changement de cap, une année où une nouvelle direction aura été prise. Cétait prévisible : lorsque lalternance intervient, les premiers mois dune équipe ministérielle viennent nécessairement définir de nouveaux axes daction, de nouvelles priorités, de nouvelles politiques et de nouvelles missions. Bercy ne fait pas exception.
Je voudrais brièvement partager avec vous ma perception du nouveau contexte économique dans lequel nous évoluons à présent, et préciser le rôle que je vois y jouer la DG Trésor et le réseau international de ce ministère.
Ces six derniers mois, le Gouvernement a posé les fondations du redressement de léconomie française, autour de trois priorités : la stabilisation de la zone euro, lassainissement des finances publiques et le rétablissement de la compétitivité française. Triptyque auquel nous pouvons ajouter, depuis la fin de la semaine dernière et par la volonté des partenaires sociaux, la modernisation du marché du travail.
- Sur les dossiers européens, nous avons de vrais motifs de satisfaction. La zone euro va mieux, elle entame lannée avec de nouveaux instruments, sa stabilité et son intégrité ne sont plus en doute. Des avancées significatives ont été obtenues : le pacte de croissance adopté au conseil européen de juin, la supervision bancaire, les mécanismes de stabilité financière, le traitement du cas grec, la taxe sur les transactions financières... Il y a six mois, ces avancées paraissaient sinon impossibles, du moins lointaines ; elles se sont aujourdhui matérialisées. La France y a contribué, à sa place mais avec conviction.
- Dans le même temps, nous avons entamé la remise en ordre de nos finances publiques, avec le vote de six lois financières en six mois, dont un budget 2013 qui prévoit un déficit à 3% et un effort structurel historique de deux points de PIB, et une loi organique aussi fondatrice que le fut la LOLF en son temps.
- Enfin, nous avons ouvert la voie à un rétablissement durable de notre compétitivité, grâce au Pacte pour la compétitivité et lemploi adopté en novembre, grâce aussi à de grandes réformes de structure, abouties ou entamées. Je pense en particulier au financement de léconomie, où la BPI tient une place proéminente, et à son volet international que Nicole Bricq et moi-même avons voulu ambitieux. Je pense aussi à laboutissement des négociations entre partenaires sociaux sur la sécurisation de lemploi, ou à l'amélioration des financements exports, entamée avec la dernière loi de finance rectificative, et sur lesquels je reviendrai dans un instant.
A chaque fois, la même ambition nous a animés : tenir le rang de la France dans léconomie mondiale, avec une stratégie économique crédible et réformatrice au service de la croissance et de lemploi. Les succès que nous avons engrangés en 2012, nous les devons notamment à l'implication de la DG Trésor et à son réseau à létranger, et je profite de cette occasion pour vous remercier, tous, en mon nom et en celui de mes collègues, de votre mobilisation et de votre professionnalisme.
En 2013, les défis économiques resteront nombreux. Alors de quoi cette année sera-t-elle faite, exactement ?
- Sur le plan macroéconomique, nous le savons, 2013 sannonce comme une année difficile. La zone euro peine à sortir de la récession. La croissance du PIB mondial devrait être un peu moins rapide que prévu, avec un redémarrage très progressif dans les économies avancées, malgré une situation plus favorable aux Etats-Unis maintenant que la menace pressante du « fiscal cliff » séloigne, le programme de relance massif au Japon dont lactivité sera tirée par les dépenses de reconstruction, et des fondamentaux dans les économies émergentes et en développement qui restent solides.
- En Europe, des échéances majeures sont en vue. Lélaboration du programme de travail de lEurogroupe et de son nouveau président, la préparation du Semestre européen, de nouvelles avancées dans lUnion bancaire, la mise en oeuvre du Pacte de croissance vont particulièrement me mobiliser dans les prochains mois. Avec, à chaque fois, un seul et même objectif : la croissance. Ce qui implique de prêter une attention particulière aux stratégies de consolidation budgétaire en zone euro, en veillant à ce quelles soient adaptées aux situations nationales individuelles, et de mieux coordonner les politiques économiques des pays excédentaires et des pays déficitaires en zone euro.
