Texte intégral
Pierre-Luc SEGUILLON
Alain Richard, bonjour.
Alain RICHARD
Bonjour.
Pierre-Luc SEGUILLON
Pardonnez-moi, cette question rituelle, mais chaque jour qui passe rend la question plus plausible : est-ce que lon sachemine, ou non, vers une intervention au sol ? Lapparition des Apache, ces hélicoptères tueurs de chars comme on les appelle, semble indiquer que lon va vers une nouvelle étape.
Alain RICHARD
Cette étape est programmée depuis le début. Nous avons dit que nous voulions paralyser, puis détruire lappareil militaire yougoslave. Pour cela, il fallait commencer par désarticuler le système, lui retirer sa cohérence au niveau national. Cest en grande partie fait. Maintenant, nous cherchons à paralyser et à détruire les forces qui sont au Kosovo, qui sont directement loutil de lépuration ethnique. Cest lobjectif des frappes aériennes qui peuvent être complétées par des actions à partir dhélicoptères. Ce nest pas ce que jappelle une entrée en force au Kosovo qui serait contre productive. Je crois que nous continuerons à discuter longtemps de savoir si cette forme daction était la meilleure. Je dis avec beaucoup de fermeté quelle était la moins mauvaise. Noubliez pas que nous sommes dans un conflit asymétrique, nous sommes des démocraties qui se coalisent pour arriver à un certain but politique face à une dictature qui est prête à massacrer les gens, et qui a deux millions dotages sur son sol. Donc, nous ne travaillons pas de la même façon. Dans ce contexte, je dis que les frappes aériennes sont malgré tout le plus court chemin pour arriver à la solution politique.
Pierre-Luc SEGUILLON
Mais, bon, il y a laspect politique, ce que vous venez dévoquer....
Alain RICHARD
Et les hélicoptères en sont un outil.
Pierre-Luc SEGUILLON
Mais techniquement, est-ce que, comme responsable des Forces armées, à un moment donné vous vous dites : je prépare quand même le scénario dune intervention terrestre même si, politiquement, il est pour le moment écarté ?
Alain RICHARD
Nous en préparons déjà une forme qui est lentrée au sol de la force dinterposition, de la force de sécurité. Cest le soutien nécessaire de la solution politique. Donc, ça nous le préparons officiellement. Quant aux autres formes daction terrestre, je préfère dire dentrée en force, pour bien souligner ce que cela peut avoir de dur sur le plan militaire, on est face à une réalité difficile : la maîtrise dun territoire complexe. Il est normal que nous nexcluions rien et que nous ne donnions pas dinformations qui sont de nature à favoriser ladversaire.
Pierre-Luc SEGUILLON
Alors, vous dites que vous continuez à croire aux bombardements, à lefficacité de ces bombardements, seulement...
Alain RICHARD
Sur des cibles militaires.
Pierre-Luc SEGUILLON
Sur des cibles militaires, mais on est à 27 jours de bombardements, cest une affaire de longs mois maintenant...
Alain RICHARD
Cest une affaire dans la durée, compte tenu des caractéristiques de ladversaire. Je veux dire, si nous voulions « taper dans le tas « pour détruire plus vite les forces serbes, cest-à-dire si nous passions à des formes de guerre qui sont les siennes, naturellement nous irions plus vite. Cest inacceptable. Le droit pour tous les Kosovars de vivre en sécurité dans cette province est le but que nous poursuivons. Il comporte, de notre point de vue, le droit demployer certains moyens mais il en exclut dautres. Pour atteindre cet objectif, il serait inacceptable de massacrer nous-mêmes, sciemment des gens, que ce soit en Serbie ou au Kosovo. Nous nous fixons comme objectif la maîtrise de la violence, cest bien de cela que lon parle, Pierre-Luc Seguillon, cest de cela que lon reparle, des démocraties face à la violence. Il ne faut pas, en même temps, que nous ayons une attitude enfantine consistant à être pressé et à dire, dune pichenette, nous avons changé la réalité. La réalité elle est là : nous avons en face de nous une dictature qui a pris deux millions dotages.
Pierre-Luc SEGUILLON
Alors, vous avez, jimagine, des informations parce que comme toute puissance, la France doit avoir des agents, jimagine, en Serbie comme ailleurs. Quest-ce qui vous revient comme information sur deux points. Le premier point est sur, je dirais, létat de lopinion en Serbie. Est-ce que lopinion comme on le dit, se rassemble autour de son chef, Slobodan Milosevic. Elle fait corps où est-ce que vous voyez des signes de fléchissement ?
Alain RICHARD
Je vais être prudent à ce sujet, parce que nous navons pas énormément dinformations. Ce que nous avons est parcellaire. Il y a tout de même une première réalité : Milosevic était impopulaire dans son pays auparavant. Les Serbes sont nationalistes, on ne la pas découvert hier. Cest vraiment un souhait très, très majoritaire dans ce pays : ils souhaitent garder leur emprise sur le Kosovo. Donc, sur le Kosovo, naturellement, ils sont hostiles à laction de lAlliance et des Européens. En revanche, notre action na pas rendu Milosevic plus populaire et puis il y a une réalité qui se produit, cest que même si nous limitons beaucoup les dommages pour les civils, les Serbes ont pour la première fois laction militaire chez eux. Jusquà présent leur action nationaliste et dominatrice a toujours produit des dommages chez les autres. Ça, cest en train de changer.
Pierre-Luc SEGUILLON
Même si nous faisons très attention à ce quil ny ait pas de victimes civiles, vous avez néanmoins des informations. Le régime serbe parle de centaines, sinon de milliers de victimes civiles. Est-ce que vous avez des chiffres, vous, sur les victimes civiles en Serbie ?
Alain RICHARD
Oui, ils sont sans doute de quelques dizaines. Mais permettez-moi de vous renvoyer la question. Les médias des pays libres ont aussi une mission qui est de faire, de temps en temps, la comparaison, jour par jour, ou semaine par semaine, entre lopération de propagande montée par le régime serbe et ce qui sest produit en réalité, ensuite.
Pierre-Luc SEGUILLON
Vous reconnaissez quil y a un peu de manipulation dinformations de part et dautre. Lhistoire de lOTAN et de la bavure. Vous navez pas été tout à fait satisfait par les explications de lOTAN sur la bavure. Là vous êtes daccord ?
Alain RICHARD
Il me semble, que pour linformation des Européens qui vivent dans un système de médias totalement pluraliste, il serait logique que vous fassiez, plus régulièrement et plus rigoureusement, la comparaison entre les prétentions du système totalement étatique de propagande serbe et la réalité.
Pierre-Luc SEGUILLON
Alors, encore quelques questions, si vous le permettez. Dabord, sur lembargo pétrolier. On ne comprend pas. Est-ce que lon ne met pas la charrue avant les boeufs, cest-à-dire on a commencé par les bombardements et puis, maintenant, on parle dembargo pétrolier. Pourquoi on na pas fait le contraire ? Ça aurait paru plus conforme au bon sens quand même.
Alain RICHARD
Cest simple, cest simple... Mais non, il sagit simplement de paralyser le système militaire et ce système militaire, il fonctionne comme tous nos systèmes militaires, en consommant beaucoup de carburant et nous avons, en effet, dans la première phase, détruit le maximum des possibilités dapprovisionnement en carburant en Serbie. Nous allons évidemment éviter quil reconstitue ses approvisionnements. Ça parait logique.
Pierre-Luc SEGUILLON
Alors, pourquoi est-ce que lon a besoin dune base juridique solide, je reprends lexpression du ministre des Affaires Etrangères, monsieur Védrine, pour décréter cet embargo, alors que lon navait pas besoin de cette base juridique pour décider des bombardements ?
Alain RICHARD
Cest simple, cest un acte de contrainte qui sexerce aussi contre des Etats tiers. Si vous avez un cargo grec qui apporte du pétrole dans le port de Bar en Yougoslavie, vous exercez un acte hostile, en tout cas un acte de contrôle international contre une personne privée grecque. Cest pour cela que vous avez besoin dune base juridique, cest simple.
Pierre-Luc SEGUILLON
Alors, dernière question, sur les parachutages de vivres que vous allez probablement faire sur le Kosovo, pour aider les populations qui sont dispersées, en fuite...