- Sur le plan multilatéral, je veux une France leader sur les questions de gouvernance économique et financière, au sein de lUnion et des institutions financières internationales. La France, 5ème puissance économique mondiale, a un rôle particulier et assumé au G20, au FMI et à lOMC. Son devoir est de fédérer autour delle, et de faire en sorte que les autres grandes économies assument, elles aussi, les responsabilités qui accompagnent nécessairement le leadership.
- Sur le plan national, enfin, cette année sera celle des réformes de structure et de la mise en oeuvre concrète des initiatives conçues et votées en 2012, au premier rang desquelles le Pacte pour la compétitivité. Je reviens un instant sur deux des 35 mesures quil propose, et qui vous intéressent plus particulièrement :
* La Banque publique dInvestissement, premier des engagements du Président, tout dabord. La BPI est sur les rails, elle tiendra son premier Conseil dAdministration le 21 février à Dijon. Reste à parachever son volet international, que nous avons conçu en concertation étroite avec Nicole Bricq. La BPI aura évidemment une activité bancaire, elle distribuera lensemble des instruments de soutien à lexport, que ce soit ceux dOséo ou de la Coface. Mais elle ne sera pas une banque comme les autres: elle aura aussi une mission de conseil à linternationalisation, en étroite coopération avec Ubifrance. Tout cela se fera, bien sûr, en synergie avec les régions.
* La réforme des financements exports est déjà partiellement mise en oeuvre et sinscrit dans ce même agenda de réformes structurelles. Lobjectif est clair : mettre à niveau nos financements par rapport aux pratiques européennes. Certains éléments ont déjà été adoptés en loi de finances rectificative, mais nous poursuivons les réformes. Nous souhaitons en particulier avancer sur la rationalisation et la démocratisation des soutiens financiers ; un rapport a été commandé à lIGF sur ce sujet.
- Nous poursuivrons en parallèle lassainissement des comptes. Le processus de modernisation de laction publique engagé par le gouvernent jouera ici un rôle déterminant. C'est une démarche ambitieuse, avec l'évaluation de quarante politiques publiques, la définition dans chaque ministère d'un programme ministériel de modernisation et de simplification, et une série de chantiers transversaux, comme par exemple la poursuite de la modernisation des fonctions support de l'Etat et une réflexion sur le recours aux opérateurs. Je vous invite, lors de vos contacts internationaux, à valoriser ce processus essentiel à la crédibilité de notre trajectoire budgétaire, et à ne pas laisser sinstaller lidée que la fiscalité est notre seul levier d'action. Dautres pays, comme la Suède ou le Canada, ont engagé dans le passé des démarches comparables. Cest au tour de la France, avec ses caractéristiques propres, avec des méthodes adaptées, qui doivent prendre en compte le point de vue des usagers et mobiliser les acteurs de la puissance publique, de réussir à présent cette transformation de son action publique. Jy mettrai personnellement beaucoup dénergie.
S'agissant plus particulièrement du réseau international de la direction général du Trésor, je souhaite que votre projet stratégique, que Ramon Fernandez a lancé et sur lequel la réflexion est bien engagée, contribue de façon essentielle au programme ministériel de modernisation.
Deux évaluations de politique publique vont directement vous concerner, auxquelles je vous demande de vous associer : celle qui porte sur l'appui aux entreprises à l'international, que Nicole Bricq et moi-même co-pilotons avec le ministère des affaires étrangères et, dans une 2ème vague, une évaluation sur le pilotage des réseaux de l'Etat à l'étranger.
Laissez-moi préciser à présent ce que jattends de vous, dans le contexte économique que je viens dévoquer à grands traits.
Nous ne relèverons les défis que jai évoqués quavec la mobilisation de tous, la vôtre tout dabord mais également celle de lensemble des forces vives de lEtat qui jouent un rôle à linternational. Cest là lessence même de la diplomatie économique, voulue par le Président de la République, et que nous portons Nicole Bricq, Laurent Fabius et moi-même. Jai été ministre au Quai dOrsay je le suis aujourdhui à Bercy, et je crois en la spécialisation des métiers. Votre métier est à cet égard à la fois spécifique et indispensable, je lapprécie et le soutiens pleinement. Mais, je crois également en la complémentarité des métiers, surtout en période de difficultés qui est celle que nous traversons actuellement. La complémentarité ne veut surtout pas dire que plusieurs personnes fassent le même travail : ce serait contraire même à lesprit de la Modernisation de laction Publique que jévoquais précédemment jy veillerai. La complémentarité, cela veut dire joindre nos forces vers un même objectif : celui de lemploi. Et à ce titre, vous avez un rôle essentiel à jouer pour définir la manière dont lensemble des dispositifs de lEtat quils soient économiques, mais aussi scientifiques, universitaires, consulaires, de développement puissent être pleinement mis au service de léconomie française et des emplois associés.