Alain RICHARD
Prises en otages.
Pierre-Luc SEGUILLON
Prises en otages, ça va se faire de très haute altitude. Ne craignez-vous pas quen réalité, ces parachutages visent mal les populations concernées et finalement favorisent ceux qui les tiennent en otage ?
Alain RICHARD
Bien sûr, Pierre-Luc Seguillon. Naturellement, nous allons être critiqués, nous préférons être critiqués pour ça, je lai dis, dès la première minute. Le président de la République et le Premier ministre qui ont pris cette décision le savent, nous nauront pas une efficacité élevée. Mais il faut quand même le faire, vous êtes bien daccord, il faut quand même le faire.
Pierre-Luc SEGUILLON
Jimagine. Une dernière question avant quon ne se quitte. On a beaucoup parlé de la nécessité dune Europe de la Défense. Je crois que les dépenses déquipement des Etats Unis, en 1998, pour leur armée étaient de 80 milliards de dollars. Pour les pays européens de lAlliance de 40 milliards de dollars. Jai regardé les lettres de cadrage pour le prochain budget, il y a 6 ministères qui sont favorisés, pas le vôtre, ce nest pas contradictoire ça ?
Alain RICHARD
Mais non, parce que la question était réglée lannée dernière. Nous avons relevé les dépenses de léquipement militaire. Cétait une décision importante du gouvernement et donc, nous sommes stabilisés à ce niveau relevé. Je vous signale que si tous les pays européens, enfin les principaux en tout cas, avaient le même niveau de dépenses déquipement militaire que nous, nous serions plutôt à 55, 60 milliards de dollars. Comme nos amis britanniques, nous sommes au dessus de la moyenne européenne et nous pensons, sans prétention, un peu montrer la voie. Je pense que ça sera une évolution des prochaines années dans la réflexion qui est en cours, entre Européens, davoir en effet des systèmes militaires plus réactifs et plus flexibles.
Pierre-Luc SEGUILLON
Alain Richard, merci beaucoup.
(Source http ://www.defense.gouv.fr, le 27 avril 1999)
Alain Richard, bonjour.
Alain RICHARD
Bonjour.
Pierre-Luc SEGUILLON
Pardonnez-moi, cette question rituelle, mais chaque jour qui passe rend la question plus plausible : est-ce que lon sachemine, ou non, vers une intervention au sol ? Lapparition des Apache, ces hélicoptères tueurs de chars comme on les appelle, semble indiquer que lon va vers une nouvelle étape.
Alain RICHARD
Cette étape est programmée depuis le début. Nous avons dit que nous voulions paralyser, puis détruire lappareil militaire yougoslave. Pour cela, il fallait commencer par désarticuler le système, lui retirer sa cohérence au niveau national. Cest en grande partie fait. Maintenant, nous cherchons à paralyser et à détruire les forces qui sont au Kosovo, qui sont directement loutil de lépuration ethnique. Cest lobjectif des frappes aériennes qui peuvent être complétées par des actions à partir dhélicoptères. Ce nest pas ce que jappelle une entrée en force au Kosovo qui serait contre productive. Je crois que nous continuerons à discuter longtemps de savoir si cette forme daction était la meilleure. Je dis avec beaucoup de fermeté quelle était la moins mauvaise. Noubliez pas que nous sommes dans un conflit asymétrique, nous sommes des démocraties qui se coalisent pour arriver à un certain but politique face à une dictature qui est prête à massacrer les gens, et qui a deux millions dotages sur son sol. Donc, nous ne travaillons pas de la même façon. Dans ce contexte, je dis que les frappes aériennes sont malgré tout le plus court chemin pour arriver à la solution politique.
Pierre-Luc SEGUILLON
Mais, bon, il y a laspect politique, ce que vous venez dévoquer....
Alain RICHARD
Et les hélicoptères en sont un outil.
Pierre-Luc SEGUILLON
Mais techniquement, est-ce que, comme responsable des Forces armées, à un moment donné vous vous dites : je prépare quand même le scénario dune intervention terrestre même si, politiquement, il est pour le moment écarté ?