Ceci posé, je souhaite que votre action se déploie en 2013 dans quatre directions :
- La surveillance et la juste évaluation des enjeux économiques et financiers, tout dabord. Je précise quil ne sagit pas d'un simple monitoring, mais dune analyse active et critique pour évaluer les situations mais aussi les pistes de coopération. Je pense à la zone euro, bien sûr, mais aussi aux grands émergents, avec lesquels jai pour objectif détablir un dialogue régulier et de haut niveau. Jai rencontré déjà deux fois mon homologue brésilien, je ferai de nombreux déplacement en Russie dans le cadre du G20 et à titre bilatéral, et je retournerai dans les prochains mois en Chine. Je veux approfondir notre dialogue avec ces pays, qui sont des réservoirs de croissance pour la France, et je compte sur votre soutien. Une pensée aussi pour notre réseau en Afrique : en ces temps de crise au Mali, il faut tenir bon et continuer à défendre que lAfrique est un continent en mouvement, à la fois politique et économique. je suis convaincu que lEurope et lAfrique partage plus que jamais un destin commun.
- La connaissance des opportunités d'affaires, ensuite, qui est essentielle. Nicole Bricq a proposé une stratégie du commerce extérieur, axée selon des familles alliant produits et services. Vous devez animer cette politique gouvernementale en faveur des exportations, en tirant profit des compétences dUbifrance notamment : nous devons unir nos forces pour atteindre lobjectif déquilibre de la balance commerciale hors énergie dici la fin du mandat. Nous devons également tirer profit de lensemble des leviers à disposition, tels que lexpertise technique menée par lA-DE-TEF, mais ce nest quun exemple.
- La capacité à négocier avec nos partenaires pour les rallier aux positions françaises. 2013 sera marquée par la présidence du G20 par la Russie, mais également par dimportants enjeux de politique commerciale dans un contexte de changement de gouvernance à lOMC notamment.
- Le pouvoir de conviction, enfin, au profit de lattractivité de la France, avec lAFII, que nous portons tout particulièrement avec Arnaud Montebourg, Nicole Bricq et Fleur Pellerin. Nous avons fait une communication à ce sujet en conseil des ministres la semaine dernière. Jétais à Pékin il y a deux semaines, où jai rencontré le futur Premier ministre ainsi que des investisseurs internationaux : la France doit faire connaître et faire valoir ses atouts. Ils sont nombreux. De manière plus générale, je vous demande d'expliquer et de valoriser massivement notre politique économique auprès de vos interlocuteurs, dans chacun de vos pays, de le faire de manière active, sous limpulsion du Trésor. Vous aurez les messages clés à votre disposition : diffusez-les. C'est essentiel pour notre compétitivité.
Permettez-moi pour finir, alors que la France vient de sengager militairement en Afrique, dévoquer la question de laide publique au développement sur laquelle un grand nombre dentre vous est mobilisé. Vous le savez, le Gouvernement a lancé des Assises du développement avec pour objectif davoir une aide efficace, transparente, avec aussi un retour pour léconomie française. Notre coopération avec les institutions financières internationales, mais aussi avec lAFD, sera ici déterminante.
Je marrête là pour pouvoir répondre à vos questions. Un dernier mot pour vous dire que je connais l'implication de tous, y compris dans des pays compliqués, et que jaborde cette année 2013 en confiance, parce que je connais la qualité des hommes et des femmes de ce ministère, parce que je connais votre dévouement au service public et votre loyauté, bref parce que je sais pouvoir compter sur vous. Cest ce qui fait la force de ce ministère, que je suis fier de diriger, cest ce qui donne au ministre, aussi, la force pour agir et convaincre.
Merci.
Source http://www.economie.gouv.fr, le 18 janvier 2013