Alain RICHARD
Nous en préparons déjà une forme qui est lentrée au sol de la force dinterposition, de la force de sécurité. Cest le soutien nécessaire de la solution politique. Donc, ça nous le préparons officiellement. Quant aux autres formes daction terrestre, je préfère dire dentrée en force, pour bien souligner ce que cela peut avoir de dur sur le plan militaire, on est face à une réalité difficile : la maîtrise dun territoire complexe. Il est normal que nous nexcluions rien et que nous ne donnions pas dinformations qui sont de nature à favoriser ladversaire.
Pierre-Luc SEGUILLON
Alors, vous dites que vous continuez à croire aux bombardements, à lefficacité de ces bombardements, seulement...
Alain RICHARD
Sur des cibles militaires.
Pierre-Luc SEGUILLON
Sur des cibles militaires, mais on est à 27 jours de bombardements, cest une affaire de longs mois maintenant...
Alain RICHARD
Cest une affaire dans la durée, compte tenu des caractéristiques de ladversaire. Je veux dire, si nous voulions « taper dans le tas « pour détruire plus vite les forces serbes, cest-à-dire si nous passions à des formes de guerre qui sont les siennes, naturellement nous irions plus vite. Cest inacceptable. Le droit pour tous les Kosovars de vivre en sécurité dans cette province est le but que nous poursuivons. Il comporte, de notre point de vue, le droit demployer certains moyens mais il en exclut dautres. Pour atteindre cet objectif, il serait inacceptable de massacrer nous-mêmes, sciemment des gens, que ce soit en Serbie ou au Kosovo. Nous nous fixons comme objectif la maîtrise de la violence, cest bien de cela que lon parle, Pierre-Luc Seguillon, cest de cela que lon reparle, des démocraties face à la violence. Il ne faut pas, en même temps, que nous ayons une attitude enfantine consistant à être pressé et à dire, dune pichenette, nous avons changé la réalité. La réalité elle est là : nous avons en face de nous une dictature qui a pris deux millions dotages.
Pierre-Luc SEGUILLON
Alors, vous avez, jimagine, des informations parce que comme toute puissance, la France doit avoir des agents, jimagine, en Serbie comme ailleurs. Quest-ce qui vous revient comme information sur deux points. Le premier point est sur, je dirais, létat de lopinion en Serbie. Est-ce que lopinion comme on le dit, se rassemble autour de son chef, Slobodan Milosevic. Elle fait corps où est-ce que vous voyez des signes de fléchissement ?
Alain RICHARD
Je vais être prudent à ce sujet, parce que nous navons pas énormément dinformations. Ce que nous avons est parcellaire. Il y a tout de même une première réalité : Milosevic était impopulaire dans son pays auparavant. Les Serbes sont nationalistes, on ne la pas découvert hier. Cest vraiment un souhait très, très majoritaire dans ce pays : ils souhaitent garder leur emprise sur le Kosovo. Donc, sur le Kosovo, naturellement, ils sont hostiles à laction de lAlliance et des Européens. En revanche, notre action na pas rendu Milosevic plus populaire et puis il y a une réalité qui se produit, cest que même si nous limitons beaucoup les dommages pour les civils, les Serbes ont pour la première fois laction militaire chez eux. Jusquà présent leur action nationaliste et dominatrice a toujours produit des dommages chez les autres. Ça, cest en train de changer.
Pierre-Luc SEGUILLON
Même si nous faisons très attention à ce quil ny ait pas de victimes civiles, vous avez néanmoins des informations. Le régime serbe parle de centaines, sinon de milliers de victimes civiles. Est-ce que vous avez des chiffres, vous, sur les victimes civiles en Serbie ?
Alain RICHARD
Oui, ils sont sans doute de quelques dizaines. Mais permettez-moi de vous renvoyer la question. Les médias des pays libres ont aussi une mission qui est de faire, de temps en temps, la comparaison, jour par jour, ou semaine par semaine, entre lopération de propagande montée par le régime serbe et ce qui sest produit en réalité, ensuite.
Pierre-Luc SEGUILLON
Vous reconnaissez quil y a un peu de manipulation dinformations de part et dautre. Lhistoire de lOTAN et de la bavure. Vous navez pas été tout à fait satisfait par les explications de lOTAN sur la bavure. Là vous êtes daccord ?
Alain RICHARD
Il me semble, que pour linformation des Européens qui vivent dans un système de médias totalement pluraliste, il serait logique que vous fassiez, plus régulièrement et plus rigoureusement, la comparaison entre les prétentions du système totalement étatique de propagande serbe et la réalité.
Pierre-Luc SEGUILLON
Alors, encore quelques questions, si vous le permettez. Dabord, sur lembargo pétrolier. On ne comprend pas. Est-ce que lon ne met pas la charrue avant les boeufs, cest-à-dire on a commencé par les bombardements et puis, maintenant, on parle dembargo pétrolier. Pourquoi on na pas fait le contraire ? Ça aurait paru plus conforme au bon sens quand même.
Alain RICHARD
Cest simple, cest simple... Mais non, il sagit simplement de paralyser le système militaire et ce système militaire, il fonctionne comme tous nos systèmes militaires, en consommant beaucoup de carburant et nous avons, en effet, dans la première phase, détruit le maximum des possibilités dapprovisionnement en carburant en Serbie. Nous allons évidemment éviter quil reconstitue ses approvisionnements. Ça parait logique.
Pierre-Luc SEGUILLON
Alors, pourquoi est-ce que lon a besoin dune base juridique solide, je reprends lexpression du ministre des Affaires Etrangères, monsieur Védrine, pour décréter cet embargo, alors que lon navait pas besoin de cette base juridique pour décider des bombardements ?
Alain RICHARD
Cest simple, cest un acte de contrainte qui sexerce aussi contre des Etats tiers. Si vous avez un cargo grec qui apporte du pétrole dans le port de Bar en Yougoslavie, vous exercez un acte hostile, en tout cas un acte de contrôle international contre une personne privée grecque. Cest pour cela que vous avez besoin dune base juridique, cest simple.
Pierre-Luc SEGUILLON
Alors, dernière question, sur les parachutages de vivres que vous allez probablement faire sur le Kosovo, pour aider les populations qui sont dispersées, en fuite...
Alain RICHARD
Prises en otages.
Pierre-Luc SEGUILLON
Prises en otages, ça va se faire de très haute altitude. Ne craignez-vous pas quen réalité, ces parachutages visent mal les populations concernées et finalement favorisent ceux qui les tiennent en otage ?
Alain RICHARD
Bien sûr, Pierre-Luc Seguillon. Naturellement, nous allons être critiqués, nous préférons être critiqués pour ça, je lai dis, dès la première minute. Le président de la République et le Premier ministre qui ont pris cette décision le savent, nous nauront pas une efficacité élevée. Mais il faut quand même le faire, vous êtes bien daccord, il faut quand même le faire.
Pierre-Luc SEGUILLON
Jimagine. Une dernière question avant quon ne se quitte. On a beaucoup parlé de la nécessité dune Europe de la Défense. Je crois que les dépenses déquipement des Etats Unis, en 1998, pour leur armée étaient de 80 milliards de dollars. Pour les pays européens de lAlliance de 40 milliards de dollars. Jai regardé les lettres de cadrage pour le prochain budget, il y a 6 ministères qui sont favorisés, pas le vôtre, ce nest pas contradictoire ça ?
Alain RICHARD
Mais non, parce que la question était réglée lannée dernière. Nous avons relevé les dépenses de léquipement militaire. Cétait une décision importante du gouvernement et donc, nous sommes stabilisés à ce niveau relevé. Je vous signale que si tous les pays européens, enfin les principaux en tout cas, avaient le même niveau de dépenses déquipement militaire que nous, nous serions plutôt à 55, 60 milliards de dollars. Comme nos amis britanniques, nous sommes au dessus de la moyenne européenne et nous pensons, sans prétention, un peu montrer la voie. Je pense que ça sera une évolution des prochaines années dans la réflexion qui est en cours, entre Européens, davoir en effet des systèmes militaires plus réactifs et plus flexibles.
Pierre-Luc SEGUILLON
Alain Richard, merci beaucoup.
(Source http ://www.defense.gouv.fr, le 27 avril 1999)